Embryonnaire
En 1971, le Jefferson Airplane de Paul Kantner et Grace Slick commençait à battre, tout doucement, de l’aile, quelque part du côté de San Francisco, après cinq années d’une activité intense. Ennuyeux pour un avion… Mais en publiant l’album «Bark», disque hétéroclite et plutôt mal ficelé, le groupe laissait une place importante à un «groupe dans le groupe», celui qu’avaient formé en son sein Jorma Kaukonen (guitare) et Jack Casady (basse). Hot Tuna était en train, lui, de prendre son envol, peu de temps avant que sa formation mère ne s’écrase au sol avant de redécoller, mais pour peu de temps, sous le nom de Jefferson Starship. En trois compositions sur l’album, Hot Tuna fait la démonstration éclatante de sa belle santé à venir : «Feel So Good», chargé en électricité, «Wild Turkey» qui annonce l’album «Burgers» et «Third Week In The Chelsea», limpide et cristallin. Le temps donnera raison à ces deux dissidents qui aligneront de splendides albums et qui, aujourd’hui encore, débordent d’activité.

Décidément… Il va falloir que je m’habitue à apprendre que mes idoles de jeunesse quittent la scène, chacune à leur tour, inexorablement. Rick Wright, l’homme des claviers de 

Rien de plus facile que de passer à côté de «Rue Francoeur», le nouveau disque signé du pianiste chanteur compositeur
Avec «Infernal Machina», disque hommage à la musique de Magma – car c’est bien de cela qu’il s’agit, ne nous y trompons pas – Jannick Top apporte une réponse cinglante à ceux qui, depuis sa participation à l’aventure du groupe entre 1973 et 1976, commençaient à douter de sa capacité à redevenir lui-même. Disque d’abord sombre (les ombres de «De Futura» et «Zombies» planent) puis lumineux dès que la machine entame sa course effrénée sur la planète Kobaïa, cet opus pour l’instant introuvable en France (…) vous prend à la gorge et vous coupe le souffle. Et jamais, peut-être, la paire Jannick Top – Christian Vander n’a été aussi impressionnante. Ces deux-là se devinent, se respirent, réinventent à chaque seconde la gémellité musicale. Les mouvements VII à XI de cette suite (qui en compte douze) sont à cet égard souverains : basse et batterie, conduites par un piano très bartokien, revisitent les grands thèmes de Magma avec une force inégalée.
Je suis passé l’autre jour en coup de vent chez mon agitateur culturel ; comme à chaque fois, j’ai rapidement parcouru le rayon maigrelet des disques de John Coltrane, espérant qu’enfin peut-être son fils Ravi aurait eu la bonne idée de publier cette mythique séance studio de mai 1967, toujours inédite et qu’il semble vouloir garder pour son seul plaisir. En vain… Cette recherche me rappelle que j’ai terminé la numérisation intégrale de tous mes disques du saxophoniste et reclassé chaque enregistrement par ordre chronologique, depuis le 13 juillet 1946 où, âgé de moins de 20 ans, il jouait à Hawaï dans le Big Band de la Marine américaine jusqu’à son dernier concert enregistré, le 23 avril 1967, moins de trois mois avant sa mort : il y a là plus de quatre journées d’écoute en continu, pour un total d’environ 1000 titres, en studio ou sur scène, tous ayant trouvé leur place sur mon
Je me suis replongé cet été dans les premières années de la musique du groupe anglais