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Paralysie

A chaque fois, c'est pareil... Voilà près de trente-cinq ans que ça dure et je ne parviens toujours pas à m'expliquer le phénomène dont je suis victime. Comme pas mal d'autres, d'ailleurs, si j'en crois quelques témoignages entendus ici ou là. Je reste toujours comme tétanisé - étrange paralysie physique et mentale - durant les jours qui suivent un concert de Magma. Pas moyen ni envie d'écouter quoi que ce soit d'autre (Coltrane peut-être, tout de même). Celui que nous avons vécu la semaine dernière à Nancy n'était peut-être pas le meilleur de tous ceux auxquels j'ai eu la chance d'assister depuis le premier -  c'était le 18 juin 1976, avec au violon un gamin de vingt ans appelé Didier Lockwood -  mais il véhiculait comme à chaque fois une telle dose d'énergie vitale, cette énergie que nous recevons de la musique et qu'en retour, nous brûlons nous-mêmes pour mieux intensifier l'échange avec les musiciens, que j'en suis ressorti comme vidé après un effort physique intense. Il faudra bien qu'un jour je parvienne à comprendre où Christian Vander puise cette force qu'il sait si bien faire rejaillir sur nous. Ce n'est pas faute d'avoir lu toutes les interviews qu'il a pu donner depuis quarante ans, mais le mystère demeure entier. Au point qu'on en vient à se dire que le temps passe, inexorablement, que les années s'ajoutent les unes aux autres et qu'il nous faut vivre chaque concert avec la plus grande intensité de peur qu'il soit le dernier... Dans les loges après ces instants hors du commun, Stella et moi avons résumé cette question en deux mots : «Carpe Diem».

Commentaires

  • Je pense que tu as aperçu le dernier Rock & Folk...

  • Oui, mon cher Quiet Man, il est à la maison et même si on n'y apprend rien de neuf et qu'il est cousu d'erreurs, c'est une belle reconnaissance.
    Sans parler de la pleine page dans Le Monde, de Jazz Magazine avec couverture et article. Y a eu un sacré boulot de comm' !!!

  • J'en fus de ce concert du 18 juin 1976, que j'avais assez apprécié d'ailleurs ! Nous étions une bande de copains et nous avions fini la soirée chez JLG, qui nous avait ramené chez lui en voiture et avait fait 5 ou 6 fois le tour d'un rond-point avant d'arriver chez lui rue du Maréchal Oudinot. Seule, la vue de flics lui avait fait arrêter son manège...

    Mais c'est l'écoute (imposée) des disques de Magma à longueur de journée, la semaine, le week-end, enfin à longueur d'année qui m'a vraiment cassé la tête et qui m'a fait faire une overdose, dont je ne me suis jamais remsie !

  • @ Zia Forêt : ben oui, mais il fallait au moins ça pour couvrir le bruit des disques de Serge Lama !
    lol

  • En fait, ce qui m'intéresserait le plus (c'était un peu le but de cette note), c'est de savoir si vous connaissez cet état de manque après... un concert, un film, un bouquin, un spectacle... Je citais Magma parce que c'est un exemple tout récent, mais il y en beaucoup d'autres !

  • MC 1) : Serge Lama, j'assume totalement. Mais c'était lui + Julien Clerc + Véronique Sanson + Alain Souchon + Michel Jonasz + Alain Bashung + Francis Cabrel + Pink Floyd etc..., donc un peu moins monomaniaque.

    MC 2) : Pour l'état de manque, c'est plutôt au cinéma que ça m'arrive (La Route de Madison, la Déchirure entre autres) ou par les livres ("A la poursuite du bonheur" de Douglas Kennedy ou le Journal d'Hélène Berr par exemple). En concert, non, je n'ai pas souvenir que ce me soit arrivé, même pour Juju. Mais, c'est peut-être parce que je sais que je le reverrai.

