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magma

  • This is Ground Countrol to Major Zeuhl

    magmaÀ l’initiative de leur bienveillant admirateur Christophe Chassol, les musiciens de Magma étaient les invités d’Arte Concert, le temps d’une interprétation condensée de l’œuvre emblématique du groupe, « Mëkanïk Destruktïw Kommandöh ». C'était le 22 juin dernier. Un rendez-vous très attendu dans la mesure où la bande à Christian Vander avait connu un important remaniement à l’automne 2019 et ne s’était produite dans son nouveau line up qu’à l’occasion de quelques concerts, juste avant que la pandémie de Covid-19 ne mettre tout ce petit monde à l’arrêt. C’est vrai qu’on était curieux de savoir où en était le batteur, lui qui depuis ce changement ne cachait pas son plaisir en constatant que l’enfant kobaïen pouvait aussi swinguer.

    Je passe ici très rapidement sur les commentaires qu’on a déjà pu lire sur les réseaux sociaux, partagés entre propos admiratifs et critiques émanant de la part de ceux qui, fidèles à leurs habitudes de commentateurs, savent mieux que le groupe lui-même ce qu’il aurait convenu de jouer, et de quelle manière. La nostalgie n’est pas toujours bonne conseillère et même si la prestation de Magma n’était pas exempte de quelques imperfections – n’oublions pas cette très longue pause contrainte, il me semble indispensable de rappeler deux ou trois choses. Libre à vous de n’être point d’accord d’ailleurs.

    Magma a composé l’essentiel de son œuvre dans la première moitié des années 70, soit deux trilogies publiées dans un ordre sui generis et une composition qu’on peut considérer comme un grand final, « Zëss », dont l’ultime version a requis le concours d’un orchestre symphonique. On pourrait en ajouter quelques-unes, de moindre ampleur, mais il n’est pas anormal de penser que tout est là et que dans les années à venir, le groupe s’appuiera avant tout sur son grand répertoire lorsqu’il se produira en public. On peut rêver de cette « nouvelle musique » souvent évoquée par Christian Vander, mais les essentiels présentent un caractère inépuisable et sont la matière première dans laquelle chacun des musiciens plongera pour faire vivre au plus intense chacune des notes. À cet égard, le choix de « MDK » dans l’émission d’Arte semble assez logique dans la mesure où on peut considérer cette composition comme l’hymne de Magma. Il fallait bien choisir, de toutes façons.

    Venons-en à l’interprétation maintenant, critiquée par certains. Trop ceci, pas assez cela, y avait qu’à, il aurait fallu… Christian Vander a 73 ans, et même s’il paraît en bonne forme, faisons preuve de réalisme, jamais plus il ne déploiera un jeu apocalyptique comme il le fit aux grandes heures de Magma. Conscient de ses forces et de ses limites (physiques comme vocales), il fait le choix d’une interprétation beaucoup plus souple et surtout beaucoup plus aérienne, en phase avec sa condition, mais en conservant le même engagement. Jamais on ne pourra le suspecter de tricherie, car Christian Vander vit EN musique. Côté technique, pas d’inquiétude, on sait qu’il est et reste l’un des batteurs les plus impressionnants encore en activité, et ça ne date pas d’hier. Tout au plus cette évolution liée à l’âge confère-t-elle à son jeu une dimension moins surhumaine, mais toujours aussi exigeante et précise.

    Dans ces conditions, il est inutile de regretter le jeu tellurique de Philippe Bussonnet (qui aura été de l’aventure durant près de 25 ans et demeurera un des musiciens essentiels de la planète Kobaïa) à la basse pour mieux déplorer celui de Jimmy Top (fils de Jannick, bien sûr, autre compagnon de route majeur dans l’histoire du groupe). La souplesse de ce dernier, le caractère félin de son attaque des cordes sont sans doute les garants d’une association telle que Vander la désire lui-même. Redisons-le une fois, encore : Magma peut swinguer ! Et s’il s’agit de s’abreuver encore et encore à la surpuissance du Magma d’autrefois pour entrer en vibration, eh bien foin des lamentations nostalgiques et donneuses de leçons, tournons-nous vers la discographie live qui est abondante et documente parfaitement le caractère exceptionnel de ce long chemin : Magma Live (1975), les soirées Retrospëktïw à l'Olympia (1980), la trilogie Theusz Hamtaak pour la première fois réunie au Trianon (2000), les concerts Mythes et Légendes au Triton retraçant toute l’histoire (2005), la trilogie Ëmëhntëhtt-Ré jouée dans son intégralité au Triton (2014). De quoi se plaint-on ?

