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collection

  • Collectionnite aigüe ?

    Je finis par me demander si la discographie du Grateful Dead ne ressemble pas à une grosse vis dont le filetage serait usé, au point qu’une fin n’est jamais envisageable. Elle tourne, elle tourne, elle tourne… Je ne reviendrai pas ici une nouvelle fois sur l’histoire personnelle qui me lie à ce groupe (cherchez si vous le souhaitez, vous finirez bien par trouver…) parce que j’aurais l’impression d’être un vieux schnock radoteur (ce que je suis probablement). Je résumerai cette forme de dépendance inoffensive en disant qu’une petite musique Grateful Dead résonne constamment dans ma tête, de près ou de loin. C’est ainsi… une sorte d’oxygène neuronal.

    Mais tout de même ! Les archivistes de la bande à Jerry Garcia – hommes d’affaires bien avisés ? – nous annoncent la publication en 2012 d’une nouvelle collection d’enregistrements baptisée Dave’s Picks, sous la houlette de David Lemieux. Mais c’est quoi ce truc ? On n’en finira donc jamais ?

    grateful dead, collection

    Je passe sur l’épaisseur de la discographie officielle du groupe : treize albums studios (ce qui est peu finalement, pour une existence couvrant la période allant de 1966 à 1995), une ribambelle d’albums live (dont on peut établir le compte, mais j’y renonce… il y a des doubles, des triples, des quadruples, et même beaucoup plus, je crois avoir un coffret de neuf disques rassemblant trois concerts du début de l'année 1969) qui sont autant de témoignages de la créativité d’une formation dont le four core (Jerry Garcia, Bob Weir, Phil Lesh et Bill Kreutzmann) aura soufflé un air d’une grande fraîcheur, nonobstant un parcours très troublé par de nombreux excès, liés à l’usage des drogues en particulier, sans oublier plusieurs disparitions tragiques. Une douce brise un peu folle aux confins du rock, du folk, du rhythm’n’blues, de la country music, toujours prête à s’échapper de ces cadres trop étroits par de longues séquences d’improvisations (celles-ci ont même fait l’objet d’un disque sous la forme d’une énigmatique compilation appelée Infrared Roses) qui ont constitué la marque de fabrique du groupe.

    Si c’était aussi simple… On pourrait délimiter le périmètre et en rester là. On prend son petit stock de disques et on a largement de quoi s’occuper. Mais c’est sans compter sur cette espèce de folie jusqu’au boutiste qui prévaut au sein de l’équipe de Dead Heads régnant sur un stock d’archives très impressionnant. Au point que les collections qu’ils élaborent, mises bout à bout, nous permettent de vivre en différé ce qui s’apparente à une épopée un peu déjantée, qui fait vivre pendant 30 ans un répertoire dont la liste des compositions n’est pas si étoffée. Il y a chez le Grateful Dead un terreau sans cesse labouré, une remise constante de l’ouvrage sur le métier.

    Ah, ces collections live ! 36 volumes de la série Dick’s Picks (chacun d’entre eux étant lui-même composé de plusieurs CD) ; une grosse douzaine de Download Series tout aussi copieuses ; et pour finir les Road Trips, soit une petite vingtaine de volumes supplémentaires. N’en jetez plus, la cour est pleine. Curieusement, cette accumulation, ces répétitions n’ont jamais suscité chez moi la moindre lassitude : ces concerts passés m’accompagnent, je les vis à distance géographique et chronologique, peut-être pour combler la cruelle déception d’un concert (dont j’ai encore les billets en ma possession) à Nancy qui ne s’est jamais tenu… Peut-être aussi pour rester en parfaite connexion avec mon passé et vivre le présent de manière plus sereine.

    Je croyais en avoir fini jusqu’à hier (enfin, quand je dis finir, il faut comprendre que je pensais mon univers enfin délimité), en découvrant l’annonce d’une nouvelle série de concerts dont les quatre premiers volumes sont annoncés pour 2012. Des soirées intégralement restituées, semble-t-il, avec un travail soigné apporté au son. Pfff… Voilà qui promet encore de longues heures de cohabitation avec les héros de mon adolescence. Sont fous ces Américains.

    Je vais essayer de survivre à cette nouvelle attaque traîtresse…

    PS : on aura compris par cette note quels moments difficiles je vis...

  • Collectionnite

    J’ignore si, comme moi, vous avez remarqué qu’à l’approche d’une nouvelle année ou d’une rentrée scolaire, les éditeurs de magazines bas de gamme nous font le coup de la collection. Tous les ans, c’est pareil : les blindés allemands de la seconde guerre mondiale, les avions de guerre, les cours de tricot ou de broderie, les voiliers, les voitures de Michel Vaillant, les 2 CV, les vieilles séries télé complètement ringardes et je ne sais quoi encore. Ah si : j’ai vu tout récemment dans une vitrine une belle collection qui vaut son pesant de grenouilles de bénitiers : les rosaires ! Un vrai bazar pas chic du tout. Tout est prétexte à nous faire entasser des objets dont on ne saura très vite plus quoi faire, à condition toutefois que ces séries puissent être menées jusqu’à leur terme, ce qui m’étonnerait un peu d’ailleurs, même si leur prix de lancement est toujours bon marché (enfin, je dis ça parce qu’il est écrit systématiquement "seulement" sous le prix en question). Au point que j’en viens à me demander si la collection ultime ne serait pas, justement, celle des premiers numéros de chacune d’entre elles…