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  • Géographique

    J’entends chaque matin sur France Inter, peu avant 6h30, une rubrique intitulée «Le Point Route». Ou comment on nous informe sur les difficultés à attendre ici ou là sur les routes de France. En réalité, je m’aperçois qu’il s’agit avant tout de recenser les accidents impliquant des camions : deux d’entre eux se sont heurtés violemment sur l’autoroute ; puis c’est un autre qui s’est couché au sol, probablement parce qu’il ne roulait pas assez vite ; ou ce troisième, dont les 32000 litres de fuel sont en train de partir en fumée. C’est la même chose tous les jours, ces accidents surviennent avec une précision digne de l’horlogerie suisse. Alors, mentalement, un peu comme un stratège militaire chargé de coordonner une action d’envergure, je me représente une carte de France sur laquelle je place les différents incidents au moyen de petites vignettes. Et je me dis qu’il faudra bientôt que je m’en procure une nouvelle car celle que j’utilise est bien surchargée…

  • Apparition

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    On dirait qu’elle a surgi de nulle part, au bord de la route qui nous menait sur la Colline Inspirée, hier matin. Mon voisin de voiture me certifie n'avoir rien vu. J'aime autant, c'est lui qui conduisait...

  • Bluesy

    gd_luxembourg.jpgJ’ai mis récemment la main (et l’oreille par la même occasion) sur un enregistrement inédit du Grateful Dead. Ce concert, enregistré pour Radio Luxembourg le 15 mai 1972 s’inscrit dans la vaste tournée européenne entreprise par le groupe cette année-là et qui avait abouti quelques mois plus tard à la publication d’un magnifique triple album ("Europe '72", suivi bien des années plus tard par un sompteux quadruple CD intitulé "Steppin' Out With The Grateful Dead").
    Bienfait des imperfections sonores et d’une balance un peu déséquilibrée parfois, ce concert printanier met particulièrement en valeur le travail de rythmicien de Bob Weir : aux côtés de Jerry Garcia, le guitariste est pour beaucoup dans la couleur sonore du Grateful Dead, il est bon de le rappeler. Mais ce disque est aussi un témoignage vibrant du rôle d’un membre fondateur du groupe, Ron Mc Kernan. Usé par l’alcool et autres substances nocives, ce chanteur harmoniciste organiste, qui était à lui seul l’âme «blues» du groupe, n’avait plus que quelques mois à vivre. Celui qu’on surnommait Pig Pen mourra en effet le 8 mars 1973, il n’avait pas encore 28 ans. Ses prestations sont ici très émouvantes, comme par exemple sur cette version de "Chinatown Shuffle".

  • Périlleux

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    Une drôle de conclusion visuelle était projetée sur grand écran à la fin de la présentation d’un ambitieux projet de travail présenté à nos services. Celui-ci, qu’on pourra résumer comme une démarche volontariste d’ancrage de l’environnement numérique dans notre quotidien professionnel, mais aussi de rationalisation de la diffusion des informations, suppose rigueur et participation de tous pour garantir sa réussite. Soit, on approuve l’idée bien volontiers. Mais l’image proposée – de petits personnages, c’est-à-dire chacun d’entre nous, assemblant les pièces d’un puzzle, suspendus au-dessus du vide – n’était probablement pas celle qu’il aurait fallu choisir pour convaincre l’auditoire du bien fondé de cette nouvelle démarche : la construction serait-elle sous la menace constante d’un effondrement et d’une dangereuse chute pour chaque personne s’y impliquant ?

  • Boursouflé

    Totalement surréaliste et presque nauséeuse, cette interview croisée des deux principaux prétendants à la présidence de la dispendieuse maison de retraite dorée qu’on appelle le Sénat. Le premier, ancien chef du gouvernement qui m’a toujours fait penser au personnage de Collignon dans le film «Amélie Poulain», explique à qui veut bien l’entendre qu’il est le bon candidat parce que le plus gaulliste. Ah ? Et ça veut dire quoi ? Quel rapport ? Gaulliste en 2008, quelqu’un peut éclairer ma lanterne ? Quant au second, la face rougeaude et la panse en avant, dont on nous certifie qu’il fut ministre, il soutient mordicus qu’il ne pratique pas le moins du monde le lobbying auprès de ses petits camarades. Non, non, il rend visite à ses amis, c’est bien normal. L’un et l’autre, en revanche, sont bien d’accord pour ne pas dire un seul mot sur l’archaïsme de cette assemblée endormie, ni sur le mode d’élection des sénateurs, qui appartient pourtant à un autre âge…

