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  • Éternel

    crescent.jpgJe suis passé l’autre jour en coup de vent chez mon agitateur culturel ; comme à chaque fois, j’ai rapidement parcouru le rayon maigrelet des disques de John Coltrane, espérant qu’enfin peut-être  son fils Ravi aurait eu la bonne idée de publier cette mythique séance studio de mai 1967, toujours inédite et qu’il semble vouloir garder pour son seul plaisir. En vain… Cette recherche me rappelle que j’ai terminé la numérisation intégrale de tous mes disques du saxophoniste et reclassé chaque enregistrement par ordre chronologique, depuis le 13 juillet 1946 où, âgé de moins de 20 ans, il jouait à Hawaï dans le Big Band de la Marine américaine jusqu’à son dernier concert enregistré, le 23 avril 1967, moins de trois mois avant sa mort : il y a là plus de quatre journées d’écoute en continu, pour un total d’environ 1000 titres, en studio ou sur scène, tous ayant trouvé leur place sur mon iPod. Une formidable occasion de mesurer l’évolution artistique foudroyante de ce génie, mais aussi un vrai défi lorsqu’il s’agit d'opérer un choix et de vous soumettre une composition à découvrir. Pour l’heure, j’opte pour le splendide «Wise One», enregistré le 27 avril 1964 ; cette composition figure sur le sublime album «Crescent».

    John Coltrane : saxophone ténor ; McCoy Tyner : piano ; Jimmy Garrison : contrebasse ; Elvin Jones : batterie.

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  • Rayons

    Nancy se met à l’heure du vélo en libre service et le bébé se nomme VéloStan’Lib. Voilà une excellente nouvelle pour les habitants d’une ville qui, jusqu’à présent, n’a jamais été très inspirée dans l’aménagement de son plan de circulation urbain, mais qui semble aujourd’hui vouloir faire avancer ce chantier à grands pas. Il était temps : une seconde ligne de tramway est dans les cartons, la vitesse de circulation au centre-ville va passer à 30 km / heure, des parkings relais incitent à limiter au maximum la présence polluante des automobiles...
    Il n’en reste pas moins que les responsables de ce vaste projet devront vite revoir la copie des pistes cyclables, qui restent très dangereuses compte tenu du comportement de trop d'automobilistes et qui présentent souvent l'inconvénient fâcheux de ne déboucher sur… rien.
    Mais ces nouvelles possibilités de transport ne doivent pas faire oublier aux néo-cyclistes tout frétillants que le code de la route s’adresse aussi à eux et qu’il ne leur est pas interdit de respecter les piétons sur les trottoirs ni quelques règles de prudence élémentaires. Et qu’ils arrêtent, par pitié, d’arborer cet air niais au prétexte qu’ils viennent de découvrir la pratique du vélo…

  • Pesant

    J’ai malheureusement oublié le nom de ce journaliste qui, très intelligemment, avait observé que le sens du verbe communiquer avait évolué au fil des ans. En effet, celui-ci était initialement transitif : on communiquait une passion, des connaissances, un savoir-faire à quelqu’un ; en d’autres termes, il y avait dans l’idée de communication celle du partage et de la transmission, voire d’une forme d’élévation. Puis le verbe est devenu intransitif : aujourd’hui, on communique, un point c’est tout, vous n’avez plus rien à dire. Il s’agit désormais de faire passer un message et, plus généralement, d’accompagner une démarche commerciale. Communiquer pour vendre en se cachant derrière les mots. A titre personnel, j’aimerais ajouter qu’en même temps que le sens du mot communiquer perdait sa signification originelle, on a inventé un nouveau métier, celui de «chargé de communication», dont la pesanteur sémantique me paraît très significative de cette évolution. Le poids des mots, les mots du poids.

  • Confusion

    Je ne comprends pas. La visite du Dalaï Lama en France la semaine dernière était-elle de nature religieuse ou politique ? Si l’hypothèse spirituelle est la bonne, que viennent alors faire dans cette histoire un ministre des affaires étrangères, sa secrétaire d’état, des députés ou encore un préfet puisque notre république est constitutionnellement laïque ? Mais s’il s’agit d’une visite à caractère politique, comment expliquer alors le rôle de cette «émissaire» du président de la république, dont la légitimité est plus que contestable ? Je pressens bien qu’il faut faire comme si sans faire vraiment, pour ne pas fâcher un gros pays avec lequel nous sommes en affaires et qui manie le chantage avec un large sourire diplomatique. Mais si je suis capable, moi citoyen ordinaire, de subodorer les ressorts contractuels de cette histoire, comment imaginer que les dirigeants de ce même pays puissent se laisser mener en bateau ?

  • Mural

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    Slogans libertaires, mots d’ordre anarchisants (oxymore ?), mots venus de nulle part mais aussi petites annonces à caractère très pornographique, affichettes n’ayant visiblement pas trouvé leur place ailleurs, graphes, tags façon ghetto américain illisibles pour le citoyen lambda que je suis… Ce mur devant lequel je passe chaque jour est un bonheur de lecture renouvelé grâce à la présence d’esprit de quelques employés communaux qui ne manquent pas, dès que le besoin de place se fait sentir, de fourbir leur pistolet à peinture et d’effacer ce «télécran» grandeur nature avant sa renaissance permanente.

