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  • Thank You Friend

    françois cahen, zao, yochk'o seffer, magma, citizen jazz

    Il n’aura pas eu le temps de souffler ses 67 bougies. Né le 24 juillet 1944, le pianiste François Cahen vient de nous quitter, victime d’une crise cardiaque. Retour en quelques mots sur un grand monsieur dont les expériences musicales de ces quarante dernières années auront été autant de belles aventures.

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    Je compléterai cette note par une évocation plus personnelle qui nous fait remonter au milieu des années 90, si mes souvenirs sont exacts. Je me trouvais ce jour-là à Paris pour des raisons professionnelles et j’avais choisi, à l’heure du retour, de rallier à pied la Gare de l’Est. En passant à proximité du Duc des Lombards, j’aperçus une silhouette familière : François Cahen, avec ses faux airs du chanteur Carlos (le talent en plus, évidemment). Disposant d’un peu de temps avant de monter dans le train, j’étais allé à sa rencontre, histoire de lui dire combien sa musique m’avait accompagné. Nous avons parlé de Magma, bien sûr, mais aussi de Zao, fascinante expérience marquant sa complicité avec le saxophoniste Yochk’o Seffer. Homme particulièrement chaleureux, Faton m’avait aussitôt proposé de m’inviter au concert qu’il donnait ce soir là au Duc. On imagine mon émotion mêlée de la déception d’être obligé de la décliner, étant attendu à 300 kilomètres de là. En le quittant, j’ai perçu, de manière assez intense, que l’homme et sa musique ne faisaient qu’un : un cœur gros comme ça ! Ce cœur qui s’est trop vite arrêté de battre.

    En hommage à François Cahen, écoutons l'une de ses compositions : "Isis", extraite d'Osiris, deuxième album de Zao. Presque dix minutes de bonheur...

    podcast

    François Cahen
    (claviers), Yochk'o Seffer (saxophone), Joël Dugrenot (bass), Jean-My Truong (batterie).

  • Stefano Di Battista - Woman's Land

    stefano di battista, woman's land, citizen jazzAvec ce septième disque, Stefano Di Battista affirme plus que jamais sa volonté d’offrir une musique habitée par le chant et un lyrisme qui puise son inspiration dans toutes les formes de ce qu’on appelle jazz, ici revisité au travers d’une belle balade au fil du XXè siècle, mais aussi dans sa version la plus contemporaine.
    En choisissant de travailler avec le journaliste musical italien Gino Castaldo, avec qui il rend aujourd’hui un hommage vibrant à la femme – loin de toutes les vulgarités ambiantes – il démontre, s’il en était encore besoin, que l’expressivité de son jeu se pare d’une noblesse que les années mettent toujours mieux en valeur.

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  • Y en a qui en ont

    Voilà quelques minutes - un petit quart d’heure en fait - qui font le plus grand bien, même si leur existence n’est due qu’au triste spectacle qu’offre au monde entier la politique éhontée de Berlusconi (et de tous ses clones de par le monde). Un assassinat en règle que nous serions bien mal avisés de railler, compte tenu de ce qui se passe du côté de chez nous et qui n’incite guère à l’optimisme.

    Imaginez : nous sommes au Teatro dell’Opera de Rome. On y interprète le Nabucco de Verdi, sous la direction de Riccardo Muti. A la fin du célébrissime chœur «Va Pensiero», la salle demande un bis ! Et voilà que le chef accepte, non sans avoir dénoncé le coupes sombres opérées dans le budget de la Culture en Italie, ce grand pays dont toute l’histoire s’est construite autour de la culture, et demandé au public d’entonner ce chant patriotique avec les choristes présents sur scène.

    « Si nous tuons la culture sur laquelle est fondée l’histoire de l’Italie, alors notre patrie sera vraiment belle et perdue ». Riccardo Muti dit l’essentiel en une seule phrase.

    On en vient à espérer que d’autres voix vont continuer à s’élever, en France notamment, pour dénoncer le carnage entrepris par les ayatollahs de la sphère économique, ces intégristes de l’ultra-libéralisme qui n’en finissent plus de mettre à genoux, parmi toutes leurs victimes expiatoires, la création et l’imagination.

    Sublimé par la beauté et la puissance de cet opéra, ce temps fort est un acte de résistance exemplaire qui vous donne la chair de poule.

    Exemple à suivre...

  • Prysm - Five

    Prysm-Five.jpgUn disque sorti au printemps dernier qui brandit fièrement les couleurs d’une joie manifeste, celle des retrouvailles volubiles de vieux complices au meilleur de leur forme... Prysm est de retour : alléluia !

