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Vu - Page 9

  • Cher

    J’ai regardé deux fois la vitrine de ce pâtissier local avec la plus grande attention pour m’assurer que mes yeux ne me trahissaient pas : trônaient en effet derrière la vitre, fièrement disposés dans une corbeille, de bien appétissants beignets. Mais c’est leur prix qui m’a surpris : 40 € le kilo… Vous dites ? Je dis : «40 € le kilo, vous m’avez bien compris». C’est une blague ? Allez, sortez les caméras, c’est un jeu ! Non, vous êtes sérieux ? Alors je prends ma petite calculette mentale, je me rappelle qu’un Euro vaut 6,55975 francs et j’en arrive à la conclusion que ce dessert fabriqué à partir d’ingrédients on ne peut plus basiques (œufs, farine, sucre, sel, un peu de citron, huile…) et pas vraiment ruineux nous est proposé pour la modique somme de 262 francs le kilo. Ooooops ! Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais j’ai beau n’avoir aucun souci de conversion monétaire depuis sept ans, j’ai comme l’impression que certains commerçants spéculent sur notre confusion mentale pour nous balancer à prix d’or des marchandises ordinaires. Et voilà une jolie bascule qui va très vite permettre à notre pâtissier de s’exhiber prochainement dans une grosse berline allemande… La défense du pouvoir d’achat est vraiment une lutte de chaque instant.

  • Parabole

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    Quand la nature et ses éléments - ici une alternance de soleil et de pluie par grand vent à Nancy - nous délivrent un message essentiel : touche pas à ma culture ! On voit en effet, surplombant les toits de la Médiathèque de Nancy, voisine du Théâtre de la Manufacture et du Conservatoire National de Région, un magnifique arc-en-ciel qui semble s'afficher en protecteur céleste de ces lieux de connaissance. Une belle parabole, au sens propre comme au sens figuré.

  • Jeunesse

    i_feel_good.jpgSous la direction de Bob Cilman, un énergique chef de chorale – The Young at Heart – une bande de gamins du Massachusetts dont la moyenne d’âge est de l’ordre de quatre-vingts ans, répète plusieurs fois par semaine en vue d’un prochain spectacle un répertoire inattendu où sont convoqués, entre autres, James Brown, The Clash ou Sonic Youth. Film documentaire anglais signé Stephen Walker, I Feel Good, loin de verser dans le voyeurisme (même si deux chanteurs meurent de maladie sous nos yeux durant la période pendant laquelle le réalisateur a suivi la troupe, depuis les répétitions jusqu’au concert final) ou le cocasse, vous cloue sur votre fauteuil tant l’énergie vitale qui habite ces êtres humains parvenus au crépuscule de leur vie est impressionnante. Ces éternels enfants sont de sacrés personnages et l’émotion est forte lorsque, le jour même de la disparition de l’un des leurs, ils doivent donner une représentation dans une prison. A la fin du film, une spectatrice, sous le coup de l’émotion, confie : «Jamais plus je ne dirai que je suis fatiguée ou trop vieille». Moi non plus, et surtout pas aujourd’hui !

  • Appels

    La première scène se passe en France, quelque part… Un président est venu là pour «présenter ses vœux» aux enseignants. Il parle, parle… lorsque son téléphone se met à sonner. Impossible de ne pas l’entendre. Il coupe la sonnerie et s’amuse, faussement gêné, il a même l’air plutôt content.
    La deuxième scène se passe en France également, pas forcément au même endroit. Un(e) enseignant(e) fait son cours devant une classe un peu dissipée, comme chaque matin. Les élèves ont regardé la télévision hier soir, trop tard, comme d’habitude. Soudain, le téléphone de l’un d’entre eux se met à sonner. Il s’en amuse.
    Scène III : l’enseignant(e) doit expliquer aux élèves qu’ainsi qu’il est écrit sur le règlement de l’établissement, ils doivent éteindre leur téléphone portable en entrant.

  • Victime

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    Surpris à la nuit tombante au détour d’une rue de mon quartier, cet ours en peluche déposé dans un container au milieu de sacs poubelles. Quelques jours plus tôt, ce petit compagnon trônait-il peut-être dans les rayons d’un magasin de jouets, attendant d’être accueilli par les bras d’un enfant après avoir séjourné au pied d’un sapin de Noël. D’abord la fièvre des fêtes de fin d’année et leurs empilements de cadeaux souvent dépourvus de sens. Et puis ce mystère, ce drôle d’abandon… Un jouet acheté puis jeté trop vite, sans ménagement. Un ours orphelin d’une société consumériste dont les repères sont chaque jour un peu plus flous.

