Séduisant
Je dois bien avouer que je n'ai pas suivi de très près l'actualité de la scène rock britannique depuis une vingtaine d'années... J'avais d'autres musiques à fouetter et ce que j'entendais de loin ne me donnait pas l'envie d'en savoir plus. On a toujours tort, cependant, de se couper complètement de cette sphère créative qui, en d'autres temps, était la source de bien des bonheurs et continue de bouillonner. Il faut juste prendre le temps de la débusquer derrière tout le fatras des idoles éphémères et insipides qui font le quotidien de ce qu'on appelle la "Brit Pop". Ignorant en cette matière donc, ce n'est pas sans un vrai plaisir que j'ai découvert un groupe de Manchester, dont l'existence remonte à une bonne dizaine d'années et propose son quatrième album. Mené par un certain Guy Harvey, dont la voix rocailleuse n'est pas sans rappeler parfois celle de Peter Gabriel, Elbow - un coude qu'il ne déteste pas lever avec ses amis - publie en effet The Seldom Seen Kid, un disque aux accents souvent nostalgiques, dont les textes intelligents, fort bien écrits et la production, sobre et sans esbroufe, ont valu au groupe de recevoir tout récemment le Mercury Prize. Cette récompense semble même survenir à un moment où les musiciens - signalons que la formation est inchangée depuis sa création - semblaient désespérer de rencontrer un jour le chemin du succès. Parmi ses références, Guy Harvey cite volontiers Leonard Cohen et Joni Mitchell, qui partagent avec lui une certaine inclination à la mélancolie : on le suit volontiers dans ses choix !
On peut écouter à titre d'illustration "An audience with the Pope", qui nous raconte l'histoire d'un adolescent qui semble pris entre deux feux, ceux de la chair et ceux des recommandations de l'Eglise.

Bien déjoué en effet, monsieur 
J'ai subi hier une épreuve assez terrible : un aller-retour en voiture sur l'A31, soit 160 kilomètres, entre Nancy et Thionville, tout près de la frontière d'un paradis fiscal (c'est très vilain les paradis fiscaux, ils viennent de le dire à la radio, alors c'est vrai). Cet axe routier est infernal (il est le troisième au classement national de la saturation automobile, si j'en crois mes sources) et totalement pollué de camions dont les plaques minéralogiques m'en apprennent beaucoup sur des pays dont j'ignorais l'existence jusqu'à présent. Le grand jeu de leurs chauffeurs - on comprend volontiers qu'ils s'ennuient, à force - c'est de se doubler (sans tenir le moindre compte de la présence d'autres véhicules autour d'eux, notons le) en faisant la course : un camion déboîte pour commencer le dépassement (pendant que vous, pauvre crétin, n'avez plus qu'à freiner comme un damné si vous ne voulez pas terminer concassé comme une compression de César) du collègue qui le précède. Et là, le manège commence : le dépassé ne voulant pas l'être appuie à fond sur le champignon ; le dépasseur, c'est sa nature, veut absolument passer devant et s'accroche comme un malade pour devenir le premier. Et ça peut durer pendant des kilomètres. Pendant ce temps-là, ça bouchonne derrière (parce qu'en plus, ces gros bras au crâne rasé qui regardent la télé en conduisant ne sont même pas fichus de rouler au-delà de 90 km/h dès que l'un d'entre eux vient squatter la file de gauche). Et moi, je pense à Mario Kart : je m'imagine au volant d'un engin doté de tas de trucs bizarroïdes, comme ce projectile qui réduit mes objectifs à une taille lilliputienne, je vois les camionneurs tout riquiquis, incapables d'obstruer la voie. Et comme il est de bon ton présidentiel d'avoir la banane, je jette des peaux en veux-tu en voilà, histoire de mesurer ma capacité à dominer le monde.
Histoire n° 1 : On ne peut pas vivre seulement bercé par la mélopée des mauvaises nouvelles telles que les récitants quotidiens nous les psalmodient matin midi et soir. Ce serait trop terrible. Car voilà enfin une vraie bonne nouvelle (pour moi au moins) sous la forme d'une réponse positive donnée à l'une de mes vieilles requêtes. Depuis quelques années en effet, je rassemble des textes sur le thème de ma drôle de santé et son assistance cardiaque électronique, je plonge dans le maquis de mes souvenirs thrombosés, je dédramatise mes défaillances physiques. Et voilà qu'un éditeur accepte mon manuscrit. Sympa, non ?