    Un bref rappel historique, sans doute pas inutile. Prysm est un trio (Pierre De Bethmann,Christophe Wallemme et Benjamin Henocq) de leaders-compositeurs, équilatéral, donc, et bien équilibré, qui connut le succès au milieu des années 90 au point de signer - privilège ! - chez Blue Note et de vivre quelques expériences internationales en compagnie de solistes de haut niveau (Lee KonitzPhilip Catherine ou Paolo Fresu), voire aux côtés de James Taylor à l’occasion d’une tournée américaine avec un orchestre symphonique. Ce trio aura été, il faut le souligner aussi, un animateur essentiel de la scène musicale pendant sept ans, jusqu’à sa dissolution après quatre albums unanimement salués : Prysm (1997), Second Rhythm (1998), Time (1999) et On Tour(2001).

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  • Un parfum d’éternité

    john coltrane, my favorite thingsConnaissez-vous ce phénomène un peu étrange – terriblement humain, sans nul doute – qui vous conduit vers telle ou telle musique selon l’heure du jour, la saison ou le temps qu’il fait ? Il est des artistes qu’on sollicitera plutôt un jour de soleil tandis que la grisaille siéra mieux à d’autres ; au petit matin, nos invités ne seront pas forcément les mêmes qu’au soleil couchant ; des musiques pour l’hiver, d’autres pour le printemps, dans une succession de mouvements harmonieux et inexpliqués. Et puis, dominant ces variations saisonnières ou journalières, se dessinent d’autres rythmes : de grands cycles, des univers qu’on veut parcourir dans toute leur immensité, en explorant dans une continuum méthodique – chronologique parfois – toutes les œuvres d’un musicien dont on se dit qu'il n’aura jamais fini de se livrer à nous. Comme par longues vagues pacifiques et créatives, pour nous nourrir, pour nous imprégner du sens qu’ils ont voulu donner à leur propre vie. Et que dire de cet univers « au-delà », celui des Maîtres, des référents, ceux-là même qui viennent un beau jour à notre rencontre pour devenir nos compagnons de toute une vie ? Finalement assez rares, ils sont autant de repères majeurs (qu’en aucun cas, je ne prendrai pour des guides car la tutelle spirituelle est toujours effrayante en ce qu’elle nous interdit de penser par nous-mêmes) pour nous qui ne devons jamais oublier de tourner notre regard vers le haut et tenter d’élever notre quotidien à un niveau qui surpasse la vulgarité ambiante, collée à nos basques.

    Au cœur du petit noyau des très grands vers lesquels je reviens sans cesse, il y a John Coltrane. Tout récemment, je n'ai pas hésité une seule fraction de seconde quand il s'est agi d'évoquer l'Afrique nourricière, à l'occasion du rendez-vous estival du Z Band, le collectif de blogueurs jazzophiles dont je fais partie. Coltrane bien sûr… Chaque jour ou presque, j'ai une pensée pour cet extra-terrestre dont, voici près de trente ans, j’ai acheté un album ensorcelant, une galette de vinyle au son incomparable qui continue de ma hanter, encore et encore ? Coltrane, évidemment, et son hypnotique interprétation de "My Favorite Things"… Le saxophoniste fulgurant, à la puissance sans égale, dont j’ai empilé un nombre, sinon incalculable, du moins vertigineux, de disques inépuisables ? Coltrane, forcément…

    Avec lui, j’ai appris la liberté de créer, le souffle mystique de l’inspiration, l’engagement total dans un art, l’expression d’une force surhumaine. Comme l’incarnation, non d’une vérité (quelle horreur !), mais de la plus totale fidélité à un idéal, exempt de toute vulgarité, gorgé d'une sève généreuse et habitée, dans un parfum d’éternité. Une musique qui touche à l'essentiel.

    Respect absolu. Incitation à l’humilité.

    Je ne veux pas en dire plus, parce que les mots peuvent s’avérer insuffisants pour exprimer. Si les miens peuvent simplement suggérer, alors ils auront déjà rempli une belle mission.

    Je vous laisse en bonne compagnie, celle de John Coltrane et de ses musiciens (McCoy Tyner : piano, Elvin Jones : batterie, Jimmy Garrison : contrebasse, Eric Dolphy : flûte) enregistrés en 1961. Ils nous offrent une version (parmi beaucoup d’autres) de « My Favorite Things ».

  • Sphère - Parhélie

    parhelie.pngFormé voici plus de quatre ans maintenant, le trio Sphère vient de publier avec Parhélie ce qui constitue en réalité son deuxième album, après Greenland Road, disque autoproduit paru en 2009. Sphère (on notera que cette dénomination n’apparaît pas sur le disque, publié sous la triple identité Kapsa-Reininger-Fleau) est la réunion attachante de trois jeunes musiciens dont la rencontre remonte à leurs années de formation au Centre des Musiques Didier Lockwood, et qui ont créé leur trio au bout de quelques mois. Le début d’un chemin qu’on souhaite le plus long possible.

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