  • Poussiéreux

    Dans un demi-sommeil, rentrée oblige, j’ai entendu hier matin sur Europe 1 la très curieuse bande annonce de la "nouvelle" émission matinale et quotidienne d’un "nouvel" animateur de la station, symbole national de toutes les "innovations" et audaces culturelles (mes répétitions sur le mot nouveau et ses déclinaisons sont ici volontaires), le gendre idéal, l’ami de tous les pouvoirs en place, le plus consensuel des animateurs sexagénaires depuis des décennies, grand manitou du coma audimateux, j’ai nommé… non, tiens, je ne le nomme même pas ! Il nous annonce du grandiose, de l’histoire, des destins exceptionnels, oui, mesdames et messieurs, les arts seront à la fête chaque matin à partir de 9h30, avec pour premier invité… Michel Sardou ! Cherchez l’erreur… OK, c’est bon, je change de fréquence, c’était une erreur grossière de ma part, retour au service public, avec ou sans publicité. Je m'autorise même à vous recommander chaudement la tranche matinale de France Culture, il s'y dit encore des choses très intéressantes... pour combien de temps ?

  • Microclimat

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    Eurêka ! Je m’acharnais en vain sur la météo lorraine et j’avais tort. En réalité, je viens de comprendre que nous bénéficions ici d’un microclimat. L’avez-vous remarqué ? Lorsque vous découvrez une nouvelle région, il se trouvera toujours un (ou une) autochtone pour vous expliquer les bienfaits du temps très particulier qui y règne. C’en est presque mystérieux, au point que j’en finis par me demander si la France n’est pas une simple addition de toutes ces conditions climatiques locales. En Lorraine, c’est exactement la même chose : mesdames et messieurs, nous avons le bonheur de vous faire part de la naissance de notre microclimat et de tous ses avantages, qui sont innombrables : une végétation luxuriante, une terrasse quotidiennement lavée sans intervention de votre part, une harmonie des couleurs où le vert, dominant, vous apaisera et, cerise sur le gâteau, une économie substantielle sur votre facture d’eau.

  • Progressif

    closetotheedge.jpgJe me suis replongé cet été dans les premières années de la musique du groupe anglais YES, appartenant à un genre qu’il est de bon ton de railler parfois aujourd’hui, le rock progressif. Si ce qu’a pu produire cette formation à compter de la deuxième moitié des années 70 est de moindre intérêt (avant de tendre vers la redite et aujourd'hui l'autocélébration), les premiers albums marquent une évolution très spectaculaire, entre 1969 et 1974. On se trouve là face à une démarche artistique qui ne manqua pas d'être contestée en son temps et qui visait à s’émanciper du cadre trop limité du rock pour explorer des univers plus symphoniques, virtuoses et beaucoup plus complexes dans les arrangements, sans jamais perdre une spontanéité toute électrique. A cet égard, «Close to the Edge», paru en 1972, en est probablement le meilleur exemple. A (re)découvrir avec ce court extrait, avant de l'acheter, ICI par exemple. S'il n'y en avait qu'un...

  • Pluie

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    Un passage éclair à Verdun, ma ville natale. Il tombe des cordes, on se croirait presque en automne. Depuis que ma mère nous a quittés, je ressens un étrange malaise, comme si la ville, petit à petit, s’échappait de moi, comme si seuls les souvenirs me reliaient à cette cité chargée d'histoire. Ces souvenirs qui s’effacent, dont les contours sont chaque jour un peu plus flous.
    Mais je reviendrai, par un jour de grand soleil et en attendant, j’irai me promener chaque jour sur le beau site qu’un jeune verdunois consacre à la capitale mondiale de la paix. Faites-en autant, c’est un vrai bonheur.

  • Eveil

    Le principe de ce blog version «light» est simple, comme vous l’avez constaté : chaque jour, une note de quelques lignes voire une simple photographie sans commentaire. Si le temps consacré à la rédaction est court – cinq minutes tout au plus – la genèse d’un article relève d’un processus plus complexe, parce qu’il faut réussir à attraper au vol une idée qui vous traverse l’esprit, un propos entendu ici ou là, une scène observée et la fixer au plus vite sur le support disponible au moment précis où vous souhaitez la conserver, carnet, ordinateur ou… cerveau ! Surtout ne pas oublier de ménager l’avenir et la mémoire qui flanche tendanciellement, entretenir la santé de son cerveau avec une petite gymnastique quotidienne. C’est un défi que je me lance.

