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Entendu - Page 29

  • Embryonnaire

    bark.jpgEn 1971, le Jefferson Airplane de Paul Kantner et Grace Slick commençait à battre, tout doucement, de l’aile, quelque part du côté de San Francisco, après cinq années d’une activité intense. Ennuyeux pour un avion… Mais en publiant l’album «Bark», disque hétéroclite et plutôt mal ficelé, le groupe laissait une place importante à un «groupe dans le groupe», celui qu’avaient formé en son sein Jorma Kaukonen (guitare) et Jack Casady (basse). Hot Tuna était en train, lui, de prendre son envol, peu de temps avant que sa formation mère ne s’écrase au sol avant de redécoller, mais pour peu de temps, sous le nom de Jefferson Starship. En trois compositions sur l’album, Hot Tuna fait la démonstration éclatante de sa belle santé à venir : «Feel So Good», chargé en électricité, «Wild Turkey» qui annonce l’album «Burgers» et «Third Week In The Chelsea», limpide et cristallin. Le temps donnera raison à ces deux dissidents qui aligneront de splendides albums et qui, aujourd’hui encore, débordent d’activité.

  • Unique

    manitoba.jpgQuarante ans et dix-neuf albums plus tard, Gérard Manset se rappelle à notre bon souvenir avec «Manitoba ne répond plus», qui sort cette semaine. Indémodable, égal à lui-même en ce sens que chaque disque semble la continuité parfaite du précédent, Manset continue de fasciner et sait qu’il pourra compter sur ses fidèles. Malgré les rumeurs qui avaient couru voici deux ans, on n’annonce aucun projet de scène pour celui qui est toujours resté un musicien de studio. Son roman autobiographique, «Les petites bottes vertes» dressait le portrait d’un personnage pas forcément sympathique, mais on s’en moque : Manset reste unique et inimitable, les dernières tentatives de certains chanteurs de s’approprier son répertoire en sont la preuve.

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  • Disparition

    rick_wright.jpgDécidément… Il va falloir que je m’habitue à apprendre que mes idoles de jeunesse quittent la scène, chacune à leur tour, inexorablement. Rick Wright, l’homme des claviers de Pink Floyd, vient d’avoir la très mauvaise idée de mourir d’un cancer à l’âge de 65 ans. Me reviennent aussitôt en mémoire ces heures passées avec mes copains de classe, debout et serrés comme des harengs, au Parc des Expositions de Nancy, à attendre puis écouter le groupe qui présentait son futur album, «The Dark Side of the Moon». C’était en décembre 1972, je n’avais pas quinze ans et il avait fallu batailler ferme auprès de mes parents pour qu’ils acceptent une sortie nocturne en pleine semaine, à 100 kilomètres de la maison (organisée toutefois avec mon lycée de l’époque).
    Salut l’artiste ! Pas sympa de nous laisser tomber si tôt et si la nouvelle n'était pas si triste, je te rappellerais bien ce mot de Pierre Dac qui disait que "mourir, c'est faire preuve d'un manque de savoir-vivre"...

  • Posthume

    leucocyte.jpgIl y a des jours où l’on aimerait pouvoir se raconter le feuilleton de la vie en prenant quelques libertés… Par exemple, on dirait qu’Esbjörn Svensson ne s’est pas tué stupidement il y a trois mois dans un accident de plongée. Tiens, on se dirait aussi qu’il a arrêté sa carrière de musicien pour se retirer du monde, parce qu’il avait envie de vivre une expérience spirituelle. Alors on écouterait Leucocyte, le dernier opus de son trio, sans le moindre pincement au cœur, sans imaginer tout ce qu’il aurait encore à nous dire, lui qui avait su inventer un univers où les catégories n’avaient plus d’importance.

