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  • Fatrassons "Volets ouverts"

    fatrassons, volets ouverts, petit label, citizen jazz, sarah client, rosa parlato On entre dans ce disque un peu comme par effraction. A la façon d’un promeneur qui pousserait la porte d’une grille rouillée et grinçante avant d’apercevoir, là-bas, au bout d’une allée à défricher, une vieille demeure peut-être à l’abandon. Que faire ? Repartir en se disant qu’on n’est pas chez soi ? Ou bien, piqué par la curiosité, aller un peu plus loin et ouvrir d’autres portes car une multitude objets poussiéreux ne manqueront pas de raconter leurs histoires ? Sans oublier ce petit frisson de l’inconnu auquel il est si difficile de résister.

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  • Now I’m Gonin listen to Pink Floyd again...

    philippe gonin, pink floyd, the wall, le mot et le resteC’est malin, ça ! Je croule sous les disques à découvrir – toute une pile attend fiévreusement d’être accueillie par ma platine – et par la faute d’un Bourguignon que la simple vue d’une assiette de Munster flambée à l’alcool de cumin fait tourner de l'œil, me voici en train de replonger dans mes disques de Pink Floyd... Non mais vous le croyez ? Surtout que, pour ne rien vous cacher, le bougre a fait pire encore... Imaginez que jamais je n’avais acheté ni même réussi à écouter en entier un disque comme The Wall. Difficile de vous dire pourquoi, ça ne me parlait pas vraiment et puis, cette histoire un brin déprimante me donnait surtout envie de me replonger dans les albums qui avaient bercé mon adolescence, au premier rang desquels Meddle et sa deuxième face occupée par le seul « Echoes ». Pour moi, Pink Floyd, c’était une musique un peu planante, c’était aussi un concert au Parc des Expositions de Nancy au mois de décembre 1972, quand le groupe commençait la promotion de son disque à venir, un certain Dark Side Of The Moon, qui allait voir le jour quelques mois plus tard et après lequel plus rien ne serait comme avant. Un succès planétaire dont la cohésion de Pink Floyd n’allait pas se remettre.

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  • Images innées

    Chroniques de l'imaginaire.jpgLorsqu’à la fin de l’année dernière, Jean-René Mourot m’a contacté pour me demander si j’accepterais d’écrire le texte devant figurer sur un disque qu’il venait d’enregistrer (ce qu’on appelle parfois les liner notes), j’ai accepté sa proposition sans hésiter. Et pourtant, je connaissais à peine le pianiste (j’avais seulement lu dans Citizen Jazz sous la plume de mon collègue Olivier Acosta la chronique de son disque en solo), pas plus qu’il ne me connaissait lui-même. Mais il se trouve que mon nom (et donc mon éventuelle contribution) lui avait été soufflé par un certain Bruno Tocanne, batteur au sujet duquel j’ai déjà beaucoup écrit, ici-même ou pour Citizen Jazz ; voilà en effet un musicien que je tiens pour un des acteurs les plus attachants de la scène jazz contemporaine (précipitez-vous sur le Canto de Multitudes, magnifique disque publié sur Le Petit Label pour lequel il s’est associé au trompettiste Rémi Gaudillat et quelques autres camarades, en attendant au mois de décembre l’événement Over The Hills que j’ai déjà évoqué ici-même).

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  • Pourquoi j’écrirai (peut-être) encore quelques articles…

    ecriture, musiqueDans un récent billet de blog intitulé Pourquoi je n’écris plus (beaucoup) d’articles, notre très jeune camarade Raphaëlle T. alias Belette évoque les raisons pour lesquelles elle est aujourd’hui réticente à l’idée d’écrire sur le jazz, qu’il s’agisse de chroniques de disques ou de comptes rendus de concerts. Elle liste non sans à propos un certain nombre de  « tics » et d’expressions toutes faites dont usent et abusent les rédacteurs, elle évoque les contraintes qui s’imposent à lui (ou elle) quant à la longueur des textes et leur documentation… Bref, toute une série de raisons pour lesquelles elle éprouve une légitime lassitude face à l’exercice.

    Je suis d’autant plus sensible à son argumentation qu’il n’est pas une semaine, pour ne pas dire un jour, sans que je me sente assailli par ce genre de questionnement. Rarement satisfait d’un écrit, je sais que je n’échappe pas toujours aux pièges cités dans cette note opportune, je m’arrache les cheveux qui me restent pour imaginer des formulations qui soient un tant soit peu originales, sans forcément y parvenir, je déploie des efforts inconsidérés pour raconter des histoires qui feront, comme le dirait un autre camarade, « péter les formes de la chronique et en faire un exercice de style pour la transformer en sensation ». Parfois ça marche, mais parfois seulement.

