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  • Nancy Jazz Pulsations 2011 # 2

    henri texier, nord sud quintet, nancy jazz pulsationstions

    Dans la foulée du concert de Pascal Schumacher (voir note précédente), Henri Texier et ses musiciens n’ont pas manqué leur rendez-vous avec Nancy Jazz Pulsations. Son Nord Sud Quintet (Sébastien Texier : saxophone alto et clarinette, Francesco Bearzatti : saxophone ténor et clarinette, Manu Codjia : guitare, Christophe Marguet : batterie, Henri Texier : contrebasse) a très vite embarqué le public de la Salle Poirel vers des contrées peuplées de musiques vibratoires dédiées « aux musiciens noirs », d’Afrique ou d’ailleurs. Le groupe jouera la quasi intégralité de son dernier disque, Canto Negro et fera une démonstration d’une grande efficacité : le quintet, c’est la réunion d’individualités très fortes au service d’un collectif toujours en état de rébellion. Entre ballades mélancoliques (« Tango Fangoso », « De Nada ») et charges électriques puissantes (« Mucho Calor ») confinant au hard rock, la musique d'Henri Texier est un chant universel et émouvant. A 66 ans passés, le contrebassiste à l’éternel bonnet continue de creuser le sillon de sa révolte, il est un point de repère essentiel de notre scène jazz.

    Salle Poirel - Nancy - Mercredi 5 octobre 2011

    En écoute : "Tango Fangoso" - Henri Texier Nord Sud Quintet

    podcast

    Texte préparatoire à un prochain compte-rendu complet pour Citizen Jazz.

  • Nancy Jazz Pulsations 2011 # 1

    BangMyCan.jpg

    J’avoue humblement mon ignorance : je ne connaissais Pascal Schumacher que de nom. C’est donc totalement vierge de toute information préalable que j’ai découvert la prestation de ce vibraphoniste luxembourgeois et de son quartet à la Salle Poirel, mercredi 5 octobre en première partie du concert d’Henri Texier. Une découverte, donc, et une bonne surprise. Le public est conquis dès les premières minutes par des compositions (originales pour la plupart) qui forment un répertoire acidulé, entre jazz et pop, et qui sont en grande partie extraites de Bang My Can, sixième et nouveau disque du quartet (dont les trois autres membres sont Franz von Chossyau piano, Christophe Devisscher à la contrebasse et Jens Düppe à la batterie). La musique s’articule autour de thèmes où la mélodie, très prégnante, s’accommode naturellement de développements sinueux et de changements de rythme, comme autant de rebondissements pourvoyeurs d’une vraie joie de jouer. Une sérénité qui s’épanouit sur scène par une dramaturgie qui n’est pas sans évoquer parfois les montées en tension du trio E.S.T., dans un climat toutefois plus détendu. Pascal Schumacher expliquera d’ailleurs qu’il connaissait fort bien Nancy Jazz Pulsations en tant que voisin (Luxembourg est à moins de 100 kilomètres de Nancy), une proximité qui lui avait donné l’occasion d’applaudir, entre autres, le suédois et néanmoins regretté Esbjörn Svensson. L’interaction entre le vibraphone et le piano contribue pour beaucoup au charme de cette musique : une complémentarité de couleurs et de timbres entre le jeu vibrionnant de Pascal Schumacher et l’approche plus intériorisée de Franz von Chossy. En guise de conclusion, Pascal Schumacher et ses musiciens revisiteront « Sing », une chanson du groupe écossais Travis, l'une de leurs références assumées. Leur succès mérité aura constitué une première page jazz réussie l'édition 2011 du festival.

    Salle Poirel - Nancy - Mercredi 5 octobre 2011

    En écoute : "Bang My Can" - Pascal Schumacher Quartet

    podcast

    Texte préparatoire à un prochain compte-rendu complet pour Citizen Jazz.

  • Shmira

    Vander_Coltrane_Coltrane.jpgJohn Coltrane, l’homme suprême, tel est le titre du disque que Christian Vander vient d’enregistrer et qui sera très prochainement disponible sur le label Seventh Records. On sait que le batteur voue un culte infini au saxophoniste au point que la mort de ce dernier peut être considérée comme le catalyseur de l’aventure Magma ; il suffit de lire les nombreuses interviews dans lesquelles il s’est exprimé à ce sujet pour s’en convaincre. On écoutera par conséquent avec beaucoup d’attention cet hommage, dont on ne peut douter de l’intensité fiévreuse, tant la corde coltranienne vibre fort chez Vander.

