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Collines inspiréees

Il n’entre pas trop dans mes habitudes de vous alerter sur des projets dont la réalisation passe par le soutien matériel (sonnant et trébuchant, donc) de son public potentiel. Pourtant, j’aimerais déroger ici à ce règlement personnel en vous proposant de découvrir, encourager et, si possible, aider un travail dont je sais qu’il aboutira à un disque important.

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Et ne me dites pas que je vais encore évoquer Bruno Tocanne… Je le sais et j’assume : tiens, si ce blog était une série, il en serait probablement l’un des personnages récurrents. Voilà un batteur que je soutiens depuis six ou sept ans, dont la démarche musicale me passionne et dont l’activité en général suscite mon intérêt parce que le monsieur agit, essaie de faire bouger les lignes et défend une certaine conception du travail du musicien. Si Bruno Tocanne aime qu’on aime sa musique – c’est tout de même normal quand on y songe – il ne prétend pas nous divertir mais plutôt contribuer à étancher notre soif de découverte et à faire la démonstration de ce qu’est la musique vivante. Cherchez son nom dans le module approprié en haut de page et vous trouverez quelques notes que je lui ai consacrées.

Il y a quelque temps déjà, à l’instigation du susdit Tocanne et de son camarade contrebassiste Bernard Santacruz, une idée a commencé à se faire jour. Et pas n’importe laquelle : rassembler quelques musiciens venus d’horizons géographiques différents pour leur proposer de travailler sur une réécriture d’un monument de l’histoire du jazz. Je dis un monument parce qu’Escalator Over The Hill, opéra-programme né de l’imagination de Carla Bley et Paul Haines à compter de la fin des années 60, est une œuvre aux dimensions XXL (à l’origine un triple trente-trois tours) d’une singularité à toute épreuve. Essayez de le classer dans un rayon d’une discothèque, vous m’en direz des nouvelles. Il y a un peu de tout là-dedans : du jazz bien sûr, mais aussi une pointe de rock, de musique indienne,… et de pas mal d’autres influences, brassées par ses géniteurs et interprétées par une foule de musiciens eux-mêmes venus d’horizons divers. Un sacré bloc de musique, pas forcément de ceux qu’on aborde en sifflotant ses mélodies, mais plutôt un univers à lui tout seul et riche de bien des trésors cachés.

C’est donc un pari assez ambitieux, appelé Over The Hills, qui a germé dans les têtes de ces deux musiciens volontaires que sont Bruno Tocanne et Bernard Santacruz, et qui ont décidé de réunir autour d’eux un collectif prêt à s’engager dans l’aventure : Jean Aussanaire (saxophones), Alain Blesing (guitares), Rémi Gaudillat (trompette), Antoine Läng (chant, effets), Perrine Mansuy (piano, claviers), Fred Roudet (trompette), Olivier Thémines (clarinettes). Tout ce petit monde a travaillé dans le cadre de trois résidences avant les premiers concerts à l’automne 2014, qui ont tout de suite bruissé d’échos très favorables et vont, ainsi que l’agenda l’annonce, être suivis par d’autres dès le début de l’année 2015. Cerise sur le gâteau, cet enthousiasme a été partagé par Carla Bley elle-même, ainsi que par son noble compagnon, le bassiste Steve Swallow.

Et depuis quelque temps, on entendait aussi évoquer la possibilité d’un enregistrement studio en vue d’un disque qui devrait voir le jour fin 2015. Jamais facile ce genre de choses, surtout lorsqu’il s’agit de réunir des musiciens en nombre, de trouver les financements nécessaires et de matérialiser ses rêves.

Mais nous vivons  dans un monde où l’imagination, l’invention, la création ne garantissent plus aux spéculateurs le taux minimum de rentabilité et à moins de rafler la cagnotte du loto, il vaut mieux compter sur ses propres forces ainsi que sur celles de tous les amoureux de la musique, heureux par avance à la seule idée de contribuer à cette phase matérielle si cruciale d’un tel chantier.

Bruno Tocanne a fait le choix de diffuser cet enregistrement sur son label IMR (une petite caverne d’Ali Baba) et d’en appeler au financement participatif. Pas de plateforme comme on en voit souvent mais directement par IMR : on ne saurait être mieux servi que par soi-même et je peux certifier le sérieux de la maison (je possède une petite Tocannothèque dont je ne suis pas peu fier). Vous pourrez facilement contribuer (à partir de 12 €) à l’avancement de ce magnifique projet en accédant à la page qui lui est consacrée ; et ensuite suivre jour après jour la progression des contributions. Il faut recueillir 5000 € d’ici au 20 mars et j’en appelle à votre générosité pour que tout ceci puisse aboutir. Vous ne le regretterez pas.

Encore une fois : cette démarche n’est pas dans mes habitudes mais je le sais, je le sens, je n’ai pas le moindre doute. Over The Hills sera un très beau disque, de ceux qu’on écoutera et réécoutera tout simplement parce qu’il est un fruit de la passion qu’il vous appartient dès à présent de faire mûrir. Surtout, diffusez cet article autour de vous, car plus on est de fous, plus on rit. On en a bien besoin, non ?

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