  • Pioche

    Je viens de passer une journée plutôt enrichissante qui m’a permis de travailler avec un collègue et ami avant tout. Je trouve réconfortant de constater qu’il existe encore des êtres humains dont on sait qu’ils sont avant tout des êtres vivants ! Car si cet ami est un interlocuteur privilégié avec lequel je pourrai échanger conseils et pratiques sur la création d’un fichier XML et sa bonne incorporation dans le cadre de la réalisation d’un flux RSS, si je peux dialoguer avec lui sur l’évolution de nos pratiques professionnelles dans les années à venir et sur l’entrée en force des espaces numériques dans nos stratégies d’information, je peux aussi, et c’est essentiel, parler littérature, musique et randonnée avec lui sans avoir l’impression d’avoir en face de moi une autre personne. Un homme entier... Il se trouve aussi que cet ami de vingt ans fait partie de ceux qui, en trois mots, peuvent vous expliquer ce que, péniblement, vous avez tenté d’écrire sur votre blog en un texte interminable. «Tu peux piocher !», voilà qui résume parfaitement ma frénésie d’accumulation de musique dont je sais que je ne pourrai jamais l’écouter en totalité. Ben oui, c’est exactement ça : je peux piocher !

  • Flingueur

    Je n’ai pas les moyens physiques de mes ambitions. Tenez par exemple, au Livre sur la Place samedi dernier : j’étais en train d’échanger quelques propos courtois avec Benoît Duteurtre à qui je demandais une dédicace de son chouette bouquin «Les Pieds dans l’Eau», déjà évoqué ici. Et voilà qu’un type, se croyant seul au monde probablement, vient s’intercaler dans notre conversation pour bêler quelques félicitations à celui qui est également l’animateur d’une émission sur France Musique, Etonnez-moi Benoît. Suis-je invisible à ce point ? Pouvait pas attendre trois secondes le guignol ?
    Alors moi, je ferme les yeux. Soudain, j'ai grandi de dix centimètres et grossi d'une bonne vingtaine de kilos. Je m’imagine empoignant l’impoli par les deux revers de sa veste, je le porte à ma hauteur, je le nargue, je le méprise des yeux, juste avant de le projeter violemment en l’air, le plus loin possible, avant qu’il n’aille s’écraser bruyamment entre deux stands. Moi quand on m’en fait trop, je correctionne plus : je dynamite, je disperse, je ventile. Aux quatre coins du chapiteau on va le retrouver éparpillé par petits bouts façon puzzle*. Puis je le termine en l’aplatissant méthodiquement à coups de pieds, parce que j'aime avant tout le travail bien fait et j'essuie négligemment sur mon T-shirt une petite tache de bave projetée là perfidement par ma victime.
    Puis je rouvre les yeux. Il ne s’est rien passé, mon IMC est toujours stable, aux environs de 21 et l’autre continue de m’ignorer, «Bêêê, bêêê, bêêê…», j’attends qu’il en finisse avec ses minauderies et je peux enfin terminer mon petit échange avec l’écrivain.

    * Chacun aura vite reconnu une citation de Michel Audiard, extraite du mythique "Les Tontons Flingueurs".

  • Incorrigible

    Intéressant débat entendu la semaine dernière sur France Inter, qui opposait deux chroniqueurs chargés d’évoquer la crise gigantesque qui secoue le monde de la finance internationale et, de fait, nos économies. Dominique Seux (tendance boursicoto-néo libérale) expliquait à son contradicteur (Bernard Maris, dont la sensibilité est nettement plus à gauche) que ce qui se passe actuellement n’est pas, je le cite, «une crise du système mais une crise dans le système» et qu’il s’agit là, je cite encore, «d’un processus darwinien, de sélection naturelle». Ben voyons… Autrement dit, selon cet exégète du moins d’Etat, voire du pas d’Etat du tout, on ne saurait imaginer un autre système pour régir notre monde que celui qui sévit actuellement et dont les dégâts sont gigantesques, chacun pourra vite le mesurer. Même lorsque les banques d’investissement américaines – symboles de cet ultralibéralisme sauvage – viennent pitoyablement frapper à la porte de l’Etat en question et de sa Réserve Fédérale pour leur sortir la tête de l’eau. Petit vermisseau de contribuable, laisse donc les spéculateurs engranger les bénéfices quand tout va bien, sache qu’il n’existe aucune alternative à ce système pervers, mais qu’on te videra les poches pour lui sauver la mise… Puisqu'on te le dit !

