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  • Séduisant

    seldom_seen_kid.jpgJe dois bien avouer que je n'ai pas suivi de très près l'actualité de la scène rock britannique depuis une vingtaine d'années... J'avais d'autres musiques à fouetter et ce que j'entendais de loin ne me donnait pas l'envie d'en savoir plus. On a toujours tort, cependant, de se couper complètement de cette sphère créative qui, en d'autres temps, était la source de bien des bonheurs et continue de bouillonner. Il faut juste prendre le temps de la débusquer derrière tout le fatras des idoles éphémères et insipides qui font le quotidien de ce qu'on appelle la "Brit Pop". Ignorant en cette matière donc, ce n'est pas sans un vrai plaisir que j'ai découvert un groupe de Manchester, dont l'existence remonte à une bonne dizaine d'années et propose son quatrième album. Mené par un certain Guy Harvey, dont la voix rocailleuse n'est pas sans rappeler parfois celle de Peter Gabriel, Elbow - un coude qu'il ne déteste pas lever avec ses amis - publie en effet The Seldom Seen Kid, un disque aux accents souvent nostalgiques, dont les textes intelligents, fort bien écrits et la production, sobre et sans esbroufe, ont valu au groupe de recevoir tout récemment le Mercury Prize. Cette récompense semble même survenir à un moment où les musiciens - signalons que la formation est inchangée depuis sa création - semblaient désespérer de rencontrer un jour le chemin du succès. Parmi ses références, Guy Harvey cite volontiers Leonard Cohen et Joni Mitchell, qui partagent avec lui une certaine inclination à la mélancolie : on le suit volontiers dans ses choix !
    On peut écouter à titre d'illustration "An audience with the Pope", qui nous raconte l'histoire d'un adolescent qui semble pris entre deux feux, ceux de la chair et ceux des recommandations de l'Eglise.

  • Enigmatique

    trouppe.jpg
    J'avais écrit voici quelques jours une petite note que je comptais publier aujourd'hui même. J'y évoquais le grand raout du G20 en expliquant que j'avais, moi aussi, mon propre sommet lorsque, séjournant à Paris du côté de la Rue du Bac et de la Rue de Grenelle avec Madame Maître Chronique, il m'arrivait de fréquenter une supérette du même nom (G20) pour y acheter quelques yaourts, histoire d'agrémenter le petit déjeuner pris dans la cuisine commune d'une charmante résidence où nous avons nos quartiers. Manque de chance, Alain Rémond a sévi entre temps dans le magazine Télérama et publié un billet qui part de la même idée. Si j'avais su, j'aurais publié illico ! Me voilà donc à court de texte... et sauvé in extremis par cette drôle de pancarte vue hier après-midi sur une façade, tout près du Parc Sainte-Marie à Nancy. Elle m'interroge sur l'orthographe étrange du mot troupe et me laisse perplexe lorsque je cherche à comprendre ce qui peut se cacher derrière tous ces plaisirs. Je ne sais pas s'il est vraiment raisonnable que ma petite-fille accepte que ses parents continuent de la promener dans un tel quartier...

  • Déjoué

    onj_wyatt.jpgBien déjoué en effet, monsieur Yvinec ! Parce qu'il fallait oser, pour votre première exploration à la tête de l'Orchestre National de Jazz, vous attaquer à cette légende vivante qu'est Robert Wyatt. On ne reviendra pas ici sur l'histoire de ce musicien, batteur et chanteur du groupe Soft Machine, cloué sur un fauteuil roulant après une chute dramatique, qui s'est créé un univers totalement singulier et magique dominé par un disque éternel et sans équivalent, Rock Bottom, paru en 1974. Around Robert Wyatt, tel est le nom de ce disque de l'ONJ qui sortira prochainement chez Bee Jazz, ne tombe jamais dans les travers d'un hommage trop confit dans la dévotion et propose, sous la forme de chansons, des reprises souvent transfigurées, mais jamais trahies, du répertoire de Robert Wyatt. Le minimalisme de la source est ici revisité et souligné par des arrangements discrets et subtils signés Vincent Artaud et l'on savoure le chant d'invités tels que Rokia Traoré, Yael Naïm, Arno, Daniel Darc, Camille ou Irène Jacob. Daniel Yvinec a relevé avec humilité et élégance un très beau défi.


    En écoute, un extrait de « Alliance », chanté par Camille.

  • Gynécide

    On me pardonnera, je l'espère, une transition un peu brutale avec la tonalité de mes deux précédentes notes. Mais comment ne pas avoir envie de vomir ? Nul besoin d'être un fin linguiste pour deviner le sens du mot qui donne le titre à cette note et qui, s'il est assez rarement employé par nos contemporains, a au moins le mérite de la clarté. Car quel autre terme utiliser pour caractériser cette « loi de la famille » promulguée par le président afghan qui interdit aux femmes de sortir de leur habitation sans l'autorisation de leur mari et de leur refuser des relations sexuelles ? Certaines associations évoquent l'idée d'une légalisation du viol et disent clairement les choses telles qu'elles sont. Cette loi infâme démontre aussi l'inanité de tous les fanatismes religieux, quels qu'ils soient, et nous explique, s'il en était besoin, quelle partie de l'anatomie démange ceux qui en sont les acteurs. Je sais que ces quelques lignes ne changeront rien à ce crime organisé qui rabaisse la femme au niveau d'un animal domestique maltraité par son maître et vise à la faire psychiquement disparaître, mais il est bien difficile de se taire.