  • Pour répondre à ta question (qui est une manière de susciter un dialogue)...
    Moi j'ai éprouvé ce genre de sentiment d'émerveillement suivi de manque la première fois que je suis allée en Colombie Britannique en 1993: le souffle coupé par la beauté intemporelle des paysages , et le sentiment de plénitude.. donc au retour sentiment de manque forcément, une sorte de «spleen» qui a duré plusieurs mois.
    D'une manière générale c'est la nature qui «m'éblouit» le plus.
    Pour le Journal d'Hélène Berr, je partage - forcément! - l'avis de Zia Forêt!!
    Tiens d'ailleurs je ne sais plus à qui j'ai passé mon livre.
    Mais je pourrais aussi parler du premier concert de Grand Corps Malade à l'Olympia. Toutefois cette «dépendance» momentanée qu'on peut avoir vis-à-vis d'un artiste avait commencé quelque temps auparavant; l'ayant découvert par hasard lors d'un de ses tous premiers passages à la télé... j'ai «bassiné» tout mon entourage avec lui!!! et j'ai converti pas mal de personnes qui ne le connaissaient pas du tout!!

  • @ Sister : "Pour répondre à ta question (qui est une manière de susciter un dialogue)..."
    Exactement, c'est le premier but de ce blog. Partir d'une expérience personnelle, d'un événement mineur ou majeur, et tenter de voir en quoi ils représentent quelque chose et, bien sûr, susciter des réactions et commentaires, au besoin en forçant le trait.

  • @Sister : bon sang, mais c'est bien sûr ! Les voyages. Moi je n'ai jamais cru me remettre de mon voyage au Pérou, ou du week-end passé avec les Thaï blancs au Viet-Nam, ou chez les Karen en Thaïlande. Quelque chose aussi qui m'a vraiment laissé en état de manque, c'est mon retour en Ile de France après avoir fait des randonnées dans les alpages en juillet 1984. J'ai cru devenir folle en retrouvant le bruit et la cohue parisienne.

  • Zia: oui mais ta drogue - dans les Alpes - c'était la musique des années 80 (chère au coeur de MC...)
    «mets un pied devant l'auôôôtre!!»
    «avec les filles j'ai un succès fou! ouh ouh ouh!»
    etc etc...

    Mais de toute façon «qui veut voyager loin ménage sa monture!!!» (private joke, cherchez pas!!)

  • @Sister : ouh ! là ! là. Que de souvenirs mémorables qui étaient bien enfouis au fond de ma tête ! Merci de les avoir faits remonter à la surface. Cela me rajeunit de 25 ans.....

  • @ Zia Forêt & Sister : vous êtes certaines que vous n'auriez pas des tas de choses intéressantes à nous raconter ? Depuis le temps que je lis vos commentaires, je me dis que ça mériterait d'être partagé plus largement via un blog, par exemple !

  • @MC : lorsque nous serons toutes les deux à la retraite, pourquoi pas !!!!

  • Je dirais plutôt un état "hébété" en ce qui me concerne, les gens sortent de la salle, l'air un peu hagard, j'imagine le même air que les gens qui subissent un attentat, juste après l'explosion, quand dans le tas de victimes, ça commence à bouger tout doucement, et que les premières têtes se relèvent, l'air de ne pas encore bien comprendre ce qui est arrivé...
    Je suis heureuse d'avoir abordé ce premier concert de Magma de manière relativement "vierge". Je m'explique : j'ai toute leur discographie dans mon i-tunes depuis belle lurette. Offering, les voix, les solos, tout. Parfois j'écoute, je sais que j'aime, mais étrangement, je sais que ce n'est pas encore le moment. Alors j'arrête et je passe à autre chose. Depuis quelques semaines, le Magma se faisait plus insistant dans ma tête, j'ai commencé à regarder des tonnes de vidéos, d'interviews... puis j'ai vu cette date à Lille, le lendemain de mon retour ici. Alors je savais que le moment était venu.
    Aujourd'hui, je suis juste heureuse, et apaisée, car je sais que la musique est infinie, et qu'elle a assez de matière pour nous combler de découvertes jusqu'à la fin de nos jours, et bien au delà encore...

  • @jpadps : alors bienvenue au club ! Si tu as besoin de repères complémentaires concernant la discographie, n'hésite pas à me contacter !

  • oui certaines musiques, et encore plus "en concert" , quand elles s'arrêtent, tout le temps du concert, oui on se dit "carpe diem", créent un manque que ne comble jamais leur écoute en boucle...

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