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Sémantique

Il faut parfois se méfier des mots qu'on emploie. Hier soir, j'écoutais à la radio un flash d'informations et j'entendais un journaliste évoquer une, je le cite, «expédition punitive» pour qualifier les actes d'une violence inouïe commis dans un établissement scolaire de la région parisienne par quelques individus tout aussi lâches qu'encagoulés (ce qui revient souvent au même, d'ailleurs...) entrés par effraction. Ah bon ? Il s'agissait donc d'une expédition punitive ? Mais alors, s'il y avait punition, dois-je comprendre qu'il y avait faute quelque part ? Les victimes auraient-elles reçu les coups (dont certains au moyen de marteaux, si je ne me trompe pas) qu'elles méritaient ? Je devine dans cette erreur comme un début de fascination sombre et inavouée, qui ne dit pas son nom - un emballement post-poétique - pour ces actes criminels, dont l'idéologie est directement importée de celle des gangs américains. Ces invasions barbares sont des crimes, commis par des assassins en puissance, qui méritent les sanctions les plus sévères. Manque de chance, on a inventé la cagoule (dont l'histoire est sombre, elle aussi...).

Commentaires

  • Je me permets de disconvenir respectueusement.

    L'expression "expédition punitive" a un sens bien particulier :"Une expédition punitive est une opération armée exécutée dans un but de représailles, de vengeance."

    La définition de fait nulle référence à un quelconque acte de "justice" ou à la punition d'un acte délictuel. Il s'agit juste de la vengeance, bête et méchante, d'un clan sur un autre.

    Il me semble donc que le journaliste a utilisé la bonne expression pour qualifier cet acte odieux.

  • @ Bertaga : tu disconviens respectueusement et tu as raison. Ton commentaire est juste.
    Il n'empêche que mes vieilles origines judéo-chrétiennes ont tendance à associer la punition à l'idée de faute.
    Et plutôt que d'employer cette expression d'expédition punitive, j'aurais aimé que le journaliste, plutôt que de se complaire dans une description assez sanglante des actes commis, aille un peu plus loin et nous explique mieux les tenants et les aboutissants de l'affaire.
    Mais tu résumes bien avec les mots : clans, bête et méchant. Qui sont absents des commentaires à la radio (surtout les deux derniers), comme s'il fallait ne pas froisser certaines susceptibilités.

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