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In Love With : « Coïtus Interruptus »

011 - In Love With - Coitus Interruptus.jpg[Carnet de notes buissonnières # 010] In Love With. vous conviendrez avec moi qu’il s’agit là d’un sacré nom pour un trio pour le moins détonant et qu’une telle appellation laisse subodorer une déclaration d’amour lancée à toutes les folies musicales que trois esprits joyeux et débridés peuvent concevoir. Avec ce deuxième disque joliment intitulé Coïtus Interruptus – je vous épargnerai les explications sémantiques ou techniques – Sylvain Darrifourcq et ses complices remettent le couvert et de bien belle façon. Ah, Darrifourcq, mais quel personnage, celui-là ! On avait découvert dans le quartet d’Émile Parisien un musicien du genre... différent. Batteur survolté, virevoltant, percussionniste feu-follet dont le jeu protéiforme est habité d’une frénésie que rien ne semble pouvoir arrêter, comme si sa musique ne devait jamais prendre fin. La trépidation du batteur s’avère contagieuse au plus haut point, qui contamine les frères Ceccaldi, Théo (violon) et Vincent (violoncelle), engagés volontaires d’une équipée extravagante. Armé de ses seules cordes, le binôme fraternel extirpe tout ce que son inventivité déchainée peut mettre en œuvre. Les instruments ceccaldiens, par nature harmoniques, deviennent ici supports rythmiques à chaque fois que nécessaire et c’est à bout de souffle qu’on suit l’embarcation chahutée d’In Love With.

Coïtus Interruptus, disque de courte durée – à peine plus d’une demi-heure – composé de quatorze étapes souvent très brèves, presque fugitives, est à cet égard le digne successeur de Axel Erotic et vous comprenez désormais que la musique de Sylvain Darrifourcq & Co est décidément de nature très... charnelle. Au sujet de ce premier disque que le trio avait publié voici deux ans, j’avais écrit ici-même quelques digressions buissonnières dans un texte intitulé Accélérations amoureuses. On y lisait que : « In Love With, c’est un idiome de l’inouï, une incitation pressante à la découverte, une histoire mise en forme à la façon d’une horlogerie ludique et démoniaque ». Je ne retire pas un seul mot à cette définition de la vie en accéléré qui anime la musique de Sylvain Darrifourcq et ses deux partenaires. Prenez par exemple une composition telle que « Total Mezcal », histoire de bien percevoir la démesure de leur entreprise : vous constatez que non seulement la mélodie en est quasiment absente, mais qu’il va vous falloir suivre le trio dans une course poursuite infernale de 3 minutes 30, sans qu’il vous soit possible de respirer. C’est de la musique en apnée. Si vous êtes prêts à accomplir une telle performance, alors Coïtus Interruptus est fait pour vous. Mais je vous aurai prévenus, il est important de savoir que tout cela requiert un minimum d’entraînement. Vive le sport, comme disait l’autre !

Sylvain Darrifourcq (batterie, percussions, cithare, composition), Théo Ceccaldi (violon), Valentin Ceccaldi (violoncelle).

Label : Gigantonium

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