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  • Floral

     

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    Je travaille actuellement, durant mes heures libres, au développement d’un petit site Internet que le conseil municipal d’un village lorrain m’a demandé de créer. Étonnamment, et après de longues semaines de maturation cérébrale pendant lesquelles j’étais dans l’incapacité absolue de visualiser en moi le début d’un commencement de réalisation, la maquette que j’ai finalement réussi à faire naître de mes ruminations me plaît. Parce qu’en règle générale, je ne suis jamais satisfait de mon travail, quel qu’il soit, et c’est toujours après que je pense à tout que j’aurais pu ou dû faire. Mais pour l’heure, il me semble avoir respecté l’esthétique très florale qui fait l’identité de ce village. Reste à savoir si mon projet conviendra à ses commanditaires : quelle importance après tout ? De toutes façons, je n’en imagine pas d’autre pour l’instant !
  • Notice

    Je ne suis pas très à l’aise avec les notices, en général. Ou plutôt, je devrais dire que j’ai tendance à ne pas les lire avant d’utiliser un produit ou de procéder au montage d’un objet lâchement parvenu en pièces détachées. Il y a chez moi quelques souvenirs cuisants, comme celui de l’installation d’un vélo d’appartement (c’était il y a plus de deux ans et même que personne n'avait pigé le jeu de mot musical dans le titre de la note…). Tout récemment, j’ai entrepris une lutte acharnée contre l’inhalateur d’un produit supposé éradiquer une toux persistante mutant perversement en bronchite un tantinet asthmatiforme. Tu parles… Il est où le truc où on appuie pour vaporiser ? Je démonte le biniou, comme je peux, y a bien une cartouche sous pression qui expulse un petit nuage quand on appuie dessus mais dès que je referme l’engin, je ne vois pas comment on vaporise. Il est où le bouton pressoir ? OK, faut secouer… Je secoue. Et ensuite ? Rien. Ce machin ne veut pas délivrer son remède miracle. Pas moyen de déchiffrer quoi que ce soit sur le bout de papier plié dans la boîte, illisible parchemin. Y a que des traits gris, tout petits. Et pris d’une inspiration subite, je chausse mes lunettes de vieux et je vois ces lignes obscures se transformer en phrases. Ah ouais, là ils expliquent tout : tu secoues bien l’inhalateur, tu expires à fond comme un malade et ensuite, tu te le mets dans la bouche et tu inspires encore plus à fond et t’arrêtes de respirer pendant dix secondes (m’en fous, je peux tenir deux minutes à ce petit jeu, sans entraînement, et toc !). OK OK, mais on appuie où ? Doit bien y avoir un endroit où on pousse en même temps qu’on inspire, non ? Ben non, on n’appuie pas, justement : la puissance de ton inspiration déclenche automatiquement le largage du produit au fond de tes poumons. Même que ça s’appelle Easi-breathe cette technique ! Et que sur le carton, il est écrit : lire attentivement la notice avant utilisation. Z’ont juste oublié de dire qu’il fallait mettre ses lunettes… et que je serais contrôlé positif si jamais je participe à nouveau au Tour de France.

  • Evocation

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    Je viens de recevoir le coffret Zünd Studio qui propose l’ensemble des enregistrements en studio de Magma, auquel s’ajoute un double CD d’archives inédites. Douze disques au total, pour une belle rétrospective agrémentée de livrets très bien documentés s’appuyant pour l’essentiel sur une longue série d’entretiens donnés voici quelques années par Christian Vander à son ami Jad Ayache. En extrayant ce bel objet de son emballage, j’ai immédiatement effectué un rapprochement visuel avec le rayon de ma discothèque consacré à John Coltrane. Quoi de plus normal, me dira-t-on, quand on sait le culte que l’inspirateur de Magma voue au saxophoniste ? Il y a en effet, on peut le vérifier, un vrai petit clin d’œil esthétique lancé par Seventh Records et Le Chant du Monde au label Impulse, pour le compte duquel John Coltrane enregistra de 1961 à 1967, c’est-à-dire jusqu’à la fin.

