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  • The Drops - Falling from The Sky

    the drops, christophe panzani, citizen jazzLa musique du duo The Drops, devenu trio pour son premier album Falling From The Sky, n’est pas de celles qui vous brutalisent ; elle résonne au contraire comme une invitation à la flânerie rêveuse et méditative. Son onirisme serein est illustré sur la pochette par une allusion très directe à l’univers surréaliste du peintre René Magritte. Les trois musiciens en haut-de-forme sont un clin d’œil à la pluie d’hommes du tableauGolconde.

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  • Soft Machine Legacy - Live Adventures

    CJ-Soft-Machine-Legacy.jpgL’histoire des musiciens de Soft Machine Legacy finirait-elle par devenir aussi complexe que celle de Soft Machine, influence majeure et source de son inspiration ?

    Ce groupe fut à l’origine d’un courant qui continue d’essaimer, ladite École de Canterbury, généalogie complexe quand il s’agit d’expliquer la composition d’une formation qui n’a cessé d’évoluer depuis 2002. Cette année-là, Hugh Hopper (basse),Elton Dean (sax), John Marshall (batterie) et Allan Holdsworth (guitare) - tous ayant fait partie de la Machine Molle nourricière à un moment ou à un autre - décident de perpétuer cette dernière sous le nom de Soft Works.

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  • T'as pas cymbales ?

    Rêves de batteries, batteries de rêve... Une petite flânerie, des digressions, forcément, avec pour point commun de tortueuses histoires de fûts et de caisses. Et pour finir, un beau disque à découvrir sans plus attendre...

    4_new_dreams.jpgC'était il y a fort longtemps, très longtemps. La preuve, j'étais jeune, quelque part entre la sortie de l'enfance et l'entrée dans cette phase – dont je ne suis pas toujours persuadé d'avoir réussi à m'extraire – qu'on nomme adolescence et que les psychologues de tout poil s'acharnent à rendre impossible à vivre... A cette époque, j'avais dans un premier temps caressé l'espoir de devenir un jour un guitar hero : les exemples vinyliques ne manquaient pas chez moi et le té en bois dont on m'avait imposé le recours pour d'erratiques cours de technologie au collège m'avaient de temps à autre permis de prendre la place avantageuse d'un John Fogerty ou d'un Eric Clapton au mieux de leur forme. Mais ma gestuelle silencieuse (et par conséquent inoffensive) avait vite trouvé ses limites lorsqu'après avoir emprunté à plusieurs reprises la (vraie) guitare de ma sœur (qui, me semble-t-il, n'en a jamais fait un usage beaucoup plus intensif que le mien, malgré quelques tentatives risquées de l'ascension d'un sommet technique tel que « Jeux Interdits »), je m'étais rendu compte que l'instrument était fort douloureux pour les doigts. Un camarade de classe, plus obstiné que moi, avait par ailleurs fini par me convaincre que l'apprentissage d'une six cordes risquait fort de s'apparenter à un vrai de chemin de croix, repoussant ainsi dans les limbes de ma rêverie mes pauvres ambitions musicales.

    C'est pourquoi j'eus tôt fait de m'adonner à un nouveau rêve artistique : devenir batteur ! Oui, trôner fièrement au centre d'une scène et déclencher dans toute leur immensité les forces incommensurables de l'univers !!! J'avais chez moi tout le matériel nécessaire pour assouvir cette nouvelle passion : un vieux coussin en cuir que je m'échinais à martyriser méthodiquement au moyen d'une paire d'aiguilles à tricoter qui n'en demandaient pas tant. Ah ah ah ! La sphère percussive n'avait qu'à bien se tenir, parce qu'au gré de mes découvertes, j'étais à chaque fois prêt à prendre la place de mes héros du moment. Je ne saurais établir une liste exhaustive de mes différentes victimes mais je me rappelle parfaitement avoir congédié dans un premier temps Colin Petersen (Bee Gees), Doug Clifford (Creedence Clearwater Revival), Bill Kretuzmann (Grateful Dead), avant de m'attaquer à de redoutables concurrents tels que Bill Bruford (Yes, King Crimson), Richard Coughlan (Caravan) ou John Marshall (Soft Machine). Aucun d'entre eux ne pouvait résister à mes pathétiques frisés, en quelques frappes bien senties sur la peau chamarrée de mon fût de fortune, je donnais un coup de vieux à leur jeu si étrangement mélodique alors que le mien, plus rustique, n'en était pas moins animé par la volonté définitive de leur succéder et de susciter chez eux une admiration sans bornes.

