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stylo à plume

  • Fontaine

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    Madame Maître Chronique – mon premier supporter en écriture – m’a offert un stylo à plume. Un beau stylo. Très beau même, élégant et discret, loin de ses cousins un peu boursouflés et patauds qu’il est de bon ton d’exhiber avec ostentation dans la bling-blingosphère. Non, ce stylo est autrement plus raffiné et je m’en tiendrai là pour les présentations. Plus intéressant à souligner, il me semble surtout qu’il influence très directement l’apparence graphique de mon écriture (que vous ignorez, forcément) : alors qu’un simple stylo bille va rétrécir les lettres que je dessine, les assécher en quelque sorte et qu’il aura tendance à les isoler les unes des autres, leur conférer un style presque hésitant, tremblant et maladroit ; alors qu’un stylo feutre sera chez moi le support propice à plus de boursouflure des graphies, qu’il s’affranchira des lignes et aura tendance à les épandre un peu anarchiquement sur la page, le stylo plume fait revenir au galop le naturel paisible de mon écriture. Lettres et mots s’alignent sans effort, les liens entre les premières se dessinent spontanément : il règne alors sous mes doigts une fluidité encrée qui m’apaise et fait couler les phrases comme autant de petits ruisseaux. Ou d’une petite fontaine, devrais-je dire, tant il est vrai qu’en anglais on parle de «fountain pen» pour désigner un stylo à encre. Et surgit aussitôt en moi le désir du petit carnet que l’on glisse dans sa poche et sur lequel on griffonnera goulûment les petites idées qui vous passent par la tête.