Courant
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La vie moderne, drôle de titre pour ce film magnifique signé Raymond Depardon. Avec beaucoup de tendresse, le réalisateur vient braquer sa caméra patiente sur quelques paysans des Cévennes, de Haute-Loire ou bien de Haute-Saône. Ce sont tous des «taiseux», dont il est bien difficile d’extirper de longues phrases. Leurs regards sont leurs mots. Qu’ils soient âgés et solitaires, plus jeunes et vivant en couple, tous nous racontent leur passion pour cette vie qui va s’éteindre dans un avenir proche. Un témoignage émouvant et indispensable sur un monde finissant.
Rassurez-vous, malgré son titre, cette note n'aura aucune coloration mathématique (bien qu'elle soit la centième de ce blog) mais n'en est pas moins d'ordre quantitatif. Ma fille, qui a volontiers l'esprit taquin, étant en cela la digne héritière de son géniteur, celui qu'un professeur de latin avait surnommé Publius Dicax - si vous me suivez, vous aurez compris que je parle de moi - n'hésite pas à s'adjoindre les services complices de son compagnon pour se moquer de moi... Lorsque l'un et l'autre entendent un musicien ou un chanteur, à la radio ou à la télévision les voilà qui se mettent à m'imiter et à me faire dire : "Oh, mais je le connais, j'ai l'intégrale à la maison !". Ils n'ont pas tout à fait tort, je le concède volontiers, tant il est vrai qu'à partir du moment où je m'intéresse à un musicien, voire à un écrivain, je ressens le besoin de découvrir, sinon toute sa discographie, du moins le maximum de ce qui est disponible. Alors, oui, sous certains aspects, la Maison Rose ressemble un peu à la succursale d'un disquaire où les références, sous toutes formes, se comptent par milliers. On peut y écouter, je cite quelques exemples au hasard, tout Magma, tout Coltrane, tout Manset, tout Neil Young, tout Eric Clapton, tout Pink Floyd, tout Van Morrison, tout John Mc Laughlin, tout Henri Texier, tout Jimi Hendrix, tout Yes, tout King Crimson, tout Alan Stivell, tout Brassens, tout Brel, tout Gainsbourg, tout Trénet, etc etc... Et je ne parle même pas des Beatles, des Rolling Stones ni même du Grateful Dead, dont les enregistrements finissent par être impossible à dénombrer. Je suis ainsi fait, c'est une marque de respect pour les artistes que de ne pas se contenter de piocher un peu au hasard dans leurs oeuvres. Elles sont souvent le fruit de leur vie et de leur cheminement personnel et sont en cela de grandes et belles histoires. Alors quand c'est possible, oui ma fille, j'ai l'intégrale à la maison !
Très étonnant ce discours de notre actuel président - premier ministre qui, au nom du pragmatisme (traduisez en langage politique : pilotage à vue), remet à l'honneur les contrats aidés, qu'il vomissait voici un an, sous les applaudissements d'un parterre de fidèles qui doivent avoir des crampes d'estomac à force d'avaler des couleuvres et de manger leur chapeau. Pendant ce temps, la gauche (ou ce qu'il en reste) hausse les épaules en évoquant des mesurettes, alors même que ces solutions avaient été fortement à l'ordre du jour sous l'égide du dernier gouvernement qu'elle avait eu en charge. A l'époque, je crois même que ses responsables en tiraient quelque fierté.
Je ne critique aucunement les mesures prises, la situation me paraissant tellement complexe et grave que je me sens dans l'incapacité d'être gagné par le moindre début d'une idée pouvant constituer une solution. A vrai dire, je n'envie pas le moins du monde ceux de nos élus qui exercent d'aussi lourdes responsabilités. Non, ce qui est navrant, c'est l'infantilisme qui règne parmi la classe politique : cette somme d'attitudes, sur tout l'échiquier, offre un spectacle lamentable qui ne me paraît pas de nature à aider les français à s'en sortir un jour.
Et je ne parle même pas du facteur bavard, qui pérore de son discours automatique, et se complait dans une démagogie électoralement payante...
Quelques lignes suffiront ici pour vous rediriger vers la lecture d'un article (long, avec des phrases compliquées parfois, des virgules, etc) que j'ai consacré sur mon blog Maître Chronique à un grand monsieur de la musique, le pianiste Bojan Zulfikarpasic, plus connu sous le raccourci de Bojan Z. Ce texte est le fruit d'un travail réalisé dans le cadre d'un collectif de passionnés de la musique et du jazz tout particulièrement. J'ai indiqué en introduction de ma contribution tous les liens vers les autres notes, dont je vous recommande la lecture.
