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Distant

Abattu la semaine dernière par une vilaine trachéite, j’ai dû rester chez moi pour travailler durant deux jours, préférant limiter la confrontation de mon organisme avec la fraîcheur humide de l’automne lorrain. Le constat est simple : peu dérangé dans la journée par tel ou tel collègue ayant une question essentielle à me poser et nécessitant une réponse instantanée de ma part – comme c’est le cas une bonne vingtaine de fois par jour – le rendement de ces heures à domicile m’a paru infiniment supérieur à celui qui est le mien d’habitude. Mon travail s’y prête car une part importante de mon activité nécessite silence et réflexion. Faut-il en conclure qu’à l’exception de quelques heures hebdomadaires passées dans le cadre collectif du bureau, il serait bon de réfléchir à une autre organisation du travail ? Peut-on élargir ce questionnement à une plus grande partie de la population dans certains secteurs d’activité ? Y a-t-il matière à imaginer que des conséquences sur les déplacements domicile travail pourraient se faire jour ? Faut-il voir là une possible source d’économies d’énergie et de limitation de la pollution urbaine liée aux déplacements individuels ? J’en étais à me poser toutes ces questions lorsque j’en suis venu à penser que, très probablement, des tas de gens beaucoup plus intelligents que moi avaient dû se pencher depuis belle lurette sur ce sujet. Et je suis reparti au boulot. En me disant aussi que ce blog manquait de fantaisie…

Commentaires

  • IL fait humide en Lorraine ???....

  • Quand on doit "aller travailler", autrement dit "se déplacer" dans un bureau avec un ordinateur et un téléphone, on peut en effet se dire qu'il serait peut-être plus judicieux économiquement d'installer ce bureau sous son toit... Mais parfois l'économie, ou la productivité, n'est pas une raison suffisante. D'autres critères peuvent intervenir dans le choix de garder un "lieux de travail" même s'il est plus couteux comme la confiance-surveillance-encadrement physique de son personnel.
    :)

  • Il m'arrive de travailler à domicile, mon boulot me le permet aussi. L'année dernière, en novembre, en prévision des grosses grèves des transports en commun en Ile de France du mois de novembre 2007, j'ai donc fait installer sur mon ordi perso toutes mes connexions professionnelles. J'ai travaillé une semaine à domicile et j'ai cru devenir folle. J'étais comme un fauve en cage, quasiment sans contact extérieur, prenant à peine le temps de manger. C'est donc avec joie que j'ai retrouvé mon entreprise et mes collègues la semaine suivante. Et retrouver aussi le plaisir de manger à la cantine avec mes copains et mes copines où le mot d'ordre est de ne surtout pas parler travail !
    Il y a malgré tout à un très gros avantage à travailler chez soi. J'attendais une livraison mardi matin entre 8 et 13 heures et j'ai donc bossé chez moi en attendant les livreurs sans me préoccuper de l'heure à laquelle ils allaient passer. Et ça c'est génial. Alors bosser de chez soi de temps, oui, tout le temps, non.

  • @ Casy & Zia Forêt : finalement, je crois que nous sommes bien d'accord. Tout dépend bien sûr de l'activité professionnelle, mais il n'est pas question pou moi d'imaginer travailler exclusivement chez moi (au risque de devenir asocial). Non, je lançais le débat, qui reste intéressant à notre époque et je me posais la question du bon équilibre à trouver entre plusieurs lieux de travail.
    En ce qui me concerne, l'avantage était simple : j'avais besoin de travailler dans le silence et le calme pour terminer une publication urgente. J'ai l'impression d'avoir réalisé en deux jours ce qui m'aurait pris une semaine au bureau.

  • Euh.... moi qui suis maintenant «tout le temps» chez moi, je trouve finalement que j'étais plus peinarde au bureau!!!
    Zia Forêt: tu as oublié de dire aussi que ton ordi perso avait eu du mal à s'en remettre, de cette semaine de travail à domicile!!! ou alors c'était une autre fois...

    MC: j'espère que tu vas mieux. Sinon je constate tout de même que ce n'est pas une sinécure de réussir à faire un bulletin quotidien... faut trouver chaque jour un suket!!!

  • J'admire Maître Chronique qui a toujours une note à nous réserver chaque jour. Quant à moi, je vais avoir beaucoup de mal à partir de l'année prochaine car je vais bientôt changer de travail. Mais j'en reparlerai en temps voulu.
    Je pense également que de temps en temps c'est bien de pouvoir travailler chez soi mais vous avez déjà tout dit là dessus.... on a besoin de voir les autres, de bouger, de prendre la voiture....

