Bois
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Ce qu’on n’a pas tardé à appeler la «Obamania» est un mouvement qui ne laisse pas de surprendre. Outre Atlantique, il y a de bien bizarres ralliements comme celui de l’incomparable Sarah Palin faisant son offre de service au futur président (pour parodier Audiard, elle ose tout, c’est même à ça qu’on la reconnaît) ; du côté de chez nous, le ministre des affaires étrangères, pourtant farouche défenseur de la guerre en Irak découvre énormément de qualités à ce quadragénaire qu’il a néanmoins trouvé «coloré». Bien entendu, un mouvement suscitant toujours son contraire, les premiers textes dissonants se font jour dans la presse et nous rappellent par exemple que la présence d’un démocrate à la Maison Blanche peut aussi être synonyme de guerre dans l’histoire des Etats-Unis… Bref, le petit monde de la presse peut se réjouir car le débat, loin d’être terminé, fera vendre encore beaucoup de journaux dans les semaines et les mois à venir. N’empêche, il y a aussi de sympathiques petits clins d’œil… comme cette fausse pochette de disque, parodiant l’esthétique du label Blue Note, ici rebaptisé Blue Vote. L’effet est garanti, c’est plus vrai que nature. Il faut dire aussi qu’on imaginait assez mal le calamiteux Bush dans les habits d’un jazzman imprégné de l’âme du blues.
Chaque soir ou presque, au moment où je ferme les volets de la Maison Rose, j’observe un phénomène étrange dans les bureaux d’un architecte qui se trouvent juste de l’autre côté de la rue. Le monsieur téléphone. Jusque là, rien d’anormal, tout va bien. Mais si j’ai tout loisir de le voir, c’est parce qu’il parle en arpentant sans cesse les quelques mètres carrés de la pièce dans laquelle il travaille. Trois pas vers la fenêtre, demi-tour arrière puis direction le mur d’en face. Et on recommence, demi-tour direction la fenêtre, avec parfois une pause de quelques secondes pour vérifier que sa voiture est bien là. Et ainsi de suite… Je ne sais combien de temps cet exercice semi-sportif dure parce qu’on comprendra que je ne reste pas là à observer ce professionnel en action, mais il est quotidien et appliqué. Voilà une réponse cinglante à la sédentarité de nos activités et un bon moyen de résister à l’embonpoint qui en est le corollaire. On pourrait cependant préciser à ce voisin qu’il est possible, aussi, de s’asseoir pour téléphoner, même avec un portable.
Grâce à mon voisin trop catholique dont j’ai déjà parlé ici voici quelque temps, je commence à en savoir plus sur ces étranges personnages que sont les ouvriers. Je suis lui reconnaissant de m’avoir appris récemment qu’il suffit de leur «donner une bouteille de vin» pour obtenir d’eux le petit coup de main que l’on souhaite. Mais voilà qu’aujourd’hui, j’approfondis mes connaissances… Parce que mon voisin abrite depuis quelques semaines plusieurs ouvriers chez lui, le week-end exclusivement et de préférence tôt le matin, et je crois qu’ils sont nichés au sous-sol de sa maison. Alors je sais qu’un ouvrier, dès potron minet le samedi ou le dimanche, se met à percer, frapper violemment le mur mitoyen de ma chambre avec un marteau et un burin, pour me faire savoir sa présence, tout près. Il est joueur aussi l’ouvrier, car dès l’instant où vous avez un peu tambouriné sur ce mur, mais de votre côté, il s’arrête. Farceur ! On l’entend alors qui frotte, ponce, s’adonne à d’autres jeux moins bruyants avant de reprendre son martelage, un peu plus tard dans la matinée. Quand je pense que de mauvaises langues me suggèrent que mon voisin les ferait travailler de façon un peu illicite, alors là je m’insurge. Impensable...
