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froid

  • Monautomne

    J'ai hésité entre deux titres pour cette note d'humeur morose. Au départ, je pensais à Douleurs d'Automne et puis, en regardant la photographie prise cet après-midi quelque part dans la campagne des environs de Nancy, en m'apercevant de plus que sans avoir effectué le moindre réglage préalable de mon petit compagnon sino-japonais, j'avais capté un paysage qui semblait avoir perdu de lui-même toutes ses couleurs, faisant naître chez moi une très pénible sinistrose.

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    A l'évidence, je suis un dépressif automnal... Les effets désastreux de cette maladie chronique annuelle sont renforcés chez moi par une détestation toujours plus grande du climat lorrain. Du côté de par ici, l'été fait montre d'une mesquinerie sans égale, en pointant très timidement le bout de son nez à la fin du mois de juillet pour filer au loin dès le début du mois d'août. Et encore, pas tous les ans : j'ai connu des années sans été... Tout le reste de notre calendrier n'est qu'une immonde pataugeoire pseudo hivernale : grisaille, pluie, froid, nuages bas, vent d'est ou du nord. Ici, nous accueillons généreusement les dépressions venues de l'ouest qui semblent trouver chez nous un terrain propice à leur épanouissement, au point qu'après avoir très péniblement franchi la célèbre barrière plus connue sous le nom de ligne bleue des Vosges, elles nous reviennent toutes ragaillardies quelques heures plus tard sous la douce appellation de retours d'est. Saloperies...

    Qu'on me donne les pleins pouvoirs ! Je supprimerai dès le premier jour par décret les mois de novembre, décembre, janvier... et même février, tant qu'on y est.

    Et juste avant ma destitution, je m'autoriserai par ailleurs à expulser de notre territoire quelques nuisibles qui se vautrent sous nos yeux ébahis dans une indécente politique de caniveau... Chance dans notre malheur météorologique, avec toute la pluie qui tombe dans le coin, ils fileront très vite rejoindre les égouts dont ils n'auraient jamais dû s'extraire.

    Et comme il me reste – tapi très profondément en moi – un vieux reste d'optimisme béat, et certainement stupide, j'imposerai comme hymne national cette version inoxydable de « My Favorite Things » par John Coltrane. On a fêté tout récemment les cinquante ans de cet enregistrement, qui constitue un remède très efficace à la morosité ambiante dont j'ai conscience de me faire l'écho aujourd'hui...

  • Copernique

    Mesdames et messieurs les scientifiques de tout poil, remballez vos arguments imparables et vos preuves irréfutables. Voilà des siècles maintenant que vous m’expliquez que je vis sur une boule qui non seulement tourne sur elle-même mais aurait, selon vos dires, une certaine tendance à tourner autour d’un unique soleil. Jusqu'à présent, je n'ai rien dit, mais aujourd'hui, il m'est difficile de garder le silence... Soleil mon œil ! J’ai pu démontrer par une expérience très simple que cette théorie ne tient pas debout : voici deux jours, je bavardais tranquillement au téléphone avec une amie qui habite du côté de Grasse lorsque celle-ci m’expliqua que, tout en me parlant, elle se prélassait au soleil de sa terrasse sur laquelle la température ambiante avoisinait les 18°C. Soudain, j’eus la présence d’esprit de lui demander si elle parvenait à voir le soleil dont elle me parlait. M’ayant répondu par l’affirmative, j’ai ouvert ma fenêtre et vérifié que j’avais moi-même un soleil dans mon champ de vision. A ce détail près que mon thermomètre, lui, affichait obstinément un stupide -4° C. Et la communauté des scientifiques voudrait me faire croire qu’il s’agit du même astre ? À d’autres… allez donc discuter avec vos collègues économistes qui on cru voir une «main invisible» (sic) s’occuper de la bonne régulation de nos marchés… vous verrez bien que les choses ne sont pas aussi simples !

  • Echelle

    J'ai entendu l’autre matin, dans un demi-sommeil comme d’habitude, un animateur radio proférer une énormité. J’en viens à me demander s’il ne s’agit pas d’une manifestation supplémentaire d’un complot contre moi, tant la sensation est pénible d’avoir à penser pendant qu’on dort encore… Un de ses collègues, chargé de nous faire part des prévisions météorologiques, évoquait le grand froid qui règne en ce moment sur la France et particulièrement une région où la température sous abri était de - 9°C et même de - 17°C, si l’on tenait compte du vent de nord-est qui accentue la sensation de froid. A ce moment-là, le micromane matutinal a commenté : «Donc il fera presque deux fois plus froid que ce que l’on peut lire sur le thermomètre». Oh la, doucement, cheval ! Mal joué Callaghan… Car même si cette erreur est très répandue dans la petite sphère médiatique, ce qui ne saurait constituer une excuse valable, rappelons que la mesure des températures est un système particulier dont la gradation ne commence pas à 0°C ! Il y a un zéro absolu (jamais atteint et de l'ordre de - 270°C si ma mémoire ne me trahit pas, les spécialistes pourront confirmer) mais en aucun cas, on a le droit d’affirmer que - 17°C, c'est presque deux fois plus froid que - 9°C : c'est juste 8°C de moins. En se représentant graphiquement l'échelle des températures, on comprend aussitôt que cette remarque n'a aucun sens et que, comme dirait Pierre Dac : «Ceux qui parlent pour ne rien dire feraient mieux de la fermer avant de l’ouvrir». D'ailleurs, je me tais moi-même... jusqu'à demain !