Diagonale
Je suis victime d’un complot, j’en ai déjà parlé ici (ou ailleurs) à plusieurs reprises. L’une des manifestations les plus explicites de cette conspiration contre moi est le syndrome de la diagonale. Qu’est-ce donc ? Rien de plus simple ni de plus pernicieux. Etant à ranger dans la catégorie des marcheurs (la chaussure est mon premier véhicule), et à force de déambulations urbaines, campagnardes ou alpestres, j’ai la chance de marcher plutôt vite et par conséquent d’être régulièrement amené à dépasser des congénères mollassons évoluant quant à eux à un rythme beaucoup moins soutenu. Je dois donc les doubler. Vaste programme ! Car c’est là que le complot se met en branle : à peine ai-je esquissé le début d’une modification de ma trajectoire, à gauche ou à droite c’est sans importance, que ce piéton poussif se met à dévier de la sienne et vient couper mon élan, me contraignant à opérer une manœuvre consistant à tenter de le dépasser par l’autre côté, non sans avoir dû freiner violemment. Et pan, vous pouvez être certain qu’il va revenir sur sa première idée et repartir de l’autre côté. Ce type-là avançait droit depuis des centaines de mètres : il suffit que je m’en approche pour qu’il tente une vilaine obstruction, sans même porter sur moi le moindre regard. Je dois être transparent. Et je ne parle même pas de la fumée de sa cigarette, qui vise malicieusement mes narines alors qu’elle pourrait aisément se dissiper tout autour…