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Lu - Page 5

  • Dérivés

    blue_vote.jpgCe qu’on n’a pas tardé à appeler la «Obamania» est un mouvement qui ne laisse pas de surprendre. Outre Atlantique, il y a de bien bizarres ralliements comme celui de l’incomparable Sarah Palin faisant son offre de service au futur président (pour parodier Audiard, elle ose tout, c’est même à ça qu’on la reconnaît) ; du côté de chez nous, le ministre des affaires étrangères, pourtant farouche défenseur de la guerre en Irak découvre énormément de qualités à ce quadragénaire qu’il a néanmoins trouvé «coloré». Bien entendu, un mouvement suscitant toujours son contraire, les premiers textes dissonants se font jour dans la presse et nous rappellent par exemple que la présence d’un démocrate à la Maison Blanche peut aussi être synonyme de guerre dans l’histoire des Etats-Unis… Bref, le petit monde de la presse peut se réjouir car le débat, loin d’être terminé, fera vendre encore beaucoup de journaux dans les semaines et les mois à venir. N’empêche, il y a aussi de sympathiques petits clins d’œil… comme cette fausse pochette de disque, parodiant l’esthétique du label Blue Note, ici rebaptisé Blue Vote. L’effet est garanti, c’est plus vrai que nature. Il faut dire aussi qu’on imaginait assez mal le calamiteux Bush dans les habits d’un jazzman imprégné de l’âme du blues.

  • Temps

    Je lis dans la presse un article qui fait le point sur le marché du disque. Résumons : la chute de la vente des CD est importante, pas compensée au cours de l’année qui vient de s’écouler par la hausse très nette enregistrée du côté des ventes de musique en ligne ou des produits destinés aux différents supports numériques, y compris les téléphones. On lit aussi que les «majors» (ce nom est vraiment stupide, parce que leur comportement depuis des années démontre qu’elles n’ont vraiment rien de majeur) promettent d’améliorer la qualité des services de musique en téléchargement légal. Soit. Et les grands coupables sont les pirates. Soit, encore. Je reste pour ma part convaincu, moi qui continue à acheter de la musique très régulièrement (de plus en plus, il s’agit de musique dématérialisée) selon un rythme à peu près constant depuis près de 40 ans, que seule une vraie éducation artistique dès le plus jeune âge peut susciter chez les jeunes un respect conduisant à une prise de conscience de la nécessité d’un acte d’achat. Et que les marchands du temple récoltent aussi ce qu’ils ont semé, à force d'épandre de par les ondes des produits marketing sonorisés d’une grande médiocrité, préférant la «profitabilité» immédiate à l’investissement sur de vrais talents qui, c’est dommage pour eux, ont pour seul et vrai allié le temps. Car le temps parle, à condition de lui laisser... un peu de temps !

  • Vocabulaire

    Dans une récente chronique écrite pour le Nouvel Observateur, l’écrivain essayiste Jean-Claude Guillebaud nous rappelait que les mots ont leur importance. Ainsi, lorsqu’au sujet de la crise qui foudroie actuellement nos économies, nos hommes politiques ou les experts évoquent l’idée d’une régulation, c’est parce qu’ils se refusent à remettre en cause le système sur lequel elles sont adossées. La régulation serait un simple ajustement, voire une médication provisoire avant le retour à une certaine normalité, celle de la supposée autorégulation des marchés. Il en va tout autrement dès lors qu’est évoquée l’idée d’une réglementation qui, elle, impliquerait une évolution beaucoup plus radicale et, ce faisant, le passage à un autre système. Les mots ne sont pas neutres, à nous de les décrypter. Mais j'avoue que depuis quelque temps, je finis par y perdre mon latin...

  • Une

    jazzmagazine.jpgJazz Magazine consacre la une de son numéro de novembre à Magma et propose un long dossier rétrospectif, en prélude aux 40 ans du groupe. Cet anniversaire sera dignement fêté en 2009, notamment par une série de concerts au Casino de Paris et un coffret rassemblant les enregistrements studio, dont quelques inédits, disponible dès le mois de novembre. Voilà qui contraste fortement avec l’ostracisme des médias dont Christian Vander s’est longtemps dit victime et que les faits n’ont pas toujours confirmé. La réalité est beaucoup plus complexe en effet car si la création artistique n’occupe pas la place qu’elle mérite, très loin s’en faut, Magma aura été une victime parmi de nombreuses autres de cette vacuité médiatique et n’a pas trop à se plaindre du traitement qui lui a été réservé depuis 1969. J’en veux pour preuve le Web Press Book (un site que j’avais créé il y a quelques années et dont j’ai confié les clés à un ami qui en assure aujourd’hui la maintenance) : sa lecture est édifiante et permet de vérifier que tout au long de cette belle histoire, le groupe a fait l’objet d’un véritable accompagnement, la plupart du temps enthousiaste, et compte même certains de ses fidèles dans de grands journaux, qui n’ont jamais manqué de le faire savoir et de l’écrire. Ce nouveau dossier remet les pendules à l’heure et doit être pris pour ce qu’il est : un hommage au talent hors normes d’un artiste habité.