    Pour finir, j’aimerais rappeler que Magma laisse peu de place à l’improvisation. Le seul temps accordé à un chorus dans la version donnée pour Arte est celui d’une courte intervention de Christian Vander lui-même vocalisant sur le thème de « Spiritual », de son si cher John Coltrane, dont il mime d’ailleurs le saxophone soprano en chantant. Pour le reste, tout est affaire de précision et de mise en place rigoureuse qui permettront d’embarquer musiciens et public dans une sorte de transe joyeuse. On apprécie alors d’autant plus la nouvelle architecture des chœurs – toujours une performance ! – qui contribuent eux-aussi à instaurer ce climat aérien dont il était question un peu plus haut. Avec ses six voix (auxquelles on peut ajouter celle de Thierry Eliez qui prend une part significative au chant), Magma nous rappelle ce que Vander a toujours dit, à savoir que sa musique était au départ conçue pour être chantée autour d’un piano.

    À la fin de ce bref concert, on voit les musiciens s’embrasser, se serrer les uns contre les autres. Un vrai moment d’émotion, qu’on n’aurait peut-être pas imaginé il y a 40 ou 50 ans, à l’époque où un concert de Magma s’apparentait souvent à une cérémonie un peu menaçante. La roue a tourné, il n’y a pas lieu de le regretter. À chaque époque son climat. Celui du Magma 2021 semble plus apaisé : il ne contredit en rien les précédents, il offre tout simplement une autre direction.

    Il est tellement simple de s’en réjouir !

    Titres : Mëkanïk Destruktïw Kommandöh.

    Musiciens : Christian Vander (batterie, chant), Jimmy Top (basse), Rudy Blas (guitare), Simon Goubert (Fender Rhodes), Thierry Eliez (claviers, chant), Stella Vander (chant), Hervé Aknin (chant), Isabelle Feuillebois (chant), Laura Guaratto (chant), Sandrine Destefanis (chant), Sylvie Fisichella (chant).

  • Il y a 40 ans...

    zao-shekina-1975.jpgDrôle d’idée, tout de même, de regarder derrière soi. C’est vrai qu’à trop scruter le rétroviseur, on voit parfaitement le dessin formé par les rides, on peut compter les pattes d’oie... Mais allez savoir pourquoi, je me suis amusé hier à compulser mes archives, histoire de me rappeler les disques que je m’étais procurés au mois de janvier 1976. Drôle d’idée, oui, et drôle d’époque. Il y a quarante ans, j’avais 18 ans, je m’ennuyais ferme en première année de licence de Sciences économiques, une filière d’études supérieures vers laquelle je m’étais dirigé... sans vraiment la choisir. C’était une sorte d’échouage par élimination des cursus (très nombreux) dont je n’avais pas envie et de ceux que mon entourage me déconseillait parmi mes quelques rares envies. On est bête à cet âge-là. L’enseignement universitaire est pourtant l’exact opposé de celui qu’appelle mon propre mode de fonctionnement. Étant tout sauf un intellectuel, j’ai besoin de pratiquer d’abord avant de labourer le champ théorique (et croyez bien que je ne suis pas un grand fermier, comme dirait l’ami Richard Gilly). Je fais partie de ceux qu’on nomme les inductifs, ces gens formés de bric et de broc qui déduisent les concepts à partir du réel, faute de mieux... Or, à l’Université dans les années 70 (je ne me prononcerai pas sur son état actuel, même si je continue de m’interroger sur le bien-fondé du pernicieux Traité de Lisbonne qui impose la norme de 50% d’une classe d’âge au niveau licence comme une absolue nécessité), c’était tout l’inverse : on vous déversait des kilomètres d’enseignements à ingurgiter en un temps record (et qu’on oubliait aussi vite qu’on les avait appris) et puis, parfois, sous la forme d’exercices ou de travaux dirigés en groupes resteints, les laborieux de mon acabit devaient s’efforcer de donner à ces cours-purges un peu de cette matérialité dont leurs contenus étaient dépourvus. Ces choses-là n’étaient pas conçues pour moi et si je n’avais pas par la suite, le temps d’un partiel de statistiques, mis à genoux un amphithéâtre de 600 personnes en étant le seul à réussir (avec la note de 29 sur 30) en un temps record (une heure trente) un examen désastre pour les autres (tous avaient obtenu en trois heures une note largement inférieure à la moyenne), je pourrais parler d’échec sur toute la ligne. J’ai même compromis ma place de major (preuve qu’on peut s’insinuer malgré soi à la tête d’un classement) en année de licence après avoir claqué une porte au nez d’un expert comptable, non sans l’avoir traité de connard... Il faut dire aussi que cet abruti venait arrondir ses fins de mois en distillant sa morgue et ses bilans sur les pauvres larves étudiantes que nous ne manquions pas d’être... Mais on ne réécrit pas l’histoire et à cette époque – je reviens maintenant à l’essentiel – la musique occupait déjà dans ma vie une place, certes démesurée, mais ô combien essentielle.