Et pour vous donner envie d'en savoir plus, quelques minutes de musique interprétée par Bojan Z : le pianiste reprend ici, sur son album Solobsession, un thème d'Henri Texier qu'on avait pu découvrir deux fois par le passé, "Don't Buy Ivory Anymore".
On pourrait s'imaginer qu'avec la tenue de ce blog light et quotidien, j'ai passé aux oubliettes l'idée de m'adonner à mon vice favori : l'écriture de textes longs, aux phrases alambiquées, par lequel j'essaie de m'opposer dans la limite des mes modestes moyens aux pratiques courantes de notre époque qui nous refusent l'essentiel, à savoir la possibilité de prendre notre temps. Eh bien non ! Certes, les productions sur www.maitrechronique.com sont moins nombreuses, mais un nouveau texte est dans les fourneaux et sera disponible sous peu. On y parlera musique et plus particulièrement d'un pianiste que j'admire depuis longtemps maintenant. De plus, il m'arrive aussi d'écrire ailleurs et ce n'est pas sans plaisir que je me permets de vous rediriger vers Citizen Jazz, ce "e-zine" à la rédaction duquel je contribue aussi souvent que je le peux. Ma dernière production est consacrée au festival Nancy Jazz Pulsations, événement musical automnal de la ville de Nancy, qui s'est terminé il y a un plus d'une semaine.
Au printemps 2005, Magma investissait la petite salle du Triton au Lilas durant quatre semaines, chacune d’entre elles correspondant à une «Epok» de son répertoire qui faisait l’objet d’une relecture quasi intégrale. En cette période de Toussaint, pourquoi ne pas écouter «The Night We Died», aérien et tout simplement magnifique ? C’est une autre facette de la musique de Christian Vander, sans batterie, habitée de la seule force du chant. Et une bonne occasion de rappeler que cet événement à fait l’objet d’une édition sous la forme de quatre DVD fort bien réalisés.
Je crois qu’il y a chez moi une véritable incapacité à réussir dans quelque jeu que ce soit dès lors que celui-ci passe par l’utilisation d’une console vidéo. Je me rappelle ces heures pitoyables, c’était il y a bien longtemps maintenant, où mon Mad Jazz Boy de fils me ridiculisait lors de courses automobiles virtuelles empruntant tous les circuits de Formule 1 du monde entier. C’était au temps où les Macintosh ressemblaient à un drôle de Minitel en noir et blanc… Et voilà que ma Fraise de fille, en complicité avec Mr Fraise, ont voulu faire de Madame Maître Chronique et moi-même des experts ès Mario Party, un jeu de société très amusant où le hasard le dispute à l’habileté. Et si je m’accommode finalement assez bien du premier lorsqu’il me favorise, je reste très inquiet face à mes performances quand il s’agit de manœuvrer une voiture sur un circuit vu à l’envers ou de ramer sur un lac à la recherche d’une île convoitée. En revanche, nous, les deux hommes de la soirée, fûmes très admiratifs et impressionnés dès lors que mère et fille s’affrontèrent dans une fantastique compétition où toutes deux devaient très énergiquement secouer une cannette de soda pour en projeter le contenu moussant le plus haut possible…
Dans un récent numéro de Marianne, un chroniqueur littéraire s'en est pris assez vertement à Jean-Marie Le Clézio, dégommant son dernier livre, "Ritournelle de la faim", chipotant sur certaines tournures employées à plusieurs reprises et ironisant sur la tonalité générale du bouquin. C'est son droit le plus absolu. J'imagine néanmoins qu'il peut aussi s'agir d'un petit jeu plutôt malsain consistant à se payer une icône, un amusement d'autant plus actuel que l'écrivain a tout récemment été nobelisé.
Soit...
Mais à la lecture du livre, j'avoue que j'ai beaucoup de mal à comprendre cet acharnement teinté de jalousie : l'histoire d'Ethel et de sa famille mauricienne qui vit une cruelle déchéance, des années 30 aux années 40, est tout simplement émouvante, évoquée avec beaucoup de pudeur et de tendresse. Des qualités qui suffisent amplement à mon bonheur de lecteur et sont pour moi, obscur tâcheron du clavier, autant de pistes d'écriture à suivre avec attention.
Et qui devraient vous plaire tout autant.
Amusante chronique "politiquement incorrecte" de Frédéric Bonnaud sur Europe 1... L'aiguillon quotidien de la station s'est amusé à rediffuser un extrait du discours donné par le candidat UMP à l'élection présidentielle, le 14 septembre 2006. De retour des Etats-Unis, visiblement encore sous le charme des merveilles ultra-libérales et devant un parterre de courtisans eux-mêmes énamourés, le futur président s'est engagé dans une brillante démonstration où les bienfaits du recours au crédit hypothécaire étaient soulignés avec insistance. Il se permettait, comme de coutume, d'expliquer que - selon le grand principe de l'herbe plus verte ailleurs - la France était très en retard, avec ses 56% de propriétaires, contre 70% de l'autre côté de l'Atlantique. Pas de doute, voilà ce dont notre pays avait besoin pour s'en sortir ! On sait depuis peu ce qu'il est advenu de ce château de cartes spéculatif et de la facture très salée qui nous sera présentée. Ce même candidat devenu président vient en outre de découvrir l'existence de "paradis fiscaux"... Devant de telles menaces, on tremble pour eux, vraiment !