  • Sister for ever : tu as bonne mémoire. Effectivement, mon PC a failli ne pas s'en remettre tout ça pour une histoire de câble sur ma LiveBox...Mais, c'est de l'histoire ancienne et j'ai fini par tout récupérer ou presque. Et tout comme toi, j'espère que MC va mieux et que la neige n'est pas arrivée jusqu'en Lorraine.

    Elisabeth : je suis comme toi. Je me demande comment MC fait pour trouver une idée de note tous les jours. Et même si je ne suis pas toujours d'accord avec lui, c'est un vrai petit plaisir quotidien que j'attends avec impatience.

  • Ce besoin d'aller (de se déplacer) au travail pour ne pas être seul... Je déborde le sujet de l'article, mais ça me fait frémir. ça montre à quel point ce travail est au centre de nos vies, et pas seulement pour des raisons financières. A croire que nous n'ayons pas d'autres vies. ça colle la déprime. Mais c'est tellement vrai.
    :)

  • Forcer l'employé à être présent de 8h00 à 18h00 sur son lieu de travail (avec une pause à midi), le surveiller, lui mettre la pression, lui faire faire des kilomètres tous les jours, tout cela relève d'une vision passéiste du monde du travail. A quoi bon être présent tout le temps au boulot alors qu'il n'y a pas tout le temps quelque chose à faire ? Pour faire des parties de solitaire ou de démineur en cachette ?

    A partir du moment où l'employé a des consignes et des objectifs clairs, pourquoi ne pas le laisser travailler où il veut ? On lui file un téléphone, un ordinateur, voire même un joli fauteuil et un bureau et on le laisse bosser. Libre à lui de s'organiser comme il le souhaite, de commencer à bosser à 7h ou à 10h, de se coucher à 16h ou à 20h, libre à lui d'aller chez le médecin sur son "temps de travail", du moment qu'il est joignable sur son portable et que les dossiers sont rendus dans les temps.

    Une petite réunion par semaine pour faire le point et basta.

    Tout le monde est gagnant. L'employé peut se lever quelques minutes seulement avant de commencer à bosser, il peut dormir plus longtemps et est plus en forme pour travailler. En plus il fait des économies d'essence. Le patron n'a plus besoin de perdre du temps à fliquer son personnel, et il a toujours les moyens de virer les tire-au-flanc.

    Que du bonheur :)

  • @ Bertaga : absolument d'accord avec toi, sachant bien entendu que, comme je l'écrivais un peu plus haut, ceci ne peut fonctionner que pour certains secteurs de l'économie.

    @ Elisabeth et Zia Forêt : ben oui, j'essaie d'accrocher chaque jour un petit truc dans un coin de ma tête, j'ai aussi un petit calepin sur moi pour noter une idée qui me trotte dans la tête. Franchement, c'est un vrai plaisir au quotidien. Mais je vous avouerai qu'ayant eu une semaine épuisante jusqu'à samedi soir très tard, j'avais programmé quelques textes à l'avance !

    @ Zia Forêt : c'est bien aussi de ne pas être d'accord, d'échanger des idées, c'est une des motivations de ce blog.

    @ Sister : ça va mieux, ça va mieux. Je tousse encore pas mal, mais je suis finalement une vieille bête solide !

  • A Bertaga : salariée en entreprise privée depuis 28 ans, je ne pouvais pas ne pas réagir à ton commentaire ! Je crois que tu as une vision un peu manichéenne du monde de l'entreprise, de ses patrons et de ses salariés ! Etant cadre autonome dans ma société, personne ne me force à être présente de 8h à 18h et je peux organiser mon travail comme je l'entends. De plus aucun de mes patrons ne m'a jamais "fliquée" (j'ai peut-être eu beaucoup de chance...). Avec mon patron actuel, je dois même faire preuve de patience et de ruse pour "mettre la main dessus". C'est uniquement ma charge de travail et mes impératifs professionnels qui m'imposent de rester le nez collé sur mon ordinateur parfois plus de 10 heures par jour. Ayant pratiqué le travail à domicile où je devenais complètement abrutie, car je passais encore plus de temps sur mon PC, n'ayant plus à effectuer les 1h30 de transports en commun par jour et le travail au sein de mon entreprise, c'est la deuxième solution que je préfère car au moins mes collègues m'incitent à lever le nez et faire une pause de temps en temps, ce que je ne m'accorde pas forcément à domicile. De plus, travailler au sein de son entreprise permet une vraie coupure entre vie privée et vie professionnelle. En effet, lorsque je quitte ma société, je laisse les problèmes derrière pour les reprendre le lendemain matin. Or, je m'aperçois que depuis que j'ai mes connexions professionnelles à domicile, ce n'est plus le cas car cela crée une vraie dépendance. Et je ne peux pas m'empêcher de vérifier si tout va bien, le soir, le week-end, voire pendant mes jours de congés. Très, très mauvais de mon point de vue. Il en va de même pour les téléphones portables professionnels et autres "Blackberry" qui permettent de rester en contact avec les salariés 24 h / 24. Pour moi, ça c'est une vision de l'entreprise très contestable qui ne met plus du tout l'être humain mais le profit et la rentabilité au centre des préoccupations de nos patrons et cela se répand de plus en plus, hélas. Enfin, c'est mon avis et je le partage ! Quant aux économies d'essence, n'ayant aps de voiture, égoïstement, je ne me sens pas très concernée.