    En janvier 1976, j’étais dans une sorte d’entre-deux discographique. La décennie écoulée m’avait permis de découvrir, non sans l’entremise de mon frère aîné qui aura joué un rôle de passeur irremplaçable, un nombre impressionnant de musiques dont, sans lui, je n’aurais peut-être jamais soupçonné l’existence, allez savoir... J’étais l’enfant d’une famille où la musique n’occupait qu’une place périphérique : mes plus jeunes années avait résonné des airs de quelques chanteurs comme Georges Brassens, Jacques Brel, Nana Mouskouri ou les Compagnons de la Chanson. Une compagnie honorable, parfois troublée par la présence bien plus dispensable d’une poignée de chanteurs ou chanteuses de variété, dont le kitsch et l’imposture m’ont sauté aux oreilles peu de temps près. A mon tableau de chasse d’il y a 40 ans, on trouvait donc – je vous fournis une liste loin d’être exhaustive mais présentée dans un ordre chronologique que vous pourrez interpréter comme le témoignage d’une évolution progressive vers des formes musicales plus complexes – des noms tels que : Beatles, Bee Gees, Rolling Stones, Creedence Clearwater Revival, The Grateful Dead, Chicago, Neil Young, Eric Clapton, Gérard Manset, Hot Tuna, Emerson Lake & Palmer, King Crimson, Yes, Genesis, Santana, Mahavishnu Orchestra, Caravan, Soft Machine, Robert Wyatt, Hatfield & The North, Heldon, Magma... Vous avez noté qu’on ne trouve pas la moindre trace de jazz au sens classique du terme dans cette liste. J’y suis venu un peu plus tard, probablement par l’intermédiaire de groupes transgenres comme Mahavishnu, avec à sa tête l’immense John McLaughlin venu de la planète du Miles Davis électrique, ou Magma dont le leader Christian Vander ne cessait d’évoquer l’importance d’un certain John Coltrane. Il me faudra attendre quelques années encore...

    En janvier 1976 donc, – comme tout cela est étonnant – je note m’être procuré plusieurs disques dont les deux plus présents dans ma mémoire sont : Magma Live/Hhaï et Shekina de Zao. Il est assez troublant de noter en effet que ces deux formations viennent de refaire surface dans mon actualité la plus récente, comme si j’étais moi-même constamment mû par une série de cycles me ramenant à ces fondamentaux évoqués un peu plus haut.

    Magma Live/Magma Hhaï : probablement le témoignage parfait de la puissance dégagée sur scène par ce groupe atypique. Ce disque est à l’origine un double trente-trois tours, enregistré au mois de juin 1975 à la taverne de l’Olympia par une formation au sein de laquelle on peut noter, outre Christian Vander à la batterie bien sûr, la présence au violon d’un gamin de 19 ans nommé Didier Lockwood. Deux ans auparavant, Magma avait publié ce qui est, aujourd’hui encore, son plus bel enregistrement studio, Köhntarkösz, qui occupe la première moitié de Live/Hhaï (son titre est devenu « Köhntark », pour d’obscures raisons de droit, semble-t-il). Quant au « Mekanïk Zaïn » qui en occupait à l’origine toute la face 4 et voit le trio Lockwood-Paganotti-Vander incendier le final de l’album, c’est un moment inoubliable. Certains vont me contredire, mais je m’en fiche : jamais la force magnétique du jeu de Christian Vander n’a été aussi bien captée et restituée. Et je m’amuse en constatant que cet enregistrement est remonté à la surface de mes écoutes il y a quelques jours avec la publication d’un monumental coffret de 12 CD, Köhnzert Zünd, dont je rendrai prochainement compte dans Citizen Jazz. Le grand bal de cette boîte rouge et noire s’ouvre, comme de bien entendu, par Live/Hhaï qui non seulement n’a pas pris une seule ride mais domine de la tête et des épaules les 36 années de live passées en revue dans ce bel objet paru sur Seventh Records et distribué par Jazz Village.

    Shekina par le groupe Zao, avec François Cahen (claviers), Yochk’o Seffer (saxophones), Gérard Prévost (basse) et... Jean-My Truong à la batterie. Cahen et Seffer avait quitté quelques années plus tôt la planète Kobaïa (donc, Magma) pour former ce groupe dont la musique mêlait les influences de Béla Bartók, des musiques traditionnelles hongroises et d’un jazz-rock très raffiné. C’était là le troisième album de Zao qui s’était adjoint pour l’occasion les services d’un quatuor à cordes (le quatuor Margand). Jean-My Truong, cordes, il y a 40 ans... Et voici qu’hier, le batteur m’appelle, après m’avoir fait parvenir le master de son prochain disque (à paraître au mois de septembre), pour me demander de lui écrire un texte de présentation. En commençant à réfléchir à ce travail, après avoir écouté deux fois le disque, relu la documentation dont je dispose et parlé avec lui, je me rends compte à quel point l’ADN de la musique qu’il compose et interprète en 2016 est le jumeau de celui des années 70. C’est la même lumière, portée ici par son groupe (les fidèles Sylvain Gontard à la trompette, Leandro Aconcha aux claviers et Pascal Sarton à la basse), que viennent intensifier la voix aux accents McFerriniens du géant Nicolas Calvet (connu aussi pour être tubiste) et quelques invités prestigieux comme Dominique Di Piazza à la basse ou Neyveli Radhakrishna au violon. Je note que ces deux derniers ont déjà eu l’occasion de travailler avec John McLaughlin, musicien évoqué un peu plus haut et dont Jean-My Truong et moi-même sommes des inconditionnels de très longue date. J’ai glissé le mot « cordes » pour souligner aussi une certaine permanence dans les amours musicales du batteur : sur Secret World (puisque tel est le nom de ce disque à venir), on pourra souligner la présence d’un quatuor à cordes qui vient, en quelque sorte, boucler la boucle et me ramène à ce beau Shekina acheté voici quatre décennies.

