Fainéanti
J'apprends qu'un célèbre rocker opticien franco-belge sera la vedette du grand concert donné du côté de la Place de la Concorde dans le cadre des festivités du 14 juillet, intégralement financées sur le budget du Ministère de la Culture. Le montant du seul cachet de cette star en fin de course, qui s'élèvera ce soir-là - j'ai fait le calcul, pardonnez ma mesquinerie - à plus de dix années de mon salaire brut (sur lequel je paie des impôts... en France !), est par ailleurs très largement supérieur à ce que le chanteur lui-même réclame lorsqu'il n'est pas ainsi subventionné par ses amitiés présidentielles. Voilà qui finit par alléger considérablement le poids de la culpabilité que je développe depuis longtemps à l'idée d'être un salarié du secteur public. Parce que j'ai beau me persuader que je travaille correctement et que je ne vole pas l'argent que je gagne honnêtement, je ne peux pas faire comme si je n'entendais jamais ces voix brunes qui grondent sous l'effet d'une perverse stimulation politicienne et m'accusent d'être, ainsi que d'autres, un privilégié paresseux. Au point que j'ai même fini par inventer un mot : je serais selon ces braves gens bien dressés et de courte vue un « fainéanti ».
Commentaires
Vomitifiant !
Et vive les fainéantis, nous, au moins, on est à peu près socialement utile... Ou du moins on tente de l'être !
En fait, je crois bien que j'ai surestimé mon salaire... le cachet de cette soirée est plutôt l'équivalent de... 12 ans de mon salaire brut !
J'aurais même pu ajouter, par ailleurs, que je ne planque rien à l'étranger, que je consomme, dépense... et que par conséquent, cet argent circule dans les veinules de l'économie hexagonale. Histoire de rappeler que le salaire versé aux agents de l'Etat, au-delà du travail qu'ils fournissent, n'est pas jeté par les fenêtres au plan macro-économique.
Tout le monde peut-il en dire autant ?
J'aurais même pu ajouter que les plus virulents dans cette dénonciation vivent en règle générale aux crochets de l'Etat (et depuis très très longtemps pour pas mal d'entre eux).
Bôf!!! tu peux toujours essayer de te mettre à la chanson....
Si tu as le courage d'aller sur le blog «Vivre nos vies à Metz» et d'y lire un post du 27 mars «Savoir rire des fonctionnaires quand on en est un» tu trouveras de l'eau à apporter à ton moulin...
@Sister : ah, parce qu'il est question de chanson ?
Où as-tu déniché cette photo avec le moulage ? Ben alors, t'es jaloux maintenant ? Bonne fin de week end....
@ Elisabeth : ah ben oui, parce que j'échange volontiers mon taux horaire contre celui du pré-retraité !!! Le moulage ? C'est un truc made in Les Guignols.