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Représentation

Je viens d'assurer une formation à un groupe d'une douzaine d'adultes (je précise qu'ils étaient volontaires) durant deux jours. Il s'agissait de leur expliquer les bases d'un logiciel et de les rendre autonomes dans la mise en pratique de celui-ci dans le cadre de leur activité professionnelle. Quatre séquences de trois heures, préparées minutieusement depuis quelque temps, pendant lesquelles il a fallu : parler de manière presque continue, expliquer, me faire comprendre, écouter les demandes, répondre aux questions, m'adapter à l'hétérogénéité de mon public... et d'une certaine façon me placer dans le rôle d'un acteur de théâtre (parce que pour enseigner, il faut savoir se mettre en scène), des heures au bout desquelles je me suis senti... épuisé physiquement ! Je n'ai pas pu m'empêcher d'avoir une pensée pour les enseignants (une catégorie de citoyens qu'il est politiquement correct de dénigrer et dont il est toujours de bon ton de stigmatiser les congés interminables) qui sont en représentation tout au long de l'année sous l'œil impitoyable de leurs élèves et qui doivent, beaucoup plus que moi, connaître des moments de lassitude intense dont ils doivent s'extraire au plus vite avant d'entrer à nouveau dans leur arène pédagogique.

Commentaires

  • Je comprends que tu sois épuisé physiquement : tu t'es donné entièrement pour cette formation. Les acteurs d'ailleurs ne sont sur scène que quelques heures par jour. C'est tout à fait normal que tu ressentes cette fatigue ; celui qui n'est pas à ta place ne peut pas comprendre. Puisque les enseignants le disent et le répète c'est que c'est bien vrai.

  • Je crois que par définition, quel que soit le domaine, quand on se donne à fond on s'épuise!! et tu n'es pas du genre à faire les choses à moitié.
    J'ai une grande admiration pour les enseignants, surtout parce que je ne serais pas (je n'aurais pas été...), je pense, capable de faire leur travail sur la durée. Et je ne suis pas sûre d'ailleurs qu'avec un groupe d'adultes «consentants» tu aies été confronté aux autres difficultés qu'ils rencontrent, le pire n'étant pas de savoir expliquer quand on connaît bien le sujet.

    Toutefois... je ne suis pas du tout convaincue que le métier d'enseignant soit intrinsèquement ni le plus difficile, ni le plus fatigant de tous les métiers. Même nerveusement.. Et au moins c'est un métier qui malgré les vicissitudes donne des satisfactions à ceux qui le font, il est rarement choisi pour des raisons purement alimentaires, mais au départ parce qu'il plaît.
    Et ça, ça devient rare.

  • Merci de cette pensée pour nous, qu'il est effectivement correct aujourd'hui de dénigrer: il y a bien le trac dont vous parlez, et curieusement, plus encore avec des adultes, et plus curieusement encore, s'ils sont consentants et en attente de quelque chose de notre formation; il y a bien l'épuisement après la "représentation", parfois une sorte de vacuité...Cette relation d'un enseignant (ou formateur) face à un groupe m'a toujours paru spécifique du métier, et je dois dire assez délicieuse en même temps qu' anxiogène...
    Je suis maintenant à la retraite, les occasions de réfléchir ne manquent pas mais ce qui me manque, c'est ce rapport avec des groupes différents, où j'ai éprouvé joie, rigolade, angoisse, colère ,satisfaction, émotion...Je retrouve au détour de ma vie quotidienne, beaucoup de mes élèves ou stagiaires et ces rencontres parlent de nostalgie, de bonheurs, d'angoisses partagées...Mélomélodie!!!!

  • De retour d'un séjour dans le midi..
    intéressant les commentaires de Françoise; ils confirment ce que je pense - en tant que retraitée aussi! - quel que soit le métier qu'on exerce, qu'on a exercé, le plus imprtant reste toujours les relations qu'on a noué avec les autres.
    Et c'est ce qui manque le plus quand on arrête (car ne plus travailler on y patvient très bien!!)

  • D'ailleurs je suis fatiguée aussi : j'ai oublié "ent" à répète dans mon commentaire.

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