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musée

  • Pom Pom... Pidou !

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    Passé le temps des premières heures et de la foule des curieux qui s'agglutinait en interminables files d'attente, voici enfin venu le moment de profiter dans d'excellentes conditions d'une réussite à souligner, celle du Centre Pompidou de Metz. Son architecte élégante et aérienne - bois et verre, tentures blanches - vous saute aux yeux à votre sortie de la gare. Parce qu'en outre, ce chouette musée a la bonne idée de n'être situé qu'à quelques pas de cette dernière, à laquelle il est relié par une passerelle, tel un cordon ombilical.

    "L'édifice se présente comme une vaste structure de plan hexagonal, traversée par trois galeries. Il se développe autour d'une flèche centrale qui culmine à 77 mètres, clin d'oeil à la date de création du Centre Pompidou : 1977... L'ensemble évoque un vaste chapiteau, entouré d'un parvis et d'un jardin. A l'intérieur, l'ambiance générale est claire, avec sa toiture en bois blond, ses murs et structures peints en blanc et ses sols en béton surfacé gris perle. La toiture, le traitement de la relation intérieur-extérieur et les trois galeries d'exposition sont le résultat de partis pris architecturaux très novateurs."

    Ce n'est pas moi qui le dis, ce sont les responsables du Centre eux-mêmes et force est de reconnaître que leur propos entre en correspondance exacte avec ce que vous ressentez en déambulant, tranquillement, l'oeil admiratif, tout au long d'un parcours riche d'oeuvres magnifiques (j'aurai personnellement un petit faible pour "Les disques dans la ville" de Fernand Léger et pour la série Jazz d'Henri Matisse, mais la liste de mes contemplations béates est bien plus longue en réalité...).

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    Mais on goûtera aussi les jeux de miroirs futés, qui vous laissent deviner ce que votre visite va vous faire découvrir. En levant la tête, vous voyez aussi vos congénères qui deviennent fourmis curieuses, évoluant par petites grappes, comme collées au plafond. Les plus perspicaces d'entre vous sauront d'ailleurs débusquer l'auteur de ces quelques lignes sur la première photographie illustrant cette note.

    Ah, et puis... Un mot tout de même sur cette galerie un peu magique, au troisième étage : elle s'ouvre en une vaste fenêtre découpée comme autant de tableaux vivants et offre une vue panoramique sur la ville. Comme par enchantement, ses composantes architecturales s'éloignent de vous au fur et à mesure que vous vous en approchez. C'est splendide.

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    Je ne voudrais pas abuser de la prose laudative. Néanmoins, je vous incite fortement à faire le déplacement du côté de la Lorraine. Il y a de belles choses à y découvrir...

  • Musées

    gruber_la_chambre.jpgJ'ignore si la foule qui se presse à la Nuit des Musées chaque année à date fixe nourrit une passion réelle pour la peinture ou la sculpture et, plus généralement, pour l'histoire de l'art ou si, comme le glissent perfidement quelques pisse-froid, la gratuité l'attire comme des souris sur un morceau de fromage, mais le plaisir de voir un enfant ouvrir grand les yeux devant un tableau ou d'entendre un jeune couple exprimer sa satisfaction après les explications savantes d'un guide suffit à me convaincre du bien fondé d'une telle manifestation. Après tout, le plus grand risque de cette soirée fiévreuse n'est-il pas qu'une partie de ce public accepte par la suite de débourser quelques euros pour apprendre et découvrir ?

    Samedi soir, entre Musée Lorrain et Musée des Beaux Arts à Nancy, il fallait faire preuve d'un peu de patience si l'on n'avait pas pris la précaution d'être ponctuel... Une belle occasion de découvrir le travail méconnu de Francis Gruber (fils de Jacques Gruber maître verrier bien connu par ici) dont la courte vie (1912 - 1948) a permis l'émergence d'un talent où s'exprime une souffrance assez crue née de la maladie (l'asthme puis la tuberculose) et des horreurs de la guerre. Ses portraits de femme sont assez symptomatiques de cette douleur, comme si le corps devait traduire en sécheresse et nudité la violence du quotidien. Des corps qui paraissent s'apaiser dans les dernières années, exprimant une douceur retrouvée malgré la fin qui s'annonce.

    Mon œil a été attiré par un tableau splendide appelé « La chambre » et peint en 1932. Francis Gruber, très jeune puisqu'il n'avait alors que vingt ans, ignorait probablement que dix ans plus tard, Raoul Dufy peindrait un « Atelier aux Raisins » (qu'on peut admirer au deuxième étage du Musée des Beaux Arts de Lyon) qui, par bien des aspects, lui serait comme un écho adouci, plus heureux.

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