    Alors, dans ces conditions, ma décision est prise puisqu’une nouvelle année commence et que le temps des bonnes résolutions est venu : considérez que, malgré l’écoulement inexorable du sablier de ma vie, j’ai 18 ans pour toujours. Un point c’est tout...

  • Magma – Rïah Sahïltaahk

     RÏAH SAHÏLTAAHK .jpgMagma met les petits plats dans l’écrin

    « La première verson de Rïah Sahïltaahk fut enregistré en 1971 et figure sur l’album 1001° Centigrades. Christian Vander ne s’estima pas, à l’époque, satisfait par l’arrangement écrit par le groupe. Cette nouvelle version totalement revisitée, adaptée à la formation d’aujourd’hui et à ses voix lyriques, est fidèle à l’esprit de la composition originale. »

    Ce n’est pas moi qui le dis, c’est le monsieur.

    Ainsi donc, Christian Vander, non content d’enregistrer trente ans après leur écriture d’anciennes compositions et de combler ainsi des trous évidents dans une discographie de Magma qu’il s’agissait de remettre à l’endroit, a choisi d’aller encore plus loin dans sa démarche perfectionniste et de procéder à un nouvel enregistrement d’une composition qui occupait la première face du deuxième 33 tours de Magma. A cette époque, le batteur était bien sûr déjà l’inspirateur et le leader du groupe, mais la direction de ce dernier était plus collégiale et le travail de composition partagé avec d’autres musiciens, comme le pianiste François Cahen par exemple.

    Quarante-trois plus tard, voici donc venir la deuxième version studio de « Rïah Sahïltaahk », qui raconte l’histoire d’un personnage un peu présomptueux ayant choisi de rallier Kobaïa (pour des explications plus détaillées sur cette histoire, je vous laisse fouiner. Je résume : la Terre est pourrie, vite barrons-nous sur Kobaïa, là où les cons ont disparu...) après les autres, non sans avoir vainement tenté de convaincre les récalcitrants Terriens d'entreprendre eux-aussi le voyage vers cette planète heureuse. Mal lui en prit, il finira même noyé... 

    Disque au format très court (à peine plus de 25 minutes) en huit mouvements, disponible en version CD et vinyle, Rïah Sahïltaahk se caractérise par son esthétique d’une grande sobriété – et hop, plus de saxophones ni de trompettes ni de clarinettes ! – qui le rapproche assez nettement de Wurdah Ïtah (un album enregistré en quelques jours sur une base piano basse batterie chœurs, paru au début de l’année 1974 et qui constitue le deuxième volet de la première trilogie de Magma, bien que publié sous le nom de Christian Vander – ça va, vous me suivez ? Non ? Pas grave...).

    On n’est pas obligé de préférer cette interprétation contemporaine à l’originale, notamment en raison de l’absence des soufflants et de la voix de Klaus Blasquiz, eux qui comptaient énormément dans la première partie de l’histoire de Magma et lui conféraient une chaleur particulière. Mais on peut aussi lui trouver beaucoup de charme par son côté plus brut, plus urgent et surtout plus aérien, où les chœurs associés au vibraphone font merveille pour exprimer toute la martialité Orffo-Stravinskienne de cette musique. La partition d’origine est respectée, même si on peut noter ici ou là quelques petites différences, comme par exemple la présence hypnotique du piano introduisant « Ün Zoïn Glaö » avant un déchaînement aux accents free ; ou encore les chœurs sur « Mem Loïlë », qui bénéficient d’un arrangement inédit. 

    Les amoureux de Magma ont déjà commandé le disque, les autres trouveront là une nouvelle carte de visite dont la brièveté pourra être un atout s’ils décident d’en rester là.

    Et puis, en cette époque où le disque souffre, saluons la qualité des objets proposés et leur design gris métallisé du meilleur effet. CD et vinyle sont de très beaux disques à tenir en main. On se prend à espérer que la discographie du groupe, qui devrait être rééditée d’ici à un an chez Jazz Village, bénéficiera d’un aussi bel écrin.