Très beau moment de cinéma que ce film aux intonations autobiographiques de Sylvie Verheyde. La jeune Stella, 13 ans, fille de cafetiers du XIIIe arrondissement, débarque dans un collège du XVIe. Nous sommes dans la deuxième moitié des années 70. On la voit aborder cet univers qui n’est pas le sien, écartelée entre un quotidien où les clients de ses parents dressent un portrait de l’humanité qui oscille entre dureté et tendresse et une mini-société, celle composée par ses camarades de classe et ses professeurs, où la dureté est tout autant de mise. Entre ces deux mondes, la gamine balance, il s’agit pour elle de trouver sa place et d’essayer de prendre son envol afin d’exister. Allez, on chipotera juste en notant quelques anachronismes mineurs : les faits montrent qu’il s’agit de l’année scolaire 1975-76 et l’on est étonné, par exemple, d’entendre des chansons qui n’existeraient que deux ou trois ans plus tard ; idem pour cette devanture d’un libraire où l’on aperçoit un bouquin de Douglas Kennedy, dont les premières œuvres furent publiées une quinzaine d’années plus tard. Mais bon, ce ne sont que des détails. Et puis il y a l’impayable Christophe Bourseiller, le prof de français qui sait faire preuve de patience et valoriser Stella. A chacune de ses rares apparitions au cinéma, il me rappelle son rôle dans «Un éléphant ça trompe énormément» d’Yves Robert, ce Lucien qui était amoureux de Daniel Delorme. Il empoignait fermement le sein de cette femme mûre pour lui déclarer sa flamme et lui expliquait doctement le caractère inéluctable de leur relation amoureuse à venir. Impayable !
J’ai remarqué un truc. Chaque dimanche, les statistiques de consultation de mon blog manifestent une certaine tendance à piquer du nez. Je vois deux explications possibles :
- ce reflux est lié au jour lui-même et tend à prouver que les internautes surfent plus fréquemment en semaine qu’au jour du Seigneur… Dois-je en conclure qu’ils fréquentent Internet sur leur lieu de travail plus qu’à la maison ? C’est vous qui voyez…
- le dimanche consistant ici en une proposition de (re)découverte musicale, je peux en déduire que j’intéresse alors nettement moins mon lectorat que lorsque je suis pris de l’idée d’écrire des bêtises ou de me lancer dans un sujet plus… sociétal. Faudra-t-il que je j’envisage une version plus pipeul bling bling de mon blog ? J’aimerais pas devoir en passer par là.
M’en fous… Foin de l’audimat, je persiste et dans ces moments de doute, rien ne vaut l’appel fait aux vieux compagnons de route. Tenez par exemple, Jackson Browne : voilà bientôt 40 ans que non sans une certaine parcimonie, il égrène des disques magnifiques (une quinzaine selon mes repérages) dont le folk rock est tout imprégné d’une sensibilité à la fois fragile et convaincue (l’homme est clairement engagé en politique depuis belle lurette et dénonça en son temps la stupidité reaganienne) qui rendent le personnage extrêmement attachant. Cerise sur le gâteau, son nouvel album, «Time The Conqueror» est une belle réussite, dans la parfaite continuité de ses meilleures productions. De plus, on est heureux de constater qu’à 60 ans, sa voix si particulière est intacte. Tant mieux, parce qu’elle compte pour beaucoup dans l’attraction que cet artiste exerce sur nous. Pas forcément très connu de ce côté-ci de l’Atlantique, Jackson Browne mérite pourtant une bonne piqûre de rappel. Alors faisons ici un petit saut au tout début des années 70, lorsqu’il cosignait avec Glenn Frey «Take It Easy» popularisé par le groupe de ce dernier, The Eagles. Une composition qu’on retrouve également sur «For Everyman», deuxième album de Jackson Browne.
Je lis dans la presse un article qui fait le point sur le marché du disque. Résumons : la chute de la vente des CD est importante, pas compensée au cours de l’année qui vient de s’écouler par la hausse très nette enregistrée du côté des ventes de musique en ligne ou des produits destinés aux différents supports numériques, y compris les téléphones. On lit aussi que les «majors» (ce nom est vraiment stupide, parce que leur comportement depuis des années démontre qu’elles n’ont vraiment rien de majeur) promettent d’améliorer la qualité des services de musique en téléchargement légal. Soit. Et les grands coupables sont les pirates. Soit, encore. Je reste pour ma part convaincu, moi qui continue à acheter de la musique très régulièrement (de plus en plus, il s’agit de musique dématérialisée) selon un rythme à peu près constant depuis près de 40 ans, que seule une vraie éducation artistique dès le plus jeune âge peut susciter chez les jeunes un respect conduisant à une prise de conscience de la nécessité d’un acte d’achat. Et que les marchands du temple récoltent aussi ce qu’ils ont semé, à force d'épandre de par les ondes des produits marketing sonorisés d’une grande médiocrité, préférant la «profitabilité» immédiate à l’investissement sur de vrais talents qui, c’est dommage pour eux, ont pour seul et vrai allié le temps. Car le temps parle, à condition de lui laisser... un peu de temps !
