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lecture

  • Poches

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    Voici le réjouissant spectacle que peut vous faire découvrir une petite incursion du côté des Puces de Saint-Ouen, plus précisément dans une boutique du Marché Dauphine : ce petit écriteau à l’humour bienvenu ne saura en effet échapper à votre vigilance amusée. Il peut nous rappeler aussi, de façon subliminale et ironique, que nous vivons une époque où la connaissance, la curiosité et la réflexion sont autant d’ennemies d’un consumérisme inconséquent… Ayons la force de résister, quitte à nous fatiguer un peu les yeux, car si nos dirigeants semblent sourds aux réalités du monde réel, ne commettons pas l'erreur, de notre côté, de pêcher par excès d'aveuglement.

  • Réveil

    Comme beaucoup de ses confrères et consoeurs, ce présentateur d’un journal télévisé du soir semblait s’ennuyer très fermement en lisant machinalement son prompteur. Crimes, guerres, crise, faits divers sanglants, rien que l’ordinaire des dépêches en provenance de quelques agences de presse, un fatras éditorial à peine réécrit par sa rédaction en chef et en tous points conformes à celui de ses concurrents. Quand vint le moment d’un entretien avec l’écrivain Dominique Fernandez, venu présenter son nouveau bouquin (consacré à son étrange père)… Et là, miracle de la culture ? révélation au public d’une passion ? Notre journaliste s’enflamma, posant de bonnes questions, laissant à son interlocuteur le temps de lui répondre (une habitude peu courante) et nous donnant envie, de l’autre côté de l’écran, de découvrir ce livre. Il avait lu le bouquin à n’en point douter et semblait enfin être lui-même, comme réveillé par la joie de partager une lecture avec nous.

  • Coin

    J’observais l’autre jour dans le train un passager qui lisait un bouquin. Rien d’extraordinaire dans la contemplation de cette scène, sauf que ce lecteur, visiblement démuni de marque-page, avait cette pénible manie de plier le coin supérieur de la page à laquelle il avait arrêté sa précédente lecture pour la reprendre plus facilement dès que l’occasion se présenterait à lui. Étrangement, je n’ai jamais pu me résoudre à en faire autant : d’abord parce que les marque-page ne manquent pas (tout libraire digne de ce nom vous en glissera un dans votre sac quand vous achetez un livre chez lui ; sinon, un ticket de métro, de bus ou n’importe quel titre de transport feront par ailleurs parfaitement l’affaire), ensuite parce qu’il y a dans ce pliage comme une blessure faite au papier qui s’en souviendra à jamais. Le corps humain peut assez facilement faire disparaître les traces des cicatrices les plus courantes, mais le papier garde la trace indélébile d’une telle marque. C’est comme une agression faite à un objet vivant ; Proust disait, je crois : «La lecture est une amitié», alors soyons amis avec les livres et ne les blessons pas !