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  • The sound of silence

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    J'étais récemment dans le TGV qui me conduisait de Paris à Nancy. Un train facétieux qui a pris la voie buissonnière et accompli le trajet en plus de cinq heures au lieu des 90 minutes annoncées... Plutôt que de ronchonner et me rallier à une cause sans objet (comment peut-on imputer à la SNCF le choix d’une voie ferrée comme terrain de suicide ?), j'ai entrepris la rédaction d'une chronique à destination de mon blog ou de Citizen Jazz.

    Seul hic : le disque que j’avais décidé d’évoquer ne m’a pas vraiment transporté. Non qu'il soit mauvais, mais simplement parce qu'il m’a laissé sur le bord de sa route. Je n’ai pas réussi à monter dans l’embarcation. C’est ainsi : comme tout être humain, je revendique le droit à une sensibilité singulière qui ne peut tout absorber et s’extasier à l’infini. Même si je crois avoir montré ici une certaine ouverture d’oreille.

    Une fois mon texte terminé, j'ai longuement pesé le pour et le contre, avant de me rendre à l'évidence : je n'aime pas armer ma plume d'une lame trop tranchante. S'il peut m'arriver ici ou là d'émettre une opinion négative (comme je l'ai fait voici peu de temps après un concert catastrophique proposé par Nancy Jazz Pulsations), c'est en général pour mieux souligner d’autres éléments qui, eux, m'ont enthousiasmé. Mais la chronique négative n'est pas ma tasse de thé ; je lui préfère le silence. Libre à d'autres de s'exprimer s'ils le souhaitent : de mon côté je préfère mobiliser mes énergies positives.

    Alors voilà : je garderai ce texte pour moi. Inutile de peiner ou de blesser, je n'en ai pas envie.

  • Face

    citizen jazz, blogComme une conséquence naturelle des faits relatés dans ma précédente note, je vois le niveau de ma pile de disques en souffrance s’élever (j’en compte une douzaine dont je dois rédiger la chronique pour Citizen Jazz). Soucieux de la responsabilité qui est la mienne, je m’efforce d’établir des règles destinées à améliorer ma productivité. Planning raisonnable (ce qui signifie que je ne dois pas ignorer la nécessité du repos), prises de notes à la volée sur tous les supports à portée de main : carnets, téléphone, simples bouts de papiers, recoins de ma tête qui n’en demande pas tant… tous les moyens sont bons pour ne pas me laisser déborder. Je dois aussi (ré)apprendre à écrire plus court, plus juste, contrecarrer une tendance naturelle à l’épanchement - même si je ne m’interdis pas la possibilité d’un laisser aller vers de bienfaisantes parenthèses digressives. C’est aussi l’occasion d’un retour aux sources de ce blog qui se voulait light et quotidien lorsque j’ai mis en ligne sa nouvelle mouture au mois d’août 2008. Comme un sportif pratiquerait un jogging de remise en forme, je me fixe un objectif d’écriture, sinon quotidienne, du moins pluri-hebdomadaire et un thème constant : la musique. Et je repousse la publication de mon premier bouquin, pour ne pas m’éparpiller (mais le contenu des trois premiers est là, bien rangé, prêt pour une révision) : ce sera pour un peu plus tard. En attendant, je vous en propose la couverture possible. L’art de faire les choses à l’envers ?

  • Pile

    Live In Cologne.jpgJ’ai reçu la semaine dernière une petite livraison de CD à chroniquer pour Citizen Jazz… Trois nouvelles galettes : un Live in Cologne 1983 de Weather Report (dont la première écoute m’a un peu ennuyé, parce que la musique me paraît avoir mal vieilli, mais sur laquelle je reviendrai car la paire Zawinul / Shorter le mérite bien) ; le surprenant et inclassable Des Clairières dans le Ciel de Lionel Belmondo dont l’Hymne au Soleil s’est frotté au Chœur National de Lettonie ; enfin le très réjouissant et inventif Des Trucs Pareils de Ping Machine, un grand ensemble dirigé par le guitariste compositeur Fred Maurin. C’est un privilège que d’avoir à écrire afin de rendre compte au plus de nos émotions du travail de ces artistes. Une responsabilité aussi, car mes chroniques sont lues, voire attendues, et je dois par conséquent prendre le temps d’écouter, une fois, deux fois… et même beaucoup plus, ne serait-ce que par respect des musiciens. Mais je garde ma ligne de conduite : privilégier l’émotion.