    Sur la pochette de ce disque, on peut lire l’explication suivante : « Ce disque a été enregistré jour après jour, du 17 Juillet, date de son départ, au 21 Juillet, jour de ses funérailles. Chaque jour, une offrande, un don musical, poétique, pour lui, réalisé en temps réel. Le 21 à minuit, le disque était terminé».

    Quarante-quatre ans après la disparition de John Coltrane, cette célébration de type mortuaire n’est en rien une lubie vanderienne. Bien au contraire, elle nous renvoie à un certain nombre de traditions : dans la religion Juive par exemple, la shmira en est l’exacte réplique. Elle consiste à accompagner les défunts par la lecture de psaumes ou de textes sacrés depuis le jour de leur mort jusqu’à leurs funérailles. Cette pratique a deux raisons d’être : la première est en quelque sorte hygiénique, car la présence des vivants est une protection du corps contre les animaux et les insectes ; la seconde est spirituelle car elle est une façon de tenir compagnie à l’âme du défunt (neshama) qui flotte au-dessus du corps jusqu’au jour de l’enterrement.

    L’esprit de Coltrane continue de planer sur la musique de Christian Vander : qu’adviendra-t-il désormais, maintenant que le disciple a accompagné son maître jusqu’au bout selon un rite sacré ?

  • WTC 9/11

    steve reich,world trade center,11 septembreSteve Reich n'est pas un compositeur comme les autres. On peut, sans prendre le risque de se tromper, le considérer comme un créateur en ce cens qu'il aura réussi à inventer son propre univers musical : pour faire court, disons qu'il est un minimaliste répétitif, qui sait aussi imaginer des arrangements autour de sons ou de voix préalablement enregistrés (comme le firent au début des années quatre-vingt, dans une esthétique différente, Brian Eno et David Byrne avec leur remarquable My Life In The Bush Of Ghosts). Different Trains (l'un de ses plus beaux disques, magnifié par la présence du Kronos Quartet) ou City Life, sont deux exemples très captivants de la singularité d'un artiste qu'il faut, si possible, voir évoluer sur scène tant le spectacle offert par son ensemble est éblouissant. Depuis le milieu des années soixante et des oeuvres aussi ouvertement novatrices (mais certainement déroutantes pour des oreilles timides) que Come Out ou Four Organs, Steve Reich fait résonner sa petite musique, aujourd'hui moins choquante bien que d'une exigence avérée, et dont les flots se déversent souvent au moyens de percussions (vibraphones et marimbas sont souvent de la fête) ou de cordes. Aussi la parution d'un nouveau disque est-elle toujours, à sa manière, un événement : voilà que le compositeur commémore la tragédie New-Yorkaise du 11 septembre 2001 avec WTC 9/11. Passons très vite sur la surmédiatisation de cette date tragique par une Amérique oublieuse d'un autre 11 septembre tout aussi meurtrier, en 1973 celui-là, pour écouter cette nouvelle composition interprétée une fois encore par le Kronos Quartet (complétée ici par Mallet Quartet et Dance Patterns), qui ne provoque pas de surprise particulière pour les habitués de cette musique dans la mesure où elle s'inscrit dans le droit fil des précédentes. Mais il reste un univers, immédiatement identifiable et toujours hypnotique, qui continue de captiver. Un peu moins peut-être qu'auparavant, mais un peu moins chez Steve Reich, c'est toujours beaucoup. Le disque est complété par un DVD qui met en scène le trio So Percussion dans sa version de Mallet Quartet : on ne saurait s'en plaindre.

    PS : la pochette visible en tête de cette note n'est pas celle du disque. Elle aurait dû l'être mais... elle fut censurée parce que jugée trop choquante pour les Américains qui, pourtant, ont eu maintes occasions de se repaître du visionnage télévisé de la destruction des Twin Towers ou de bien d'autres spectacles tout aussi violents, un peu partout dans le monde.

    On peut écouter le disque ici...

    Steve Reich évoque WTC 9/11 (désolé pour les non anglophones...)