  • Rétrospectif

    njp35Ans.jpgOn pourrait s'imaginer qu'avec la tenue de ce blog light et quotidien, j'ai passé aux oubliettes l'idée de m'adonner à mon vice favori : l'écriture de textes longs, aux phrases alambiquées, par lequel j'essaie de m'opposer dans la limite des mes modestes moyens aux pratiques courantes de notre époque qui nous refusent l'essentiel, à savoir la possibilité de prendre notre temps. Eh bien non ! Certes, les productions sur www.maitrechronique.com sont moins nombreuses, mais un nouveau texte est dans les fourneaux et sera disponible sous peu. On y parlera musique et plus particulièrement d'un pianiste que j'admire depuis longtemps maintenant. De plus, il m'arrive aussi d'écrire ailleurs et ce n'est pas sans plaisir que je me permets de vous rediriger vers Citizen Jazz, ce "e-zine" à la rédaction duquel je contribue aussi souvent que je le peux. Ma dernière production est consacrée au festival Nancy Jazz Pulsations, événement musical automnal de la ville de Nancy, qui s'est terminé il y a un plus d'une semaine.

    Lire l'article de Citizen Jazz

  • Emouvant

    leclezio.jpgDans un récent numéro de Marianne, un chroniqueur littéraire s'en est pris assez vertement à Jean-Marie Le Clézio, dégommant son dernier livre, "Ritournelle de la faim", chipotant sur certaines tournures employées à plusieurs reprises et ironisant sur la tonalité générale du bouquin. C'est son droit le plus absolu. J'imagine néanmoins qu'il peut aussi s'agir d'un petit jeu plutôt malsain consistant à se payer une icône, un amusement d'autant plus actuel que l'écrivain a tout récemment été nobelisé.
    Soit...
    Mais à la lecture du livre, j'avoue que j'ai beaucoup de mal à comprendre cet acharnement  teinté de jalousie : l'histoire d'Ethel et de sa famille mauricienne qui vit une cruelle déchéance, des années 30 aux années 40, est tout simplement émouvante, évoquée avec beaucoup de pudeur et de tendresse. Des qualités qui suffisent amplement à mon bonheur de lecteur et sont pour moi, obscur tâcheron du clavier, autant de pistes d'écriture à suivre avec attention.
    Et qui devraient vous plaire tout autant.

  • Inépuisable

    rene_remond.jpgJe ne peux résister au plaisir de me replonger régulièrement dans la lecture du XXe siècle, écrit par le regretté René Rémond, grand historien français dont tous les travaux font autorité. Sixième et dernier volume de l’Histoire de France sous la direction de Jean Favier, cette somme couvre la période 1918-1995 sous l’angle socio-politique de notre pays. L’auteur y décortique avec précision et une incroyable acuité les mécanismes qui ont régi la France depuis la fin de la première guerre mondiale. D’une clarté éblouissante – c’est vrai qu’on le lit aussi facilement qu’un roman – «Le XXe siècle» est une mine d’informations unique. Et l’on regrette énormément la disparition de son auteur, en avril 2007, dont la voix et les analyses pertinentes nous seraient fort utiles en ce moment.

  • Salé

    aldopizza.jpg

    Je ne pensais pas revenir aussi vite sur le sujet des fautes d’orthographe, mais les circonstances l’imposent. Peut-être vos yeux auront-ils du mal à lire la première partie de la phrase… alors je m’autorise à citer notre ami Aldo : « Nos produits sont rigouresement sélectionnez, garanties par des normes très strictes. Depuis notre créations, nous avons refusés l’utilisation de la pâte congelée ». Dites-moi, mon cher Aldo, si votre pizza est aussi salée que la note que vous vaudrait cette copie, nous n’avons pas fini de nous relever la nuit pour boire. Et merci à Mad Jazz Girl qui a débusqué ce petit trésor d’imagination.