  • Convergences

    Dans son numéro de décembre, le magazine Jazzman interroge l’animateur Frédéric Taddeï sur sa relation au jazz. Je relève dans ses propos bien des observations que je pourrais reprendre à mon compte. Quelques citations :
    « Il est important de savoir par quelle porte entrer dans une œuvre aussi foisonnante et contrastée que celle de Miles. Et c’est mieux si on a un guide… ». J’ai eu besoin quant à moi d’un tel guide pour comprendre le cheminement de Coltrane.
    « Je ne conçois le jazz en concert que dans un club… ». Idem pour moi, sauf que Taddeï veut ce club enfumé alors que l’éviction de la tabagie passive est pour moi comme beaucoup d’autres une aubaine.
    « Lorsque j’ai découvert le jazz (…), il a fallu que je me refasse l’histoire, comme je le fais toujours quand j’aime quelque chose ». Ce n’est pas le passionné de musique, fouineur d’intégrales, qui dira le contraire.
    « Je viens du rock, le jazz est arrivé ensuite ; j’ai des références binaires, un peu bébêtes. Et depuis que je connais le second, je trouve le premier un peu limité ». Là, je suis moins d’accord, il y a énormément de richesses dans le monde du rock, dont le cadre formel peut parfois paraître plus simpliste, mais cette musique véhicule une énergie essentielle lorsqu’elle est portée par des musiciens habités.
    « Je suis toujours heureux d’entendre des traces de soul, de rock, ou même de variété. Le jazz a cela de formidable qu’il peut transcender n’importe quelle mélodie » : tu l’as dit, Taddeï !

  • Chaleureux

    sixun_palabre.jpgUne grisaille dominicale couvre d’un épais matelas  tristounet le ciel lorrain… Voilà donc une excellente occasion de fourbir cette belle arme ensoleillée qu’est Palabre, le nouveau disque du sextet français Sixun. Dix ans après Nouvelle Vague, on n’espérait plus que ces héritiers de Weather Report vinssent nous délivrer un disque aussi réussi. Il y avait bien eu ce concert à la Cigale en 2005, mais depuis, on ignorait si cette aventure fusionnelle de plus de vingt ans tournerait une nouvelle page. C’est fait et bien fait, alors soleil !

    Alain Debiossat (saxophones), Louis Winsberg (guitare), Jean-Pierre Como (claviers, piano), Michel Alibo (basse), Paco Sery (batterie), Stéphane Edouard (percussions) + invités, dont Pierre Bertrand aux arrangements.

  • Prêts

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    Photo Vander / Top © Jacky Joannès

    Un ami photographe, spécialiste des instantanés pris sur le vif des concerts, est venu m’apporter l’autre jour quelques unes de ses dernières prises. Parmi celles-ci, j’ai retenu ce moment, capté lors d’une répétition d’un concert de Magma à Nancy, le 9 octobre 2007. Les deux frères jumeaux en musique – Christian Vander à la batterie, Jannick Top à la basse – semblent prêts à livrer un nouveau combat. Le regard du premier est déjà tourné vers l’ailleurs, celui de la planète Kobaïa probablement, pendant que le second paraît comme illuminé par un astre lointain avant d’aller frotter ses cordes à la musique des sphères. L’intensité des retrouvailles, la complicité un temps perdue – une petite trentaine d’années seulement – avant un retour gagnant (comme ces minutes d’anthologie sur Infernal Machina, disque de référence récemment publié par Top) et de nouvelles aventures.

  • Fontaine

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    Madame Maître Chronique – mon premier supporter en écriture – m’a offert un stylo à plume. Un beau stylo. Très beau même, élégant et discret, loin de ses cousins un peu boursouflés et patauds qu’il est de bon ton d’exhiber avec ostentation dans la bling-blingosphère. Non, ce stylo est autrement plus raffiné et je m’en tiendrai là pour les présentations. Plus intéressant à souligner, il me semble surtout qu’il influence très directement l’apparence graphique de mon écriture (que vous ignorez, forcément) : alors qu’un simple stylo bille va rétrécir les lettres que je dessine, les assécher en quelque sorte et qu’il aura tendance à les isoler les unes des autres, leur conférer un style presque hésitant, tremblant et maladroit ; alors qu’un stylo feutre sera chez moi le support propice à plus de boursouflure des graphies, qu’il s’affranchira des lignes et aura tendance à les épandre un peu anarchiquement sur la page, le stylo plume fait revenir au galop le naturel paisible de mon écriture. Lettres et mots s’alignent sans effort, les liens entre les premières se dessinent spontanément : il règne alors sous mes doigts une fluidité encrée qui m’apaise et fait couler les phrases comme autant de petits ruisseaux. Ou d’une petite fontaine, devrais-je dire, tant il est vrai qu’en anglais on parle de «fountain pen» pour désigner un stylo à encre. Et surgit aussitôt en moi le désir du petit carnet que l’on glisse dans sa poche et sur lequel on griffonnera goulûment les petites idées qui vous passent par la tête.

