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Incorrigible

Intéressant débat entendu la semaine dernière sur France Inter, qui opposait deux chroniqueurs chargés d’évoquer la crise gigantesque qui secoue le monde de la finance internationale et, de fait, nos économies. Dominique Seux (tendance boursicoto-néo libérale) expliquait à son contradicteur (Bernard Maris, dont la sensibilité est nettement plus à gauche) que ce qui se passe actuellement n’est pas, je le cite, «une crise du système mais une crise dans le système» et qu’il s’agit là, je cite encore, «d’un processus darwinien, de sélection naturelle». Ben voyons… Autrement dit, selon cet exégète du moins d’Etat, voire du pas d’Etat du tout, on ne saurait imaginer un autre système pour régir notre monde que celui qui sévit actuellement et dont les dégâts sont gigantesques, chacun pourra vite le mesurer. Même lorsque les banques d’investissement américaines – symboles de cet ultralibéralisme sauvage – viennent pitoyablement frapper à la porte de l’Etat en question et de sa Réserve Fédérale pour leur sortir la tête de l’eau. Petit vermisseau de contribuable, laisse donc les spéculateurs engranger les bénéfices quand tout va bien, sache qu’il n’existe aucune alternative à ce système pervers, mais qu’on te videra les poches pour lui sauver la mise… Puisqu'on te le dit !

Commentaires

  • Perso, je trouve que c'est un peu facile de tout mettre sur le dos des banques et des spéculateurs.

    Franchement, est-ce qu'une économie peut fonctionner sans les banques ? Quelle entreprise peut investir sans faire appel aux banques ? Quel ménage peut espérer vivre aujourd'hui sans l'aide des banques et des assurances ?
    Nous vivons dans une société où le risque est présent à tous les niveaux, ne serait-ce que pour traverser la rue. Alors oui, parfois on ne maîtrise pas le risque et on est dépassé par les événements. Mais à qui cela n'est-il jamais arrivé ?

    On sait faire preuve de solidarité lorsqu'un cyclone ou un tsunami touche les peuples lointains, alors s'ils vous plait arrêtez de critiquer l'état quand celui-ci sauve les entreprises et les ménages dont vous faites partie !

    Quant aux banquiers et aux actionnaires, ils ont été suffisamment puni comme cela. C'est tout de même eux qui sont en premières lignes dans cette bataille qui permet à chacun de récolter ne serait-ce que les 4% du livret A.

    Et comme disait l'autre :"Que le premier communiste sans livret A me jette la première pierre !".










    ... Rââââhhh !! Sort de ce corps Milton Friedman !!!

  • Oui, je suis d'accord pour reconnaître le rôle vital et essentiel des banques mais...
    Le gros problème des dernières années, c'est la fusion qui s'est opérée entre les banques d'investissements et les banques de placements. Les secondes sont plutôt celles des économies des gens comme toi et moi, alors que les premières sont plutôt les bras armés des fonds d'investissement dont l'une des composantes majeures sont les fonds de pension américains. Pour eux, il n'existe qu'une logique : la profitabilité (j'emploie le terme chéri des néo-libéraux) maximale dans le délai minimum. As-tu déjà vu comment travaillent les traders à Wall Street ou à la City ? Ce sont des gens totalement déconnectés de toute réalité.
    Et le risque d'effondrement du château de cartes qui s'est construit notamment avec les subprimes était annoncé depuis belle lurette. Il suffit de lire la presse économique (pas les pages saumon du Figaro, certes). Mais ceux qui en parlaient n'étaient pas écoutés parce que suspectés d'être des ennemis du système. Encore faut-il qu'ils ne disent pas que la Chine est en train, petit à petit, d'acheter l'économie américaine.
    Je ne critique pas l'Etat quand il sauve les entreprises, loin de là ! Je suis scandalisé, oui, par le fait que les échecs de certains grands groupes n'empêchent pas leurs dirigeants de toucher des parachutes en or totalement disproportionnés. Je suis même de ceux qui pensent que l'Etat est le seul régulateur possible. Je devrais même dire les Etats, tant il est vrai que seule une politique concertée au niveau européen et mondiale peut avoir une petite chance de guérir ce système gangréné.
    Pour ma part,je n'ai aucun placement en Livret A, je n'ai pas le moindre porte-feuille d'actions, je vise plutôt les CEL ou Codevi dont l'utilité auprès des entreprises n'est pas à démontrer.
    Cela dit, ma sensibilité ne me porte vraiment pas sur le communisme ni tout autre NPA. On va dire que je me sens comme un modéré à fibre sociale, qui croit aux vertus de l'entreprise et de l'économie de marché, comme on me l'a enseignée voici bien longtemps.
    Le seul problème, c'est que l'économie de marché - telle qu'elle est modélisée - n'existe nulle part.
    Ah ben zut, v'là que les commentaires sont plus longs que les notes !

  • Oups ! Je me rends compte que je n'ai pas suffisamment mis en valeur l'intérêt uniquement humoristique de mon post.

    Je pensais que ma référence à Friedman suffirait à montrer le second degré inhérent au reste de mon propos. Mais c'est vrai que Friedman n'est pas une star (une fois sorti du cercle des économistes libéraux).

    Bon allez, je file remplir mon livret A, et ensuite je m'attaque au CODEVI :)

  • Bon, tu m'as définitivement convaincue: je continue à écouter Europe 1....
    Bon, c'est pa vrai, j'écoute aussi parfois France Inter mais s'il y a ce genre de débat JE CHANGE DE FREQUENCE!!!!

  • @Bertaga : te bile pas, on le connaît bien par ici, Tonton Milton (qui est d'ailleurs le compositeur d'une célèbre valse...), puisque Madame Maître Chronique et moi-même avons dû étudier ses théories au temps où nous étions étudiants en Economie. C'était en... ouh la, trop vieux. On a sué sur Marx, Friedmann, Keynes, sans parler de l'histoire économique : Jean-Baptise Say, John Law et tutti quanti...

    @ Sister : ben tu fais comme tu veux maintenant que t'es grande ! Pour moi, Europe est définitivement passée aux oubliettes... Dire que ce fut, autrefois, une station qui persiflait et qui était dans le collimateur des pouvoirs en place.

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