  • Prémonitoire

    Je viens de lire quelques pages du dernier numéro de Marianne, et tout particulièrement un article qui nous renvoie à quelques uns des gros titres que le magazine avaient mis à la une depuis pas mal d’années : tous annonçaient sans équivoque la tempête boursière qui secoue nos économies et met nos bourses en émoi. Et si malgré quelques années passées à l’Université en Sciences Economiques, je ne me sens pas qualifié pour commenter tout ce qui se passe, ce que je viens de lire m’inspire une réflexion qui concerne nos actuels dirigeants.
    Ceux-ci, en effet, seraient bien avisés de se demander où sont vraiment leurs ennemis et leurs amis ? Les premiers sont-ils vraiment ces journalistes dont la lecture des articles leur aurait pourtant été fort instructive ? Quant aux seconds, sont-ils à chercher parmi ces patrons de presse flanqués de leurs petits marquis bêlant leur prêt-à-penser, avec lequels ils entretiennent de fort étranges et presques incestueuses relations politiques ?
    Car si tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute, le flatté serait bien avisé de rester circonspect vis-à-vis de ses courtisans…

  • Normand

    benoit_duteurtre.jpgBon moment de lecture avec «Les pieds dans l’eau», un bouquin signé Benoît Duteurtre et publié aux éditions Gallimard. Ce roman appartient à la catégorie de ces livres qui vous donnent envie de vous caler confortablement dans un fauteuil toutes affaires cessantes, de tirer les rideaux du salon sur un automne bien trop précoce, pour une immersion la plus longue possible. Je n’en suis qu’au premier quart, mais cette chronique douce-amère de l’histoire d’une famille au cours des années soixante paraît bien réjouissante : des descendants catholiques de René Coty voient la société évoluer et l’auteur nous dresse un portrait subtil de la ville d’Etretat où la nostalgie affleure. J’espère pouvoir en parler rapidement ce week-end avec lui lors de la prochaine édition du Livre sur la Place.

    Vous pouvez acheter le livre ICI, par exemple...

  • Pesant

    J’ai malheureusement oublié le nom de ce journaliste qui, très intelligemment, avait observé que le sens du verbe communiquer avait évolué au fil des ans. En effet, celui-ci était initialement transitif : on communiquait une passion, des connaissances, un savoir-faire à quelqu’un ; en d’autres termes, il y avait dans l’idée de communication celle du partage et de la transmission, voire d’une forme d’élévation. Puis le verbe est devenu intransitif : aujourd’hui, on communique, un point c’est tout, vous n’avez plus rien à dire. Il s’agit désormais de faire passer un message et, plus généralement, d’accompagner une démarche commerciale. Communiquer pour vendre en se cachant derrière les mots. A titre personnel, j’aimerais ajouter qu’en même temps que le sens du mot communiquer perdait sa signification originelle, on a inventé un nouveau métier, celui de «chargé de communication», dont la pesanteur sémantique me paraît très significative de cette évolution. Le poids des mots, les mots du poids.

  • Prometteur

    waltenberg.jpgJ’ai commencé dimanche la lecture de «Waltenberg», un premier roman écrit par Hédi Kaddour en 2005. C’est en bavardant avec mon libraire de Royan que j’avais eu envie d’acheter ce bouquin dont les premières pages, écrites dans une langue magnifique, donnent envie de le dévorer tout en vous faisant redouter que sa lecture ne s’achève trop rapidement. Heureusement, c’est un bon gros pavé, je n’en suis pas au bout !

  • Terminé

    Je viens de lire «Terminus Plage», un polar bien ficelé signé Alain Wagneur chez Actes Sud - Babel Noir. Son intérêt est double : d’abord parce que l’action se situe à Royan (ici rebaptisée Blainville pour les besoins de la fiction) où je passe mes vacances ; ensuite parce que je l’ai acheté à la Librairie du Rivage, en cette même ville. Une vraie librairie, avec un vrai libraire qui connaît les bouquins qu’il vend et qui sait donner des conseils. Une espèce en voie de disparition, à soutenir absolument, et qu’on trouve à Nancy sous le nom de L’Autre Rive.

  • Hypocrite

    Lecture très rapide de «La tragédie du Président», un portrait à charge de Jacques Chirac signé Franz-Olivier Giesbert et publié chez Flammarion. Sous couvert d’une dénonciation de l’inconsistance politique de l’ancien président de la république et de l’absence de lisibilité de sa trajectoire (l’auteur est un expert en ce domaine, lui qui a beaucoup navigué sur les flots de la presse, passant du Nouvel Observateur au Point en passant par le Figaro), ce bouquin publié en 2006 est en réalité un outil de propagande destiné à asseoir le futur succès électoral de celui qui y est avant tout présenté comme la victime expiatoire de la vengeance froide de Jacques Chirac et Dominique de Villepin. On aura reconnu l’actuel président.