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daniel yvinec

  • Shut Up And Dance !

    Shut Up And Dance.jpgBis non repetita ! Il fallait s’y attendre, sans une seconde de doute. On avait beau se repaître encore, avec une gourmandise intacte, d’un Around Robert Wyatt unanimement salué comme une réussite exemplaire, fort justement récompensé et placé très haut sur la grande pile des préférences de Citizen Jazz (voir ici notre chronique), on avait beau se réjouir de la relecture des chansons de Billie Holiday dans un programme tendrement nommé Broadway In Satin, ou d’une collaboration avec Benoît Delbecq pour une mise en notes du cinéma hollywoodien avec Carmen, on savait.

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  • Duo

    Parce qu'on ne peut pas toujours écrire sur un blog... et qu'on s'efforce, à la façon d'un tâcheron, de mettre sa plume au service d'un magazine - Citizen Jazz - qui défend l'idée d'une musique comme on l'aime par ici. Je vous invite par conséquent à suivre un lien qui vous emmènera vers la lecture d'un article du type « deux en un », dont le personnage central est Robert Wyatt.

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  • Si

    onj_wyatt.jpgImaginons qu'un magazine culturel me confie la rubrique jazz de ses pages « Disques » et que mon travail consiste à sélectionner, chaque semaine, un album. Imaginons encore que je dispose pour cela d'un espace plutôt limité (au grand maximum une colonne) et que, par conséquent, j'ai l'obligation d'opérer une sélection assez draconienne parmi l'ensemble des productions qui me seraient adressées en vue d'une possible chronique. J'ai bien dit : imaginons. Parce que tel n'est pas le cas bien sûr, et que je ne possède pas le talent requis.

    Si tel était le cas, donc, me viendrait-il à l'idée de sortir ma plus belle plume pour dénigrer un peu sournoisement un artiste avéré et, de manière très condescendante, le qualifier de « propret », dire de lui qu'il n'est pas « un foudre » et nous expliquer que son dernier projet manque de « vigueur et nécessité » ? Alors que je sais pertinemment qu'il connaît son sujet sur le bout des doigts et que sa réalisation témoigne d'un amour vrai de la musique et de beaucoup d'humilité et d'une immense dose de respect ? Tel le camarade de classe qui vous fait un croche-pied quand vous passez devant l'instituteur, est-ce que je reconnaîtrais au travail de ce musicien une « saveur jazzique » de manière très parcimonieuse, lui refusant le droit d'entrée dans le grand hôtel du jazz, comme un physionomiste chargé de refouler les intrus à l'entrée d'un casino ? Est-ce que je me risquerais à un hors sujet en cherchant à tout prix à ranger mes disques dans les boîtes étriquées d'une classification dépourvue de sens et d'intérêt ?

    Ou, conscient du poids de mes mots, est-ce que je choisirais la voie de l'enthousiasme pour évoquer sans retenue ce que j'aime, parce que la place est chère et le temps trop court pour m'accorder le droit de laisser s'épancher un peu de ma bile scripturale ? Quitte à ne pas parler de ce qui ne m'a pas plu ni fait vibrer ? Taire plutôt que dénigrer.

    Qu'on ne se méprenne pas sur le sens de mon propos : je ne revendique aucune tiédeur, les débats pour ou contre sont passionnants et souvent riches de contenus, il existe même des magazines qui y recourent régulièrement. Non, ce qui me gêne énormément, c'est ce sentiment qu'en me donnant à lire, on règle des comptes, un peu sournoisement, sans vraiment le dire.

    En attendant, je file à Paris pour me régaler les oreilles et applaudir l'Orchestre National de Jazz dirigé par Daniel Yvinec qui rendent hommage à ce grand monsieur qu'est Robert Wyatt.

  • Poignant

    10143.jpgSalué par la critique comme un des événements musicaux de l'année 2009 - y compris par mes soins à l'occasion d'une chronique pour le magazine Citizen Jazz - le premier disque de l'Orchestre National de Jazz sous la direction de Daniel Yvinec donne une furieuse envie de se replonger dans la discographie de celui qu'il célèbre, le grand Robert Wyatt. Musicien inimitable, chanteur unique, passé des folies dadaïstes de la première époque du groupe Soft Machine à l'élaboration d'un univers intimiste et minimaliste après un dramatique accident qui le cloua sur un fauteuil roulant, Robert Wyatt continue de nous parler à l'oreille et de nous enchanter. Rock Bottom, son disque phare, est une pièce majeure de l'histoire de la musique du XXe siècle. En témoigne, par exemple, ces quelques minutes extraites de « Sea Song », une composition qui continue de vous prendre à la gorge et de vous submerger d'une forte dose d'émotion.
    podcast

  • Déjoué

    onj_wyatt.jpgBien déjoué en effet, monsieur Yvinec ! Parce qu'il fallait oser, pour votre première exploration à la tête de l'Orchestre National de Jazz, vous attaquer à cette légende vivante qu'est Robert Wyatt. On ne reviendra pas ici sur l'histoire de ce musicien, batteur et chanteur du groupe Soft Machine, cloué sur un fauteuil roulant après une chute dramatique, qui s'est créé un univers totalement singulier et magique dominé par un disque éternel et sans équivalent, Rock Bottom, paru en 1974. Around Robert Wyatt, tel est le nom de ce disque de l'ONJ qui sortira prochainement chez Bee Jazz, ne tombe jamais dans les travers d'un hommage trop confit dans la dévotion et propose, sous la forme de chansons, des reprises souvent transfigurées, mais jamais trahies, du répertoire de Robert Wyatt. Le minimalisme de la source est ici revisité et souligné par des arrangements discrets et subtils signés Vincent Artaud et l'on savoure le chant d'invités tels que Rokia Traoré, Yael Naïm, Arno, Daniel Darc, Camille ou Irène Jacob. Daniel Yvinec a relevé avec humilité et élégance un très beau défi.


    En écoute, un extrait de « Alliance », chanté par Camille.