Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Coin

J’observais l’autre jour dans le train un passager qui lisait un bouquin. Rien d’extraordinaire dans la contemplation de cette scène, sauf que ce lecteur, visiblement démuni de marque-page, avait cette pénible manie de plier le coin supérieur de la page à laquelle il avait arrêté sa précédente lecture pour la reprendre plus facilement dès que l’occasion se présenterait à lui. Étrangement, je n’ai jamais pu me résoudre à en faire autant : d’abord parce que les marque-page ne manquent pas (tout libraire digne de ce nom vous en glissera un dans votre sac quand vous achetez un livre chez lui ; sinon, un ticket de métro, de bus ou n’importe quel titre de transport feront par ailleurs parfaitement l’affaire), ensuite parce qu’il y a dans ce pliage comme une blessure faite au papier qui s’en souviendra à jamais. Le corps humain peut assez facilement faire disparaître les traces des cicatrices les plus courantes, mais le papier garde la trace indélébile d’une telle marque. C’est comme une agression faite à un objet vivant ; Proust disait, je crois : «La lecture est une amitié», alors soyons amis avec les livres et ne les blessons pas !

Commentaires

  • MC : tout pareil. Je ne supporte pas que l'on fasse du mal aux livres. J'en ai même racheté un, emprunté à ma soeur, car par inadvertance, j'avais renveré du café dessus ! Quant aux marque-page, moi, c'est encore pire, je les collectionne. Et on en trouve de très beaux dans les boutiques des musées.

  • Ah, je vous reconnais bien là, tous les deux! Les gens peuvent se faire massacrer, mourir de faim ou de froid dans l'indifférence, et vous vous apitoyez sur un morceau de papier sans âme! S'il s'agissait de la Sainte Bible, je comprendrais

  • @ Quiet Man : je suis persuadé que tes disques, y compris les plus anciens 33 tours, sont rangés n'importe comment, sans la moindre précaution, parce qu'eux non plus n'ont pas d'âme ! Hein que c'est vrai ?

  • @ Maître Chronique: tu as tout compris...

  • J'imagine que tu dois hurler lorsque des personnes annotent leurs livres.

    Personnellement, j'ai plié plus d'une page. Pour certains livres je pliais même les pages à plusieurs angles pour indiquer les passages qui me plaisaient et où je pourrai un jour facilement revenir.

    Un livre doit vivre, se corner, se plier, être un peu maquillé, être manipulé, être prêté, circuler, il peut même servir pour caler une table. Le principal c'est qu'il serve. Je me souviens encore d'un livre de Jules Verne sur la couverture duquel j'avais saigné du nez étant enfant. Ca lui donne un cachet terrible !

  • Mea culpa : je fais partie de ces barbares qui cornet et même anotent leurs livres...Bien sur je ne ferai pas ça sur un Pléiades, mais sur un livre de poche, si. Ce sont souvent des repères pour des relectures à venir, des jalons, des rappels. Bref : de la vie !

  • Quiet Man : on peut s'apitoyer sur les livres mais aussi sur la misère dans le monde. L'un empêche pas l'autre. Au contraire. Nous qui avons la chance d'avoir des livres, il faut en prendre soin. Mais, je ne suis pas une maniaque non plus. Chez moi, ils traînent partout et je leur fais subir la dure loi du bus et du RER...

  • Et puis surtout : qu'on ne se méprenne pas ! Je n'interdis à personne de plier les pages d'un bouquin ni même de les annoter. J'ai juste dit que je m'en sentais incapable. Ceci me rappelle mes années universitaires où je devais me casser la tête sur un bouquin écrit par celui qui, quasiment au même moment, allait devenir Premier Ministre. Je me souviens que je glissais des feuilles entre les pages sur lesquelles je souhaitais apporter des commentaires, pour ne pas écrire directement sur le bouquin.

  • Moi chui d'accordac avec Bertaga, rien ne me fait plus plaisir que quand un bouquin que j'ai prêté me revient avec la tranche qui a vécu! Idem pour les annotations, mais je ne plie pas les coins de page (pas de ma faute si je me suis fait offrir un marque-page fraise beau comme tout aussi!)...je préfère un livre qui vive et respire, et habite dans mon sac à main le temps de sa lecture, avant d'être prêté (ok ok sauf quand c'est du papier glacé ou du papier bible). Ou alors il faut faire tenter l'aventure bookcrossing à Maître Chronique :D

  • Bob ben moi... je me range sans aucune hésitation du côté de Maître Chronique!! j'ai eu fréquemment la même réaction en voyant corner les pages d'un bouquin..
    Mais maintenant la «tendance» (private joke) c'est de stabiloter les passages intéressants!!! j'en attrape des boutons....

  • Aaaaaaaaaaaargh, le Stabilo, horreur suprême !!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Les commentaires sont fermés.