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  • Bricolage

    Je ne suis pas particulièrement doué de mes mains. En d’autres termes, je n’appartiens pas à la caste des bipèdes qu’on appelle les bricoleurs. Mais je me soigne avec l’entretien courant d’une Maison Rose qui nécessite quelques interventions de ma part. En ce moment, je suis un traitement léger à base de menus travaux de peinture et de robinetterie.
    Je me suis donc rendu dans l’un de ces temples du passe-temps favori des français pour effectuer quelques achats. Et là, j’ai dû me rendre à l’évidence : on peut bien me seriner que les femmes ont investi ce genre de magasins – j’en ai vu c’est vrai – il n’en reste pas moins qu’ici, le client dominant est mâle, bourru, il arbore un marcel et un bermuda pas très ragoûtants, il a toutes les peines du monde à adresser un sourire aux caissières, euh, pardon, aux hôtesses de caisse à qui il réclame sèchement une facture avant de payer et, cerise sur le gâteau en notre belle région, il est doté d’un accent lorrain à couper au couteau. Faut aimer…

  • Religieux

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    La Sainte Chapelle. D’abord s’asseoir. Puis essayer de comprendre. Compter les vitraux et, à l’intérieur de chacun, les rangées de bas en haut. Repérer ensuite, de gauche à droite, pour chaque niveau, les lancettes (qui sont les divisions verticales de chacun d’entre eux). Puis découper visuellement une lancette en quatre parties, gauche, droite, haut, bas, sans oublier leur intersection centrale. C’est là qu’une histoire se raconte, avec ses personnages et ses événements.

    Se rendre compte que tout l’Ancien Testament, de la Genèse à la vie du Christ, est ainsi sous vos yeux. Travail titanesque de toute beauté, que ne perçoivent pas toujours les nombreux touristes qui s’agglutinent, le temps d’un coup d’œil, d’une photographie et d’un départ bruyant en exhibant leurs sandalettes et leurs tenues inadaptées à la beauté du lieu.

     

  • Mystique

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    Pendant un an, c’était en 1958, le peintre Simon Hantaï a écrit chaque jour sur une toile immense des lignes d’écriture à peine lisibles à partir de textes liturgiques ou philosophiques, à la manière d’un scribe médiéval. Ce tableau, dont on voit ici un tout petit fragment, s’appelle «Ecriture rose». Allez donc vous perdre un jour dans cette quête mystique, au Musée Georges Pompidou, le temps d’un voyage unique.

  • Crétin

    L’actuel ministre des transports, dont j’ai oublié le nom, a cru intelligent de suggérer qu’on pourrait autoriser les automobilistes à téléphoner à condition que leur communication soit de courte durée. J’ignore si cette stupidité a germé sans l’aide de quiconque dans son cerveau ou s’il a recouru à une commission ad hoc, mais un tel niveau de crétinerie me rappelle que si l’intelligence a des limites, la connerie, elle, n’en a pas...

  • Baladeur

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    Sans truquage ni retouche… Paris au mois d’août, entre balades à pied et visites de musée. Quelqu’un saura-t-il me dire d’où j’ai pris cet instantané ?

  • Habile

    Sur France Inter hier, cette interview de l’acteur Jacques Weber qui, évoquant notre époque et cette dictature de la communication, souligna que des réponses binaires étaient proposées à des questions complexes, en politique tout particulièrement. «Cette nécessité de communication suscite l’apparition de réponses habiles, qui ne sont pas forcément des réponses profondes».

  • Vintage

    Autoroute FM, Trafic FM, 107.7… En ce jour de transhumance autoroutière, mieux vaut s’informer et savoir où se trouvent les bouchons…
    N’empêche… Cette fréquence est la seule ou presque sur laquelle on diffuse encore de chansons de ce chanteur appelé Chris Rea. Prise de son, arrangements, claviers synthétiques : tout y est ! Les années 80 dans ce qu’elles peuvent avoir de plus horripilant. Et dangereux pour la conduite…

  • Silence

    J’ai entendu, sans le vouloir (tant il est difficile de trouver aujourd’hui un magasin qui ne soit pas sonorisé), une version calamiteuse de «Sound of silence», de Simon and Garfunkel. Dans cet arrangement se voulant moderne, une rythmique à la sauce du jour (genre trip hop, pour une ambiance lounge bar, surtout rien ne doit dépasser) a été plaquée sur l’original, créant de fait une mixture indigeste et totalement hors de propos. Tout ce qui faisait le charme d’une chanson habitée par la grâce – la subtilité des arrangements, la purée de la mélodie, la perfection des harmonies vocales – est ici broyé par une batterie mécanique et sans saveur. Là où l’on goûtait d’imperceptibles moments de silence (et pour cause…), là où tout semblait comme suspendu en l’air, il faut maintenant combler le vide à tout prix, parce que le bruit de fond semble le seul qui soit compatible avec les exigences d’une bande FM sans imagination.
    Il est grand temps de se réapproprier le silence et de partir à la découverte de ce monde mystérieux qu’on appelle l’entre notes.

