Procuration
Photo : Mad Jazz Girl
Être père d’un musicien, en 2009, n’est pas forcément un statut de tout repos, parce que les questions se bousculent au portillon : en ce monde troublé qui n’accorde pas aux artistes* la place qui devrait leur revenir, n’aurait-il pas mieux valu inciter son propre fils à choisir une autre voie ? A quoi sert-il d’être musicien, puisque tout doit désormais être quantifié, évalué, rationalisé ? L’art, l’irrationnel, la dimension poétique de l’individu ont-ils encore cours dans la sécheresse économique des discours ambiants ? Ces questions, je me les pose, chaque jour… Mais elles sont souvent balayées par les échos des scènes, ces commentaires qu’on vous fait parvenir et qui vous confirment que, probablement, vous n’avez pas eu tort dans vos choix de parents. Si, vous avez tort parfois, mais d’être absent ! Comme tout récemment, sur une scène parisienne dont vous ne connaissez que ce fugitif cliché vous laissant deviner des heures hautes en couleurs que vous devez vous contenter de vivre par procuration.
* J’ai de ce mot une définition suffisamment restrictive pour ne pas y inclure un certain nombre de faiseurs et d'imposteurs qui occupent malheureusement une place bien trop importante…
Commentaires
Je reconnais bien là une posture dont j'ai souvent eu le plaisir voir de près, mais de dos...
Chacun pourra y comprendre ce qu'il veut et se tromper à loisir sur mes orientations sexuelles...