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camjazz

  • Oregon : « Lantern »

    oregon_lantern.jpgOn pourrait résumer l’histoire d’Oregon en quelques chiffres : quarante-sept ans d’existence, sept labels, une trentaine d’albums dont cinq sur le très beau CamJazz, mais surtout deux leaders historiques que sont Paul McCandless (hautbois, cor anglais, saxophone soprano, clarinette basse) et Ralph Towner (guitare, piano). Et une passion commune pour une musique caractérisée par l’alliance entre une élégance de facture classique et une démarche volontiers exploratoire. Voilà un idiome qu’il semble vain d’affilier à un courant. Qualifions-le de jazz chambriste, en raison peut-être de sa coloration acoustique et d’une libre circulation de la parole entre les instruments. Lantern, qui a vu le jour au mois de juin dernier, est une nouvelle démonstration de ce qui s’apparente à une célébration heureuse. Avec l’Italien Paolino Dalla Porta, contrebassiste ayant rejoint le groupe en 2015 et le batteur Mark Walter, présent depuis une vingtaine d’années, Oregon déploie des mélodies discrètes et charmeuses, dont l’équilibre et le balancement soyeux sont à peine troublés par les huit minutes d’improvisation collective ayant donné son titre à l’album. Un moment d’apesanteur qui est aussi l’occasion pour Towner de jouer du synthétiseur. Lantern est une nouvelle pépite à mettre à l’actif d’une formation qui semble avoir résolu la question du temps qui passe en visant une forme douce d’éternité. Au-delà des modes.

  • Testament à l’anglaise

    john taylor, 2081, kenny wheeler, stephane kerecki, camjazzC’est étrange tout de même… John Taylor nous a brutalement quittés pendant l’été, s’éclipsant alors qu’il était tout entier en musique, devant son piano. Le 17 juillet dernier en effet, alors qu’il se produisait avec le quartet Nouvelle Vague du contrebassiste Stéphane Kérecki au festival Saveurs Jazz de Segré, un malaise cardiaque l’a terrassé. Il est mort quelques heures plus tard. Ce musicien anglais avait 72 ans. On ressent à distance le choc, le sentiment brutal d’un vide que nul n’aurait pu imaginer quelques instants plus tôt. Et si cette disparition a quelque chose de tragiquement beau (qui ne rêverait pas de partir en plein accomplissement de sa passion, sans avoir le temps d’être gagné par l’idée même de la mort ?), on peut deviner l’état de sidération dans lequel ont dû être plongés celles et ceux qui le côtoyaient en ces moments de joie soudain baignés de larmes.

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  • Une machine, un peu d’espoir ?

    francesco bearzatti, woody guthrie, this machine kills fascists, camjazzLe saxophoniste clarinettiste transalpin Francesco Bearzatti est homme de conviction. Sa récente production discographique atteste d’une volonté de défendre des causes majeures à travers des hommages rendus à différentes personnalités marquantes, connues pour leurs engagements profonds, souvent en politique et bien au-delà de la seule sphère artistique. Qu’on en juge par ces quelques exemples : Suite for Tina Modotti (photographe et militante révolutionnaire) en 2008 ; Suite X for Malcolm (2010) dédié au pourfendeur de la ségrégation raciale ; Monk’n’Roll (2013) pour célébrer un musicien qui avait par son génie joué à un grand chamboule-tout du rythme et de la mélodie. Dans ces conditions, on n’est pas vraiment surpris de le voir (et l’écouter, surtout) s’emparer de l’univers de Woody Guthrie, à la fois chanteur, auteur, compositeur de la musique folk américaine, celui qu’on peut légitimement considérer comme le père naturel du protest song dont les héritiers les plus emblématiques ont pour nom Bob Dylan ou Joan Baez.

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