    Mais un beau jour, ce fut le drame... Je croisai le chemin de Magma et de son bourreau des cymbales, le dénommé Christian Vander ! Hé ho ! C'est quoi, ça ? Comment je fais, moi, avec mes deux aiguilles et mon vieux coussin ? Dis-donc, Cri-Cri, c'est pas du jeu ! Non, mais ça va pas la tête ? Il est fou, il va trop vite et en plus, je sais même pas faire les yeux de fou et il faudrait que j'apprenne à secouer la tête à toute allure de gauche à droite et inversement. Arrête, si mes parents me voient dans cet état, c'est l'asile direct !!! Déjà que j'ai réussi à monnayer allemand LV 2 contre un pack italien plus latin, c'est peut-être pas le moment de me faire remarquer. Alors là, je peux vous dire, j'ai eu comme un vieux coup de mou... Bon, je pressentais bien, très empiriquement, que mon sens inné du rythme équivalait grosso modo à celui d'un vieux gant de toilette desséché au fond d'un panier à linge sale, mais tout de même. Me faire ça à moi ? Et puis, il faut dire qu'avec cette fracassante déclaration d'hostilité kobaïenne, je me suis vite rendu compte que par le passé, quelques grands maîtres avaient bien déblayé le terrain, repoussant mon drumming in camera vers le tréfonds, que dis-je, le néant de l'histoire de la musique. Les Art Blakey, Elvin Jones, Tony Williams ou Jack DeJohnette étaient passés par là, je n'en avais même pas subodoré l'existence... Ma décision fut prise en quelques instants, un beau soir d'automne (en fait c'était peut-être une autre saison, mais j'en ai tiré une au sort et c'est tombé sur celle-là... désolé) : au placard aiguilles et coussin (au fait, je voudrais bien savoir ce qu'il est devenu celui-là, le pauvre, il n'a probablement pas eu droit à des obsèques dignes de son héroïsme subi, il faudrait que je songe à lui élever une stèle, une sorte de monument au coussin inconnu), je rends les armes et je ne serai jamais musicien ! Tout au plus me contenterai-je d'aimer la musique, ou plutôt les musiques. Je développerai malgré moi un terrible syndrome de boulimie des portées (dont la lecture continue de m'échapper), je deviendrai un goinfre des galettes, un affamé des mélodies.

    Je m'aperçois que d'autres, avant moi, ont connu ce type de mésaventures. Ainsi, je lis dans le dernier numéro de l'excellent Improjazz* (dont il faudra que j'évoque l'existence un jour ou l'autre, parce que la passion de son créateur continue de m'impressionner) une interview passionnante de l'écrivain Guy Scarpetta. Cet amateur de jazz nous raconte que ses parents avaient décidé de lui faire apprendre le violon. Un choix qui se solda par un résultat proche de l'accident industriel dont il a réussi à extraire une passion pour la musique : « Cette expérience ratée a bien failli me dégoûter à tout jamais de la musique. Mais curieusement, il a suffi que je renonce à jouer pour qu'aussitôt, comme par miracle, mon oreille s'ouvre. Pour que je devienne immédiatement passionné de musique, de toutes sortes de musiques ». Ah ben voilà, on se sent moins seul quand on lit ce genre de choses ! Merci monsieur Scarpetta...