  • Coin

    J’observais l’autre jour dans le train un passager qui lisait un bouquin. Rien d’extraordinaire dans la contemplation de cette scène, sauf que ce lecteur, visiblement démuni de marque-page, avait cette pénible manie de plier le coin supérieur de la page à laquelle il avait arrêté sa précédente lecture pour la reprendre plus facilement dès que l’occasion se présenterait à lui. Étrangement, je n’ai jamais pu me résoudre à en faire autant : d’abord parce que les marque-page ne manquent pas (tout libraire digne de ce nom vous en glissera un dans votre sac quand vous achetez un livre chez lui ; sinon, un ticket de métro, de bus ou n’importe quel titre de transport feront par ailleurs parfaitement l’affaire), ensuite parce qu’il y a dans ce pliage comme une blessure faite au papier qui s’en souviendra à jamais. Le corps humain peut assez facilement faire disparaître les traces des cicatrices les plus courantes, mais le papier garde la trace indélébile d’une telle marque. C’est comme une agression faite à un objet vivant ; Proust disait, je crois : «La lecture est une amitié», alors soyons amis avec les livres et ne les blessons pas !

  • Levant

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    Le froid glacial qui règne me rend probablement contemplatif… J’étais tombé en arrêt voici quelque temps devant les sculptures éphémères qu’un hiver rigoureux a imaginées pour orner avec beaucoup de grâce une fontaine de la Place Stanislas. Voici maintenant qu’une belle image matinale s’offre à mes yeux : un soleil levant encore rouge, niché derrière les branches nues d’un arbre jouant aux ombres chinoises, illumine la cathédrale Notre Dame de Bonne Nouvelle.

  • Magique

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    Quand la nature unit ses efforts au génie artistique de l’homme, il ne reste plus qu’à s’arrêter et contempler. Ces stalactites qui ornent les dorures de la Place Stanislas en sont une démonstration splendide. On en viendrait presque à souhaiter que l’hiver prenne le temps de s’installer pour nous offrir longtemps ce spectacle un peu magique.

  • Ombres

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    Je pensais rencontrer un sanglier ou deux, parce qu’une marche au cœur de la forêt lorraine peut vous réserver ce genre de surprise. En réalité, les cochons sauvages locaux avaient certainement mieux à faire que venir renifler le bas de mon pantalon. Selon les autochtones, ils dormaient tranquillement à l’heure où j’arpentais des chemins durcis par un froid trop rigoureux pour ma frilosité grandissante. Fort heureusement, la lumière était splendide et des ombres un peu mystérieuses ont surgi au soleil de décembre.

  • Ringard

    Miracle de la zappette ! Cet objet merveilleux m’a permis de débusquer par hasard une pépite télévisée à ne manquer sous aucun prétexte. Nous sommes le soir – quel jour, quelle heure, je ne sais plus trop – dans une émission destinée à faire gagner de l’argent à des candidats qui n’ont pas l’air d’avoir inventé le beurre mou et dont le seul effort demandé est celui qui consiste à faire tourner une roue. Ah, j’oubliais : c’est une émission diffusée sur le service dit public. Voilà qui doit nous rassurer. Et là, le joyau, le trésor ultime s’invite chez vous : un présentateur dont le charisme évoque au mieux celui de l’animateur d’une tête de gondole (chemisette et cravate, vous voyez le genre ?) dans votre supermarché le plus proche, au pire celui d'un rôti de porc sous vide ayant atteint la date limite de consommation dans le même magasin. Il s’essaie à des blagues bien lourdes qui tombent toujours à plat (même les candidats en restent muets, c’est tout dire) ; il essaie de faire chanter un maigre public sur des chansons pourries des années 80 (ceci étant un pléonasme) ; comme certains de ses confrères, il tente également, d’un geste autoritaire, de couper la bande son, mais ça ne marche jamais, la musique continue ou prend fin cinq secondes plus tard… Bref, un cador des plateaux. C’est bien simple, ses producteurs en sont tellement fiers qu’ils ont décidé de faire défiler le générique de fin à une vitesse supersonique, de peur qu’on les associe à cette Bérézina télévisée. Voilà qui nous fait saliver d’avance sur les grandes heures à attendre de la future O.R.T.S. qui naîtra dans quelques jours !