  • Fientes

    fientes.jpg

    Avis de recherche ! La première personne qui m'aidera à mettre la main sur l'espèce de crétin d'oiseau qui, méthodiquement, sournoisement, lâchement, profite de notre absence pour se vider les tripes sur le mélèze de notre terrasse, se verra offrir un café (nous pousserons le luxe jusqu'à ajouter un petit gâteau pas très bon, un spéculoos ou quelque chose de ce genre, comme ceux qu'on vous refourgue dans les bars où l'on n'a même pas l'élégance de disposer un petit carré de chocolat près de votre soucoupe) au soleil de la dite terrasse (qui, entre temps et avant une nouvelle offensive de la bestiole, aura été dûment nettoyée, rude tâche au vu de la couleur et de la consistance des déjections). Pourtant, cet abruti de volatile a le choix des branches aux environs, notre aire de repos urbaine étant parfaitement, presque scientifiquement, encadrée d'une végétation qui devrait suffire à son bonheur intestinal et lui servir de nichoir à évacuation : une rangée de charmilles, un érable, un arbre de Judée, un acacia, un savonnier, un Mahonia, etc. Un peu plus loin, dans les jardins voisins, toute une végétation luxuriante l'attend feuilles grandes ouvertes. Non, le foireux animal s'est entiché de la seule branche, celle d'un cerisier fleur, qui surplombe notre discrète esplanade et semble s'amuser à la décorer perfidement. Retenez-moi ou je vais faire un malheur...

  • Karting

    mario_kart.jpgJ'ai subi hier une épreuve assez terrible : un aller-retour en voiture sur l'A31, soit 160 kilomètres, entre Nancy et Thionville, tout près de la frontière d'un paradis fiscal (c'est très vilain les paradis fiscaux, ils viennent de le dire à la radio, alors c'est vrai). Cet axe routier est infernal (il est le troisième au classement national de la saturation automobile, si j'en crois mes sources) et totalement pollué de camions dont les plaques minéralogiques m'en apprennent beaucoup sur des pays dont j'ignorais l'existence jusqu'à présent. Le grand jeu de leurs chauffeurs - on comprend volontiers qu'ils s'ennuient, à force - c'est de se doubler (sans tenir le moindre compte de la présence d'autres véhicules autour d'eux, notons le) en faisant la course : un camion déboîte pour commencer le dépassement (pendant que vous, pauvre crétin, n'avez plus qu'à freiner comme un damné si vous ne voulez pas terminer concassé comme une compression de César) du collègue qui le précède. Et là, le manège commence : le dépassé ne voulant pas l'être appuie à fond sur le champignon ; le dépasseur, c'est sa nature, veut absolument passer devant et s'accroche comme un malade pour devenir le premier. Et ça peut durer pendant des kilomètres. Pendant ce temps-là, ça bouchonne derrière (parce qu'en plus, ces gros bras au crâne rasé qui regardent la télé en conduisant ne sont même pas fichus de rouler au-delà de 90 km/h dès que l'un d'entre eux vient squatter la file de gauche). Et moi, je pense à Mario Kart : je m'imagine au volant d'un engin doté de tas de trucs bizarroïdes, comme ce projectile qui réduit mes objectifs à une taille lilliputienne, je vois les camionneurs tout riquiquis, incapables d'obstruer la voie. Et comme il est de bon ton présidentiel d'avoir la banane, je jette des peaux en veux-tu en voilà, histoire de mesurer ma capacité à dominer le monde.

  • Editions

    stimulochronique.jpgHistoire n° 1 : On ne peut pas vivre seulement bercé par la mélopée des mauvaises nouvelles telles que les récitants quotidiens nous les psalmodient matin midi et soir. Ce serait trop terrible. Car voilà enfin une vraie bonne nouvelle (pour moi au moins) sous la forme d'une réponse positive donnée à l'une de mes vieilles requêtes. Depuis quelques années en effet, je rassemble des textes sur le thème de ma drôle de santé et son assistance cardiaque électronique, je plonge dans le maquis de mes souvenirs thrombosés, je dédramatise mes défaillances physiques. Et voilà qu'un éditeur accepte mon manuscrit. Sympa, non ?

    Histoire n° 2 : Aujourd'hui, le Président de la République convoque un ami d'une radio périphérique à l'Elysée pour une interview où la pugnacité du journaliste met à rude épreuve la patience de l'élu suprême, à force de questions incisives et parfois impertinentes. Une édition spéciale en quelque sorte. Enfin !

    L'une de ces histoires est fausse. Saurez-vous deviner laquelle ?