    Magma – Rïah Sahïltaahk

    Stella Vander (chant), Isabelle Feuillebois (chant), Hervé Aknin (chant), Benoît Alziary (vibraphone), James Mac Gaw (guitare), Jérémie Ternoy (piano), Philippe Bussonnet (guitare), Christian Vander (batterie, chant, piano). 

    Seventh Records / Jazz Village – JV570045

  • Thank You Friend

    françois cahen, zao, yochk'o seffer, magma, citizen jazz

    Il n’aura pas eu le temps de souffler ses 67 bougies. Né le 24 juillet 1944, le pianiste François Cahen vient de nous quitter, victime d’une crise cardiaque. Retour en quelques mots sur un grand monsieur dont les expériences musicales de ces quarante dernières années auront été autant de belles aventures.

    Lire la suite de cet article sur Citizen Jazz...

    Je compléterai cette note par une évocation plus personnelle qui nous fait remonter au milieu des années 90, si mes souvenirs sont exacts. Je me trouvais ce jour-là à Paris pour des raisons professionnelles et j’avais choisi, à l’heure du retour, de rallier à pied la Gare de l’Est. En passant à proximité du Duc des Lombards, j’aperçus une silhouette familière : François Cahen, avec ses faux airs du chanteur Carlos (le talent en plus, évidemment). Disposant d’un peu de temps avant de monter dans le train, j’étais allé à sa rencontre, histoire de lui dire combien sa musique m’avait accompagné. Nous avons parlé de Magma, bien sûr, mais aussi de Zao, fascinante expérience marquant sa complicité avec le saxophoniste Yochk’o Seffer. Homme particulièrement chaleureux, Faton m’avait aussitôt proposé de m’inviter au concert qu’il donnait ce soir là au Duc. On imagine mon émotion mêlée de la déception d’être obligé de la décliner, étant attendu à 300 kilomètres de là. En le quittant, j’ai perçu, de manière assez intense, que l’homme et sa musique ne faisaient qu’un : un cœur gros comme ça ! Ce cœur qui s’est trop vite arrêté de battre.

    En hommage à François Cahen, écoutons l'une de ses compositions : "Isis", extraite d'Osiris, deuxième album de Zao. Presque dix minutes de bonheur...

    podcast

    François Cahen
    (claviers), Yochk'o Seffer (saxophone), Joël Dugrenot (bass), Jean-My Truong (batterie).

  • Alien - Antibes 1983

    alien_trio_1983.jpgIl faut d’abord s’attarder sur la pochette : Christian Vander, mystérieux comme toujours, presque inquiétant, semble sonder de son glacial regard d’acier le mystère de la vie, cette vie si précieuse qui, en cet été 1983, n’a pas encore filé entre les doigts virtuoses des deux musiciens habités par la grâce qui l’entourent. Alby Cullaz et Michel Graillier posent à ses côtés dans une posture plus décontractée, pour ne pas dire plus humaine, préfigurant ce que traduit la musique. Une opposition formelle – la démesure du batteur face à la liberté décrispée de ses compagnons – dans une complémentarité d’esprit que, peut-être, Vander n’atteindra jamais plus au sein de ses différentes expériences sur la scène jazz.

    Lire la suite de cette chronique sur Citizen Jazz.

  • Quintessence

    SJCD-2005_h1_04.jpgMagma. Oui, encore Magma. Parce qu'au détour de la publication de « Live in Tokyo », un double CD enregistré en 2005 et disponible uniquement en ligne sur le site de Seventh Records ainsi que dans les bacs des disquaires japonais, le groupe nous fait un très beau cadeau avec une monumentale version pour voix et piano d'une trilogie Theusz Hamtaahk condensée en 50 minutes : une interprétation des Voix de Magma qui vient s'installer très très haut dans le palmarès discographique de la planète Kobaïa. Dépouillée de sa charge électrique, livrée à elle-même sans l'appui d'une batterie qu'on sait d'habitude déferlante et hypnotique, la musique de Christian Vander est proposée là dans ce qu'elle a de plus essentiel, de plus vital. Pas une seconde de cette musique qui ne soit transcendée par la foi brûlante de son compositeur, qui nous gratifie, soit dit en passant, d'un magnifique « Nebëhr Gudahtt » où le chanteur est à son zénith, se livrant à l'exercice si redoutable du « scat kobaïen ». Un sommet dans l'histoire de ces 40 ans de musique.

    Le disque propose également une version électrique de « K.A », beaucoup moins indispensable dans la mesure où Magma nous en avait proposé une très belle captation sur l'un des DVD de la série Mythes & Légendes, à peu près à la même époque.

