Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Epik

Je me rappelle très bien ce jour de juin 1998, lorsque je reçus un drôle d’appel téléphonique, vers dix-huit heures… Après s’être assuré qu’il avait bien au bout du fil la personne à laquelle il souhaitait parler, mon correspondant commença un interminable monologue chargé de colère. Qu’avais-je donc pu faire qui le mît dans un tel état de rage et qui me valût d’être ainsi vilipendé et traité, je cite, «d’intello» ? Comment avais-je pu oser, même sur un mode on ne peut plus confidentiel, émettre la moindre critique et interpeller imprudemment un artiste en m’interrogeant sur certains fondements philosophiques sous-tendant, selon moi, une partie de sa création ? Moi, pauvre scarabée ignare, j’avais stupidement oublié de me ranger sagement au beau milieu de la cohorte des fidèles zélés et mutiques ! Notre conversation – puisqu’après la longue diatribe, il y en eut bien une – dura plus de quatre-vingt-dix minutes… Pas une seule fois je n’eus la tentation de présenter mes excuses – pourquoi l’aurais-je fait d’ailleurs ? – mais je m’efforçai d’argumenter et d’expliquer qu’après tout, j’avais la faiblesse de me considérer comme un homme libre de mes actes et de mes pensées et que, nonobstant, je continuerais à l’admirer, lui, compositeur et musicien à nul autre pareil. Même si ce coup de téléphone eut pour conséquence (durable) de me brouiller l’écoute et de me faire comprendre qu’il n’est pas forcément bon d’approcher ses idoles et encore moins d’en avoir.

Commentaires

  • Je crois que j'ai deviné de qui venait ce coup de fil...

  • N'est-ce pas l'amateur de ratatouille humaine sur les coups de 6h du matin chez un certain batracien de notre connaissance ?

  • @ Eurydice & Fanny : je crois deviner que vous avez deviné...
    @ Fanny : c'était sympa de nous revoir hier, depuis tout ce temps ! La petite assemblée était fort agréable ma foi !

  • Tout à fait ! Il faudra remettre ça la prochaine fois que tu passeras par Paris !

  • Et il avait bu quoi, ce jour-là, le Cri-Cri d'amour?

  • En tout cas c'est drôlement bien écrit :)

  • @ Quiet Man : au téléphone, c'est difficile de savoir...
    @ Bertaga : merci !

  • Même moi j'ai deviné (je crois..)

Les commentaires sont fermés.