Energique
Je crois qu’il y a chez moi une véritable incapacité à réussir dans quelque jeu que ce soit dès lors que celui-ci passe par l’utilisation d’une console vidéo. Je me rappelle ces heures pitoyables, c’était il y a bien longtemps maintenant, où mon Mad Jazz Boy de fils me ridiculisait lors de courses automobiles virtuelles empruntant tous les circuits de Formule 1 du monde entier. C’était au temps où les Macintosh ressemblaient à un drôle de Minitel en noir et blanc… Et voilà que ma Fraise de fille, en complicité avec Mr Fraise, ont voulu faire de Madame Maître Chronique et moi-même des experts ès Mario Party, un jeu de société très amusant où le hasard le dispute à l’habileté. Et si je m’accommode finalement assez bien du premier lorsqu’il me favorise, je reste très inquiet face à mes performances quand il s’agit de manœuvrer une voiture sur un circuit vu à l’envers ou de ramer sur un lac à la recherche d’une île convoitée. En revanche, nous, les deux hommes de la soirée, fûmes très admiratifs et impressionnés dès lors que mère et fille s’affrontèrent dans une fantastique compétition où toutes deux devaient très énergiquement secouer une cannette de soda pour en projeter le contenu moussant le plus haut possible…

Le rideau est tombé samedi soir sur le Festival Nancy Jazz Pulsations, qui fêtait en 2008 son trente-cinquième anniversaire. Avant de penser à un bilan un peu plus approfondi, c’est le moment de se remémorer quelques temps forts de la grosse dizaine de soirées auxquelles j’ai pu assister : la fougue prometteuse de jeunes musiciens, tels que les pianistes Tigran Hamasyan ou Yaron Herman ; les flamboyances du Mega Octet d'Andy Emler ; la vibration, entre Bartok et Coltrane, de la Neffesh Music de ce grand monsieur qu’est Yochk’O Seffer ; la grâce qui semble habiter la musique de Dee Dee Bridgewater depuis qu’elle a choisi de conjuguer le jazz et ses origines maliennes ; l’éternelle jeunesse de John Mayall qui, à 75 ans, joue le blues avec l’énergie des premières heures ; l’énorme concert du saxophoniste Dave Liebman (notre photo) qui a littéralement soulevé le Jazz Club de la MJC Pichon, plein comme un œuf d’un public chaviré de bonheur.