  • Mobilisation

    J’aime bien les hommes politiques, parce que souvent, ils vous servent des phrases automatiques qui en disent long sur l’estime dans laquelle ils tiennent leur électorat. Tenez, l’autre jour par exemple, il y avait une élection législative partielle. Ne me demandez pas où, je ne m’en souviens plus. Et puis on s’en fout, ça ne change rien à l’histoire. En lice au deuxième tour, deux candidats et comme d’habitude en ce genre d’occasion, une participation plutôt faible. Manque de chance pour le candidat sortant qui appartient à l’actuelle majorité présidentielle, le résultat a donné vainqueur son adversaire (ce qui n’est pas un mince exploit compte tenu des luttes stupides qui ridiculisent son parti en haut lieu). J’entends alors une interview du perdant qui nous explique que s’il s’est fait sortir, roulez tambours sonnez trompettes, «c’est parce que le gagnant a mieux mobilisé ses électeurs». Tu parles Charles… Autrement dit, il ne remet pas un seul instant en cause la qualité du travail de son propre camp (pas plus que le sien localement) et botte en touche pour expliquer pourquoi il s’est mal tiré d’affaire. En fait, il faut le comprendre, il a perdu parce que ses électeurs sont des idiots…

  • Humain

    Je n’ai pas le moindre doute quant au fait que la sortie du nouveau disque d’Alain Souchon s’accompagne d’un plan médias savamment organisé, avec son cortège d’interviews dans la presse et à la radio, sans parler d’un long (et beau) documentaire diffusé en début de semaine à la télévision. Et que tout ce battage est forcément injuste pour tous les autres, ceux dont on parle peu, voire pas du tout. C’est vrai et de ce fait, je ne devrais pas en parler, partant de l’idée que les autres en ont déjà assez dit. Mais je ne peux m’empêcher de penser que j’adore ce type ! Voilà un ciseleur de mots, capable d’exprimer avec un rien ce que nous, humains lambda, ne parvenons même pas à dire en de longues phrases alambiquées. Son génie très particulier réside certainement dans une expression poétique parfaitement identifiable qui fait de lui un inventeur, humble et lucide. Les petites fulgurances littéraires d’Alain Souchon sont toujours un régal.
    Et je suis certain qu’on pourra, plus tard, étudier ses textes avec attention et y découvrir une observation fine et pertinente de notre monde. Souchon s’apparente, d’une certaine façon, à un socio-philosophe contemporain dont les idées, les questionnements, les inquiétudes, les admirations et les révoltes sont souvent les nôtres. Les hommes, de plus, ont trouvé chez lui un écho à leurs propres doutes et se sont sentis moins seuls lorsqu’ils ont entendu cette fragilité qu’il n’a jamais chercher à masquer sous une attitude arrogante ou virile.
    J’avais envie de le dire…

  • Stupide

    J'ai entendu ce matin deux informations étonnantes qui nous démontrent que si l'intelligence a des limites, la connerie, elle, n'en a point. Il y a tout d'abord le futur ex-président des Etats-Unis qui reconnaît qu'il n'était pas prêt à faire la guerre et qui espère aujourd'hui qu'on se souviendra de lui comme d'un dirigeant ayant contribué à la paix. Faut oser, tout de même ! Alors je crois que c'est raté, dobeuliou, j'ai plutôt l'impression que l'histoire te rangera dans la case des calamités mondiales, j'en suis désolé pour toi.
    Dans la foulée de cette confession ridicule, j'apprends que nos voisins d'Outre-Manche remettent à l'ordre du jour ce fameux "name and shame" qui était si cher à Tony Blair. Il s'agit de faire porter un blouson de couleur fluo orange aux délinquants condamnés à des travaux d'intérêt général (on montre et on fait honte, donc). Mais pourquoi se fendre d'un blouson alors qu'une petite étoile suffirait pour marquer ces gens ? Et puis, on pourrait peut-être aussi les lyncher en place publique pendant qu'on y est, histoire de mettre un peu d'animation dans ce monde grisâtre.

  • Toqué

    J’ai entendu à la radio le témoignage d’un drôle de type qui expliquait comment, depuis vingt ans, il ne se contentait pas de se brosser les dents réglementairement pendant trois à quatre minutes, mais s’échinait à conserver à chaque fois le dentifrice dans sa bouche durant… quarante-cinq minutes, sans parler. Promis, juré, craché, pas une seule carie depuis le jour où cette étrange idée lui a traversé l'esprit. Je ne voudrais pas vous apparaître comme un maniaque de la chose chiffrée, mais si je considère que ce drôle de bipède s’est adonné deux fois par jour à cette folie hygiénique depuis l’année 1988, j’en déduis qu’il a passé plus de quinze mois à attendre, bouche fermée, que le fluor protège ses dents. Je sais que la santé bucco-dentaire est essentielle, mais je me demande si tout cela ne ressemble pas à un trouble obsessionnel compulsif.