  • @Zia forêt : Tu as sas doute raison. J'ai d'une part une vision critique du travail en bureau de part mon expérience avec un patron liberticide (impossible d'envoyer le moindre fax sans relecture préalable, impossible de signer un chèque), une centaine de km aller-retour chaque jour, des après-midi à glander en périodes creuses, etc. et, d'autre part, le boulot que j'occupe actuellement, en grande partie à domicile, me convient parfaitement. Tout est basé sur la confiance, on me laisse prendre des initiatives, je n'ai pas vraiment de hiérarchie (je tutoie mon "supérieur"), j'ai eu une carte de paiement alors que j'étais encore en période d'essai et on ne m'appelle pas en dehors des heures de bureau (de toute façon je ne garde pas mon téléphone professionnel sur moi lorsque je n'ai pas à être joint).

    Je crois qu'il y a le meilleur et le pire aussi bien au bureau qu'à domicile...

  • Quant à moi, ayant travaillé pendant 15 ans dans une association, je recevais des personnes ... donc impossible de travailler à son domicile.
    Zia forêt : tu as raison, en travaillant à son domicile, il est plus difficile de faire la part entre la vie privée et la vie professionnelle. Ceux qui en ont fait l'expérience en savent quelque chose.
    Tu as raison également pour les téléphones portables professionnels : mon mari en avait un et son patron ne se gênait pas pour l'appeler à 3 h du matin. Et comme tu le dis cela se répand de plus en plus.

  • Je voulais réagir aussi aux commentaires désabusés de Casy et Bertaga... mais Zia Forêt a dit à peu près tout...
    Moi aussi je suis allée travailler avec plaisir - pendant 39 ans, moins quelques années où l'ambiance s'était bien dégradée suite au départ en retraite de notre patron - j'ai alors fini par demander un changement d'affectation, et je ne l'ai pas regretté. Les 8 dernières années ont été très agréables, même si c'est là que j'ai fait les horaires les plus remplis.
    Mais je n'avais plus le problème des enfants, et par ailleurs si j'avais besoin d'une heure ou même d'une demi-journée il ne serait venu à l'idée de personne de me demander des comptes.
    Mais bon: nous sommes des privilégiées. D'abord parce qu'on fait ou on a fait un boulot intéressant, dans une société solide malgré les aléas des fusions inévitables à la longue. Et aussi parce que c'est plus facile de travailler dans des équipes où l'on sait faire son boulot avec conscience, mais aussi faire la part des choses et se rendre compte que tout d'abord on est des hommes et des femmes.
    Alors on a de bons moments, et dans les mauvais moments on se serre les coudes. Et on est toujours contents de se voir; je n'idéalise pas, il y a des coups de gueule mais c'est là que c'est important d'être une bonne équipe!
    Quant aux trajets, j'ai eu la chance de n'être jamais très loin - mais c'était quand même 35 à 40mn de voiture en temps normal, le matin du moins. Ces derniers temps les problèmes de trajets en région parisienne deviennent délirants, et les pauvres parents qui doivent aller chercher leurs enfants à la crèche ou à la garderie s'arrachent les cheveux. Mais moi ces dernières années... j'écoutais mes CD pendant le trajet du matin. Ce que je n'arrive plus à faire depuis que je suis en retraite!
    Au fait je vous rassure: en retraite depuis un an, j'ai tourné la page professionnelle du jour au lendemain, sans état d'âme ni frustration. Et je me plais beaucoup chez moi. Mais je garde d'excellents contacts avec mes anciens collègues!
    En fait, il n'y a pas de règle générale mais que des cas d'espèces..

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