Le rideau est tombé samedi soir sur le Festival Nancy Jazz Pulsations, qui fêtait en 2008 son trente-cinquième anniversaire. Avant de penser à un bilan un peu plus approfondi, c’est le moment de se remémorer quelques temps forts de la grosse dizaine de soirées auxquelles j’ai pu assister : la fougue prometteuse de jeunes musiciens, tels que les pianistes Tigran Hamasyan ou Yaron Herman ; les flamboyances du Mega Octet d'Andy Emler ; la vibration, entre Bartok et Coltrane, de la Neffesh Music de ce grand monsieur qu’est Yochk’O Seffer ; la grâce qui semble habiter la musique de Dee Dee Bridgewater depuis qu’elle a choisi de conjuguer le jazz et ses origines maliennes ; l’éternelle jeunesse de John Mayall qui, à 75 ans, joue le blues avec l’énergie des premières heures ; l’énorme concert du saxophoniste Dave Liebman (notre photo) qui a littéralement soulevé le Jazz Club de la MJC Pichon, plein comme un œuf d’un public chaviré de bonheur.
Première aventure discographique pour le pianiste Jean-Michel Albertucci, qui choisit la redoutable épreuve du disque en solo. Guidées par le hasard tel que le définissait Nietzche dans le Gai Savoir : «il lui arrive de conduire notre main, et la providence la plus souverainement sage ne pourrait concevoir de plus belle musique que celle qu’exécute alors avec brio notre main insensée», ses Etranges Fantaisies nous emportent pour une longue et belle promenade méditative. Les esprits vagabonds se réjouiront de cette heure de musique qui n’appartient qu’à elle-même et dont le fil conducteur est celui de la liberté.
On peut se procurer le disque ICI.
Il y a quelques jours sur France Inter, un libraire installé à Meymac évoquait son activité et sa volonté de ne pas s’asservir à une logique trop commerciale pour privilégier ce qu’il croit être une littérature de qualité. Il semblait même s’étonner de trouver une clientèle plus nombreuse qu’il ne l’espérait au départ. Au détour d’une phrase, il rappelait que, je le cite, « la culture est source de développement ». Une sorte d’antithèse des propos tenus voici quelques années par un prétendu responsable d’une chaîne de télévision qui se targuait de rendre les cerveaux disponibles à la consommation. Et un rappel pour nos dirigeants actuels, qui seraient bien inspirés de ne pas fouler du pied certaines richesses qui ne se comptabilisent pas du côté du Palais Brongniart.
Etrange réflexion d'un spectateur voisin lors du récent concert du trio de Yaron Herman à la Salle Poirel, dans le cadre du festival Nancy Jazz Pulsations : "Il ne se passe rien...". Visiblement venu là à l'instigation de sa compagne beaucoup plus enthousiaste, le jeune homme n'est pas entré dans l'univers tour à tour introspectif et explosif du pianiste pourtant riche de mille beautés. Dommage pour lui, parce qu'à 27 ans, Yaron Herman - entré en musique en un temps record après qu'un accident l'ait empêché de devenir basketteur professionnel - se présente comme l'une des figures les plus passionnantes du jazz contemporain. Et l'on peut-être sûr qu'avec lui, il se passera quelque chose et pour se faire une idée de son talent, quelle meilleure introduction que son récent album A Time For Everything ?
Il y a dans mon voisinage de drôles de personnes. Tenez, je connais quelqu’un – catholique pratiquant – qui habite non loin de la Maison Rose et porte sur certains de ses contemporains un regard bien étrange. Je bavardais tranquillement avec lui voici peu et nous évoquions l’histoire célèbre de mon trottoir et de sa réfection. Mais alors que je venais de lui expliquer que j’avais dû contacter à plusieurs reprises les services techniques de la mairie pour obtenir un aménagement devenu nécessaire, il eut cette remarque qui traduit, selon moi, une vision toute particulière de la hiérarchie sociale : « Oh, mais pourquoi avez-vous fait ça ? Moi, si j’ai besoin, je vais voir les ouvriers, je leur offre une bouteille de vin et on n’en parle plus ! ». Ah oui ? Encore un peu, il leur lancerait des cacahuètes… avant d'aller à la messe !