    Ce qui me pose problème avec ce foutu non apprentissage – considérez-moi comme un a-musicien et qu'on n'en parle plus – c'est la formulation correcte des plaisirs qu'on ressent à l'écoute d'un disque, quand on est incapable de les traduire en termes musicalement adaptés. Prenez par exemple un très beau disque récemment publié par le batteur (ben oui, forcément, toutes ces circonvolutions pour en arriver là...) Bruno Tocanne. Ses 4 New Dreams sont un véritable petit enchantement... Ma collègue Diane sait très bien trouver les termes adéquats dans la chronique qu'elle a rédigée pour Citizen Jazz, elle vous explique tout ça avec les mots justes... ceux que je serais bien incapable de trouver moi-même. Quand il est question d'un intervalle de quarte ascendante, je me fais tout modeste, je rase les murs de ma connaissance, je me pose même la question de ma légitimité de chroniqueur citoyen, c'est vous dire... Alors il me reste pour tout viatique la tentation de l'enthousiasme, qui s'affranchit des obstacles techniques et n'a d'autre ambition que de communiquer le bonheur qu'on vit à l'écoute d'un très réjouissant quartet. J'avais voici quelque temps salué la relecture par le même Bruno Tocanne et son i-Overdrive Trio de la musique de l'énigmatique Syd Barrett, membre fondateur de Pink Floyd. Ce type-là (Tocanne, pas Barrett qui malheureusement ne communique plus depuis le mois de juillet 2006), qui multiplie les rêves depuis quelque temps, est à classer sans attendre parmi ceux que j'appelle volontiers les agitateurs d'atomes, ces musiciens qui savent bousculer votre quotidien acoustique en vous suggérant des chemins sur lesquels, de votre propre initiative, vous n'oseriez pas forcément vous engager. Ils vous tapent sur l'épaule en vous disant : « Allez, tu viens avec nous, on va faire une chouette balade, tu verras, je suis certain que tu vas voir des petits coins que tu ne connaissais pas ». Ici, avec le fidèle Rémi Gaudillat (trompette), Michael Bates (contrebasse) et Samuel Blaser (trombone), nous sommes en excellente compagnie. Celle de ces musiciens épris de liberté et de découverte et qui, à chaque seconde, renouvellent votre plaisir de récepteur en vous embarquant dans leurs conversations enfiévrées, en vous proposant de ne pas vous laisser endormir par un confortable conformisme. Bruno Tocanne aime l'idée de résistance et c'est aussi ce qu'on apprécie chez lui : on sent qu'armé de ses baguettes, il dynamite à la fois sa musique mais aussi notre vigilance. Mais qu'on ne s'y méprenne pas : ces 4 New Dreams ne sont en rien une œuvre absconse et difficile d'accès ! Juste l'expression la plus pétillante qui soit d'une belle santé et d'une volonté de ne pas s'arrêter en si bon chemin. Toujours avancer. Et puis, quand on publie un disque sur lequel on trouve des compositions qui s'appellent « Le singulier au pluriel », « Pas si simple » ou « Le présent du vindicatif », on sait que la musique sera conjuguée avec ce mélange d'humour et d'élégance qui sont une vraie politesse faite à nos oreilles curieuses. Et si vous voulez vous faire une petite idée des inventions renouvelées des quatre compères, je vous suggère de ne pas attendre plus longtemps.


    PS : En me relisant, je m'aperçois que cette note n'a pas vraiment de fil directeur. Tant pis, je veux bien assumer cette incohérence, qui est probablement le fruit de ma sénilité naissante. Ou parce qu'aujourd'hui étant le jour de mon anniversaire, j'ai décidé de faire comme je voulais. Et le coussin sur lequel je suis assis au moment où j'écris ces ultimes lignes n'a qu'à bien se tenir...

    * Et j'en profite pour remercier ici Philippe Renaud qui a eu la gentillesse d'y inclure une petite note informative sur le CD « Portraits Croisés » dont je me permets de rappeler qu'il est toujours disponible !

  • Michel Portal - Baïlador

    Bailador.jpgEn plein dans le mille ! Michel Portal, tel un fier danseur – un bailador, celui qui vient à la fin et qui improvise – ou un torero, plante de nouvelles banderilles enflammées. Avec une précision diabolique, entouré d’un combo d’une redoutable efficacité, il nous touche au cœur, au plus près de nos émotions et de la nécessité du rythme. On ne reviendra pas sur la biographie surdimensionnée de l’artiste, sur sa faculté de basculer d’un monde libertaire et imprévisible à un autre, plus cadré : celui de la musique classique.

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  • Projet

    bouquin_couverture.jpgJe commence à entrevoir ce que peut-être le baby blues, cette phase de déprime qui gagne certaines mères peu de temps après la naissance de leur enfant. Une sensation de vide difficile à décrire si ce n'est qu'elle vous laisse dans un état qui confine à une hébétude interrogative teintée de tristesse. Je me permets cette tentative d'explication parce qu'après le long travail ayant mené à la réalisation de l'exposition Portraits Croisés (dont je vous rappelle qu'il est toujours possible de me commander la version numérique avec plein de morceaux de bonus dedans, il suffit de cliquer ICI pour télécharger le bon de commande, allez-y m'sieurs dames, c'est pas cher et les premiers échos de mes acheteurs sont très positifs), je ressens un besoin impérieux : celui de ne pas me laisser gagner durablement par un malaise inconfortable et, tout de suite, d'imaginer un nouveau projet qui sera comme un guide quotidien des mois à venir. Une petite boussole personnelle, pour mettre des couleurs là où la vie en manque parfois. Un travail créatif qu'on a envie de partager, non sans surmonter les inhibitions qui pourraient vous inciter à penser qu'il est prétentieux d'imaginer qu'on a comme un signal à émettre et que, quelque part, se trouveront bien quelques récepteurs bienveillants. Cette nécessité de la création qui, comme nous l'évoquions voici quelques jours, est une manière de dire non aux renoncements et oui à la vie.

