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  • Sélection

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    Eh oui, ici aussi, on appuie sur la touche Pause ! Non que je m'éloigne de mes petits travaux d'écriture (j'irais même jusqu'à penser que ceux-ci vont m'occuper encore un peu plus qu'à l'accoutumée), ni que je ressente un quelconque sentiment de lassitude vis-à-vis de mes lignes quotidiennes, mais j'arrive à la lisière d'un nouvel espace qu'il va me falloir investir de manière organisée. Je dois aussi trouver un nouveau sens à mon blog. Par conséquent, le repos s'impose et je reviendrai faire un petit tour par ici durant la deuxième quinzaine du mois d'août.

    Néanmoins, j'aimerais profiter de cette interruption momentanée de mes services pour vous proposer une petite sélection musicale. Sept disques publiés au cours du premier semestre de l'année et qui ont pour autres points communs d'avoir été enregistrés sur notre scène jazz hexagonale et d'être le fruit de la créativité de musiciens qui savant s'affranchir des frontières, que celles-ci soient artistiques, géographiques ou culturelles. En cette période dite de crise (de la finance, du marché du disque, de tout en fait...), se rendre compte que les artistes conservent toute leur force d'imagination est tout de même un peu rassurant. Qu'ils en soient ici remerciés et qu'ils sachent que je vais consacrer le maximum de mon énergie à défendre leur cause et assurer leur promotion, dans la limite de mes moyens, bien sûr.

    ONJ Yvinec, Around Robert Wyatt : salué unanimement, ce beau projet, qui mêle voix enregistrées sur lesquelles ont été posés les arrangement signés Vincent Artaud, est exécuté de main de maître par une jeune formation pour célébrer le grand Robert Wyatt. Un de chocs musicaux de l'année.

    Surnatural Orchestra, Sans Tête : ce super big band qui pratique le sound painting, fait tout exploser sur son passage et offre au public un double CD live ébouriffant qui ne se contente pas d'être un disque, mais aussi un bel objet pour collectionneurs. Indispensable.

    Louis Sclavis, Lost On The Way : à cinquante-six ans, le saxophoniste clarinettiste lyonnais n'a jamais été en aussi grande forme. Ce disque, qui nous emmène dans les pas d'Ulysse, est - je me risque à une assertion lapidaire - à n'en pas douter, son meilleur.

    Bozilo, Live : BOjan Z (piano), Karim ZIad (batterie), Julien LOurau (saxophone), nous emmènent pour un voyage inter continents et allient un lyrisme flamboyant à une imagination sans pareille. C'est un trio majeur, que chacun d'entre nous peut rêver de voir sur scène.

    Pierrick Pedron, Omry : encore un disque choc, signé d'un saxophoniste surdoué qui déjoue les pronostics en célébrant tout à la fois l'orient (Oum Kalthoum) et son amour pour le rock progressif des années 70, et celui de Pink Floyd en particulier. Hyper mélodique, parfois électrique, toujours inspiré, ce disque vous entre dans la tête pour ne plus en ressortir.

    Volunteered Slaves, Breakfast in Babylon : Olivier Temime et sa belle bande d'esclaves volontaires mettent le feu au dance floor en trempant leur jazz dans la soul music et l'afro beat. Oh que ce disque fait du bien en ces temps grisâtres ! Une musique pour gourmands, une cuisine roborative parfumée à la pêche.

    Renaud Garcia-Fons, La Linea Del Sur : pas à pas, le contrebassiste catalan dessine son chemin illuminé, élégant et nourri d'influences méditerranéennes, espagnole en particulier. Indémodable, les yeux levés vers le ciel.

  • Horaires

    Plusieurs millions de mes lecteurs m'ont écrit hier pour me remercier de les avoir divertis avec ce drôle de panneau d'affichage surgi de nulle part à Lyon. J'ai répondu à chacun d'entre eux. Quel bonheur d'avoir ainsi répandu la joie de par le monde ! Aussi, ce n'est pas sans un certain plaisir que je récidive aujourd'hui, avec cette perle qui comblera de béatitude mes concitoyens avides de plaisirs simples. Je vous imagine, qui au coin du feu surfant sur la Toile pendant que leur grand-mère raconte ses histoires de vie, qui au boulot profitant d'une pause pour découvrir avec une impatience bien compréhensible mon nouveau texte, qui consultant ses fils d'informations où mon blog figure en bonne place, sur un téléphone multifonctions. Etrange diaspora liseuse de bonnes aventures, inconnue et pourtant si proche...