J’ai une relation objectivement très pathologique avec le groupe anglais Supertramp. Mercredi soir, je me traînais lamentablement d’un étage à l’autre de la Maison Rose pendant que Madame Maître Chronique était occupée à son cours de dessin hebdomadaire. Assommé par une bonne fièvre, toussant à n’en plus finir comme si je parvenais au dernier stade d’une infection pulmonaire, la tête à la fois prise dans un étau mais ceinte d’une invisible épaisseur de ce coton qui vous donne l’impression d’être enfoui au beau milieu de vous-même et loin de tous les autres, j’ai fini par m’effondrer sur le canapé… Et là, perclus de douleurs articulaires, j’ai empoigné une télécommande, allumé le poste de télévision et commencé à zapper, le cerveau sinon limpide mais pour le moins disponible. Au bout de quelques secondes de butinage, je vois apparaître, seul au piano, Roger Hodgson, ancienne voix haut perchée et toujours intacte du groupe, chantant à la demande pour un public bien dressé par un chauffeur de salle et un animateur envahissant : «Give a little bit», «Dreamer», «School», «It’s raining again», «Take the long way home» et, bien sûr, «The Logical Song», succès planétaire de l’année 1979. Aussitôt, me voilà revenu presque trente ans en arrière lorsque, pendant de longues semaines passées à l’hôpital, mon occupation principale entre deux examens ésotériques consistait à écouter mon petit poste de radio où j’avais essentiellement le choix des grandes ondes, et donc de bien peu de fréquences. Combien de fois ai-je pu entendre «The Logical Song» alors en tête des classements des meilleures ventes avec «La Marseillaise» façon Serge Gainsbourg ? Impossible de répondre à cette question mais le nombre fut si élevé qu’il m’est impossible aujourd'hui encore de dissocier cette chanson de mon état de santé chancelant. Et voilà que ça recommence…
Le problème de beaucoup de films français, et en particulier les comédies, ce sont les nombreuses invraisemblances, mêmes mineures, qui rendent les situations peu, voire pas crédibles du tout et ôtent toute la force et leur côté grinçant d’un propos a priori intéressant. Prenons par exemple le dernier film de Pierre Jolivet : l’idée de départ est loin d’être stupide puisqu’avec La très très grande entreprise, le réalisateur veut nous raconter l’histoire de trois personnages qui cherchent à pénétrer une entreprise, une véritable forteresse, afin de trouver sur place les preuves supplémentaires de la volonté de ses dirigeants de ne pas tenir compte des questions d’environnement et d’avoir préféré le provisionnement d’un compte à des fins de dédommagement plutôt que d’éviter une pollution et ses conséquences économiques et leurs victimes. Ceci dans le but d’obtenir pour eux-mêmes le versement d’une somme bien supérieure à celle qu’ils ont pu obtenir dans un premier temps à l’issue d’un procès. Très bien. Mais pourquoi les dirigeants de cette entreprise (la PDG, la DRH, le directeur financier…) sont-ils caricaturaux à ce point et psychologiquement aussi déséquilibrés, tous gagnés par une hystérie incompatible avec leurs fonctions ? Parmi les petits détails inutilement incohérents, pourquoi, aux côtés de ces pieds nickelés qui veulent obtenir réparation (Rochdy Zem, Marie Gillain, Jean-Paul Rouve, Adrien Jolivet, tous très bons par ailleurs), un prétendu «spécialiste informatique» tient-il absolument à savoir si l’ordinateur sur lequel est branché une clé USB dont il s’agit de recopier les données est un PC ou un Mac, alors que n’importe quel novice vous dira que ce détail n’a absolument aucune importance ? Dommage, ces petits riens gâchent le plaisir et nous rappellent que «Ma Petite Entreprise», du même Pierre Jolivet, était beaucoup plus consistante.
