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livre

  • Projet

    bouquin_couverture.jpgJe commence à entrevoir ce que peut-être le baby blues, cette phase de déprime qui gagne certaines mères peu de temps après la naissance de leur enfant. Une sensation de vide difficile à décrire si ce n'est qu'elle vous laisse dans un état qui confine à une hébétude interrogative teintée de tristesse. Je me permets cette tentative d'explication parce qu'après le long travail ayant mené à la réalisation de l'exposition Portraits Croisés (dont je vous rappelle qu'il est toujours possible de me commander la version numérique avec plein de morceaux de bonus dedans, il suffit de cliquer ICI pour télécharger le bon de commande, allez-y m'sieurs dames, c'est pas cher et les premiers échos de mes acheteurs sont très positifs), je ressens un besoin impérieux : celui de ne pas me laisser gagner durablement par un malaise inconfortable et, tout de suite, d'imaginer un nouveau projet qui sera comme un guide quotidien des mois à venir. Une petite boussole personnelle, pour mettre des couleurs là où la vie en manque parfois. Un travail créatif qu'on a envie de partager, non sans surmonter les inhibitions qui pourraient vous inciter à penser qu'il est prétentieux d'imaginer qu'on a comme un signal à émettre et que, quelque part, se trouveront bien quelques récepteurs bienveillants. Cette nécessité de la création qui, comme nous l'évoquions voici quelques jours, est une manière de dire non aux renoncements et oui à la vie.

    Ainsi donc, l'idée d'un bouquin qui me trotte dans la tête depuis des années et des années, pourrait connaître une matérialisation à la fin de l'année. N'ayant aucune prédisposition à imaginer ce qui pourrait être un roman (j'ai essayé des dizaines de fois, avant de parvenir à la salutaire conclusion de mon incompatibilité avec l'invention écrite), je vais regarder dans mon petit rétroviseur personnel et travailler une matière existante, cette pâte qui vit déjà sous la forme de différents textes éparpillés ici ou là et que je viens de sélectionner. Oh, bien sûr, le plus difficile est à venir : il me sera nécessaire de lire et relire, de corriger, de décontextualiser certains propos, bref... de sculpter ! Je connais les affres d'un tel chantier, j'en connais aussi les bonheurs. Et je m'aperçois que le stock à remodeler prendra en réalité la forme de deux livres distincts... dont je ne dis rien de plus pour l'instant mais qui me sont essentiels de mon point de vue. Non que je pense un seul instant qu'ils soient d'un intérêt majeur, mais parce qu'ils sont une réalisation de ce qui m'habite depuis ma plus tendre enfance. Peut-être une manière d'exprimer noir sur blanc ce qu'un handicap congénital m'interdit parfois de verbaliser...

    Et puis... selon ma vieille habitude, je sais par avance que le résultat sera légèrement différent de ce que je vous laisse entrevoir aujourd'hui. Parce qu'il s'agit d'une matière vivante, dont la forme est en mouvement permanent. Quoiqu'à bien y regarder, je ne vous laisse pas entrevoir grand chose... J'essaierai juste d'être à la hauteur de mes propres rêves...

    Avis à certain(e)s ami(e)s qui se reconnaîtront : ce projet ne saurait entraver mon travail de rédaction pour un magazine de jazz auquel je collabore. Tiens, j'y retourne de ce pas !!!

    NB : la couverture ici présentée est plutôt un gag, même si le titre du premier bouquin sera probablement celui-là.

  • Coin

    J’observais l’autre jour dans le train un passager qui lisait un bouquin. Rien d’extraordinaire dans la contemplation de cette scène, sauf que ce lecteur, visiblement démuni de marque-page, avait cette pénible manie de plier le coin supérieur de la page à laquelle il avait arrêté sa précédente lecture pour la reprendre plus facilement dès que l’occasion se présenterait à lui. Étrangement, je n’ai jamais pu me résoudre à en faire autant : d’abord parce que les marque-page ne manquent pas (tout libraire digne de ce nom vous en glissera un dans votre sac quand vous achetez un livre chez lui ; sinon, un ticket de métro, de bus ou n’importe quel titre de transport feront par ailleurs parfaitement l’affaire), ensuite parce qu’il y a dans ce pliage comme une blessure faite au papier qui s’en souviendra à jamais. Le corps humain peut assez facilement faire disparaître les traces des cicatrices les plus courantes, mais le papier garde la trace indélébile d’une telle marque. C’est comme une agression faite à un objet vivant ; Proust disait, je crois : «La lecture est une amitié», alors soyons amis avec les livres et ne les blessons pas !