    Mais ces Voix de Magma justifient à elles seules l'achat du disque, qui n'est pas à réserver aux seuls collectionneurs et autres inconditionnels, parce qu'elles constituent une belle porte d'entrée vers l'univers de la Zeuhl et propulsent la musique vers les sphères de l'intemporel.

    podcast

  • Magmanoeuvre

    magmanoeuvre.jpg

    Au moins cette fois, Christian Vander ne pourra-t-il pas se plaindre de la manière dont les médias ont rendu compte du quarantième anniversaire de Magma. Le groupe aura fait la une de plusieurs magazines renommés (Jazz Magazine, Rock'n'Folk notamment), une kyrielle d'articles, dont une pleine page dans Le Monde, lui auront été consacrés dans la presse tant nationale que régionale. Même BFM TV s'y est collée qui lui a accordé quelques minutes d'antenne, c'est tout dire. J'en passe et des meilleures... Quant aux concerts du groupe, ils se multiplient comme les petits pains, avec une tournée au Japon et plusieurs scènes hexagonales prestigieuses : le Casino de Paris, l'Alhambra, les Francofolies de la Rochelle et le Festival de Jazz de Nice, dont Vander himself est cette année le parrain. Encore un effort et Magma va devenir un groupe à la mode. Et, comme diraient nos amis anglais, icing cherry on the cake, voilà que Philippe Manœuvre, rédacteur en chef de Rock'n'Folk, ci-devant juré de la Nouvelle Star, se met à arborer à l'antenne le T-Shirt de Magma, tout rouge avec la griffe ! On aura tout vu ! Pour avoir été un lecteur très assidu de ce journal dans les années soixante-dix alors qu'il n'en était à l'époque qu'une des plumes, je n'ai d'ailleurs pas le souvenir du moindre article commis par ses soins qui aurait été consacré à traduire sa passion pour le groupe... mais ma mémoire me trahit, probablement. Finalement, pour être certain de ne pas être victime d'un mirage, j'ai même été jusqu'à photographier mon écran. Si on m'avait dit ça un jour...

     

     

  • Paralysie

    A chaque fois, c'est pareil... Voilà près de trente-cinq ans que ça dure et je ne parviens toujours pas à m'expliquer le phénomène dont je suis victime. Comme pas mal d'autres, d'ailleurs, si j'en crois quelques témoignages entendus ici ou là. Je reste toujours comme tétanisé - étrange paralysie physique et mentale - durant les jours qui suivent un concert de Magma. Pas moyen ni envie d'écouter quoi que ce soit d'autre (Coltrane peut-être, tout de même). Celui que nous avons vécu la semaine dernière à Nancy n'était peut-être pas le meilleur de tous ceux auxquels j'ai eu la chance d'assister depuis le premier -  c'était le 18 juin 1976, avec au violon un gamin de vingt ans appelé Didier Lockwood -  mais il véhiculait comme à chaque fois une telle dose d'énergie vitale, cette énergie que nous recevons de la musique et qu'en retour, nous brûlons nous-mêmes pour mieux intensifier l'échange avec les musiciens, que j'en suis ressorti comme vidé après un effort physique intense. Il faudra bien qu'un jour je parvienne à comprendre où Christian Vander puise cette force qu'il sait si bien faire rejaillir sur nous. Ce n'est pas faute d'avoir lu toutes les interviews qu'il a pu donner depuis quarante ans, mais le mystère demeure entier. Au point qu'on en vient à se dire que le temps passe, inexorablement, que les années s'ajoutent les unes aux autres et qu'il nous faut vivre chaque concert avec la plus grande intensité de peur qu'il soit le dernier... Dans les loges après ces instants hors du commun, Stella et moi avons résumé cette question en deux mots : «Carpe Diem».

  • Félicité

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    Crédit photo © Jacky Joannès
     

    Une foule tranquille s’est retrouvée hier soir dans le béton rouge vif de l’Autre Canal à Nancy. Après avoir fêté «quarante ans d’évolution» deux semaines plus tôt au Casino de Paris, Magma passait par la Lorraine… Grand bien lui en a pris, car si le confort de la salle est… spartiate (quelques places assises seulement sur des gradins amovibles), l’acoustique est impeccable, ce qui reste un incomparable bénéfice pour les oreilles de tous (les conditions sonores dans la vieille salle de la rue de Clichy, deux semaines plus tôt, étaient beaucoup moins favorables, doit-on le préciser).

    Une première heure durant, l’Infernal Machina de Jannick Top est venue déferler et délivrer ses climats oppressants, sombres, à la limite de l’étouffement. Si le disque éponyme paru l’an passé était passionnant, il y a quelque chose qui continue de gêner dans la version live du groupe, comme si la musique arrachait tout sur son passage, sans emporter vraiment, il faut le dire, l’adhésion. La volonté de froideur du propos semble créer une distance presque infranchissable et il faudra chercher à comprendre ce filtre un peu opaque qui s’installe entre la musique et son public.

