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  • Copernique

    Mesdames et messieurs les scientifiques de tout poil, remballez vos arguments imparables et vos preuves irréfutables. Voilà des siècles maintenant que vous m’expliquez que je vis sur une boule qui non seulement tourne sur elle-même mais aurait, selon vos dires, une certaine tendance à tourner autour d’un unique soleil. Jusqu'à présent, je n'ai rien dit, mais aujourd'hui, il m'est difficile de garder le silence... Soleil mon œil ! J’ai pu démontrer par une expérience très simple que cette théorie ne tient pas debout : voici deux jours, je bavardais tranquillement au téléphone avec une amie qui habite du côté de Grasse lorsque celle-ci m’expliqua que, tout en me parlant, elle se prélassait au soleil de sa terrasse sur laquelle la température ambiante avoisinait les 18°C. Soudain, j’eus la présence d’esprit de lui demander si elle parvenait à voir le soleil dont elle me parlait. M’ayant répondu par l’affirmative, j’ai ouvert ma fenêtre et vérifié que j’avais moi-même un soleil dans mon champ de vision. A ce détail près que mon thermomètre, lui, affichait obstinément un stupide -4° C. Et la communauté des scientifiques voudrait me faire croire qu’il s’agit du même astre ? À d’autres… allez donc discuter avec vos collègues économistes qui on cru voir une «main invisible» (sic) s’occuper de la bonne régulation de nos marchés… vous verrez bien que les choses ne sont pas aussi simples !

  • Âme

    Mingus Ah UmJe dois bien avouer que je n’en mène pas large… Membre régulier depuis un an d’un collectif de blogueurs ayant pour ambition de publier une fois par trimestre un texte sur un thème commun choisi de manière participative, j’ai laissé le temps passer et me retrouve dans l’obligation de pondre d’ici à ce soir un texte sur le grand Charles Mingus. Que finalement, je connais plutôt mal, même si je n’ignore rien de ce qu’un jazzophile basique est supposé savoir. N’empêche… Je dois trouver un angle d’attaque pour résoudre cette drôle d’équation. En attendant, j’écoute une galette publiée par le contrebassiste voici maintenant cinquante ans, Mingus Ah Um. Un disque essentiel, dont tellement de thèmes sont aujourd’hui autant d’hymnes sans âge ! Je vous laisse écouter les premières minutes de «Better Get It In Your Soul», qui suinte le blues et le negro spiritual. L’âme en musique…

  • Coin

    J’observais l’autre jour dans le train un passager qui lisait un bouquin. Rien d’extraordinaire dans la contemplation de cette scène, sauf que ce lecteur, visiblement démuni de marque-page, avait cette pénible manie de plier le coin supérieur de la page à laquelle il avait arrêté sa précédente lecture pour la reprendre plus facilement dès que l’occasion se présenterait à lui. Étrangement, je n’ai jamais pu me résoudre à en faire autant : d’abord parce que les marque-page ne manquent pas (tout libraire digne de ce nom vous en glissera un dans votre sac quand vous achetez un livre chez lui ; sinon, un ticket de métro, de bus ou n’importe quel titre de transport feront par ailleurs parfaitement l’affaire), ensuite parce qu’il y a dans ce pliage comme une blessure faite au papier qui s’en souviendra à jamais. Le corps humain peut assez facilement faire disparaître les traces des cicatrices les plus courantes, mais le papier garde la trace indélébile d’une telle marque. C’est comme une agression faite à un objet vivant ; Proust disait, je crois : «La lecture est une amitié», alors soyons amis avec les livres et ne les blessons pas !

  • Levant

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    Le froid glacial qui règne me rend probablement contemplatif… J’étais tombé en arrêt voici quelque temps devant les sculptures éphémères qu’un hiver rigoureux a imaginées pour orner avec beaucoup de grâce une fontaine de la Place Stanislas. Voici maintenant qu’une belle image matinale s’offre à mes yeux : un soleil levant encore rouge, niché derrière les branches nues d’un arbre jouant aux ombres chinoises, illumine la cathédrale Notre Dame de Bonne Nouvelle.

  • Echelle

    J'ai entendu l’autre matin, dans un demi-sommeil comme d’habitude, un animateur radio proférer une énormité. J’en viens à me demander s’il ne s’agit pas d’une manifestation supplémentaire d’un complot contre moi, tant la sensation est pénible d’avoir à penser pendant qu’on dort encore… Un de ses collègues, chargé de nous faire part des prévisions météorologiques, évoquait le grand froid qui règne en ce moment sur la France et particulièrement une région où la température sous abri était de - 9°C et même de - 17°C, si l’on tenait compte du vent de nord-est qui accentue la sensation de froid. A ce moment-là, le micromane matutinal a commenté : «Donc il fera presque deux fois plus froid que ce que l’on peut lire sur le thermomètre». Oh la, doucement, cheval ! Mal joué Callaghan… Car même si cette erreur est très répandue dans la petite sphère médiatique, ce qui ne saurait constituer une excuse valable, rappelons que la mesure des températures est un système particulier dont la gradation ne commence pas à 0°C ! Il y a un zéro absolu (jamais atteint et de l'ordre de - 270°C si ma mémoire ne me trahit pas, les spécialistes pourront confirmer) mais en aucun cas, on a le droit d’affirmer que - 17°C, c'est presque deux fois plus froid que - 9°C : c'est juste 8°C de moins. En se représentant graphiquement l'échelle des températures, on comprend aussitôt que cette remarque n'a aucun sens et que, comme dirait Pierre Dac : «Ceux qui parlent pour ne rien dire feraient mieux de la fermer avant de l’ouvrir». D'ailleurs, je me tais moi-même... jusqu'à demain !