  • Nostalgies

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    Malgré la foule qui s’est agglutinée durant tout le week-end pour la trentième édition du Livre sur la Place sous le long chapiteau dressé Place de la Carrière à Nancy, j’ai pu extraire de mon sac le bouquin de Benoît Duteurtre, «Les Pieds dans l’Eau», acheté la semaine dernière, et lui quémander une petite dédicace. Quelques phrases échangées, trois ou quatre lignes sur la page de garde… où l’on voit que Maître Chronique est démasqué par un spécialiste de la nostalgie !

  • Embryonnaire

    bark.jpgEn 1971, le Jefferson Airplane de Paul Kantner et Grace Slick commençait à battre, tout doucement, de l’aile, quelque part du côté de San Francisco, après cinq années d’une activité intense. Ennuyeux pour un avion… Mais en publiant l’album «Bark», disque hétéroclite et plutôt mal ficelé, le groupe laissait une place importante à un «groupe dans le groupe», celui qu’avaient formé en son sein Jorma Kaukonen (guitare) et Jack Casady (basse). Hot Tuna était en train, lui, de prendre son envol, peu de temps avant que sa formation mère ne s’écrase au sol avant de redécoller, mais pour peu de temps, sous le nom de Jefferson Starship. En trois compositions sur l’album, Hot Tuna fait la démonstration éclatante de sa belle santé à venir : «Feel So Good», chargé en électricité, «Wild Turkey» qui annonce l’album «Burgers» et «Third Week In The Chelsea», limpide et cristallin. Le temps donnera raison à ces deux dissidents qui aligneront de splendides albums et qui, aujourd’hui encore, débordent d’activité.

  • Toscane

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    J’ai vu la semaine dernière une émission fort intéressante – oui, c’est possible… – à la télévision : «Des racines et des ailes» proposait un effet une série de trois reportages consacrés à des villes ayant joué un rôle majeur au cours du moyen âge. Parmi celles-ci, la belle cité toscane de Sienne que j’ai eu la chance de découvrir au printemps 2005. Me sont revenus instantanément des souvenirs un peu magiques : la beauté de la campagne environnante, la forte empreinte des traditions, la Piazza del Campo, ses touristes allongés et son café très serré au goût mais pas au porte-monnaie, le Duomo et ses marbres blancs et noirs, Florence, sa foule, ses couleurs, l'élégance des habitants. C’est l’Italie qu’on aime et qui fait oublier, durant quelques instants, l'autre…

  • Jeu

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    Je ne sais pas si c’est fait exprès, pour que les voyageurs s’amusent à un petit jeu des erreurs sur le quai de la Gare de Metz. L’artiste peintre a peut-être voulu respecter un alignement parfait des deux «E» finaux, préférant sacrifier une lettre… allez savoir ! On s'amuse bien en Lorraine...

  • Normand

    benoit_duteurtre.jpgBon moment de lecture avec «Les pieds dans l’eau», un bouquin signé Benoît Duteurtre et publié aux éditions Gallimard. Ce roman appartient à la catégorie de ces livres qui vous donnent envie de vous caler confortablement dans un fauteuil toutes affaires cessantes, de tirer les rideaux du salon sur un automne bien trop précoce, pour une immersion la plus longue possible. Je n’en suis qu’au premier quart, mais cette chronique douce-amère de l’histoire d’une famille au cours des années soixante paraît bien réjouissante : des descendants catholiques de René Coty voient la société évoluer et l’auteur nous dresse un portrait subtil de la ville d’Etretat où la nostalgie affleure. J’espère pouvoir en parler rapidement ce week-end avec lui lors de la prochaine édition du Livre sur la Place.

    Vous pouvez acheter le livre ICI, par exemple...

  • Unique

    manitoba.jpgQuarante ans et dix-neuf albums plus tard, Gérard Manset se rappelle à notre bon souvenir avec «Manitoba ne répond plus», qui sort cette semaine. Indémodable, égal à lui-même en ce sens que chaque disque semble la continuité parfaite du précédent, Manset continue de fasciner et sait qu’il pourra compter sur ses fidèles. Malgré les rumeurs qui avaient couru voici deux ans, on n’annonce aucun projet de scène pour celui qui est toujours resté un musicien de studio. Son roman autobiographique, «Les petites bottes vertes» dressait le portrait d’un personnage pas forcément sympathique, mais on s’en moque : Manset reste unique et inimitable, les dernières tentatives de certains chanteurs de s’approprier son répertoire en sont la preuve.