Les préparatifs de la commémoration du 11 novembre, vendredi dernier… Cette cérémonie, nécessaire et utile même si trop ostentatoire de par la débauche de précautions prises pour préserver les officiels du moindre danger à des kilomètres à la ronde (Verdun et ses environs étaient hier en quasi état de siège), me rappelle mes années d'adolescence où, en mémoire des victimes, je m'échinais à escalader plusieurs fois de suite à vélo - un vieux vélo bleu pesant 26 kilos, cadeau de mon beau-frère - les trois côtes principales menant à l'ossuaire de Douaumont. Je gravissais ces pentes une fois, deux fois, trois fois, en plein été, dans le silence de la forêt, à peine troublé par le bruit du frottement des pneus sur le goudron, en danseuse, jusqu'à l'évanouissement ou un début de syncope. Personne n'en savait rien, j'ignorais même les dangers que je courais compte tenu d'un muscle cardiaque dont je ne connaissais pas encore le vice caché, mais j'avais été aux limites de mes forces, me disant qu'il s'agissait là d'un hommage minimal et juste.
Alors que Brian Eno, touche-à-tout homme de climats musicaux révélé au sein de Roxy Music puis dans le travail entrepris avec Robert Fripp, et David Byrne, ex-leader des Talking Heads, s’associent pour un nouvel album intitulé Everything that happens will happen today, on est tenté de revenir illico à leur première collaboration, qui remonte à la fin des années 70. Car si leur nouvelle production, une succession de chansons aériennes et pacifiées, est un petit plaisir musical, ces deux-là avaient élaboré avec My life in the bush of ghosts il y a 30 ans un ovni pour un disque qui reste d’une incroyable modernité et dont les inventions sonores sont inépuisables. Le principe en était simple : à partir d’une voix enregistrée (un prédicateur, un évangéliste, un muezzin, une chanteuse libanaise, etc), il s’agissait pour eux de construire un environnement musical qui s’appuie sur la rythmique des mots et leur mélodie intrinsèque. En 2008, leur projet est toujours aussi passionnant, comme peut vous le suggérer ce «Regiment» ou les deux sorciers explorent l’univers de la chanteuse Dunya Yusin.
Dans une récente chronique écrite pour le Nouvel Observateur, l’écrivain essayiste Jean-Claude Guillebaud nous rappelait que les mots ont leur importance. Ainsi, lorsqu’au sujet de la crise qui foudroie actuellement nos économies, nos hommes politiques ou les experts évoquent l’idée d’une régulation, c’est parce qu’ils se refusent à remettre en cause le système sur lequel elles sont adossées. La régulation serait un simple ajustement, voire une médication provisoire avant le retour à une certaine normalité, celle de la supposée autorégulation des marchés. Il en va tout autrement dès lors qu’est évoquée l’idée d’une réglementation qui, elle, impliquerait une évolution beaucoup plus radicale et, ce faisant, le passage à un autre système. Les mots ne sont pas neutres, à nous de les décrypter. Mais j'avoue que depuis quelque temps, je finis par y perdre mon latin...
J’imagine que, pour moi comme pour beaucoup d’autres, la journée d’hier fut celle d’une certaine fébrilité… Ce sentiment mêlé de vivre un jour hors du commun, un peu euphorique parce qu’étant celui d’une page qui se tournait après d'interminables années d’obscurantisme économico-militaro-religieux, et d’être gagné simultanément par un état de confusion quant à la compréhension de l’avenir tant le chantier qui s’annonce paraît gigantesque. Quels sont ceux qui, un peu partout de par le monde, s’ils ont eu l’occasion d’échanger quelques propos avec leurs voisins, leurs collègues de bureau, leurs amis, leur famille… n’ont pas évoqué, ne serait-ce que fugitivement, la victoire de Barack Obama à l’élection présidentielle américaine et sa signification sociopolitique historique majeure ?
