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Téléphone

Ce monde est sinistre. Et ça ne date pas d’hier, même si nous, occidentaux (encore) gâtés, feignons de découvrir ses turpitudes avec le surgissement d’une crise d’un système pris à son propre piège spéculatif. Alors il est bon, parfois, d’attraper au vol une situation de notre quotidien et d’en faire un sujet d’amusement.
Tenez par exemple : ayant dû rester quelques jours au chaud chez moi pour éradiquer une trachéite ayant mal tourné, je me suis rendu compte que mon téléphone n’arrêtait pas de sonner. Pas mon portable, non, ma ligne fixe, celle que je n’utilise jamais et qui est devenue la proie des centres d’appel, ces temples de la consommation  distante qui masquent leur numéro et vous mettent en contact avec une charmante personne à l’accent africain ou asiatique. Rien qu’hier, mon téléphone a dû sonner une bonne quinzaine de fois ; je ne sais pas si c’est l’approche des fêtes de fin d’année, mais il semble qu’une frénésie s’empare des marchands de tout poil au point que notre réponse semble leur être devenue indispensable. Au début, je les snobais, je laisser sonner, sonner, sonner, jusqu’à ce que silence s’ensuive. Et puis, je me suis dit qu’il fallait bien jouer un peu et j’ai initié un petit jeu que je vous invite à pratiquer de votre côté : répondre, mais pas de manière ordinaire. Vous verrez, on rigole bien…
Par exemple :
- décrocher le téléphone et ne rien dire : en général, ça raccroche au bout de quelques secondes, sans même un « Allô ». Mais il y a les tenaces qui, à force de mutisme, tentent des allô désespérés. Et moi, j’attends, sans rien dire. Et je ne raccroche jamais le premier.
- décrocher et parler d’une voix sinistre, façon serial killer prêt à commettre un crime. Un gros allô bien râpeux qui fait peur. Effet garanti, la communication est coupée instantanément. Il y a toute une série de variantes que vous pouvez imaginer de votre côté…
- décrocher et répondre dans une langue étrangère ou avec un fort accent. J’aime bien par exemple me faire passer pour une employée portugaise dont le français est totalement incompréhensible. A l’autre bout, on n’insiste guère, c’est sûrement une erreur de numéro.
- décrocher et placer le téléphone devant les haut-parleurs de ma chaîne, avec le souci d’une qualité affirmée dans la programmation musicale. Hier par exemple, mes correspondants ont pu découvrir la musique de Stefano Di Battista, mais je ne sais pas ce qu’ils en ont pensé. Là encore, les salopards, ils ont raccroché…
On s’amuse comme on peut, hein ?

Commentaires

  • Je me souviens que mon père se contentait souvent d'un "je ne suis pas propriétaire". Ce genre de réponse repousse tous les vendeurs de cuisine, de vérandas, d'épurateur d'eau et autres guignoleries qui ne concernent que rarement les locataires.

  • J'adore!
    "Sarah Connor?"

    mouah ah ah

  • Je suis sur la liste rouge depuis 2001 et je suis tranquille maintenant. Il n'y a que ma famille qui appelle car elle connaît mon numéro rouge. Mais je te comprends je sais que tu es un farceur. Je suppose que ta famille ne t'appelle que sur ton portable, numéro que les commerciaux ne connaissent pas, heureusement....

  • Nous avons eu à la maison un splendide accent martiniquais réalisé par Msieur Fraise. Un délice.

  • Je te rassure ce n'est pas qu'à l'approche des fêtes c'est toute l'année... parole de retraitée!!

    Surtout pendant le repas, ou quand il ya une petite fille qui fait la sieste (si c'est moi c'est encore pire, ça réveille en sursaut!!).

    Le pire, c'est qu'un m^me opérateur appelle plusieurs numéros en même temps; alors quand tu décroches une fois sur deux il n'y a personne... mais ça resonne un quart d'heure après!

    En fait j'essaie d'être sympa; je réponds: merci beaucoup, au revoir!! je mes souviens qu'il y a quelques années ma fille a fait du marketing téléphonique...

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