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  • Yuval Amihai Ensemble

    cj_yuval_amihai.jpgLe mot qui vient d’emblée à l’esprit à l’écoute du premier disque du Yuval Amihai Ensemble est « lyrisme ». On ne peut en effet qu’être saisi par la puissance communicative qui émane de ces neuf mélodies originales aux arrangements irradiant une chaleur dont l’origine se situe du côté des chants populaires israéliens. Il y a quelque chose d’irrésistible dans leur exposition solaire mêlant virtuosité et accessibilité. C’est une histoire qui nous est contée, et chacune de ses pages nous ouvre en grand les portes d’une déclaration d’un amour qui serait universel.

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  • Post Image - Mandragore / In An English Garden

    postimage-20120205-13151.jpgVoilà ce qui s’appelle ne pas faire les choses à moitié ! Il serait plus juste de dire que pour fêter ses 25 ans, le groupe Post Image voit double en publiant simultanément deux albums qui, pour différents qu’ils soient, n’en sont pas moins le témoignage d’une identité à laquelle ceux qui suivent l’actualité du groupe depuis 1987 sont très attachés. Formé par le bassiste Danny Marcombe et le batteur Didier Lamarque, tous deux alors en provenance du groupe Uppsala, Post Image avait jusqu’à présent publié six albums et connu différentes évolutions de personnel en maintenant tendu le fil d’une musique qu’on affiliera volontiers au jazz rock.

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  • Musique Action

    Retour en images – ou plutôt en photographies – sur la dernière édition du Festival Musique Action qui s’est tenu au mois de mai, du côté de Vandœuvre-lès-Nancy. Mon emploi du temps étant difficilement compatible avec une présence assidue lors de cet événement pas comme les autres, je n’ai pu être là qu’un seul soir, mais c’est l’ami Jacky Joannès qui s’y est collé. Et il a très bien fait ! Toujours bien placé, il nous livre une série de beaux instantanés dont il a le secret. Merci à lui, donc, en attendant notre deuxième exposition commune, qui se tiendra à l’automne 2013. 

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  • Siam - Bangkok 7h43

    cj_siam_cover.jpgVoilà un disque qui exprime une vraie sérénité, autant par le soin apporté aux mélodies, vite entêtantes, que par les histoires qu’il conte et les hommages rendus à travers chacune d’entre elles. Un voyage en Asie, un projet avorté de virée en hélicoptère avec l’Abbé Pierre, la disparition d’un jeune ami musicien avant la rencontre avec un vieil oncle philosophe, une célébration de compositeurs tels que Debussy, Chopin ou Pat Metheny... Bangkok 7h43 se veut le témoignage d’une certaine façon d’appréhender la musique comme élément constitutif de la vie. Philosophie de la musique ? Musique de la philosophie ?

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  • Romano Sclavis Texier "3 + 3"

    rst.jpgPas d’inquiétude ! Si certains s’interrogeaient sur la pérennité de la petite entreprise fondée voici près de vingt ans par Aldo Romano, Louis Sclavis et Henri Texier, ils seront rassurés avec ce nouveau disque qui, de toute évidence, est le fidèle héritier de ses trois prédécesseurs, tout en proposant de nouvelles pistes pour l’avenir. Sept ans, en effet, que le trio n’avait pas investi les studios d’enregistrement. Entre-temps ses membres ont maintenu le fil de leur récit commun via quelques concerts çà et là et, chacun de son côté, ajouté des chapitres très rassurants sur sa santé créative. En réalité, il y avait de l’augmentation de capital dans l’air !

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  • Bonnes nouvelles de Paris

    ParisShortStories.jpgIl faut le dire ici, une jeune garde est en action ! Et croyez-moi, ça fait beaucoup de bien. Surtout que, respectueux de leurs aînés à qui ils doivent beaucoup, cette bande de musiciens malicieusement doués a la bonne idée de ne pas jeter le pépé avec l'eau du bain ! Au contraire, ils savent qu'on ne peut écrire le futur qu'en ayant le passé bien présent dans son patrimoine.