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  • Intemporel

    pms_cover.jpgRien de plus facile que de passer à côté de «Rue Francoeur», le nouveau disque signé du pianiste chanteur compositeur Pierre-Michel Sivadier. Il suffit pour cela de ne lui prêter qu’une oreille distraite. Oui, prêter… Faites-lui donc plutôt ce beau et simple cadeau consistant à lui offrir votre écoute : viendra alors vers vous, sans rien attendre en retour, élégante, pudique et hors du temps, la belle musique de ses mots et de ses notes. A mille lieues des fabrications formatées de notre époque mercantile, magnifiées par le violoncelle de Valentine Duteil et la voix de Stella Vander, les chansons poétiques et éternelles de Pierre-Michel Sivadier s’insinuent en vous et vous habitent. Et l’on profitera de ce la sortie de ce beau disque pour (re)découvrir le premier opus de cet artiste, «D’amour Fou d’Amour». C’était il y a 13 ans. Déjà…

    Voir une présentation de "Rue Francoeur" - Commander les disques de Pierre Michel Sivadier

  • Abscons

    J’entends les journalistes nous expliquer le fonctionnement et les objectifs du LHC, cet accélérateur de particules implanté quelque part du côté de la frontière franco-suisse. Un grand anneau souterrain d’environ 27 kilomètres de circonférence dans lequel s’agitent à une vitesse incroyable, celle de la lumière je crois, des tas de trucs bizarres appelés protons. Si j’ai bien compris, il s’agit d’essayer de décortiquer les mécanismes du Big Bang et de la formation d’un trou noir. Il en est même qui redoutent certaines conséquences de la mise en branle de cette énorme machinerie. Un spécialiste nous dit que 96 % de notre univers est composé de matière noire, dont la première caractéristique est qu’on ne la voit pas. Ensuite… rien ! Le voilà qui commence ses explications et c’est là que je réalise à quel point mon cerveau doit effectivement être composée de matière noire ! Parce qu’à ce stade, je ne pige plus rien, la confrérie des scientifiques se met à me parler dans un langage ésotérique et me voilà, presque 40 ans en arrière, assis dans une salle de classe où un professeur de physique – blouse blanche et bave aux lèvres – aligne sur le tableau des formules exotiques dont le sens m’échappe. J’attends la sonnerie…

  • Philosophe

    Un sujet de dissertation qui vous tombe comme ça, sur le coin du bec, alors que, d’un bon pas, vous approchez du cinéma où vous allez passer un excellent moment avec le nouveau film de Mike Leigh, «Be Happy». Un couple d’amis nous rattrape, tous deux ont la même destination que nous. Et lui, sans prévenir : «Ce n’est pas parce que vous êtes devant nous que vous serez premiers». Allez hop : introduction, thèse, antithèse, synthèse. Deux copies maximum, à rendre pour samedi.

  • Infernal

    top_machina.jpgAvec «Infernal Machina», disque hommage à la musique de Magma – car c’est bien de cela qu’il s’agit, ne nous y trompons pas – Jannick Top apporte une réponse cinglante à ceux qui, depuis sa participation à l’aventure du groupe entre 1973 et 1976, commençaient à douter de sa capacité à redevenir lui-même. Disque d’abord sombre (les ombres de «De Futura» et «Zombies» planent) puis lumineux dès que la machine entame sa course effrénée sur la planète Kobaïa, cet opus pour l’instant introuvable en France (…) vous prend à la gorge et vous coupe le souffle. Et jamais, peut-être, la paire Jannick Top – Christian Vander n’a été aussi impressionnante. Ces deux-là se devinent, se respirent, réinventent à chaque seconde la gémellité musicale. Les mouvements VII à XI de cette suite (qui en compte douze) sont à cet égard souverains : basse et batterie, conduites par un piano très bartokien, revisitent les grands thèmes de Magma avec une force inégalée.