  • Collectionnite

    J’ignore si, comme moi, vous avez remarqué qu’à l’approche d’une nouvelle année ou d’une rentrée scolaire, les éditeurs de magazines bas de gamme nous font le coup de la collection. Tous les ans, c’est pareil : les blindés allemands de la seconde guerre mondiale, les avions de guerre, les cours de tricot ou de broderie, les voiliers, les voitures de Michel Vaillant, les 2 CV, les vieilles séries télé complètement ringardes et je ne sais quoi encore. Ah si : j’ai vu tout récemment dans une vitrine une belle collection qui vaut son pesant de grenouilles de bénitiers : les rosaires ! Un vrai bazar pas chic du tout. Tout est prétexte à nous faire entasser des objets dont on ne saura très vite plus quoi faire, à condition toutefois que ces séries puissent être menées jusqu’à leur terme, ce qui m’étonnerait un peu d’ailleurs, même si leur prix de lancement est toujours bon marché (enfin, je dis ça parce qu’il est écrit systématiquement "seulement" sous le prix en question). Au point que j’en viens à me demander si la collection ultime ne serait pas, justement, celle des premiers numéros de chacune d’entre elles…

  • Farceur

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    Je n’apprendrai à personne que le temps lorrain est parfois désespérant. Mais pas toujours... Pour de mystérieuses raisons, il arrive aussi que le soleil se mette à régner brutalement en maître. C’est une question d’habitude, en fait, d'autant que les vraies richesses de ce bout de nord-est de la France sont à chercher ailleurs. Car les trésors de cette région, pour discrets qu’ils soient, n’en existent pas moins et méritent l’attention du touriste souvent trop pressé d’engager une conversation intime avec son futur mélanome au soleil de je ne sais quel paradis néo-colonial, dûment bétonné de ses complexes touristiques sans âme et de ses piscines javellisées. En Lorraine, l’habitant est plutôt rare, l’herbe est verte, les forêts sont boisées et le ciel gris laisse parfois filtrer un soleil fugitif… Qu’importe, qui sait fouiner ici ou là saura débusquer de jolies fresques à la tonalité coquine ! La preuve ? Regardez bien cette photo...

  • Florentin

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    Ce n’est pas la belle ville de Florence qui sera le sujet de cette note, même si cette perle de la Toscane reste pour moi un lieu magnifique vers lequel je reviendrai et au sujet duquel j’écrirai, peut-être. Si tant est qu’il en reste quelque chose à dire, après que tant d’autres aient fait merveille («Le voyage en Italie», de Goethe, par exemple…).
    En réalité, j’aimerais souligner ici le talent d’un peintre dont l’atelier se trouve à Nancy : d’Arnaud Florentin, connu sous le pseudonyme de Flow, je ne savais que sa récente contribution au festival Nancy Jazz Pulsations. Adepte de la peinture projetée et du dripping (une technique qui consiste à créer en laissant s’égoutter la peinture), Arnaud Florentin crée des univers au centre desquels les visages se dévoilent de manière presque subliminale et vous habitent instantanément. Un très gentil Père Noël m’a offert l’une de ses toiles et c’est un enchantement. Allez donc faire une petite visite chez lui, vous ne regretterez pas votre déplacement.

  • Descente

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    Quelques semaines avant l'annonce d'une crise économique sans précédent, le soleil brillait, rassurant, du côté de Saint-Palais-sur-Mer. Quatre promeneurs - étranges frères et soeurs Dalton des sables - semblaient pourtant s'enfoncer dans l'inconnu. Prémonitoire ?

  • Paternel

    apprenti.jpg«Je voulais un adolescent en manque de père», nous dit Samuel Collardey, réalisateur du très beau film L’apprenti, dont il est difficile de savoir s’il s’agit d’un documentaire ou d’une fiction, tant les personnages interprétés par des acteurs non professionnels sont criants de vérité. Mathieu, adolescent vivant dans le Haut Doubs, dont les parents sont séparés et le père plutôt absent, vient travailler dans une ferme pour y préparer son BEPA (Brevet d’Etudes Professionnelles Agricoles) en apprentissage, sous la responsabilité de Paul, un agriculteur – un paysan, il tient à corriger ! – qui s’avère être pour lui une sorte de second père. Si les idées de son maître de stage lui déplaisent parfois – il y a chez Paul une inclination naturelle à la procrastination –  il trouve en lui un guide qui vit de façon assez sereine au rythme des saisons. Les images sont belles et les personnages, attachants, ne sont jamais traités avec mépris ni condescendance par le réalisateur qui exprime là une très forte sensibilité. Et la scène de la leçon d’anglais est absolument irrésistibe ! Après «La vie moderne» de Raymond Depardon, voilà pour l’année 2008 une seconde symphonie rurale à voir sans attendre.

     

  • Pomme

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    Les premières averses de neige sur la Lorraine, les flocons, la rue toute blanche, les trottoirs qui glissent. Encore un peu, on se croirait à l’approche de Noël. Même les pommes, ici, en sont toutes retournées et se mettent à célébrer la Nativité… Etonnant, non ?