    Manque de chance pour vous, je sens que je vais vous donner l'impression de radoter, parce qu'après avoir consacré deux notes au clarinettiste (et beaucoup plus que ça) Sylvain Rifflet, celui-ci va cette fois encore figurer en bonne place dans mon histoire (ou mes nouvelles, devrais-je dire). Mais moins directement, je vous l'accorde parce que pour cette occasion, il est l'un des protagonistes, parmi quelques autres bouilleurs de cru de la distillation d'une musique des plus réjouissantes.

    Après avoir écouté Alphabet (dont on lira avec profit la chronique écrite par le camarade Barriaux pour Citizen Jazz), je me rappelle m'être posé la question suivante au sujet du travail de Rifflet : « Jamais deux sans trois ? » en m'apercevant que le clarinettiste avait œuvré deux fois de belle manière en un laps de temps très court. Eh oui ! Car n'oublions pas les Beaux-Arts qu'il venait tout juste d'exposer, dans l'acuité nerveuse d'une exploration mettant en scène un trio éclectique et un quatuor à cordes. Et dont une fois encore vous lirez avec bonheur la chronique du même Franpi pour le même Citizen Jazz.

    Certes, si les Paris Short Stories (Saison 1) mises en scène par le flûtiste Joce Mienniel (ci-devant membre de l'ONJ sous la direction de Daniel Yvinec) ne constituent pas le troisième acte que j'appelle de mes vœux (il viendra, c'est certain), voilà un disque ingénieux et débordant de bonnes idées, qu'on peut présenter comme un parfait cousin dans l'intention inventive. Rien d'étonnant parce Mienniel et Rifflet, c'est une association qui fonctionne plus que bien. Tous deux ont enregistré L'encodeur, sorte de disque laboratoire où les deux musiciens conjuguent leurs souffles en les mêlant à l'électronique. Ils redonnent, mine de rien, toutes leurs lettres de noblesse à une intrigante ambient music et laissent entrevoir un nombre presque illimité de pistes pour l'avenir. Précisons aussi – mais vous vous en souveniez, n'est-ce pas ? – que Joce Mienniel est l'une des quatre composantes de l'Alphabet de Sylvain Rifflet. Voilà pour les présentations, s'ils veulent compléter, ils savent que cette porte leur est grande ouverte.

    Revenons à nos moutons, je sens venir les digressions… Avec Joce Mienniel, il serait plus judicieux d'affirmer : jamais trois sans trois, ou plutôt, jamais trois sans trois fois trois ! Vous me suivez ? C'est simple : là où Sylvain Rifflet se montrait jongleur de lettres avec son Alphabet et sa fabrique à sons, Joce Mienniel s'attaque plutôt à une défi mathématique revigorant, une combinatoire née de la stimulation des éléments qui la composent. Il n'est pas donné à tout le monde de faire du neuf avec des trois. Plus fort encore, le flûtiste de l'arithmétique parvient à résoudre une sacrée équation dont les termes seraient 3 X 3 = 12. C'est, je crois, le principe même de la synergie. Un peu perdus ? Alors je veux bien tenter de vous expliquer.

    Pour mener à bien son expérience, Joce Mienniel a mis sur pieds trois trios inédits, composés de musiciens aux personnalités fortes et bien différenciées, avec chacun desquels il interprète trois compositions. Et comme fil conducteur reliant ces trois unités mobiles, il choisit en guise de bonus une composition tirée du premier album de Soft Machine, « Box 25 4 Lid », dont les trios donnent leur fugitive (entre 30 et 40 secondes) interprétation tour à tour. Voilà pour le sens à donner à la drôle d'équation dont il était question un peu plus haut. Mais, avouons-le, l'essentiel n'est pas là.

    L'idée la plus séduisante de Paris Short Stories (Saison 1), c'est le parti pris de créer des couleurs distinctes qui éclosent de la combinaison variable des instruments d'une formation à l'autre, avant de les imbriquer par leur alternance sur le disque. Flûte, trompette (Aymeric Avice) et clarinette (Sylvain Rifflet) ; flûte, Fender Rhodes (Vincent Lafont) et Orgue Hammond (Antonin Rayon) ; flûte, piano préparé (Ève Risser) et guitare (Philippe Gordiani). Le tout rehaussé de "traitements" assurés par chaque musicien, histoire de modifier encore les teintes ainsi créées et de s'ouvrir des horizons supplémentaires. On notera en passant que tout ce petit monde est au cœur de la marmite qui bouillonne du côté de par ici, au rayon du jazz et des musiques d'aujourd'hui : on ne compte ici que de fringants artificiers, qu'ils soient dans l'action de l'ONJ, de Radiation 10 ou du réseau iMuzzic, par exemple. Du lourd, pour parler trivialement.

