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Subjonctif

Je lis actuellement un très gros bouquin traduit de l’anglais. 1300 pages. Pas mal d’ailleurs, même s’il sent un peu le réchauffé après celui que son auteur avait écrit voici quelques années et qu’on lui préférera sans nul doute. Cette note n’a pas pour but, par ailleurs, de vous expliquer comment je dois me débrouiller pour supporter le poids excessif du livre le soir dans mon lit (une autre fois peut-être), mais pour m’insurger en constatant une amère disparition. En effet, obéissant probablement aux consignes d’un éditeur persuadé de savoir ce qui est bon pour nous, lecteurs paresseux et certainement incultes, les traducteurs ont purement et simplement éradiqué l’imparfait du subjonctif, lui préférant le présent y compris lorsque la proposition principale est conjuguée au passé. Qu’on fasse passer à la trappe cette conjugaison dans notre français parlé quotidien, soit. Mais pourquoi lui refuser de vivre encore un peu à l’écrit et de nous distiller ses savoureux accents circonflexes et ses terminaisons exotiques ? J’ai l’impression qu’un français utilitaire, grisâtre, contamine petit à petit le français tout court et qu’on ampute celui-ci de toute sa poésie originelle. Pas assez rentable. Et j’aurai la délicatesse de ne citer ni le nom du livre ni celui de son éditeur parce qu’en outre, il me faut déplorer des fautes majeures et répétées, tel l’emploi du double relatif dans des formulations comme : «C’est de lui dont il s’agit». Allez, en cherchant un peu, je vais m’apercevoir que les personnages de cette histoire ancienne «tirent les conséquences» de leurs actes…

Commentaires

  • Il aurait fallu que nous organisassions un front de résistance avant qu'il ne fût trop tard...

  • N'empêche, hein, une langue qui te permet de distiller des "fût", c'est quand même bien...

  • Plus convaincu que moi, il n'est point... Surtout quand cela te permet de faire un lien subliminal avec les plaisirs du palais (NDLR: pour ceux qui n'ont pas compris, rien à voir avec l'Élysée... même si... quand on parle de résistance...)

  • Ouais, résister, c'est bien le mot et je doute que le français du Palais soit un bon vecteur de la langue française.

  • Il aurait fallu que nous sussions le titre de l'ouvrage...
    Perso, je déteste l'IDS, tu ne le trouveras dans aucun des 70 bouquins que j'ai traduits !
    Pas plus que le passé simple quand le récit est à la première personne !
    Goûts, couleurs, etc...

  • @Hélène : effectivement, c'est aussi une affaire de couleurs de langue. Et pour ce qui est de l'emploi du passé simple, j'ai l'impression que ça me rappelle les consignes de ma rédac chef dans un magazine que je vais nommer : www.citizenjazz.com, auxquelles je me plie bien volontiers d'ailleurs. Ah ben zut, c'est toi...
    N'empêche... Si l'on décide de ne pas utiliser l'imparfait du subjonctif, ce que je peux comprendre parfaitement, je suis plus ennuyé par la construction des phrases qui en devient très bancale.
    Quant aux autres fautes, là, c'est pas de la gêne que ça provoque chez moi, c'est une forte irritation...
    Et il est vrai que je ne tenais pas à ce que vous connussiez le titre de l'ouvrage en question.
    ;-))

  • Tu dois souvent hurler en me lisant. J'ai la fâcheuse manie de mélanger le présent, le passé simple et le "futur du passé" dans un même article. J'ai même parfois du mal à m'y retrouver.

    A moi qui suis nul en anglais, quelqu'un pourrait-il me dire s'il existe un temps comparable au passé du subjonctif dans la langue de Shakespeare ?

  • @ Bertaga : oui oui, je hurle, je hulule, on m'entend à des kilomètres à la ronde, je me demande même si mes hurlements n'ont pas une influence sur le climat de Nancy.
    Pour tes questions d'anglais, je pense que La Fraise saura répondre !!!

  • @ Bertaga: oui oui si tant est qu'on peut parler de "temps" (tu vas voir sont fortiches les anglais de ce point de vue là)

    Le Professer Strawberry chausse ses bésicles et transmet son savoir ancestral:

    il existe deux temps en anglais: le passé (on évoque des évènements qui ont eu lieu), et le présent (on évoque des évènements qui ont une existence).

    Tout le reste se déroule sous différents aspects de modalité: l'énonciateur indique comment il place ces évènements par rapport au réel (on entre dans les ténèbres linguistiques, qui me font autant frissonner que d'autres peuvent se passionner pour des vecteurs ou des fonctions mathématiques).

    Pour faire short...pour parler de ces évènements qui n'ont pas existé, mais auraient pu, de l'irréel, de l'hypothétique dans le passé...le plus simple est d'employer une base verbale sans "to".

    Exemple: Long Live the King!

    On trouve aussi la forme should + base verbale (la plus couramment enseignée dans les écoles jusqu'à il y a peu)

    Any questions? Exercice 1 page 117 pour demain!

  • Ca ne serait pas la suite des Pilliers de la terre, dont tu parles ?
    Parce qu'effectivement, format + poids, ça m'a posé problème pour bouquiner au lit, et la piètre qualité de la traduction (à 6 mains si je ne m'abuse) m'a titillé l'oeil à plusieurs reprises. Sans compter quelques énormes coquilles !
    Je ne félicite pas l'éditeur, tellement pressé de faire des sous qu'il a sorti un truc pas relu !

  • @Fanny : bingo ! C'est bien du nouveau bouquin de Ken Follett qu'il s'agit ! Qui s'appelle "Un monde sans fin". Bravo !

  • Je ne connais rien de pire en matière de lecture qu'un bouquin mal traduit et plein de fautes d'orthographes; même les fautes de ponctuation ça m'arrache des boutons! cela prouve que l'éditeur n'a pas fait son boulot et nous arnaque.

    Pour la traduction: pas compliqué, tu lis la version originale!!!

    Bravo la Fraise pour ton cours, je crois que Bertaga est KO!! (moi aussi).

    Sinon une remarque en passant: j'essaie de me remémorer mais je pense que je n'avais jamais entendu (ni lu) mes frères causer en imparfait du subjonctif!!! tout arrive!!!

  • @ Sister : c'est parce que nous réservons nos imparfaits du subjonctifs à une fraction extrêmement minoritaire de notre entourage. Nous nous réunissons exclusivement les nuits de pleine lune, coiffés de bérets basques rouges, buvant un verre d'Irouleguy et marchant en file indienne dans les sentiers forestiers les plus proches de nos domiciles, à la recherche de champignons. Ensuite, après deux heures de marche et de quête, nous nous arrêtons et nous nous lançons des défis de conjugaison.
    Et parce qu'il fallait bien que tu comprisses nos agissements que je te donne tous ces détails...

  • Euh... je pense qu'il s'agit de champignons hallucinogènes!!!

  • @ Sister: nous ne devons pas nous voir souvent, car j'utilise régulièrement l'imparfait du subjonctif...

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