Ah, ce Poulsen !
Je crois que je pourrais me damner pour un chorus de guitare tel que celui dont Hasse Poulsen nous gratifie d’emblée sur « Webstern », la composition signée Edward Perraud qui ouvre avec majesté le nouveau disque du trio Das Kapital, paru sur Label Bleu. Car son intervention décisive – véritable saillie électrique – est rien moins que magistrale et me renvoie aux grandes heures d’un Neil Young chevauchant son Cheval Fou. En peu de notes, d’une intensité foudroyante, le Danois semble expulser hors de lui une force hors du commun et dévoile l’une des nombreuses facettes de son talent, qui est immense. Amusante conjonction (mais il ne saurait y avoir ici le moindre hasard), Poulsen était la semaine dernière au tableau d’honneur de Citizen Jazz : deux chroniques d’albums, un reportage photo, un portrait, un entretien. Normal, car nous sommes là en compagnie d’un personnage pas comme les autres, que j’ai eu la chance de découvrir il y a bien longtemps déjà, quand il évoluait dans la formation Napoli’s Walls de Louis Sclavis, aux côtés de deux autres musiciens atypiques, le cornettiste Médéric Collignon et le violoncelliste Vincent Courtois. C’était en... 2003, je crois. Un grand disque (tous les disques de Louis Sclavis sont de grands disques), un moment de scène comme je les aime, dans le cadre intime du Caveau des Trinitaires de Metz.