Physique
J’ai consacré une bonne partie de mon après-midi de vendredi à un entretien avec le pianiste Jean-Michel Albertucci (dont il a déjà été question ici à l’occasion de la sortie de son premier disque en solo). Pour conclure cette conversation destinée à l’écriture d’un prochain article pour le compte du magazine Citizen Jazz, je lui ai proposé de réagir à quelques écoutes musicales, émanant exclusivement d’enregistrements de pianistes. Quel ne fut pas mon bonheur de voir ce musicien, attachant et sensible, vibrer de manière très intense dès les premières notes de la Toccata, extraite de la Sonate de Guerre du regretté Olivier Greif, ici interprétée par Pascal Amoyel. Il a perçu instantanément toute la profondeur de cette composition et, surtout, s’est senti comme en résonance corporelle, physique avec une œuvre douloureuse inspirée par l’horreur absolue que furent les camps de concentration. Dans notre conversation, j’ai pu lui dire combien de mon côté je me sentais privilégié d’avoir eu le bonheur d’écouter Olivier Greif lui-même interpréter cette sonate, dans le cadre du Festival des Arcs, il y a une dizaine d’années. Je crois que c’était en 1998, mais un petit doute subsiste, ayant pu l’écouter plusieurs années consécutives (je me rappelle ses interprétations de «Veni Creator» et de «La Bataille d’Agincourt»). Ce compositeur exceptionnel, totalement habité par sa musique, nous a quittés bien trop tôt en l’an 2000, à l’âge de 50 ans, devant son piano. Il aura laissé, j’en fais le pari, une œuvre durable qui continuera de hanter longtemps les âmes éprises de beauté.
J’ai fait un rêve complètement stupide l’autre nuit. Ou un cauchemar plutôt. J’étais en avion (ce qui m’arrivera pour la première fois l’année prochaine, je l’ai appris voici peu de temps) et tout allait bien. Mais probablement perturbé par ce voyage, mon organisme, qui trouve son équilibre depuis trente ans en absorbant de fortes doses d’anti-coagulant, décida alors d’imploser perfidement et de faire de moi une gigantesque marmelade humaine et rougeâtre. Je me liquéfiais de l’intérieur en quelque sorte et mes voisins du moment, soucieux de ne pas me perdre définitivement, ne trouvèrent pas mieux que de me transvaser dans un gros pot de confiture au couvercle à carreaux rouges et blancs (Bon Papa ?). Quelque temps plus tard, on pouvait me retrouver installé quelque part sur un meuble ou une cheminée, je ne sais plus, mais j'étais dans un salon et mes deux yeux encore vivants regardaient fixement les personnes qui passaient devant moi. Je ne me rappelle rien d'autre...
Un nouvel opus - le septième en tant que leader - pour le batteur 
Ce qu’on n’a pas tardé à appeler la «Obamania» est un mouvement qui ne laisse pas de surprendre. Outre Atlantique, il y a de bien bizarres ralliements comme celui de l’incomparable Sarah Palin faisant son offre de service au futur président (pour parodier Audiard, elle ose tout, c’est même à ça qu’on la reconnaît) ; du côté de chez nous, le ministre des affaires étrangères, pourtant farouche défenseur de la guerre en Irak découvre énormément de qualités à ce quadragénaire qu’il a néanmoins trouvé «coloré». Bien entendu, un mouvement suscitant toujours son contraire, les premiers textes dissonants se font jour dans la presse et nous rappellent par exemple que la présence d’un démocrate à la Maison Blanche peut aussi être synonyme de guerre dans l’histoire des Etats-Unis… Bref, le petit monde de la presse peut se réjouir car le débat, loin d’être terminé, fera vendre encore beaucoup de journaux dans les semaines et les mois à venir. N’empêche, il y a aussi de sympathiques petits clins d’œil… comme cette fausse pochette de disque, parodiant l’esthétique du label Blue Note, ici rebaptisé Blue Vote. L’effet est garanti, c’est plus vrai que nature. Il faut dire aussi qu’on imaginait assez mal le calamiteux Bush dans les habits d’un jazzman imprégné de l’âme du blues.
Très beau moment de cinéma que ce film aux intonations autobiographiques de Sylvie Verheyde. La jeune
M’en fous… Foin de l’audimat, je persiste et dans ces moments de doute, rien ne vaut l’appel fait aux vieux compagnons de route. Tenez par exemple,
J’ai une relation objectivement très pathologique avec le groupe anglais 