Alors, en attendant de comprendre jour après jour la nouvelle donne de ce monde fou, je renvoie à l’Amérique un clin d’œil musical presque quadragénaire sous la forme de son hymne national, Star Spangled Banner, ici joyeusement déstructuré en studio par ce génie qu'était Jimi Hendrix.
A l’heure tardive où j’écris ces lignes, j’ignore le résultat de l’élection présidentielle aux Etats-Unis et, par conséquent, j’en suis au stade de l’observation d’une profonde mutation dans les commentaires entendus ou lus un peu partout. Il est assez étonnant de constater en effet que, de droite comme de gauche, en France et ailleurs (y compris aux Etats-Unis et pas seulement dans le camp démocrate), les langues semblent se délier à l’approche du verdict des urnes. Il y a unanimité pour dire que le bilan des années Bush aura été celui d’un désastre politique, économique, culturel et moral. Le temps semble bien loin où la France était montrée du doigt pour avoir osé ne pas s’engouffrer dans le bourbier irakien. Et les historiens n’auront pas besoin d’attendre longtemps avant de ranger le futur ex-président dans la boîte noire des catastrophes planétaires.
Je regardais le journal de France 2 voici quelques jours lorsque la présentatrice remercia une comédienne d’avoir accepté de se rendre sur le plateau afin de parler de son «one woman show» à venir dans une salle parisienne. Au-delà d’une formule de politesse, ces remerciements me paraissent totalement incongrus si l’on veut bien faire la part des choses et se rappeler qu’à l’origine de cette entretien se trouve un(e) attaché(e) de presse qui a fait son boulot, ni plus ni moins. Il (ou elle) a réussi à placer son produit dans le cadre d’un plan médias savamment organisé. Le produit, c’est le spectacle de la comédienne, bien entendu. Par conséquent, la chaîne de «service public» n’a pas à se répandre en remerciements au moment de l’interview, à moins d’annoncer franchement la couleur. Tout cela est finalement bien hypocrite.
Jazz Magazine consacre la une de son numéro de novembre à Magma et propose un long dossier rétrospectif, en prélude aux 40 ans du groupe. Cet anniversaire sera dignement fêté en 2009, notamment par une série de concerts au Casino de Paris et un coffret rassemblant les enregistrements studio, dont quelques inédits, disponible dès le mois de novembre. Voilà qui contraste fortement avec l’ostracisme des médias dont Christian Vander s’est longtemps dit victime et que les faits n’ont pas toujours confirmé. La réalité est beaucoup plus complexe en effet car si la création artistique n’occupe pas la place qu’elle mérite, très loin s’en faut, Magma aura été une victime parmi de nombreuses autres de cette vacuité médiatique et n’a pas trop à se plaindre du traitement qui lui a été réservé depuis 1969. J’en veux pour preuve le Web Press Book (un site que j’avais créé il y a quelques années et dont j’ai confié les clés à un ami qui en assure aujourd’hui la maintenance) : sa lecture est édifiante et permet de vérifier que tout au long de cette belle histoire, le groupe a fait l’objet d’un véritable accompagnement, la plupart du temps enthousiaste, et compte même certains de ses fidèles dans de grands journaux, qui n’ont jamais manqué de le faire savoir et de l’écrire. Ce nouveau dossier remet les pendules à l’heure et doit être pris pour ce qu’il est : un hommage au talent hors normes d’un artiste habité.
Cette Blue Wind Story constitue un excellent guide d’initiation à la musique d’Henri Texier. Avec une compilation proposant plus de deux heures de musique sélectionnées dans son répertoire en tant que leader au cours des vingt dernières années (tous les disques originaux étant disponibles chez Label Bleu), le contrebassiste administre une formidable démonstration de lyrisme. Sa musique – un chant – est aussi l’occasion pour ses nombreux compagnons, tous prestigieux, de donner le meilleur d’eux-mêmes, comme ici François Corneloup dont le chorus au saxophone baryton sur «Lady Bertrand» est un petit moment de magie. Voilà un disque qui risque de donner l’envie à pas mal de gens d’en savoir un peu plus sur ce grand monsieur qu’est Henri Texier. Et ils auront bien raison !
On peut acheter le disque ICI par exemple.