    Ainsi donc, l'idée d'un bouquin qui me trotte dans la tête depuis des années et des années, pourrait connaître une matérialisation à la fin de l'année. N'ayant aucune prédisposition à imaginer ce qui pourrait être un roman (j'ai essayé des dizaines de fois, avant de parvenir à la salutaire conclusion de mon incompatibilité avec l'invention écrite), je vais regarder dans mon petit rétroviseur personnel et travailler une matière existante, cette pâte qui vit déjà sous la forme de différents textes éparpillés ici ou là et que je viens de sélectionner. Oh, bien sûr, le plus difficile est à venir : il me sera nécessaire de lire et relire, de corriger, de décontextualiser certains propos, bref... de sculpter ! Je connais les affres d'un tel chantier, j'en connais aussi les bonheurs. Et je m'aperçois que le stock à remodeler prendra en réalité la forme de deux livres distincts... dont je ne dis rien de plus pour l'instant mais qui me sont essentiels de mon point de vue. Non que je pense un seul instant qu'ils soient d'un intérêt majeur, mais parce qu'ils sont une réalisation de ce qui m'habite depuis ma plus tendre enfance. Peut-être une manière d'exprimer noir sur blanc ce qu'un handicap congénital m'interdit parfois de verbaliser...

    Et puis... selon ma vieille habitude, je sais par avance que le résultat sera légèrement différent de ce que je vous laisse entrevoir aujourd'hui. Parce qu'il s'agit d'une matière vivante, dont la forme est en mouvement permanent. Quoiqu'à bien y regarder, je ne vous laisse pas entrevoir grand chose... J'essaierai juste d'être à la hauteur de mes propres rêves...

    Avis à certain(e)s ami(e)s qui se reconnaîtront : ce projet ne saurait entraver mon travail de rédaction pour un magazine de jazz auquel je collabore. Tiens, j'y retourne de ce pas !!!

    NB : la couverture ici présentée est plutôt un gag, même si le titre du premier bouquin sera probablement celui-là.

  • Précieuse archive

    J'étais tout récemment l'invité de Xavier Brocker, qui anime chaque semaine ses Jazz Galaxies sur une radio locale. Histoire de partager nos coups de cœur, de bavarder paisiblement à l'antenne et de donner à entendre d'autres musiques que celles qui nous sont paresseusement servies la plupart du temps sur les ondes (je ne méconnais cependant pas la qualité qui continue à régner sur certaines fréquences du service dit public). Nous avons réussi un enchaînement assez réjouissant, allant du premier album de Magma jusqu'au prochain disque du Nord-Sud Quintet d'Henri Texier*, en passant par cette bande de joyeux allumés que sont les toujours baba-cool du groupe Gong, les échappées belles du Baïlador de Michel Portal ou bien encore la célébration de Duke Ellington par le Big Band de l'Air, le maître de cérémonie tenant – et je l'en remercie – à souligner le talent de mon fils qui en est l'un des saxophonistes. Promis, je n'avais rien demandé. Mais j'ai apprécié le clin d'œil...

    Je n'avais pas plus souhaité devenir l'heureux dépositaire d'un petit trésor sonore – même si je m'en sens aujourd'hui très honoré – que celui qui fut le premier directeur artistique du festival Nancy Jazz Pulsations a tenu à m'offrir. Au point que j'en étais presque gêné sur le moment : pensez donc, un enregistrement original d'une vingtaine de minutes, sur bande magnétique, celui d'une création originale dont seul le final a récemment été exhumé lors de la parution du beau triple CD 50 ans de Jazz en Lorraine – French Connection 1955 To 1998.