  • Rebelle... ze riteurne !

    neil young,jeando bernard,camion blancJe reviendrai plus en détail, par le biais d’une chronique pour Citizen Jazz, sur le livre que JeanDo Bernard a consacré à Neil Young. Sans attendre cependant, j’aimerais souligner ici ses qualités. La première d’entre elles étant sa spontanéité associée au style incisif et sans détours inutiles qui vous font dévorer ce Neil Young, Rock’n’Roll Rebel ? comme dans un seul souffle (on pourra juste regretter une petite série de coquilles tout au long des pages).

    L’auteur connaît bien son affaire et, comme il le démontre dans un chapitre introductif, a vécu pleinement ces années 60 dont la période 1968-1975 fut d’une incroyable fécondité. Moyennant une poignée de souvenirs d’enfance mobilisés en quelques pages bien senties, il nous dresse le portrait de ces temps aujourd’hui lointains – la France du général De Gaulle, des yé-yés, de la Guerre du Viet-Nam, de toute un génération en quête d’un autre monde, cette recherche n’excluant pas le recours à tout un arsenal de produits pour le moins stupéfiants – au beau milieu desquels va éclore le Loner, mister Neil Young himself.

    Si JeanDo Bernard connaît son Neil Young sur le bout des doigts (depuis The Squires jusqu'au récent Le Noise en collaboration avec le producteur Daniel Lanois, en passant par Buffalo Springfield et Crosby, Stills Nash & Young), il n’en a pas pour autant écrit un livre de fan hardcore ! Il n’y a dans sa démarche aucune tentation hagiographique : bien au contraire, il s’efforce de décortiquer à travers une partie des disques du Canadien (qui sont nombreux et dont la recension exhaustive aurait abouti à un catalogue fastidieux) les ressorts de ses engagements tant sur le plan politique que philosophique ou écologique, n’hésitant pas à pointer du doigt ses contradictions (une radicalité anti Bush qu’on ne peut que mettre en parallèle avec une plus grande tiédeur envers Ronald Reagan, par exemple). Le journaliste écrivain nous propose un exercice d’admiration cultivée mais raisonnée et c’est là une des grandes forces du livre. Sans jamais oublier de nous rappeler la singularité du musicien, tant le chanteur que le guitariste. Nourri de folk, de blues et de rock.

    Mais l’essentiel me paraît résider ailleurs (ce n’est ici qu’un point de vue personnel) : en effet, la lecture du livre est la démonstration de ce qui fait tout le pouvoir de séduction de Neil Young : quelles que soient certaines de ses errances, quel que soit le niveau de sa production discographique (généralement très élevé, mais l’artiste a connu des coups de mou, notamment durant les sinistres années quatre-vingt), l’histoire du Loner est celle d’un éternel recommencement. Pour lui, comme pour nous. Neil Young n’est jamais là où on l’attend : le succès d’un Harvest aboutit à la sombre tournée Times Fades Away ; un climat country ou folk pourra être balayé d'un revers de gilet à franges par un disque hautement électrique ou une tentative technoïde, avant le retour aux sources, en solitaire ou flanqué de son fidèle Crazy Horse. Depuis plus de quarante ans, beaucoup d’entre nous sont prêts à embarquer avec lui, quitte à descendre temporairement du train si l’atmosphère ne nous convient pas, mais certains que le prochain voyage méritera le détour. Neil Young fait partie de ces artistes qui sont de vrais compagnons de vie, des êtres humains avec leurs forces et leurs failles, mais toujours fidèles à nos rendez-vous avec eux. Et d’une générosité indiscutable doublée d’une force de conviction inoxydable.

    Neil Young, Rock’n’Roll Rebel ? nous l’explique avec la même sincérité : ce livre, édité par Camion Blanc, devrait séduire non seulement les fans de la première ou de la deuxième heure, mais aussi tous ceux qui voudraient faire la connaissance d’un personnage unique.

    podcast

    Bonus !

    Tout récemment a vu le jour un Live In Chicago, un double album enregistré en 1992. Neil Young, plus solitaire que jamais, s’accompagne à la guitare, au piano, voire à l’harmonium. Il est possible que ce disque soit redondant avec d’autres déjà disponibles. Mais à lui seul, il est le témoignage de la démarche artistique de Neil Young, intense, mélange de fragilité et de force, presque intemporelle. En voici un court extrait, avec le poignant « The Needle And The Damage Done ».