  • Coïncidence

    Une conversation tranquille autour d’une table, durant le week-end. Invité de la famille, un ami de notre fils, musicien comme lui, venu en Lorraine le temps d’un concert (cf. ma note intitulée «Dynamique»). Quelle n’est pas sa surprise de se rendre compte que je suis celui qui animait dans les années 90 à Epinal l’émission «Alligator Jazz Passion», pour le compte d’une radio dite libre (avant le rachat de sa fréquence par un groupe beaucoup moins libre…) et qu’il écoutait une fois par semaine ! C’était le temps de ses années lycée. Et nous devons aussi lui apprendre que la petite voix qui disait, le temps d’un jingle : «Dis p’pa, c’est quoi un alligator ?» était celle de son copain saxophoniste !

  • Gris

    ciel_gris.jpg
    J’entends dire ici et là que j’ai tendance à m’acharner sur le climat lorrain. Peut-être qu’on a raison de me le faire remarquer. N’empêche… Se lever le matin, ouvrir la fenêtre de sa chambre et contempler ce ciel de plomb… J’invente rien, non ?

  • Attachant

    Sorti presque en catimini durant l’été, «Les Murs Porteurs», réalisé par Cyril Gelbat, jeune cinéaste de 27 ans, est un film sensible et juste qui mêle sourires et larmes sans jamais tomber dans la mièvrerie. C’est une histoire de vie, celle d’une famille juive et de sa mémoire qu’il faut préserver malgré le temps qui passe et la maladie qui avance. Miou-Miou et Charles Berling sont épatants. Les autres aussi d’ailleurs…

  • Bureaucratique

    Six ou sept ministres, dont le premier d’entre eux s'il vous plaît, se sont réunis lundi à Matignon pour faire le point sur la santé de notre pays. Une bien belle idée, une séance de travail formidable dont la productivité fut maximale puisque dans la communication faite à la presse, nous avons appris par la voix du chef du gouvernement (si si, il existe) que la France ne connaissait pas de récession mais, je cite : «un ralentissement de son activité économique». Et moi qui croyais, comme on me l’avait enseigné à l’école, qu’un nombre négatif, comme celui du taux de croissance de notre PIB au second trimestre, pouvait signifier diminution... Comme d’habitude, moi pauvre crétin hexagonal, je n’ai rien compris. Heureusement que nos gouvernants sont là pour nous expliquer. Tant pis, je m’en retourne, paraphrasant ainsi l’actuel crâne d’œuf en charge du budget, à mes «arbitrages».

  • Foudroyant

    Jolie prouesse d’une présentatrice météo qui commentait ce soir une carte satellitaire animée montrant la progression d’une dépression orageuse sur notre pays et les nombreux impacts de foudre : «On voit très bien les coups de tonnerre sur la carte». Tu l’as dit…

  • Dynamique

    Quand un tout petit village lorrain du Saintois brave un climat rarement favorable, quand son conseil municipal se plie en quatre pour installer durablement dans le temps des étés culturels et ludiques où se côtoient le week-end des artistes : peintres, sculpteurs, musiciens… pour le plaisir d’un public ravi de découvrir ces talents nichés dans un minuscule écrin de verdure… on applaudit, on en redemande ! Et voilà qu’on y retrouve encore Mad Jazz Boy en trio, pour un concert de plein air fort bien venu où les standards sont de la fête.

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  • Prometteur

    waltenberg.jpgJ’ai commencé dimanche la lecture de «Waltenberg», un premier roman écrit par Hédi Kaddour en 2005. C’est en bavardant avec mon libraire de Royan que j’avais eu envie d’acheter ce bouquin dont les premières pages, écrites dans une langue magnifique, donnent envie de le dévorer tout en vous faisant redouter que sa lecture ne s’achève trop rapidement. Heureusement, c’est un bon gros pavé, je n’en suis pas au bout !

  • Ecoute

    En écho au texte publié hier sur mon blog, "Le violoncelle de l'âme", voici "Après un rêve" de Gabriel Fauré, interprété par Xavier Gagnepain (violoncelle) et Jean-Michel Dayez (piano). Vous trouverez dans cet article toutes les informations utiles vous permettant d'acheter ce très beau disque.

  • Variété

    Je revendique volontiers la faculté d’écouter dans une même journée, si le temps m’en est donné : une sonate pour violoncelle et piano de Brahms, «Houses of the Holy» de Led Zeppelin, «Crescent» de John Coltrane, «Close to the edge» de Yes, «Saint Dominic’s Preview» de Van Morrison, «Rock Bottom» de Robert Wyatt, «Different trains» de Steve Reich, «Nine Lives» de Stevie Winwood, «La perdue» de Bertrand Belin ou bien encore «Infernal Machina» de Jannick Top. Nulle indécision de ma part, juste un appétit féroce pour toutes les musiques à forte vibration qui me fait compter les jours et me laisse penser que le grand sablier est décidément impitoyable…

  • Impromptu

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    Lunéville, son château Stanislas toujours convalescent après le grand incendie. Un parc, majestueux et presque ensoleillé. Et puis, tout au bout, un kiosque devant lequel plusieurs dizaines de personnes âgées attendent l’heure de la valse musette. Sur la petite scène arborée, des musiciens de jazz interprètent quelques standards, dans l’indifférence d’un public bavard venu pour entendre autre chose. Mad Jazz Boy, au saxophone alto, est de la partie, avec quelques amis.