  • Ecrire

    stylo-plume.jpgOui, je sais. Pas une note depuis trois semaines. Je réinvente peut-être la jachère, après tout. Un peu de silence pour qu'ensuite, les phrases repoussent mieux. Mais le monde a d'autres soucis que la régularité de publication du côté de chez mes notes, n'est-ce pas ?

    L'actualité, ici et là, est tragique comme d'habitude. Partout en fait. Pas de quoi faire le malin et embrayer sur quelques parenthèses digressives comme au bon vieux temps...

    Cela dit, je vous dois un minimum d'informations qui vous montreront que l'écriture reste au centre de mes activités. Pour Citizen Jazz d'abord, parce que tout de même, je me suis fendu d'une bonne trentaine de chroniques depuis le mois de septembre, ce qui constitue une progression assez significative par comparaison avec mon travail de l'année précédente, même si je conçois qu'une intensification reste plausible. Mais pas tout de suite, parce que sur le feu de mes occupations artisanales, il y a une cinquantaine de mini portraits de musiciens qu'il me faut écrire en prévision d'une exposition dont je vous reparlerai en temps utile. Mine de rien, ça prend du temps toutes ces bêtises.

    Ah, puisqu'on parle de bêtises... J'ai vu une affiche umpiste totalement stupide dans la rue. C'est la campagne électorale et nos élus et ceux qui veulent le devenir paient souvent très cher pour que des agences de communication leur troussent des slogans très creux censés happer les électeurs vers les profondeurs du néant de leurs programmes*. Mon affiche donc. On peut y lire : la France change, la Lorraine doit changer aussi. Je précise ici que la même affiche est déclinée en autant de versions que notre beau pays compte de régions. Pourquoi se gêner : on est jacobin ou on n'est rien... Une première lecture de cet impératif politique m'a fait comprendre que la Lorraine n'était pas située en France. Relisez bien : la France change, la Lorraine doit changer aussi. Vous pouvez retourner la chose dans tous les sens, comme dirait mon cheval, y a pas à tortiller ! C'est surtout le aussi qui me gêne un peu aux entournures dans cette phrase cucul la praline. Nous voilà à nouveau exclus, nous les lorrains. Ou peut-être bien que les Germains nous ont remis le grappin dessus, allez savoir. Et puis de toutes façons, je m'en moque un peu car je ne suis pas certain de vouloir changer comme les vrais français : faut-il vraiment qu'on nous décline des versions lorraines des Brice, Eric et autre Frédéric, pour ne citer que les plus rigolos ?

    Allez, je retourne à mes portraits. Mais je reviens très vite, c'est promis, on parlera de musique et de plein d'autres sujets passionnants, comme la campagne de publicité sur le Grand Emprunt dont on murmure qu'elle aurait coûté 973.000 €, ce qui m'inquiète un peu tout de même... J'espère que le reste de la somme sera mieux utilisé.

    Ah, pendant que j'y suis : faut quand même que je vous dise deux mots du dernier disque de Jacques Higelin, qui est un vrai petit bonheur. Le Jacquot de Pantin file tout droit vers ses 70 printemps et reste frais comme un gardon. Je vous recommande vivement sa vision apocalyptique du mois d'août et des hordes d'estivants déshydratés du côté de Gourdon, Alpes Maritimes. C'est le gardon de Gourdon, en quelque sorte, même si le disque a été enregistré pas très loin d'ici, à Sainte-Marie-aux-Mines. Un régal et une classe pas possible, ce type ! Le disque s'appelle Coup de Foudre et il fait un bien fou. C'est un enchantement qui sonne comme un enfantement, je crois que ces mots conviennent très bien. Et soit dit en passant, il est une réponse cinglante à tous ceux qui vous expliquent qu'ils chantent en anglais parce que rock et français se marient mal. Tu parles, Charles : écoutez "Hôtel Terminus" par exemple, et dites-moi si ça ne fonctionne pas !

