Filiation
Dans une chronique à paraître très prochainement sur Citizen Jazz*, j'évoque la relation familiale qui me semble unir la musique de Sébastien Texier à celle de son père, le contrebassiste Henri Texier. J'ai eu l'occasion de m'entretenir dernièrement avec ce dernier sur ce sujet après un concert donné par le trio africain constitué, outre Henri Texier, de Louis Sclavis (saxophone soprano et clarinettes) et d'Aldo Romano (batterie). Nous étions à Chalons-en-Champagne, près du bar de la très belle salle de la Comète. Une conversation instructive qui montre que cet apparentement ne semble pas si marquant pour le contrebassiste, lui qui vit ces choses-là de l'intérieur.
« Je ne me rends pas bien compte, je sais que Sébastien et moi, on a beaucoup de points en commun sur le plan musical, à part le fait d'avoir les mêmes gènes. Mais depuis toujours, ses goûts musicaux, je les ai appréciés aussi et peut-être que ce sont toute une quantité de strates qui se sont accumulées. Franchement, j'entends toutes ses mélodies, elles me conviennent, certaines me plaisent beaucoup. Cela dit, je ne sens pas une filiation particulière, mais je suis d'accord, je suis complètement d'accord avec ce qu'il a fait dans cet album, avec ou sans moi, lui et ses potes. Je n'ai pas mis mon grain de sel et je me suis senti parfaitement à l'aise. Mais bon, je ne suis pas trop bien placé pour donner un avis... Sébastien, il a grandi là-dedans, il n'a pas grandi avec Johnny Hallyday, il a grandi avec nous ! De plus, il a trouvé un vocabulaire, un idiome, c'est une espèce de quête, de tissage. Il y a des brins, des motifs, qui font leur propre étoffe. »
En bonus, une petite carte postale sonore sous la forme des premières minutes du concert de Romano Sclavis Texier à Chalons-en-Champagne avec un extrait de "Daoulagad" (Henri Texier). Un concert sur lequel nous reviendrons plus en détail dans un prochain article pour Citizen Jazz.
* Consacré au dernier disque du trio de Sébastien Texier, Don't Forget You're An Animal.