    Et puis, quand on y songe, à quoi bon ? N’y a-t-il pas mieux à faire en ce bas monde que de s’échiner sur son clavier pour essayer de communiquer à un autre invisible ce petit grain de folie qu’on appelle la passion ? Ne travaillons-nous pas exclusivement à la marge ? Nos élucubrations ne sont-elles pas destinées à un cercle restreint de spécialistes qui n’apprennent pas grand-chose en lisant notre prose, si ce n’est que nous aimons leur musique et prenons plaisir à le faire savoir ? Notre production laborieuse est-elle suivie d’un minimum d’effets qui exercent une influence sur le cours des choses ? Sommes-nous légitimes (surtout moi qui ne suis pas musicien) pour parler de musique ? Pas sûr…

    Dans ces moments de doute, je me prends à rêver d’isolement et d’arrêt du temps. Moi qui suis comme beaucoup d’autres un bénévole (ce qui signifie que mes différents travaux d’écriture prennent place en dehors du cadre d’un travail m’occupant environ 38 heures par semaine, donc le soir et le week-end), je suis saisi quotidiennement par un besoin radical : me couper de tous les réseaux une bonne fois pour toutes et prendre enfin le temps de me plonger dans ces innombrables bouquins (mon grand regret sera de n’avoir pas assez lu) que je délaisse depuis des années au profit de vilaines galettes qui défilent en sarabande sur ma chaîne au point que, parfois, elles n’y font qu’un passage éphémère. Retrouver mes vieux disques, ceux dont je sais la présence à mes côtés depuis une éternité mais que peut-être, je n’écouterai plus jamais. Enfiler un bon gros manteau et des chaussures de marche pour me perdre en longues randonnées main dans la main. Allumer un feu dans une grande cheminée et me repaître d'un vide existentiel dans un silence seulement troublé par le crépitement des flammes. Dire et faire plein de bêtises avec mes petites-filles. Bref me transformer en ermite vieux schnock et jouir en cercle restreint de tous les trésors, matériels ou non, accumulés au fil du temps et dont je ne profite pas autant que je le souhaiterais. Me couper du monde extérieur et fermer définitivement les yeux sur ses horreurs. Être enfin égoïste…

    Et puis viendront un petit message, un encouragement, un remerciement, un témoignage émouvant, une citation, une proposition, aussi. Non pas pour écrire une chronique, mais pour réfléchir à un texte qui puisse illustrer la pochette d’un disque. Ou pour assurer à intervalles réguliers la programmation et l’animation d’une émission de radio. Ou se lancer à nouveau dans une exposition. Alors au fil des amitiés, on se retrouve gagné par la fièvre, à composer des textes au calibrage impitoyable (parfois dans une grande urgence), à prendre des notes qu’on lira plus ou moins fidèlement au micro, à écrire des portraits, voire une fiction, qui prendront place au cœur d’expositions imaginées avec un complice photographe. L’écriture d’un premier livre suscite des échanges chaleureux qui sont autant de stimulations, au point qu’on en vienne à vouloir récidiver comme si l’histoire de la littérature n’attendait que ça, en imaginant un objet vaguement littéraire un peu bizarre dont les fragments viendront zigzaguer malicieusement parmi une cinquantaine d’instantanés. Et même à établir la liste de tous ces petits livres qu’on a en tête (au moins cinq ou six) et dont on repousse l’écriture à plus tard, quand on aura le temps. Dans ces moments, les doutes s’envolent, on ne pense plus aux avis péremptoires émis sur le bien-fondé et les motivations d’une chronique ou d’impressions post-concert. On avait la tête sous l’eau et la voici qui émerge pour avaler un grand bol d’air avant de replonger.

    Que faire ?

    Respirer. Si dire que tout cela est un privilège. Penser aussi que si une chose est dite avec le cœur, même maladroitement, alors elle peut être dite. Foin des railleurs et de ceux qui savent. Ne pas trop réfléchir à des stratégies de communication. Ne pas se sentir obligé mais seulement porté par une vague. Faire au mieux, sculpter, faire naître des formes pour donner envie. Essayer d'écrire une histoire, des histoires. Partager. Se bercer d’illusions en pensant que, peut-être, au détour d’une phrase, une personne (et pourquoi pas plusieurs ?) aura éprouvé le besoin d’en savoir un peu plus, de se lancer à la rencontre d’une musique qu’elle n’aurait pas eu la possibilité de connaître sans cet acte écrit. Ou plus simplement que cette personne aura ressenti pendant quelque temps une pointe de bien-être. Être soi-même, sans artifice.