  • Passionnant

    On va finir par croire que je suis scotché devant mon poste de télévision… Mais il est vrai que deux soirs consécutifs m’ont apporté d’excellents moments. Et rappelé que la télévision ressemble un peu à une bouteille de jus de fruit contenant un produit toxique. Celui qui sait ce qu’elle contient ne risque rien, il peut même en tirer un vrai profit à condition d’être un peu connaisseur en matière de dosage, voire de mélange des ingrédients. Mais l’oublieux qui en avalera trop goulûment le contenu ira forcément vers de drôles de désagréments allant jusqu’à l’altération de ses facultés mentales.
    Un bon exemple d’une télévision intelligente et accessible à tous : l’émission «Un soir au musée» sur France 5, et plus particulièrement ses «Enquêtes d’Art». Ou comment raconter l’histoire d’un tableau sous la forme d’une enquête quasi policière qui nous fait voyager au gré des aventures connues par l’œuvre d’art. Réalisation nerveuse sans être expéditive ni stroboscopique, apport de connaissances sans la moindre pédanterie, bref une culture pour tous qui fait beaucoup de bien !
    On espère seulement que celle-ci ne sera pas remise en cause dans les temps à venir, parce que de tels sujets me semblent tout de même bien éloignés des normes en vigueur édictées par les nouveaux programmateurs de la télévision de service public, déguisés en députés bavards, qui vont de Christian Clavier à Doc Gynéco en passant par Jean-Marie Bigard.

  • Ecume

    J’ai assisté la semaine dernière à un grand moment de télévision, presque digne des heures chaudes de l’émission culte de Michel Polac, «Droit de Réponse», autrefois, il y a bien longtemps, avant que TF1 ne soit livrée à l’empereur du béton. François Busnel avait en effet invité sur France 5, dans sa «Grande Librairie», l’éditeur Eric Naulleau, connu pour ses jugements à l’emporte-pièce et Pierre Bergé, connu par Yves Saint-Laurent. Dans son «Jourde & Naulleau», qui se veut une sorte de Lagarde & Michard contemporain, le premier se livre à un vrai jeu de massacre des écrivains de notre temps, parmi lesquels Philippe Sollers, ami du second. Ah !!! Il fallait voir Pierre Bergé écumer de rage sur son fauteuil rouge, les yeux injectés de sang, éructant dans son emportement de surprenantes fautes de français (« Vous disez ! »), il n’avait plus assez de mots pour vilipender, poing levé, son voisin de plateau, que la scène amusait visiblement, ce mauvais coucheur coupable d’un vrai assassinat littéraire indéfendable. Entre les deux, Fabrice Lucchini slammait du Molière à n’en plus finir pendant que l’animateur contemplait la scène, visiblement ravi et pas gêné de voir son petit monde assurer le spectacle sans qu’il ait à intervenir un seul instant. Et j’aurais presque été touché par la détresse bave aux lèvres de celui qui venait présenter son «Art de la préface» si ce dernier n’avait pas commis l’erreur de fourbir des armes aussi cruelles que celles qu’il dénonçait quelques instants plus tôt, lorsqu’il s’est agi de flinguer à deux voix le Richard Claydermann de la littérature hexagonale, notre Marc Lévy industriel.

  • Evocation

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    Je viens de recevoir le coffret Zünd Studio qui propose l’ensemble des enregistrements en studio de Magma, auquel s’ajoute un double CD d’archives inédites. Douze disques au total, pour une belle rétrospective agrémentée de livrets très bien documentés s’appuyant pour l’essentiel sur une longue série d’entretiens donnés voici quelques années par Christian Vander à son ami Jad Ayache. En extrayant ce bel objet de son emballage, j’ai immédiatement effectué un rapprochement visuel avec le rayon de ma discothèque consacré à John Coltrane. Quoi de plus normal, me dira-t-on, quand on sait le culte que l’inspirateur de Magma voue au saxophoniste ? Il y a en effet, on peut le vérifier, un vrai petit clin d’œil esthétique lancé par Seventh Records et Le Chant du Monde au label Impulse, pour le compte duquel John Coltrane enregistra de 1961 à 1967, c’est-à-dire jusqu’à la fin.

  • Prêts

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    Photo Vander / Top © Jacky Joannès

    Un ami photographe, spécialiste des instantanés pris sur le vif des concerts, est venu m’apporter l’autre jour quelques unes de ses dernières prises. Parmi celles-ci, j’ai retenu ce moment, capté lors d’une répétition d’un concert de Magma à Nancy, le 9 octobre 2007. Les deux frères jumeaux en musique – Christian Vander à la batterie, Jannick Top à la basse – semblent prêts à livrer un nouveau combat. Le regard du premier est déjà tourné vers l’ailleurs, celui de la planète Kobaïa probablement, pendant que le second paraît comme illuminé par un astre lointain avant d’aller frotter ses cordes à la musique des sphères. L’intensité des retrouvailles, la complicité un temps perdue – une petite trentaine d’années seulement – avant un retour gagnant (comme ces minutes d’anthologie sur Infernal Machina, disque de référence récemment publié par Top) et de nouvelles aventures.