    bande_magnetique.jpg

    De quoi s'agit-il donc ? D'une musique très haute en couleurs composée par Ivan Jullien, qui venait d'obtenir le Prix Django Reinhardt pour son travail en Big Band. Cette Percussive Stanislas Gavotte, fruit d'une commande passée spécialement par NJP au trompettiste, est captée le 14 octobre 1973 lors de la toute première édition du festival au Chapiteau de la Pépinière. Elle est interprétée par un big band où s'entrecroisent les noms de musiciens prestigieux tels qu'Eddie Louis (orgue), John Surman (saxophone soprano), les batteurs André Ceccarelli, Bernard Lubat et Daniel Humair. Sans oublier une petite dizaine d'autres percussionnistes au rang desquels s'illustre le Quatuor de Percussions de Paris sous la direction de Lucien Lemaire. Une vraie petite folie musicale !

    Il me reste à faire bon usage de ce petit trésor. Non commercial, bien entendu, mais animé avant tout par le souci d'un partage avec tous les amoureux de la musique. Peut-être, pourquoi pas, en le proposant à l'écoute sur ce blog. Il faudra d'abord que je trouve la personne qui pourra effectuer le transfert de cet enregistrement vers un support numérique, parce que je ne possède malheureusement pas le magnétophone à bande qui est nécessaire à sa lecture.

    Affaire à suivre donc... et que vive la musique, une fois encore !

    * Qui vient de me passer commande d'un exemplaire de Portraits Croisés ! Je mesure donc l'honneur qui est fait au travail que Jacky Joannès et moi-même avons entrepris pour fixer dans le temps notre exposition automnale.

  • Nord-Sud

    cover.jpgDans ma précédente note, j'ai évoqué parmi les vingt disques que j'avais sélectionnés* pour l'année 2010 un album à paraître... à la fin du mois de février 2011 chez Label Bleu, le très beau Canto Negro du Nord-Sud Quintet du contrebassiste Henri Texier, ce grand monsieur qui me fait l'honneur d'être devenu un ami. En deux ou trois lignes, je laissais entendre qu'il s'agissait, une fois encore, d'un disque magnifique (et ce n'est pas là une flatterie de ma part, mais juste le constat de cette bienfaisante chair de poule qui vous gagne très vite à l'écoute de sa musique), dont je parlerai dans quelque temps, au moment de sa sortie, sur Citizen Jazz. Entre temps, il me faudra avoir entrepris l'ascension d'un redoutable sommet, celui que constitue aujourd'hui la pile de disques qui me restent à chroniquer. Mais nous sommes au début du mois de janvier, c'est le temps des résolutions, les miennes sont bonnes et ce travail d'écriture constitue ma priorité. C'est dit...

    Je pense qu'Henri Texier ne m'en voudra pas de citer un extrait du message qu'il m'a envoyé après la parution de ma sélection. Il tenait à me remercier pour cette "pré-chronique", faisant par ailleurs état de ses interrogations, en cette période si difficile pour les artistes.  "C'est vrai que je suis connu, mais il faut toujours défendre son univers et franchement ce n'est pas facile... Je serais très heureux que cette nouvelle facette du Nord-Sud puisse exister...".

    Voilà qui me paraît justifier, plus que jamais, le combat que nous devons tous mener, chacun à la mesure de ses moyens, afin de résister à l'utilitarisme au quotidien qui semble devenu la règle de conduite de nos sociétés, pour le profit d'une minorité cynique et inconséquente, écrasant de tout le poids de sa stupidité financière des peuples entiers, victimes d'une dictature perverse et non assumée. A nous, en effet, de défendre tous ces Nord-Sud, ces magiciens funambules qui, par leur expression, cherchent à nous élever, à nous maintenir dans un état de vigilance dont on sent bien qu'il devient désormais, plus qu'un nécessité, un réflexe de survie.

    Alors oui, mon cher Henri, mais aussi vous tous qui avez décidé d'emprunter ces chemins de traverse si chaotiques de l'art, nous sommes là, avec nos petites mains, avec nos voix parfois à peine audibles, à vos côtés pour vous encourager et vous faire savoir que vous existez et que nous avons impérativement besoin de vos élans créatifs.

    Car plutôt que de s'enfoncer dans une stérile morosité, il est bon aussi de retrousser ses manches et de savoir dire non. Un non qui veut dire oui à la défense de l'intelligence !

    * Il va sans dire qu'aussitôt ce texte publié, ma petite liste s'est avérée bien partielle car bon nombre de disques me sont revenus à l'esprit...