  • Classement

    L’université de Shanghai vient de rendre son verdict annuel en proposant un nouveau classement des universités. Amen.
    Résultat des courses : la France passe du sixième au septième rang mondial tandis qu’Etats-Unis (Harvard) et Angleterre (Oxford, Cambridge) trustent les premières places.
    On n’épiloguera pas sur la vanité d’un tel classement ni sur les outils de mesure des performances, très contestables, mais il n’est pas inutile de rappeler que ce palmarès fait la part belle aux « mastodontes », un peu comme s’il fallait, pour qu’elles puissent exister, fusionner toutes les universités de Paris et des environs. On ne prête qu’aux riches…
    Surtout, il est amusant de croiser cette information avec une autre, qui nous rappelle que ce tsunami économique qu’on appelle la crise des «subprimes» frappe de plein fouet les Etats-Unis et déferle maintenant sur de nouveaux pays, au premier rang desquels figure l’Angleterre (avez-vous remarqué que nos hommes politiques ne citent plus nos voisins d’Outre-Manche en exemple depuis quelque temps ?).
    Preuve que cette addition des intelligences universitaires n’est que d’un maigre secours face aux armes fatales manipulées par les investisseurs et spéculateurs de tout poil qui règnent aujourd’hui sur nos économies en folie.

  • Noble

    Chipée au vol, cette conversation se tenant à une table voisine de la nôtre, à la terrasse d’un excellent restaurant de poissons de Mornac-sur-Seudre.
    Monsieur et madame, la soixantaine bien avancée, très «vieille France», se sont installés au soleil après avoir réservé une table à l’ombre. Monsieur s’ennuie poliment et hausse le sourcil pendant que son épouse, laide mais de bonne famille, égrène quelques souvenirs d’un autrefois perdu, avec sa mère qu’elle vouvoie, avant de passer en revues leurs petites filles qui, toutes, forcément, sont belles, malgré les défauts des unes et des autres. On habite du côté de Versailles, on occupe durant l’été une villa à Pontaillac.
    Madame mère ne sait pas trop quoi choisir dans le menu qu’on lui propose. D’abord ceci, puis non, plutôt cela. On passe la commande au serveur. «Et puis, non, après tout, je vais prendre autre chose, tiens des moules marinières, ça fait un siècle que je n’en ai pas mangé, des moules marinières.» Sa fille la réprimande gentiment, tout en chuintements giscardiens, avec cette diction compassée de ceux qui savent leur supériorité sur le voisinage.
    Alors la mère sermonnée, à qui l’on vient d’expliquer qu’en cuisine des gens s’activent à préparer leurs plats, proteste : «Mais enfin je sais ce que c’est, tout de même, j’ai déjà mangé dans un restaurant, tout de même !».
    Réplique de sa fille : «Oui, mais eux, ch’est la première fois qu’ils vous j’ont comme cliente, maman».
    Hu hu hu, on s’amuse bien chez les nobles…

  • Terminé

    Je viens de lire «Terminus Plage», un polar bien ficelé signé Alain Wagneur chez Actes Sud - Babel Noir. Son intérêt est double : d’abord parce que l’action se situe à Royan (ici rebaptisée Blainville pour les besoins de la fiction) où je passe mes vacances ; ensuite parce que je l’ai acheté à la Librairie du Rivage, en cette même ville. Une vraie librairie, avec un vrai libraire qui connaît les bouquins qu’il vend et qui sait donner des conseils. Une espèce en voie de disparition, à soutenir absolument, et qu’on trouve à Nancy sous le nom de L’Autre Rive.

  • Industriel

    Selon le chanteur - peintre Charlélie Couture, la musique est un art industriel parce qu’elle se mesure au nombre de disques vendus, ce qui l’oppose à la peinture ou la sculpture dont les œuvres sont uniques. Il y a là selon moi confusion entre contenant et contenu, car l’acte de création n’est pas forcément lié à son support de diffusion.
    Dans quelle catégorie ranger alors aujourd’hui un tableau de Van Gogh après une vente aux enchères chez Sotheby’s ? Art spéculatif ?

  • Convivial

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    L’ambiance bistrot comme on l’aime, à Rochefort. Accueil souriant, cuisine soignée comme à la maison, service rapide, prix raisonnables. La vie quoi…

  • Enfance

    La maison de Pierre Loti, à Rochefort, est le reflet assez fidèle de son propriétaire, imprévisible et fantasque, toute en démesure. On passe d’une salle à manger convertible en théâtre à une pièce moyenâgeuse pour finir dans une mosquée, où l’écrivain célébrait son pays de prédilection, la Turquie. Craignant la vieillesse et le temps qui passe, Pierre Loti disait que le meilleur remède contre ces deux maux consistait à garder son âme d’enfant. On approuve…

  • Hypocrite

    Lecture très rapide de «La tragédie du Président», un portrait à charge de Jacques Chirac signé Franz-Olivier Giesbert et publié chez Flammarion. Sous couvert d’une dénonciation de l’inconsistance politique de l’ancien président de la république et de l’absence de lisibilité de sa trajectoire (l’auteur est un expert en ce domaine, lui qui a beaucoup navigué sur les flots de la presse, passant du Nouvel Observateur au Point en passant par le Figaro), ce bouquin publié en 2006 est en réalité un outil de propagande destiné à asseoir le futur succès électoral de celui qui y est avant tout présenté comme la victime expiatoire de la vengeance froide de Jacques Chirac et Dominique de Villepin. On aura reconnu l’actuel président.

  • Saucisse

    Interviewé sur France Inter, le chanteur Kent explique que s’il utilise son baladeur comme outil de travail au quotidien, il n’emporte jamais de musique avec lui lorsqu’il est en voyage parce qu’il préfère, on le comprend, découvrir celle des pays qu’il visite. «Sinon, ce serait un peu comme si j’allais à Strasbourg avec mes saucisses».