  • Magique

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    Quand la nature unit ses efforts au génie artistique de l’homme, il ne reste plus qu’à s’arrêter et contempler. Ces stalactites qui ornent les dorures de la Place Stanislas en sont une démonstration splendide. On en viendrait presque à souhaiter que l’hiver prenne le temps de s’installer pour nous offrir longtemps ce spectacle un peu magique.

  • Timing

    J’ai entendu hier matin à la radio le témoignage d’une famille – parents et enfants – toute tourneboulée semble-t-il à l’idée de devoir réorganiser ses soirées en raison du démarrage avancé d’un quart d’heure des émissions de télévision sur le service public. Quel drame en effet… Et je me dis que malgré la crise systémique qui nous frappe, malgré la désorganisation de nos économies, nous autres occidentaux conservons de saines inquiétudes… Voilà qui me rassure.

  • Nocturne

    Il fait encore nuit, la neige tombe à gros flocons et entame une danse tranquille dans la lumière des réverbères. La température est de saison, réfrigérante. Assis à mon bureau, j’observe ce spectacle un peu irréel qui s’accorde parfaitement avec «The Heavenly Music Corporation», une longue pièce instrumentale enregistrée voici bien longtemps maintenant, en 1973, par deux sorciers du son, Brian Eno et Robert Fripp sur leur album No Pussyfooting. Je n’avais pas écouté ce disque depuis de très longues années et j’en perçois toute la beauté du fait de cette concordance presque parfaite entre les images qui s’offrent à moi et les nappes sonores qui s’échappent en volutes des hauts parleurs. Un peu magique, tout cela...

  • Cohérent

    one_shot.jpgLa discographie de One Shot – quatre disques enregistrés de 1999 à 2008 – constitue un ensemble parfaitement cohérent qu’il s’agit de découvrir en le considérant pour ce qu’il est : une fusion contemporaine de rock et de jazz aux couleurs souvent sombres dont l’énergie ne s’est jamais démentie au fil des années. Sa formation, inchangée depuis le début, semble le garant d’une belle unité de fond et de forme qui amène le groupe au meilleur niveau, celui d’une virtuosité jamais démonstrative, mise au service d’un propos techniquement irréprochable et artistiquement original. Et si le noyau du quatuor est intimement lié à la galaxie Magma (deux de ses membres font partie de ce dernier, le troisième fut compagnon de route de Christian Vander durant plus de 20 ans ; quant au quatrième, il serait étonnant qu’il ignore quoi que ce soit de la matrice kobaïenne…), on écoutera sa musique pour elle-même, parce qu’une paternité aussi forte risquerait de nous faire oublier qu’elle puise son inspiration à d’autres sources tout aussi puissantes : «Black P» par exemple, qui introduit le nouvel album Dark Shot (composé d’un disque studio et d’un DVD concert et interview), semble ainsi marqué d’une belle griffe crimsonienne, celle de la période Red du groupe de Robert Fripp. De quoi abreuver notre soif d’une musique à consommer sans modération.



    One Shot : Emmanuel Borghi (claviers), Philippe Bussonnet (basse), Daniel Jand’Heur (batterie), James Mac Gaw (guitare).
    Discographie : One Shot (1999), Vendredi 13 (2001), Ewaz Wader (2006), Dark Shot (2008).

    Pour commander le disque, voir le site du Triton

  • Passager

    Elle monte dans le TGV qui va de Nancy à Paris et s’assied juste en face de moi. Elle pose son sac de voyage sur le siège passager qui la sépare de la fenêtre et prend un bouquin qu’elle commence à lire. Pas un mot. Puis elle ferme son livre et éclate en sanglots, durant de longues minutes, avant de reprendre la lecture de ce bouquin dont elle ne tourne jamais les pages. A côté d’elle, le sac semble un personnage absent. J’imagine une histoire, celle d’un homme ou d’une femme qui aurait dû être à ses côtés en ce dernier jour de l’année 2008 et qui, pour une raison que j’ignore, n’est pas là…

  • Ombres

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    Je pensais rencontrer un sanglier ou deux, parce qu’une marche au cœur de la forêt lorraine peut vous réserver ce genre de surprise. En réalité, les cochons sauvages locaux avaient certainement mieux à faire que venir renifler le bas de mon pantalon. Selon les autochtones, ils dormaient tranquillement à l’heure où j’arpentais des chemins durcis par un froid trop rigoureux pour ma frilosité grandissante. Fort heureusement, la lumière était splendide et des ombres un peu mystérieuses ont surgi au soleil de décembre.

  • Eternel

    En 1960, John Coltrane se produisait dans les studios de la télévision allemande accompagné de Wynton Kelly au piano, Paul Chambers à la contrebasse et Jimmy Cobb à la batterie. Ecoutons-les interpréter un magnifique «On Green Dolphin Street». Quelle meilleure introduction pour cette nouvelle année ? On peut toujours rêver et se dire qu’elle sera habitée d’autant de grâce que cette musique… Bonne année à vous tous.