    Faudrait qu'il écrive des slogans pour les politiciens, le père Higelin : au moins, on prendrait du plaisir à lire les affiches dans la rue !

    * Désolé pour la longueur de la phrase. C'est la faute à Marcel, que je relis en ce moment...

  • Evolution

    Certains prennent de bonnes résolutions à la rentrée, d'autres font le bilan d'une année qui s'écoule pour préparer la suivante. Je fais partie de la deuxième catégorie et je me rends compte que je vais devoir réorganiser mon travail d'écriture dès cet été. Si la satisfaction d'un blog quotidien est réelle - et même si mes textes ne sont pas tous impérissables, loin s'en faut - je suis plutôt mécontent de la qualité de ma participation au magazine Citizen Jazz, parce que la défense de la musique mérite mieux que les quelques textes que j'aurai réussi à écrire alors qu'il y a place pour beaucoup plus ! Il faut que je densifie de ce côté-là, voilà qui ne fait aucun doute. Surtout qu'un autre projet est en cours, celui d'une exposition, un projet que j'ai soumis à un ami au mois de février et que nous mettrons sur pieds au mois d'octobre 2010 dans une médiathèque. Lui, photographe professionnel ayant traîné ses objectifs sur les scènes du Nancy Jazz Pulsations depuis des décennies, et moi, écriveur dilettante et digressif, allons unir nos efforts. Il va nous falloir sélectionner les portraits d'une quarantaine de musiciens sur lesquels viendront se poser des textes de mon crû et commencer très vite ce beau boulot. Et déjà, dans ma tête, les premières phrases qui commencent à tournicoter...

    Pour mener à bien ces missions (auxquelles je peux ajouter la participation à un collectif de blogueurs à production trimestrielle), je dois prendre un nouveau rythme, qui devrait être hebdomadaire. Chaque semaine : un texte pour mon blog, un texte pour Citizen Jazz, un portrait de musicien pour l'exposition. Mes élucubrations vont s'espacer un peu dans le temps, mais resteront inscrites dans mes priorités. Ça devrait le faire, comme disent les djeunzs...

  • Menteuse

    En parcourant un magazine dit féminin (oui, oui, ça peut m’arriver, faut que je me tienne au courant de mon époque, même si j’éprouve les pires difficultés à dénicher les articles cachés au beau milieu des publicités), je tombe sur un sujet consacré à quelques blogueuses ayant semble-t-il trouvé un certain écho auprès du public. Parmi celles-ci, l’une a consacré son blog au comportement sexuel de ses compatriotes :
    « Au début, les blogs étaient surtout des journaux intimes, narcissiques. J’ai voulu prendre le contre-pied en parlant de la vie des autres. Chaque fois que je rencontre quelqu’un, je lui pose des questions sur sa sexualité, ses fantasmes, ses amours ».
    And my ass, is it chicken ?
    Voilà un bon gros mensonge : dès qu’on écrit, chère madame, on parle de soi, directement ou non. Point besoin de se défausser sur l’opinion des autres pour justifier son propre travail. C’est une mauvaise excuse. Pourquoi faudrait-il refuser d’admettre qu’il est légitime de donner sa vision du monde qui nous entoure ? Par conséquent, lorsque vous mettez en scène (ou plutôt en textes) la vie des autres, vous introduisez votre propre univers au milieu du leur. C’est du narcissisme par la bande, si j’ose dire !
    Et puis… auriez-vous honte du sujet un peu racoleur de votre blog au point de ne pas en assumer la teneur ?