    Magma, quant à lui, s’expose très naturellement à la lumière et offre pour commencer près de cinquante minutes de nouvelles compositions, dont un splendide « Félicité Thösz » qui souligne toutes les qualités de leader de Christian Vander : compositeur toujours inspiré, batteur à la précision surhumaine, chanteur incomparable, remarquablement soutenu par Stella qui, rarement, aura été autant mise en avant et dont la voix aérienne offre un parfait contrepoint à la force du groupe. Il y a quelque chose de rayonnant dans cette œuvre récente, un ensoleillement parfaitement souligné par un jeu de batterie qui privilégie la frappe des cymbales, dont on sait qu’elles ont toujours fasciné le créateur de Magma. Quant à sa conclusion chantée par Vander lui-même (un petit extrait est ici en écoute), elle est habitée, d’une double voix père-fils héritière des harmoniques de John Coltrane et leur alternance de chant grave et chant haut placé. Une dualité qui, probablement, est aussi l’identité du groupe depuis le premier jour.

    Magma interprète ensuite sa version intégrale de « Ëmehntëhtt-Ré » dont la plupart des thèmes sont connus de longue date de tous les kobaïens, avant un final – tous gongs dehors – en forme de marche funèbre jusqu’à une ultime vocalise de celui qui s’est offert sans compter.

    Il nous reste à nous envoler ensuite sur la planète « Kobaïa », cerise sur le gâteau, avec son chanteur originel, Klaus Blasquiz dont la puissance vocale reste étourdissante et, en salut intimiste, cette « Ballade » émouvante où Christian Vander, presque seul au chant, vient tutoyer l’étoile de son maître à jouer, John Coltrane.

    Il est minuit.


    podcast
    En écoute, « Öhst », extrait de « Félicité Thösz » lors du concert à l'Autre Canal (Nancy), le 28 février 2009.
  • Anniversaire

    Plus d'une demi-heure de musique inédite - une composition appelée "Félicité Thosz" - comme introduction à un concert face à une salle pleine durant trois soirées qui fait la part belle au chant et aux cymbales, voilà le beau cadeau que nous a offert Magma à l'occasion de ses concerts anniversaire au Casino de Paris. Le groupe fête en effet ses 40 ans et Christian Vander, dont le jeu de batterie n'a jamais été aussi juste tant chacun de ses gestes est d'une précision envoûtante, n'a pas fini de nous étonner. Son chant est tout aussi habité que son drumming et retrouve toute la magie de sa dualité grave-aigu qui reste une énigme pour beaucoup. A ses côtés, Stella est particulièrement sollicitée par le répertoire actuel et illumine la scène du début à la fin de sa voix de soprano. Une fin en forme de ballade (cf. photo) où le chant de Christian Vander s'élève vers des sphères coltraniennes, ses mains allant jusqu'à mimer un invisible saxophone soprano. Merci donc pour cette offrande et heureux anniversaire.

  • Précoce

    Aujourd’hui, première journée d’une escapade parisienne qui commencera ce soir en fêtant les 40 ans de Magma au Casino de Paris. Je vous raconterai… Mais en attendant mon compte-rendu, je ne peux m’empêcher de vous glisser ici une petite confidence : ma future petite-fille, qui ne saurait tarder à venir au monde, est déjà sensible à la musique de Christian Vander. Ce n’est pas moi qui le dis, mais sa maman, bien obligée de constater une inhabituelle danse de mademoiselle sa fille dès le retentissement des premières notes de K.A, que je faisais découvrir au futur papa. Bon sang ne saurait mentir.

  • Protecteur

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    Comme si le temps s’était arrêté… Quarante ans après sa naissance, Magma est annoncé à Nancy pour un concert anniversaire et les premières affiches ont fleuri sur les vitrines. La griffe et la typographie sont restées telles qu’elles étaient dès le premier jour. Quant à l’énergie vitale du groupe, portée à bout de baguettes par son créateur Christian Vander, elle est intacte, à n’en pas douter. Au pied de la magnifique Porte de la Craffe, érigée au quatorzième siècle, l’histoire de France semble lancer un clin d’œil tutélaire à l’histoire de la musique.

    Merci à Mad Jazz Boy pour sa photographie.

  • Cohérent

    one_shot.jpgLa discographie de One Shot – quatre disques enregistrés de 1999 à 2008 – constitue un ensemble parfaitement cohérent qu’il s’agit de découvrir en le considérant pour ce qu’il est : une fusion contemporaine de rock et de jazz aux couleurs souvent sombres dont l’énergie ne s’est jamais démentie au fil des années. Sa formation, inchangée depuis le début, semble le garant d’une belle unité de fond et de forme qui amène le groupe au meilleur niveau, celui d’une virtuosité jamais démonstrative, mise au service d’un propos techniquement irréprochable et artistiquement original. Et si le noyau du quatuor est intimement lié à la galaxie Magma (deux de ses membres font partie de ce dernier, le troisième fut compagnon de route de Christian Vander durant plus de 20 ans ; quant au quatrième, il serait étonnant qu’il ignore quoi que ce soit de la matrice kobaïenne…), on écoutera sa musique pour elle-même, parce qu’une paternité aussi forte risquerait de nous faire oublier qu’elle puise son inspiration à d’autres sources tout aussi puissantes : «Black P» par exemple, qui introduit le nouvel album Dark Shot (composé d’un disque studio et d’un DVD concert et interview), semble ainsi marqué d’une belle griffe crimsonienne, celle de la période Red du groupe de Robert Fripp. De quoi abreuver notre soif d’une musique à consommer sans modération.