    Et les voilà qui, en plus et reconnaissons-le pour notre plus grand plaisir, nous font le coup du palimpseste ! Ici, on puise dans l'existant, on gratte, on efface et on recommence le tableau. On reconnaît facilement l'original (à condition de le connaître, c'est évident), mais celui-ci se voit fièrement bouleversé sous l'effet des flèches décochées en toute impunité par ces jeunes qui, décidément, ne respectent plus rien, c'est bien connu ! Ou plutôt qui témoignent du vrai respect : celui qui consiste à ne pas parodier, mais à traduire dans son propre langage en conservant intact l'esprit originel. Et les sources sont variées ! Michel Portal par deux fois (dont l'obsédant « Mozambic »), tout comme Björk. Mais aussi Frank Zappa, Joni Mitchell, Lenny Tristano et… Sébastien Texier, dans une composition qui nous renvoie au somptueux Sonjal Septet d'Henri Texier (quelle bonne idée !).

    Paris Short Stories est un disque ludique. Un peu comme ces jeux d'enfants avec leurs pièces de toutes les couleurs, qu'on assemble au gré de son imagination pour inventer de nouveaux objets compagnons. Car même si l'idée d'un plaisir commun pris par les musiciens dans l'élaboration de leurs formes sonores semble être un minimum requis, un préalable à toute initiative créative, on reste un peu bouche bée devant cette accumulation de petits bonheurs singuliers qui, assemblés avec beaucoup de grâce, constituent la matière première, étonnamment mouvante, de ces "nouvelles de Paris". 

    Paris Short Stories (Saison 1), voilà bien un de ces disques comme on les aime. La surprise vous guette dans le moindre de ses recoins ; à peine celle-ci dévoilée, une autre est en préparation, mitonnée avec gourmandise par ces trois brigades de cuisiniers imaginatifs (je m'autorise cette incursion dans la sphère culinaire après avoir lu le texte expliquant sur la pochette du disque la recette de ces plats décidément savoureux) qui vont nous réserver, je n'ai aucun doute à ce sujet, encore bien d'autres objets de découverte.

    Saison 2 attendue, qu'on se le dise ! En attendant, si j'étais vous - ce que je ne vous souhaite pas, ayant beaucoup de mal à être moi-même – je me jetterais sur ce disque qu'on peut commander directement auprès de Joce Mienniel sur son bébé label Drugstore Malone. Tope là ?

  • Plaistow - Lacrimosa

    plaistow, lacrimosa, citizen jazzIl y a un cas Plaistow, ou plutôt une énigme. Qui donc sont ces trois Helvètes qui, en très peu de temps - tout juste cinq ans - ont érigé une construction musicale dont les contours sont si difficiles à cerner ? On pense à des aventuriers, parce que ces musiciens savent prendre des risques, notamment celui de nous perdre avec eux dans leurs explorations un brin angoissantes. Exégètes du classique trio piano - basse - batterie, amoureux de Bill Evans ou Keith Jarrett, soyez prévenus : vous ne trouverez pas satisfaction à l’écoute de ce vertigineux Lacrimosa et ses deux longues pièces dont il n’est pas aisé de sortir indemne.

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  • Americano !

    americana.jpgSacré Neil Young ! Chassez le naturel, il revient au galop, et pas n’importe lequel, celui de son Cheval Fou. On avait laissé le Canadien en 2010 avec Le Noise, un disque un peu énigmatique, voire introspectif, enregistré en duo avec le producteur Daniel Lanois. Un album dont il était parfois difficile de savoir s’il se façonnerait correctement dans nos mémoires avec le temps, celui-ci faisant toujours son affaire, mais – avouons-le – vers lequel on revient aujourd’hui assez peu alors que d’autres disques, beaucoup plus anciens, sont pour nous des compagnons de toute une vie (je vous épargnerai ma propre liste, mais j’évoque quelques lignes plus bas l’un de ces trésors...). Non qu’il soit mauvais (à l'exception de quelques fautes de goût qu’on attribuera par commodité à la vacuité musicale des années 80 à laquelle il n’a pas su lui-même échapper, Neil Young a rarement commis autre chose que de bons disques), mais allez savoir pourquoi, on a tendance à oublier The Noise. Comme s’il était un travail de laboratoire, une expérience, une idée en gestation...

