Nancy Jazz Pulsations 2011 # 1
J’avoue humblement mon ignorance : je ne connaissais Pascal Schumacher que de nom. C’est donc totalement vierge de toute information préalable que j’ai découvert la prestation de ce vibraphoniste luxembourgeois et de son quartet à la Salle Poirel, mercredi 5 octobre en première partie du concert d’Henri Texier. Une découverte, donc, et une bonne surprise. Le public est conquis dès les premières minutes par des compositions (originales pour la plupart) qui forment un répertoire acidulé, entre jazz et pop, et qui sont en grande partie extraites de Bang My Can, sixième et nouveau disque du quartet (dont les trois autres membres sont Franz von Chossyau piano, Christophe Devisscher à la contrebasse et Jens Düppe à la batterie). La musique s’articule autour de thèmes où la mélodie, très prégnante, s’accommode naturellement de développements sinueux et de changements de rythme, comme autant de rebondissements pourvoyeurs d’une vraie joie de jouer. Une sérénité qui s’épanouit sur scène par une dramaturgie qui n’est pas sans évoquer parfois les montées en tension du trio E.S.T., dans un climat toutefois plus détendu. Pascal Schumacher expliquera d’ailleurs qu’il connaissait fort bien Nancy Jazz Pulsations en tant que voisin (Luxembourg est à moins de 100 kilomètres de Nancy), une proximité qui lui avait donné l’occasion d’applaudir, entre autres, le suédois et néanmoins regretté Esbjörn Svensson. L’interaction entre le vibraphone et le piano contribue pour beaucoup au charme de cette musique : une complémentarité de couleurs et de timbres entre le jeu vibrionnant de Pascal Schumacher et l’approche plus intériorisée de Franz von Chossy. En guise de conclusion, Pascal Schumacher et ses musiciens revisiteront « Sing », une chanson du groupe écossais Travis, l'une de leurs références assumées. Leur succès mérité aura constitué une première page jazz réussie l'édition 2011 du festival.
Salle Poirel - Nancy - Mercredi 5 octobre 2011
En écoute : "Bang My Can" - Pascal Schumacher Quartet
Texte préparatoire à un prochain compte-rendu complet pour Citizen Jazz.