    One Shot : Emmanuel Borghi (claviers), Philippe Bussonnet (basse), Daniel Jand’Heur (batterie), James Mac Gaw (guitare).
    Discographie : One Shot (1999), Vendredi 13 (2001), Ewaz Wader (2006), Dark Shot (2008).

    Pour commander le disque, voir le site du Triton

  • Evocation

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    Je viens de recevoir le coffret Zünd Studio qui propose l’ensemble des enregistrements en studio de Magma, auquel s’ajoute un double CD d’archives inédites. Douze disques au total, pour une belle rétrospective agrémentée de livrets très bien documentés s’appuyant pour l’essentiel sur une longue série d’entretiens donnés voici quelques années par Christian Vander à son ami Jad Ayache. En extrayant ce bel objet de son emballage, j’ai immédiatement effectué un rapprochement visuel avec le rayon de ma discothèque consacré à John Coltrane. Quoi de plus normal, me dira-t-on, quand on sait le culte que l’inspirateur de Magma voue au saxophoniste ? Il y a en effet, on peut le vérifier, un vrai petit clin d’œil esthétique lancé par Seventh Records et Le Chant du Monde au label Impulse, pour le compte duquel John Coltrane enregistra de 1961 à 1967, c’est-à-dire jusqu’à la fin.

  • Prêts

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    Photo Vander / Top © Jacky Joannès

    Un ami photographe, spécialiste des instantanés pris sur le vif des concerts, est venu m’apporter l’autre jour quelques unes de ses dernières prises. Parmi celles-ci, j’ai retenu ce moment, capté lors d’une répétition d’un concert de Magma à Nancy, le 9 octobre 2007. Les deux frères jumeaux en musique – Christian Vander à la batterie, Jannick Top à la basse – semblent prêts à livrer un nouveau combat. Le regard du premier est déjà tourné vers l’ailleurs, celui de la planète Kobaïa probablement, pendant que le second paraît comme illuminé par un astre lointain avant d’aller frotter ses cordes à la musique des sphères. L’intensité des retrouvailles, la complicité un temps perdue – une petite trentaine d’années seulement – avant un retour gagnant (comme ces minutes d’anthologie sur Infernal Machina, disque de référence récemment publié par Top) et de nouvelles aventures.

  • Une

    jazzmagazine.jpgJazz Magazine consacre la une de son numéro de novembre à Magma et propose un long dossier rétrospectif, en prélude aux 40 ans du groupe. Cet anniversaire sera dignement fêté en 2009, notamment par une série de concerts au Casino de Paris et un coffret rassemblant les enregistrements studio, dont quelques inédits, disponible dès le mois de novembre. Voilà qui contraste fortement avec l’ostracisme des médias dont Christian Vander s’est longtemps dit victime et que les faits n’ont pas toujours confirmé. La réalité est beaucoup plus complexe en effet car si la création artistique n’occupe pas la place qu’elle mérite, très loin s’en faut, Magma aura été une victime parmi de nombreuses autres de cette vacuité médiatique et n’a pas trop à se plaindre du traitement qui lui a été réservé depuis 1969. J’en veux pour preuve le Web Press Book (un site que j’avais créé il y a quelques années et dont j’ai confié les clés à un ami qui en assure aujourd’hui la maintenance) : sa lecture est édifiante et permet de vérifier que tout au long de cette belle histoire, le groupe a fait l’objet d’un véritable accompagnement, la plupart du temps enthousiaste, et compte même certains de ses fidèles dans de grands journaux, qui n’ont jamais manqué de le faire savoir et de l’écrire. Ce nouveau dossier remet les pendules à l’heure et doit être pris pour ce qu’il est : un hommage au talent hors normes d’un artiste habité.

  • Recueilli

    epok4.jpgAu printemps 2005, Magma investissait la petite salle du Triton au Lilas durant quatre semaines, chacune d’entre elles correspondant à une «Epok» de son répertoire qui faisait l’objet d’une relecture quasi intégrale. En cette période de Toussaint, pourquoi ne pas écouter «The Night We Died», aérien et tout simplement magnifique ? C’est une autre facette de la musique de Christian Vander, sans batterie, habitée de la seule force du chant. Et une bonne occasion de rappeler que cet événement à fait l’objet d’une édition sous la forme de quatre DVD fort bien réalisés.



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