    Oh, hé ! On arrête les conneries... En fait, il fait une chaleur à crever, hier soir les moucherons nous ont tous dévorés pendant que nous testions,  en compagnie de deux saltimbanques souffleurs de saxophones, une petite bouteille de mirabelle 2007, un peu jeune et pourtant bonne déjà. Mal dormi... Et je n'ai pas beaucoup d'idées aujourd'hui. Voilà, c'est mieux comme ça, non ? Je suis un type honnête, finalement. On ne peut pas avoir que des qualités.

     

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  • Malhabile

    Dans notre grande série « On ne peut tout de même pas être sérieux tous les jours », je vous propose de découvrir un affichage dont le moins qu'on puisse dire est qu'il nous laisse perplexe et traduit peut-être un drôle d'inconscient collectif qui peine à accorder une place digne de ce nom à certaines catégories de nos concitoyens... Je me désole de n'avoir pas eu la chance de me trouver face à ce panneau pour le photographier moi-même, malgré plusieurs séjours cette année dans la Capitale des Gaules.

    Et j'adresse un amical clin d'œil à celui qui me l'a fait parvenir et qui se reconnaîtra ! Tiens, maintenant que j'y pense, je vais écouter son dernier disque...

     

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  • Secondaire

    Lorsqu'il y a quelques semaines, un Airbus s'est abîmé en mer au large des côtes brésiliennes, l'information s'est comme arrêtée. Matin, midi, soir, on ne parlait plus que de ça. Une concentration justifiée par l'émotion et la douleur des familles et la traduction probable d'un effet de proximité, certainement dû à la présence à bord de l'avion de très nombreux citoyens français. Et voilà que ça recommence : un autre Airbus envoie vers l'au-delà plus d'une centaine de passagers partis rejoindre les Comores. On en parle, c'est vrai, mais de façon beaucoup moins intensive. Normal, ça commence à faire répétition, à force, on pourrait se lasser. Et puis il y a cette drôle d'impression que laissent certains des commentaires, ceux qui nous expliquent que les quelque 66 français comptés parmi les disparus avaient la double nationalité... Comme s'ils étaient moins importants que des français à part entière. Fort heureusement, l'actualité donne l'occasion de renouveler le traitement de l'information en pointant du doigt les défaillances de la compagnie aérienne Yemenia Airways et en soulignant le fait qu'elle était sous la surveillance étroite des autorités françaises... Merci également à la jeune rescapée d'apporter un peu d'aventure à cet accident qui a failli être banal. On a eu chaud !

  • Pureté

    alain_rey.jpgJ'éprouve la plus grande méfiance à l'égard de tous ces « penseurs » ou prétendus tels qui invoquent l'idée de pureté, et encore plus lorsqu'ils sont habités d'une nostalgie pour un passé fantasmé et qu'ils invoquent les mânes d'êtres imaginaires des temps anciens, des êtres purs et intacts. L'histoire montre d'ailleurs qu'à force de manipuler de tels concepts, certains ont entraîné leur pays (et d'autres par la même occasion) vers l'abîme.

    Je trouve dans « L'Amour du Français », le très chouette bouquin d'Alain Rey (Points Poche, collection Le Goût des mots), quelques phrases qui viennent mettre en forme mon propre ressenti mieux que je ne saurais le faire.

    « La pureté relève d'un ordre mythique et négatif : elle consiste à se préserver de tout ce qui est autre, toute différence étant souillure, à s'inscrire dans une bulle, à se barricader » (page 29).

    Plus loin, on peut lire aussi : « Cette idée, lorsqu'il s'agit de religion, peut être dangereuse - de la rigueur calviniste aux intégrismes. Elle devient détestable quand on l'applique aux règles de vie, au langage et, plus encore, comme l'Histoire l'a montré, au mythe racial ».

    Voilà une saine lecture pour l'été qui commence...