    2012 voit le retour du Loner électrique et sauvage, celui qu’on aime depuis toujours (ou presque, mais quand j’y réfléchis, je n’ai que des souvenirs très flous de l’époque antérieure à celle où j’ai croisé la musique de Neil Young pour la première fois...) et dont l’un des albums les plus éclatants en ce domaine est aussi l’un de ses premiers, le splendide Everybody Knows This Is Nowhere en 1969.

    Pour ce retour en force, Neil Young a rameuté sa bande de companeros tout aussi électriques que lui, le groupe Crazy Horse avec lequel il n’avait pas travaillé sur disque depuis 2003, date de la publication de l’album Greendale. Et pour être plus précis, il faudrait même dire qu’on doit remonter à 1996 et au disque Broken Arrow pour retrouver le groupe en entier aux côtés de son mentor : Frank Sampedro à la guitare, Billy Talbot à la basse et Ralph Molina à la batterie. C’est dire que de telles retrouvailles ne pouvaient susciter que beaucoup d’impatience ! D’autant que pour composer le menu de Americana, Neil Young a choisi un répertoire par lequel il revisite à sa manière très particulière quelques grands classiques de la musique américaine, comme le célébrissime « Oh Suzanna », « Tom Dula », « Clementine » ou « This Land Is Your Land » (un hymne signé Woodie Guthrie), sans parler d’une relecture à sa façon de « God Save The Queen ». Avec une précision de la part de Neil Young : « Nous connaissons tous ces chansons depuis le jardin d’enfants. Mais à partir du moment où Crazy Horse les a réarrangées, elles nous appartiennent ». Prenez ça dans les dents !

    Il n’y a que Neil Young pour oser délivrer un tel disque ! Qui d’autre que lui pourrait se permettre de nous balancer à la figure un pareil brûlot dont les imperfections – toujours les mêmes, celles qu’on aime, celles qu’on attend à chaque fois – sont aussi les qualités intrinsèques ? Une rythmique cul-de-plomb, car jamais la paire Talbot / Molina ne fait dans la finesse ni dans l’originalité, sa lourdeur éléphantesque étant irremplaçable ; une voix toujours en déséquilibre, approximative et incertaine, qui se fiche de savoir si elle est juste ou fausse comme de son premier cri ; des chorus de guitare mille fois entendus qu’on pourrait presque chanter avant de les avoir entendus... On sait tout cela, dès les premières notes, mais jamais, aussi paradoxal que celui puisse paraître, Neil Young n’est pris en défaut. Il est ailleurs, au-dessus... Probablement parce qu’il reste l'un des rares survivants d’une époque qui nous semble aujourd’hui bien lointaine et parce qu’il a su préserver intacte l’énergie originelle du rock qui coule dans ses veines. Debout face au vent, le père Young. Malgré certaines contradictions (reportons-nous pour mieux les comprendre au bouquin de JeanDo Bernard : Neil Young, Rock’n’Roll Rebel?), le personnage reste un insoumis qui semble être en mesure de jouer la musique qu’il veut, comme il veut et quand il veut. Et ça marche !

    Americana en est un nouvel exemple. Le disque va sortir très prochainement, mais on peut d’ores et déjà l’écouter dans son intégralité sur le site du magazine Rolling Stone. Attention, ça décoiffe : like a hurricane, comme dirait l’autre !

  • Yochk’o Seffer, « Free comme Jazz »

    sefferfreecommejazz.jpgPour une fois, on ne pourra pas dire qu’une biographie arrive trop tard, après la disparition d’un musicien dont on aurait aimé que le talent soit célébré de son vivant. Cette biographie de Yochk’o Seffer, signée Jean-Jacques Leca et publiée chez Edilivre est la bienvenue en ce qu’elle propose une longue promenade aux côtés d’un saxophoniste toujours en activité, même si, comme le déplore André Francis dans un court texte introductif, il « vit en deçà de la notoriété qu’il mérite ».

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