  • Magique

    stanza, kalimba, musée du quai branly, youn sun nah, my favorite things, john coltraneVoilà une petite carte postale, souvenir d’une récente visite du Musée des Arts Premiers, un lieu né de par la volonté du plus anosognosique de tous les anciens présidents de la République qui, déjà à l’époque, avait la mémoire courte sur son passé récent mais vouait un culte à celle des très anciens. Pas grand monde du côté du Quai Branly, aucune attente aux caisses, juste les bonnes conditions pour une tranquille déambulation, souvent dans une demi-pénombre semble-t-il voulue par les concepteurs de ce site.

    Forcément, je me suis attardé sur les instruments de musique et j’ai été immédiatement séduit par ce joueur de sanza (originaire du Centrafrique), parfois appelé piano à pouces. On trouve de par le monde différentes déclinaisons de ce précieux objet : tout récemment, sa version Ougandaise, appelée kalimba, a été remise au (bon) goût du jour par Youn Sun Nah, qui illumine la célèbre chanson « My Favorite Things », tirée de la comédie musicale The Sound Of Music (en France, La mélodie du bonheur) que John Coltrane avait de son côté transfigurée un beau jour d’octobre 1960.

    La voix de la chanteuse Coréenne, son interprétation émouvante, seule avec sa kalimba, sont un pur enchantement. Les images, quant à elles, vous expliqueront d’elles-mêmes le surnom de l’instrument.

    Un peu de magie…

  • Discovery, immersion... commerce

    pink floyd,i-overdrive trioQu’on ne se méprenne pas sur le sens de cette note : adolescent, j’étais fasciné par la musique de Pink Floyd. Je me rappelle même avoir fait le siège du bureau de l’économe de mon lycée jusqu’à ce qu’il accepte l’idée d’affréter un bus pour emmener une cinquantaine de lycéens, dont ma sœur et moi, de Verdun à Nancy, histoire d'applaudir le groupe en pleine tournée promotionnelle de The Dark Side Of The Moon, au mois de décembre 1972. Je n’avais pas encore 15 ans, j’avais dans ma besace à musique de longues heures passées dans ma chambre à écouter « Echoes » et ses sirènes inquiétantes avec un camarade de classe. C’était le disque Meddle, emprunté à ma sœur - encore elle - qui avait eu la bonne idée de l'acheter… Aujourd’hui, le groupe occupe toujours une place non négligeable dans mon modeste Panthéon (qui est un peu décousu, je l’admets), ma préférence allant toutefois pour ses premières années : celle des deux premiers albums imprégnés de la folie de Syd Barrett mais aussi les suivantes et leur psychédélisme planant (jusqu'à Obscured By Clouds). The Dark Side Of The Moon aura marqué une rupture, celle d’un succès planétaire combiné à une disparition progressive des envolées cosmiques un peu folles pour céder la place à un univers plus contrôlé. Trop à mon goût, comme si le groupe perdait doucement son âme... Bien sûr, il y aura The Wall, en 1979, lui-même entré dans la légende mais… non, désolé, c’est un autre Pink Floyd dans lequel je ne me suis jamais vraiment retrouvé. Au point de m'ennuyer fermement avec la parution, quatre ans plus tard, de The Final Cut.

    Mais quand je vois comment les majors envahissent actuellement le terrain médiatique pour tenter de nous refourguer une nouvelle intégrale (la Discovery Edition, soit toute la discographie de Pink Floyd remasterisée) tout en publiant dans le même temps une version Immersion Box Set de The Dark Side Of The Moon, précédant elle-même le lifting annoncé de The Wall, force est de constater, une fois de plus, que les actionnaires de ces grands groupes financiers ne misent plus un seul kopeck sur des talents en devenir – c’est-à-dire ceux-là même qui en auraient le plus besoin – et préfèrent assurer leurs arrières en multipliant les profits sur des produits rentabilisés depuis des décennies. Autant de boîtes à l'emballage savamment étudié mais qui sentent un peu trop le réchauffé. Marketing, quand tu nous tiens...