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  • Tribut

    Puiser abondamment dans tout ce que le monde de la musique rock a inventé durant la décennie commençant au milieu des années 60 n’est pas forcément de ma part la marque d’une propension à la nostalgie, contrairement à ce que certains essaient d’insinuer perfidement. Même si, avouons-le, une certaine insouciance de l’enfance et du début de l’adolescence à cette époque laisse quelques indélébiles regrets… Il n’empêche qu’on aura rarement connu une telle vague d’invention et de créativité qu’entre 1965 et 1975 et que c’est la moindre des choses que de savoir ce que l’on doit à tous ces artistes qui exploraient tant de nouvelles pistes, sans être soumis à la pression de ce qu’un technocrate contemporain appelait l’autre soir sur France Inter la «profitabilité». Et si je me tiens à l’écoute de ce qui émerge aujourd’hui (notre époque est féconde mais masquée, il faut désormais lutter pour découvrir et faire connaître), je ne vais pas pour autant, mû par un jeunisme déplacé, céder aux sirènes du rap (qui m’ennuie profondément depuis toujours) ni de ce chewing-gum sonore qu’on nomme r’n’b (tellement creux et dévitaminé en comparaison de ce que furent la soul music et le rhythm’n’blues, ah ! les années Motown…) ou bien encore de la prétendue nouvelle génération de la chanson française (dont le conformisme dominant est souvent désespérant).

  • Éternel

    crescent.jpgJe suis passé l’autre jour en coup de vent chez mon agitateur culturel ; comme à chaque fois, j’ai rapidement parcouru le rayon maigrelet des disques de John Coltrane, espérant qu’enfin peut-être  son fils Ravi aurait eu la bonne idée de publier cette mythique séance studio de mai 1967, toujours inédite et qu’il semble vouloir garder pour son seul plaisir. En vain… Cette recherche me rappelle que j’ai terminé la numérisation intégrale de tous mes disques du saxophoniste et reclassé chaque enregistrement par ordre chronologique, depuis le 13 juillet 1946 où, âgé de moins de 20 ans, il jouait à Hawaï dans le Big Band de la Marine américaine jusqu’à son dernier concert enregistré, le 23 avril 1967, moins de trois mois avant sa mort : il y a là plus de quatre journées d’écoute en continu, pour un total d’environ 1000 titres, en studio ou sur scène, tous ayant trouvé leur place sur mon iPod. Une formidable occasion de mesurer l’évolution artistique foudroyante de ce génie, mais aussi un vrai défi lorsqu’il s’agit d'opérer un choix et de vous soumettre une composition à découvrir. Pour l’heure, j’opte pour le splendide «Wise One», enregistré le 27 avril 1964 ; cette composition figure sur le sublime album «Crescent».

    John Coltrane : saxophone ténor ; McCoy Tyner : piano ; Jimmy Garrison : contrebasse ; Elvin Jones : batterie.

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  • Poussiéreux

    Dans un demi-sommeil, rentrée oblige, j’ai entendu hier matin sur Europe 1 la très curieuse bande annonce de la "nouvelle" émission matinale et quotidienne d’un "nouvel" animateur de la station, symbole national de toutes les "innovations" et audaces culturelles (mes répétitions sur le mot nouveau et ses déclinaisons sont ici volontaires), le gendre idéal, l’ami de tous les pouvoirs en place, le plus consensuel des animateurs sexagénaires depuis des décennies, grand manitou du coma audimateux, j’ai nommé… non, tiens, je ne le nomme même pas ! Il nous annonce du grandiose, de l’histoire, des destins exceptionnels, oui, mesdames et messieurs, les arts seront à la fête chaque matin à partir de 9h30, avec pour premier invité… Michel Sardou ! Cherchez l’erreur… OK, c’est bon, je change de fréquence, c’était une erreur grossière de ma part, retour au service public, avec ou sans publicité. Je m'autorise même à vous recommander chaudement la tranche matinale de France Culture, il s'y dit encore des choses très intéressantes... pour combien de temps ?

  • Progressif

    closetotheedge.jpgJe me suis replongé cet été dans les premières années de la musique du groupe anglais YES, appartenant à un genre qu’il est de bon ton de railler parfois aujourd’hui, le rock progressif. Si ce qu’a pu produire cette formation à compter de la deuxième moitié des années 70 est de moindre intérêt (avant de tendre vers la redite et aujourd'hui l'autocélébration), les premiers albums marquent une évolution très spectaculaire, entre 1969 et 1974. On se trouve là face à une démarche artistique qui ne manqua pas d'être contestée en son temps et qui visait à s’émanciper du cadre trop limité du rock pour explorer des univers plus symphoniques, virtuoses et beaucoup plus complexes dans les arrangements, sans jamais perdre une spontanéité toute électrique. A cet égard, «Close to the Edge», paru en 1972, en est probablement le meilleur exemple. A (re)découvrir avec ce court extrait, avant de l'acheter, ICI par exemple. S'il n'y en avait qu'un...