    Tout est affaire d’humilité et de modestie : l’exercice de l’écriture a ses défauts et ses limites. Il est bon de les connaître, de ne pas trop se prendre au sérieux, de savoir rester à sa place sans cuistrerie et de ne pas rechigner à remettre l’ouvrage sur le métier autant que faire se peut. C’est une mécanique parfois austère, mais dont les rouages sont huilés par les passions qui nous habitent. Il n’est pas honteux, après tout, d’avoir envie de les transmettre. Avec la plus grande sincérité, quitte, parfois, à prendre le risque d’un enthousiasme pas toujours justifié a posteriori et dont il ne sera pas interdit de se moquer. Surtout, à bientôt 58 ans, je refuse (pour l’instant) de me laisser gagner par une humeur un poil top aigre qui, pour le coup, n’a aucune raison d’être si on la met en balance avec la cruauté ambiante de notre village mondialisé et mis en coupe réglée chaque jour un peu plus par la rapacité ou la folie d’une minorité. Je suis encore trop jeune pour tomber dans cet ultime gouffre. On verra un peu plus tard…

  • Mécanique constructive commando

    sylvain rifflet, mechanics, alphabetVous ne pourrez pas dire que vous ne saviez pas. Voilà un petit bout de temps que je tiens Sylvain Rifflet pour un musicien original et passionnant, au point qu’il s’est vite placé au centre de ma galaxie personnelle, dont il n’est pas près de sortir. Et ce n’est pas la parution de Mechanics chez Jazz Village qui va m’inciter à changer d’avis. Bien au contraire : le clarinettiste saxophoniste, flanqué des trois compères d’Alphabet, récidive pour le meilleur... et pour le meilleur.

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  • Rémi Panossian Trio "RP3"

    rp3, remi panosian, maxime delporte, frederic petitprez, jazzTroisième album pour le trio du pianiste Rémi Panossian, après Add Fiction (2011) et BBang (2013). Une formation qui se présente aussi sous l’appellation RP3, ce qui ne signifie pas pour autant simplification du propos artistique. Au contraire, le concentré d’énergie et le carrousel d’images à caractère cinématographique qui nourrissaient les deux premiers disques sont toujours au rendez-vous, avec cette fois la complicité d’un ensorceleur des sons et du groove qu’on ne présente plus, Eric Legnini. La présence de dernier, qui s’est vu confier la production et le mixage, apparaît presque comme une évidence tant les qualités du trio, dont la virtuosité heureuse est la marque de fabrique, s’accorde parfaitement avec l’énergie que le pianiste belge distille depuis de longues années, pour son propre compte ou pour bon nombre d’artistes. Comme si ces quatre-là devaient finir par se trouver.

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  • Ark 4 in motion (pictures) : quand une compagnie fait son cinéma

    Vous savez quoi ? Dimanche, je me suis rendu à Blénod-lès-Pont-à-Mousson (oui oui, ça existe et à ce moment précis de la semaine, vers 17 heures, on ne peut pas dire que la cité était très agitée, elle était même, comment vous dire ? Plutôt morose), et plus précisément au Centre Culturel Pablo Picasso, histoire de découvrir un ciné concert proposé par Ark 4 mettant en musique un vieux film allemand (il date de 1920 et selon mes sources, aurait été perdu pendant très longtemps pour n’être retrouvé qu’en 1963 par la RDA au Japon, dans une version incomplète). Le film en question a pour titre Von Morgens Bis Mitternachts, soit De l’aube à minuit.

    Comme vous le comprenez, j’ai des dimanches soir culturels. Mais bon, que cette introduction peu affriolante sur le papier (je devrais dire sur l’écran) ne vous effraie pas, faites-moi confiance et en même temps connaissance (bonjour zeugma) avec des protagonistes d’un genre pas banal.

    ark4_blenod.jpg

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  • Vagues de rentrée

    Brazier_Septieme_Vague.jpgOn pourra dire tout ce qu’on veut, mais si le mois de septembre ne marque pas la fin de l’été, il est pour beaucoup d’entre nous – ceux qui encore la chance d’avoir du travail – un symbole de rentrée. C’est aussi le mois de l’automne (les spécialistes vous expliqueront même que le début du mois de septembre correspond à celui de l’automne météorologique) et de ses couleurs incomparables dans la lumière de jours plus courts. Fin d’un cycle, début d’un autre, mouvement perpétuel de la vie, temps qui passe... Voilà pour la carte postale... La lutte est inégale mais il me plaît de penser que la musique constitue l’une des armes qu’on peut toujours brandir au moment opportun, comme celui des heures mélancoliques face à la détresse du monde et à ses horreurs répétées.

    Prenez par exemple SepTièME VaGue , le nouveau disque du contrebassiste Christian Brazier : plongez sans modération dans ses eaux translucides, laissez-vous porter par son vent de liberté et constatez-en les bienfaits immédiats. Voilà un cadeau idéal pour une rentrée réussie.

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  • Retour vers l’éternel

    richard gilly, les contes de la piscine après la pluieTreize ans que Richard Gilly n’avait pas pointé le bout de ses chansons singulières... Oui, treize ans de silence depuis Des années d’ordinaire publié en 2002. Et le voici qui revient, presque sur la pointe des pieds, avec Les contes de la piscine après la pluie, dont je suis prêt à parier qu’ils ne figureront sur aucune playlist dans l’air du temps. Parce que justement, Gilly n’est pas dans l’air du temps, il est lui-même, à des années-lumière des modes et des errances suivistes d’une certaine chanson française que je ne suis pas le dernier à brocarder. Une bonne raison de souligner les qualités d’un artiste dont le charme discret n’a d’égal que le sentiment de force fragile qui caractérise son univers.

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