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Paradoxal

Elle est bien étrange, en effet, la situation du disque... Car c'est évident, il y a un problème : les ventes diminuent, le téléchargement sauvage fait des ravages, c'est bien d'un bouleversement majeur qu'il s'agit. Analyser les causes de ce phénomène d'ampleur mondiale nécessiterait beaucoup plus que les quelques lignes de ce blog quotidien, tant les raisons sont multiples (et les fautifs pas toujours ceux qu'on croit...), mais je reste avant tout surpris qu'à ce jour, la production discographique soit d'une telle richesse, même s'il faut s'armer de beaucoup de courage et de pugnacité pour débusquer les pépites. Rien que dans l'univers du «jazz» (je mets des guillemets parce que ce terme recouvre énormément de musiques très différentes sous un seul mot), je me régale depuis quelques jours de nouveautés très réjouissantes : le nouveau disque de Pierrick Pédron (Omry), celui d'Eric Legnini (Trippin') ou de Marc Ducret (Le Sens de la Marche), l'ovni sonore du Surnatural Orchestra (Sans Tête), les galettes enchantées de Renaud Garcia-Fons (La Linea Del Sur) ou Henri Texier (Love Songs Reflexions)... pour n'en citer que quelques uns. Autant de petits bonheurs qui vous gonflent d'énergie en ces temps difficiles et vous dispensent de trop regarder dans le rétroviseur de tous ces disques, tous les autres, qu'on n'aura plus le temps d'écouter... Hommage, une fois encore, aux musiciens qui se battent, note après note, pour qu'une sphère de l'art soit préservée dans notre monde de l'immédiateté.

 

Commentaires

  • A propos du piratage qui fait des ravages, voici deux billets forts pertinents de Maître Eolas :

    http://maitre-eolas.fr/2009/02/16/1318-quelques-lecons-de-droit-a-l-attention-de-luc-besson

    http://maitre-eolas.fr/2009/02/18/1319-tout-le-monde-n-a-pas-le-talent-de-luc-besson

  • Les propos de ces deux personnages sont édifiants, en effet !!!

  • @MC: Je fais le même constat que toi en ce qui concerne la richesse de la production dans d'autres sphères musicales. De plus en plus de disques auto-produits (ou produits par des labels indépendants), de grande qualité, sont disponibles sans même avoir besoin de quitter son fauteuil. Et les contacts avec les artistes sont aussi très faciles, beaucoup prennent le temps d'un petit mail ou d'un petit signe. Beaucoup prospectent eux-mêmes (avec myspace par exemple). Beaucoup font appels à leurs supporteurs pour pré-financer des enregistrements pour lesquels les banques, et c'était vrai bien avant la crise, ne veulent prendre aucun risque. Et je pense que leur rétribution (sur les ventes de disques) n'est pas plus mauvaise qu'avant, même si beaucoup comptent aussi sur ce qu'ils vendent en concert. Ceux qui ont le plus perdu, ce sont tous les parasites qui gravitent autour des labels, ceux qui ne sont que des "marketeurs" et se sont enrichis avant de tuer, lentement mais sûrement, la poule aux oeufs d'or. Ceux qui hurlent maintenant et cherchent à tout prix à trouver des coupables. Mais comme on dit, en droit: "nemo auditur suam propriam turpitudinem allegans". Alors on cherche à modifier le droit pour protéger les bénéfices de quelques nuisibles. Et l'artiste,lui, comme son art, reste debout...

  • A propos des parasites "marketeurs" qui se sont enrichis avant de tuer la poule aux oeufs d'or, Maître Eolas (encore lui) rappelle dans l'article ci-dessous que si les droits d'auteurs ont été créés ce n'était pas pour protéger les artistes de leur public mais bien pour les protéger des éditeurs et producteurs qui se sucraient sur leur dos.

    http://maitre-eolas.fr/2009/02/20/1321-les-droits-d-auteur-pour-les-nuls

  • @ Bertaga: et tu peux inclure là-dedans quelques sites de téléchargement "légal" (c'est à dire répondant à la loi du plus fort) qui pratiquent des prix exorbitants et ne reversent que des clopinettes aux artistes.

  • Parmi les pistes très intéressantes à suivre de près : celle empruntée par le Surnatural Orchestra. Son double CD, édité sur un petit label, propose un "package" qui donne envie de posséder l'objet : un cartonnage amusant, et en plus des disques, un petit bouquin avec une nouvelle, puis un autre avec peintures et photos. Tout ce travail est collectif et un simple téléchargement ne donnerait qu'un petit aperçu de la création dans son ensemble. Et là, il n'y a pas de parasites !

  • ... et comme le dit justement Maître EOLAS, le téléchargement (même légal) donne souvent envie d'acheter l'objet ensuite. J'en puis témoigner. Et je télécharge aussi beaucoup d'oeuvres que je n'aurais pas achetées, et ça, il le dit aussi.

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