    Acheter l’album

  • Disparition

    rick_wright.jpgDécidément… Il va falloir que je m’habitue à apprendre que mes idoles de jeunesse quittent la scène, chacune à leur tour, inexorablement. Rick Wright, l’homme des claviers de Pink Floyd, vient d’avoir la très mauvaise idée de mourir d’un cancer à l’âge de 65 ans. Me reviennent aussitôt en mémoire ces heures passées avec mes copains de classe, debout et serrés comme des harengs, au Parc des Expositions de Nancy, à attendre puis écouter le groupe qui présentait son futur album, «The Dark Side of the Moon». C’était en décembre 1972, je n’avais pas quinze ans et il avait fallu batailler ferme auprès de mes parents pour qu’ils acceptent une sortie nocturne en pleine semaine, à 100 kilomètres de la maison (organisée toutefois avec mon lycée de l’époque).
    Salut l’artiste ! Pas sympa de nous laisser tomber si tôt et si la nouvelle n'était pas si triste, je te rappellerais bien ce mot de Pierre Dac qui disait que "mourir, c'est faire preuve d'un manque de savoir-vivre"...

  • Posthume

    leucocyte.jpgIl y a des jours où l’on aimerait pouvoir se raconter le feuilleton de la vie en prenant quelques libertés… Par exemple, on dirait qu’Esbjörn Svensson ne s’est pas tué stupidement il y a trois mois dans un accident de plongée. Tiens, on se dirait aussi qu’il a arrêté sa carrière de musicien pour se retirer du monde, parce qu’il avait envie de vivre une expérience spirituelle. Alors on écouterait Leucocyte, le dernier opus de son trio, sans le moindre pincement au cœur, sans imaginer tout ce qu’il aurait encore à nous dire, lui qui avait su inventer un univers où les catégories n’avaient plus d’importance.

    Voir le site d'E.S.T.

  • Intemporel

    pms_cover.jpgRien de plus facile que de passer à côté de «Rue Francoeur», le nouveau disque signé du pianiste chanteur compositeur Pierre-Michel Sivadier. Il suffit pour cela de ne lui prêter qu’une oreille distraite. Oui, prêter… Faites-lui donc plutôt ce beau et simple cadeau consistant à lui offrir votre écoute : viendra alors vers vous, sans rien attendre en retour, élégante, pudique et hors du temps, la belle musique de ses mots et de ses notes. A mille lieues des fabrications formatées de notre époque mercantile, magnifiées par le violoncelle de Valentine Duteil et la voix de Stella Vander, les chansons poétiques et éternelles de Pierre-Michel Sivadier s’insinuent en vous et vous habitent. Et l’on profitera de ce la sortie de ce beau disque pour (re)découvrir le premier opus de cet artiste, «D’amour Fou d’Amour». C’était il y a 13 ans. Déjà…

    Voir une présentation de "Rue Francoeur" - Commander les disques de Pierre Michel Sivadier

  • Visuel

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    Jamais en manque d’une bonne idée, ma Fraise de fille et néanmoins future maman m’a fait parvenir cette étrange illustration. « Qu’est-ce donc ? », vous entends-je déjà me susurrer. Allez comprendre les mystères de la technologie contemporaine : on trouve sur Internet un site – wordle.net – qui transforme tout écrit en un patchwork de mots disposés sur une sorte de tableau virtuel, la taille de chacun d’entre eux étant proportionnelle à sa fréquence d’apparition dans le texte concerné. Vous pouvez de votre côté intervenir sur quelques paramètres : combinaison de couleurs, choix de la police de caractères, inclusion ou non des mots courants comme les articles… Ce que vous voyez ici est la représentation d’une de mes récentes élucubrations appelée « Touche pas à ma gonarthrose ». Plus joli que l’original, certes, mais guère plus facile à lire.

  • Abscons

    J’entends les journalistes nous expliquer le fonctionnement et les objectifs du LHC, cet accélérateur de particules implanté quelque part du côté de la frontière franco-suisse. Un grand anneau souterrain d’environ 27 kilomètres de circonférence dans lequel s’agitent à une vitesse incroyable, celle de la lumière je crois, des tas de trucs bizarres appelés protons. Si j’ai bien compris, il s’agit d’essayer de décortiquer les mécanismes du Big Bang et de la formation d’un trou noir. Il en est même qui redoutent certaines conséquences de la mise en branle de cette énorme machinerie. Un spécialiste nous dit que 96 % de notre univers est composé de matière noire, dont la première caractéristique est qu’on ne la voit pas. Ensuite… rien ! Le voilà qui commence ses explications et c’est là que je réalise à quel point mon cerveau doit effectivement être composée de matière noire ! Parce qu’à ce stade, je ne pige plus rien, la confrérie des scientifiques se met à me parler dans un langage ésotérique et me voilà, presque 40 ans en arrière, assis dans une salle de classe où un professeur de physique – blouse blanche et bave aux lèvres – aligne sur le tableau des formules exotiques dont le sens m’échappe. J’attends la sonnerie…