  • Bureaucratique

    Six ou sept ministres, dont le premier d’entre eux s'il vous plaît, se sont réunis lundi à Matignon pour faire le point sur la santé de notre pays. Une bien belle idée, une séance de travail formidable dont la productivité fut maximale puisque dans la communication faite à la presse, nous avons appris par la voix du chef du gouvernement (si si, il existe) que la France ne connaissait pas de récession mais, je cite : «un ralentissement de son activité économique». Et moi qui croyais, comme on me l’avait enseigné à l’école, qu’un nombre négatif, comme celui du taux de croissance de notre PIB au second trimestre, pouvait signifier diminution... Comme d’habitude, moi pauvre crétin hexagonal, je n’ai rien compris. Heureusement que nos gouvernants sont là pour nous expliquer. Tant pis, je m’en retourne, paraphrasant ainsi l’actuel crâne d’œuf en charge du budget, à mes «arbitrages».

  • Foudroyant

    Jolie prouesse d’une présentatrice météo qui commentait ce soir une carte satellitaire animée montrant la progression d’une dépression orageuse sur notre pays et les nombreux impacts de foudre : «On voit très bien les coups de tonnerre sur la carte». Tu l’as dit…

  • Ecoute

    En écho au texte publié hier sur mon blog, "Le violoncelle de l'âme", voici "Après un rêve" de Gabriel Fauré, interprété par Xavier Gagnepain (violoncelle) et Jean-Michel Dayez (piano). Vous trouverez dans cet article toutes les informations utiles vous permettant d'acheter ce très beau disque.

  • Variété

    Je revendique volontiers la faculté d’écouter dans une même journée, si le temps m’en est donné : une sonate pour violoncelle et piano de Brahms, «Houses of the Holy» de Led Zeppelin, «Crescent» de John Coltrane, «Close to the edge» de Yes, «Saint Dominic’s Preview» de Van Morrison, «Rock Bottom» de Robert Wyatt, «Different trains» de Steve Reich, «Nine Lives» de Stevie Winwood, «La perdue» de Bertrand Belin ou bien encore «Infernal Machina» de Jannick Top. Nulle indécision de ma part, juste un appétit féroce pour toutes les musiques à forte vibration qui me fait compter les jours et me laisse penser que le grand sablier est décidément impitoyable…

  • Crétin

    L’actuel ministre des transports, dont j’ai oublié le nom, a cru intelligent de suggérer qu’on pourrait autoriser les automobilistes à téléphoner à condition que leur communication soit de courte durée. J’ignore si cette stupidité a germé sans l’aide de quiconque dans son cerveau ou s’il a recouru à une commission ad hoc, mais un tel niveau de crétinerie me rappelle que si l’intelligence a des limites, la connerie, elle, n’en a pas...

  • Habile

    Sur France Inter hier, cette interview de l’acteur Jacques Weber qui, évoquant notre époque et cette dictature de la communication, souligna que des réponses binaires étaient proposées à des questions complexes, en politique tout particulièrement. «Cette nécessité de communication suscite l’apparition de réponses habiles, qui ne sont pas forcément des réponses profondes».

  • Vintage

    Autoroute FM, Trafic FM, 107.7… En ce jour de transhumance autoroutière, mieux vaut s’informer et savoir où se trouvent les bouchons…
    N’empêche… Cette fréquence est la seule ou presque sur laquelle on diffuse encore de chansons de ce chanteur appelé Chris Rea. Prise de son, arrangements, claviers synthétiques : tout y est ! Les années 80 dans ce qu’elles peuvent avoir de plus horripilant. Et dangereux pour la conduite…