Pathological
J’ai une relation objectivement très pathologique avec le groupe anglais Supertramp. Mercredi soir, je me traînais lamentablement d’un étage à l’autre de la Maison Rose pendant que Madame Maître Chronique était occupée à son cours de dessin hebdomadaire. Assommé par une bonne fièvre, toussant à n’en plus finir comme si je parvenais au dernier stade d’une infection pulmonaire, la tête à la fois prise dans un étau mais ceinte d’une invisible épaisseur de ce coton qui vous donne l’impression d’être enfoui au beau milieu de vous-même et loin de tous les autres, j’ai fini par m’effondrer sur le canapé… Et là, perclus de douleurs articulaires, j’ai empoigné une télécommande, allumé le poste de télévision et commencé à zapper, le cerveau sinon limpide mais pour le moins disponible. Au bout de quelques secondes de butinage, je vois apparaître, seul au piano, Roger Hodgson, ancienne voix haut perchée et toujours intacte du groupe, chantant à la demande pour un public bien dressé par un chauffeur de salle et un animateur envahissant : «Give a little bit», «Dreamer», «School», «It’s raining again», «Take the long way home» et, bien sûr, «The Logical Song», succès planétaire de l’année 1979. Aussitôt, me voilà revenu presque trente ans en arrière lorsque, pendant de longues semaines passées à l’hôpital, mon occupation principale entre deux examens ésotériques consistait à écouter mon petit poste de radio où j’avais essentiellement le choix des grandes ondes, et donc de bien peu de fréquences. Combien de fois ai-je pu entendre «The Logical Song» alors en tête des classements des meilleures ventes avec «La Marseillaise» façon Serge Gainsbourg ? Impossible de répondre à cette question mais le nombre fut si élevé qu’il m’est impossible aujourd'hui encore de dissocier cette chanson de mon état de santé chancelant. Et voilà que ça recommence…
Commentaires
Quand j'étais gamin j'avais un oncle qui était vraiment dérangé de la cafetière. Il avait tout plein de disques. Je pense même qu'il devait avoir quelques intégrales...
Il avait des tonnes de vinyles. a tel point que s'il les avait fait fondre il aurait pu habiller un régiment entier en tenue SM. Dès que les CDs ont été inventé il a acheté des CDs. Idem avec les méga grands CD vidéos qui ont aujourd'hui disparu.
Bref, un jour que j'étais chez lui j'ai découvert Supertramp et en particulier The Logical Song. Et il y a un truc qui ne m'a pas quitté depuis, une interrogation qui me tourne dans la tête depuis au moins 25 ans : pourquoi y a-t-il une serveuse bien en chair en costume orange sur la pochette ?
Si quelqu'un a la réponse...
Cette chanson est extraite de l'album "Breakfast in America"... Si mes souvenirs sont exacts (faudrait que j'aille fouiner dans le Chalet Suisse, mais comme mes forces ne sont pas revenues... pas le courage), la pochette représente une serveuse (pour le petit déjeuner probablement, d'où le verre de jus d'orange) qui évoque la statut de la Liberté. Je ne sais pas s'il y a une autre explication que celle-là...
Non, il n'y a pas d'autre explication. J'ai ce vinyle (seul disque du superclodo que je possède) dont l'illustration est une représentation stylisée de la presqu'île de Manhattan faite de tasses, boîtes à oeufs, théières, etc., et d'une serveuse, bref tout ce qu'on trouve dans un café qui se respecte. On aperçoit même les Twin Towers...
Bon ben voilà monsieur Bertaga, les vieux se sont penchés sur ta question et tu obtiens en quelques minutes une réponse à la question fondamentale qui hantait tes heures les plus lointaines. C'est-y pas beau ?
Tiens j'y pense : est-ce que tu nous soupçonnerais d'être un tantinet "dérangés de la cafetière" ? ou faut-il voir là un simple raccordement sémantique avec le titre de l'album, "Breakfast in America" ?
Il est vrai, je le concède, que la fonte des vinyles de Quiet Man et moi-même aurait certainement des conséquences sur le réchauffement climatique...