Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

raoul dufy

  • Je vais vous montrer qui c'est Raoul

    Je déambulais l'autre jour au deuxième étage du Musée des Beaux Arts de Lyon, cette ville qui est en train de devenir petit à petit une terre d'adoption, avant, pourquoi pas, un ancrage de plus longue durée... Ce n'était pas ma première visite à ce lieu élégant, puisque j'avais déjà eu l'occasion de me laisser dériver au milieu de toute la série de toiles léguées par Jacqueline Delubac. J'avais en mémoire une œuvre de Raoul Dufy appelée "L'Atelier aux raisins", dont le charme avait eu sur moi un fort pouvoir de séduction.

    Je ne connais pas grand chose en matière de peinture. Je suis et resterai un profane existentiel : ma seule et vraie joie, lorsque j'arpente les salles d'un musée, c'est la contemplation intuitive, la truffe en l'air. Je me plante brutalement devant un tableau qui semble me parler plus qu'un autre, un peu comme un idiot béat, j'avance pour scruter tel ou tel détail, je recule, non sans pester contre cet autre crétin qui, entre temps, se sera glissé dans mon champ de vision. Et qui a toujours de grosses fesses, allez comprendre... Nulle tentation encyclopédique de ma part, je fonctionne à l'instinct, sachant parfaitement que mon ignorance laisse sur le bas côté des tas de choses passionnantes mais... pas le temps d'être au four et au moulin. Déjà que la musique me fait comprendre à quel point je ne connais qu'une misérable goutte de son océan... Je ne parle même pas de tous les bouquins que je ne lirai jamais et qui développent chez moi une pénible boulimie inquiète m'obligeant à en lire cinq ou six simultanément, sans être jamais certain d'en finir aucun...

    cargo_noir.jpg

    Avec la peinture, j'entretiens donc des relations amicales et très détendues finalement. Alors quand je suis tombé en arrêt devant une autre toile de ce cher Raoul, j'étais bien, sans chercher à comprendre les raisons profondes de mon bien-être d'un instant. C'était "Le Cargo Noir", peint en 1952, soit un an avant la mort du peintre, à l'âge de 76 ans. Ne me demandez pas d'explications techniques, je ne suis pas le bon client pour ça. Mais ces petites scènes faussement naïves et comme juxtaposées au gré de l'inspiration inventive et colorée de Raoul Dufy font couler dans mes veines un peu du sang frais qui fait tellement défaut à notre quotidien si gris.

    C'est aussi simple que ça...

  • Musées

    gruber_la_chambre.jpgJ'ignore si la foule qui se presse à la Nuit des Musées chaque année à date fixe nourrit une passion réelle pour la peinture ou la sculpture et, plus généralement, pour l'histoire de l'art ou si, comme le glissent perfidement quelques pisse-froid, la gratuité l'attire comme des souris sur un morceau de fromage, mais le plaisir de voir un enfant ouvrir grand les yeux devant un tableau ou d'entendre un jeune couple exprimer sa satisfaction après les explications savantes d'un guide suffit à me convaincre du bien fondé d'une telle manifestation. Après tout, le plus grand risque de cette soirée fiévreuse n'est-il pas qu'une partie de ce public accepte par la suite de débourser quelques euros pour apprendre et découvrir ?

    Samedi soir, entre Musée Lorrain et Musée des Beaux Arts à Nancy, il fallait faire preuve d'un peu de patience si l'on n'avait pas pris la précaution d'être ponctuel... Une belle occasion de découvrir le travail méconnu de Francis Gruber (fils de Jacques Gruber maître verrier bien connu par ici) dont la courte vie (1912 - 1948) a permis l'émergence d'un talent où s'exprime une souffrance assez crue née de la maladie (l'asthme puis la tuberculose) et des horreurs de la guerre. Ses portraits de femme sont assez symptomatiques de cette douleur, comme si le corps devait traduire en sécheresse et nudité la violence du quotidien. Des corps qui paraissent s'apaiser dans les dernières années, exprimant une douceur retrouvée malgré la fin qui s'annonce.

    Mon œil a été attiré par un tableau splendide appelé « La chambre » et peint en 1932. Francis Gruber, très jeune puisqu'il n'avait alors que vingt ans, ignorait probablement que dix ans plus tard, Raoul Dufy peindrait un « Atelier aux Raisins » (qu'on peut admirer au deuxième étage du Musée des Beaux Arts de Lyon) qui, par bien des aspects, lui serait comme un écho adouci, plus heureux.

    dufy_atelier.jpg
  • Raisins

    dufy_atelier.jpg
    Le Musée des Beaux-Arts de la ville de Lyon abrite quelques trésors... Tenez, allez faire un petit tour au deuxième étage et régalez-vous des peintures qui couvrent la période allant du quinzième au vingtième siècle. Plein les yeux... Et tout à la fin de votre visite, dans l'ensemble composé par les toiles du legs Jacqueline Delubac (oui, oui, l'actrice, qui avait fort bon goût ma foi), vous ne pourrez rester insensible à cet "Atelier aux raisins", peint en 1942 par Raoul Dufy. Une petite merveille d'équilibre, où l'inventivité du peintre le dispute à la finesse du trait. Vous n'en voyez ici qu'une partie qui devrait vous donner envie de la contempler. Manque justement, en bas, cette coupelle pleine de raisins qui explique le titre de l'oeuvre. A vous de la découvrir en vous rendant sur place !