Appel
Aujourd'hui, je lance un appel, moi aussi... Pour demander qu'on arrête de m'imposer des images insupportables et de me prendre pour une bille. Déjà que je suis de nature publiphobe, voilà que je suis agressé depuis quelques jours par une affiche sur laquelle l'ancien entraîneur de la nageuse Laure Manaudou exhibe fièrement ses pectoraux et ses biceps pour nous vanter les mérites d'un fournisseur d'électricité qui serait, je le cite, « moins chère ». Un slogan dont la chute : « Et pis c'est tout », n'est autre que le gimmick utilisé par les Guignols de l'Info lorsqu'ils mettent en scène ce sportif à la langue bien pendue. Sur la même affiche, finalement, se côtoient le vrai et le faux, en toute complicité, dans une relation commerciale un peu bizarre.
Voilà qui me semble refléter assez fidèlement le mensonge qui règne de fait la plupart du temps dans le monde de la publicité : on a là un subtil mélange entre le réel (le personnage qui se met en scène) et le virtuel (sa marionnette), pour nous refiler un message un tantinet faux-cul. Ce qu'on vous propose est plus beau, moins cher, pourquoi hésiter ? Sauf qu'une fois lues toutes les restrictions écrites au bas de la page ou de l'affiche, en tout petit et parfaitement illisibles, on comprend que le réel est beaucoup moins séduisant que la fiction et qu'il existe un abîme entre les deux. Un peu comme ces bagnoles dont le modèle visible sur la publicité n'est jamais celui qui correspond au prix affiché en grand et dont l'explication est fournie un peu plus bas, sur un texte commençant en général pas un astérisque.
Oui, c'est ça, la pub, c'est astérisques et périls !