    Et je me dis qu’en 2011, le joueur de pipeau aurait beau s’échiner à s’avaler une saucière de secrets aux portes de l’aube, il se fracasserait le nez sur un mur, celui de l’argent… un mur obscurci par les nuages mercantiles de notre société embarquée dans une cynique dérive. En 2011, le Pink Floyd de Syd Barrett ne verrait pas le jour, personne ne lui donnerait sa chance, il serait un groupe mort-né…

    Alors plutôt que de dépenser des sommes folles dans d’inutiles rééditions bien trop coûteuses sous couvert de je ne sais quelle remasterisation ou de publication annexe de quelques fonds de tiroir d’un intérêt incertain sur des CD qualifiés de bonus, je me dis qu’il nous appartient d’être les acteurs de ce jeu en procédant aux bons choix. Tenez par exemple : cette histoire de Pink Floyd m’a fait penser à un Hommage à Syd Barrett rendu par l’i.overdrive trio (soit Philippe Gordiani à la guitare, Bruno Tocanne à la batterie et Rémi Gaudillat à la trompette) en 2008. Ou comment s’affranchir du modèle sans le faire oublier pour autant, dans une belle manifestation de respect et de talent. Let there be more light, disait Pink Floyd en 1968 : je suis bien d'accord, alors mettons plutôt en lumière des artistes qui restent trop dans l'ombre à mon goût...

    Et si on écoutait l’i.overdrive trio dans sa reprise du légendaire « Astronomy Domine » ?

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  • Louis Sclavis, l'histoire d'une création

    louis sclavis,fabrice radenac,lost on the wayFabrice Radenac nous avait plongés en sa compagnie dans l’intimité d’une genèse, celle de l’enregistrement d’Alerte à l’eau (2007) sous la houlette du contrebassiste Henri Texier et de son Strada Sextet. L’attention qu’il portait au processus de création de cet enregistrement fiévreux nous avait séduits : son regard sensible, empreint d’une admiration non feinte et d’un vrai plaisir de capter des instants uniques, venait souligner et sublimer le propos des artistes et nous aidait à mieux comprendre leur démarche créative. 
    Au moment où un autre grand de la scène hexagonale, Louis Sclavis, donnait naissance à un disque unanimement salué comme une étape majeure de son parcours, Lost On The Way, le réalisateur a planté ses caméras auprès de lui dans le même objectif : partager une certaine forme de magie, parfois indicible.

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  • Jardin musical

    Pour la huitième année consécutive en la bonne ville de Nancy, la Place Stanislas se transforme en jardin éphémère. C’est à chaque fois l’occasion d’une mue automnale temporaire et un petit régal pour nos yeux, qui ont pourtant de quoi se réjouir quotidiennement en ce lieu royal chargé d’histoire.

    Cette année, le thème choisi est celui de la musique, ce qui justifie la présence d’une note sur ce blog et constitue de ma part une incitation à venir découvrir cette création végétale. Les yeux, toujours, mais aussi les oreilles : durant tous les week-ends du mois d’octobre, des concerts seront proposés aux visiteurs.

    J’aimerais citer un extrait de l’argumentaire qu’on peut lire sur un panneau explicatif : « La musique est le vrai langage des vivants et les jardiniers parlent ce dialecte connu de tous. Nature et musique sont inséparables (…). Les jardiniers orchestrent mille voix végétales, entremêlent les couleurs et les textures pour que cette acoustique universelle soit agréable à nos sens, à tous nos sens ».

    Certes, je n’adhère pas totalement au propos – car l’obligation d’être « agréable à nos sens » me paraît une restriction bourgeoise et parce que la musique doit aussi savoir quand il le faut nous déranger dans notre confort – mais je salue l’effort de marier deux arts qu’on unit dans l’harmonie. Car, finalement, le jardinage en lui-même est bien une forme de culture !

    Et une photo, qui a tout à voir avec le sujet…

    jardin_musical.jpg

  • Pierrick Pédron - Cheeleaders

    pierrick pedron, cheerleaders, citizen jazzOn l’attendait un peu au tournant, l’ami Pierrick Pédron, lui dont le bel Omry avait éclaté au printemps 2009 : Omry, une proposition ambitieuse qui dépassait le contexte du jazz ou du rock, dans un mélange d’influences orientales et de regards vers l’univers de Pink Floyd et ses inspirations psychédéliques. Chaleureusement accueilli à l’époque, ce disque révélait non seulement une évolution majeure dans la carrière du saxophoniste, mais aussi le fruit déjà mûr du travail d’un groupe soudé dont l’identité sonore s’affirmait d’emblée. Cheerleaders, deuxième œuvre d’un sextet pas comme les autres, vient balayer d’un revers de l’anche les questions qu’on aurait pu se poser quant à ce qui s’apparente chez le saxophoniste à une véritable quête.

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